Les correspondants étrangers à Paris doutent en général du mordant de l'interview de Dominique Strauss-Kahn par Claire Chazal au JT de TF1 à 20 heures dimanche, invoquant la trop grande révérence des journalistes français à l'égard des hommes politiques.
"C'est évidemment important que DSK s'exprime. Les Français ne comprennent pas; ils veulent une explication. Mais s'ils attendent des révélations, ils vont être déçus", assure Sophie Pedder, chef du bureau deThe Economist, le prestigieux hebdomadaire anglais. "A Washington, devant ses ex-collaborateurs du FMI, il a dit : 'J'ai fait une erreur'. Rien de plus. Ce sera la même chose dimanche", ajoute-t-elle.
"J'imagine qu'il sera dans la retenue, le plus sobre possible", abonde Devorah Lauter, correspondante du Los Angeles Times, tout en relevant néanmoins que l'ex-patron du FMI a un côté imprévisible - "On sait déjà qu'il ne contrôle pas toutes ses pulsions" - qui pourrait éventuellement l'amener à faire des déclarations plus inattendues.
"DSK sait déjà ce qu'il va dire, il est très habile", note de son côté Paolo Levi, correspondant de l'agence italienne Ansa. "Et il a probablement déjà donné des lignes rouges (à ne pas franchir) à TF1". En somme, avec "l'équipe de communicants qui l'a toujours encadré", souligne Sophie Pedder, DSK devrait servir un discours très préparé à l'avance.
"La presse française est globalement d'une politesse lamentable"
Claire Chazal pourrait-elle alors pousser l'ex-ministre de l'Economie dans ses retranchements ? les correspondants étrangers en doutent. Pas seulement en raison de la personnalité de la journaliste, mais en raison de la "culture" de l'interview en France.
"La presse française a été indulgente avec DSK, alors que lorsque vous allez dans un café, les conversations sont très brutales", relève Juan Pedro Quinonero du quotidien espagnol ABC. "Alors à la TV, où on est parfois trop diplomatique, à la limite de l'hypocrisie, je crains une sorte de méli-mélo très modéré, alors que cette histoire est sale", poursuit-il. Il insiste : "la presse française est globalement d'une politesse lamentable (avec les politiques). C'est sérieux, c'est grave, mais on reste sur notre faim sur presque tout".
Un peu moins sévère, Paolo Levi dit ne pas douter de l'indépendance de Claire Chazal, qui est proche d'Anne Sinclair, l'épouse de DSK, mais redoute qu'elle ne soit pas assez "acharnée". "Elle posera un première question difficile, explique-t-il. Mais DSK, comme tous les politiques, sait se sortir de ce genre de question. Mais il ne sait pas forcément répondre à une deuxième question difficile. Mais encore faut-il qu'elle soit posée".
"Je vois mal des question dérangeantes ou détaillées. Il dira qu'il a fait une erreur, sans en dire plus. J'imagine mal qu'on le pousse à dire ce qu'il n'a pas envie de dire", renchérit Sophie Pedder. "En France, dans un direct, c'est rare que l'on pousse une femme ou un homme politique jusqu'à être mal à l'aise". "Ce n'est pas dans la culture française, précise-t-elle. En Angleterre, c'est totalement différent. Mais je ne dis pas que c'est forcément mieux car l'agressivité peut être extrême".
Correspondant du quotidien anglais Daily Telegraph, Henry Samuel assure cependant que des questions trop complaisantes ne serviraient pas DSK. "Les Français ne seront pas dupes si les questions sont trop inoffensives ou banales", dit-il. "DSK pâtirait donc d'un entretien trop complaisant. S'il veut revenir en politique, il faut que ce soit difficile".
(afp)
Les correspondants étrangers à Paris doutent en général du mordant de l'interview de Dominique Strauss-Kahn par Claire Chazal au JT de TF1 à 20 heures dimanche, invoquant la trop grande révérence des journalistes français à l'égard des hommes politiques.
"C'est évidemment important que DSK s'exprime. Les Français ne comprennent pas; ils veulent une explication. Mais s'ils attendent des révélations, ils vont être déçus", assure Sophie Pedder, chef du bureau deThe Economist, le prestigieux hebdomadaire anglais. "A Washington, devant ses ex-collaborateurs du FMI, il a dit : 'J'ai fait une erreur'. Rien de plus. Ce sera la même chose dimanche", ajoute-t-elle.
"J'imagine qu'il sera dans la retenue, le plus sobre possible", abonde Devorah Lauter, correspondante du Los Angeles Times, tout en relevant néanmoins que l'ex-patron du FMI a un côté imprévisible - "On sait déjà qu'il ne contrôle pas toutes ses pulsions" - qui pourrait éventuellement l'amener à faire des déclarations plus inattendues.
"DSK sait déjà ce qu'il va dire, il est très habile", note de son côté Paolo Levi, correspondant de l'agence italienne Ansa. "Et il a probablement déjà donné des lignes rouges (à ne pas franchir) à TF1". En somme, avec "l'équipe de communicants qui l'a toujours encadré", souligne Sophie Pedder, DSK devrait servir un discours très préparé à l'avance.
"La presse française est globalement d'une politesse lamentable"
Claire Chazal pourrait-elle alors pousser l'ex-ministre de l'Economie dans ses retranchements ? les correspondants étrangers en doutent. Pas seulement en raison de la personnalité de la journaliste, mais en raison de la "culture" de l'interview en France.
"La presse française a été indulgente avec DSK, alors que lorsque vous allez dans un café, les conversations sont très brutales", relève Juan Pedro Quinonero du quotidien espagnol ABC. "Alors à la TV, où on est parfois trop diplomatique, à la limite de l'hypocrisie, je crains une sorte de méli-mélo très modéré, alors que cette histoire est sale", poursuit-il. Il insiste : "la presse française est globalement d'une politesse lamentable (avec les politiques). C'est sérieux, c'est grave, mais on reste sur notre faim sur presque tout".
Un peu moins sévère, Paolo Levi dit ne pas douter de l'indépendance de Claire Chazal, qui est proche d'Anne Sinclair, l'épouse de DSK, mais redoute qu'elle ne soit pas assez "acharnée". "Elle posera un première question difficile, explique-t-il. Mais DSK, comme tous les politiques, sait se sortir de ce genre de question. Mais il ne sait pas forcément répondre à une deuxième question difficile. Mais encore faut-il qu'elle soit posée".
"Je vois mal des question dérangeantes ou détaillées. Il dira qu'il a fait une erreur, sans en dire plus. J'imagine mal qu'on le pousse à dire ce qu'il n'a pas envie de dire", renchérit Sophie Pedder. "En France, dans un direct, c'est rare que l'on pousse une femme ou un homme politique jusqu'à être mal à l'aise". "Ce n'est pas dans la culture française, précise-t-elle. En Angleterre, c'est totalement différent. Mais je ne dis pas que c'est forcément mieux car l'agressivité peut être extrême".
Correspondant du quotidien anglais Daily Telegraph, Henry Samuel assure cependant que des questions trop complaisantes ne serviraient pas DSK. "Les Français ne seront pas dupes si les questions sont trop inoffensives ou banales", dit-il. "DSK pâtirait donc d'un entretien trop complaisant. S'il veut revenir en politique, il faut que ce soit difficile".
"C'est évidemment important que DSK s'exprime. Les Français ne comprennent pas; ils veulent une explication. Mais s'ils attendent des révélations, ils vont être déçus", assure Sophie Pedder, chef du bureau deThe Economist, le prestigieux hebdomadaire anglais. "A Washington, devant ses ex-collaborateurs du FMI, il a dit : 'J'ai fait une erreur'. Rien de plus. Ce sera la même chose dimanche", ajoute-t-elle.
"J'imagine qu'il sera dans la retenue, le plus sobre possible", abonde Devorah Lauter, correspondante du Los Angeles Times, tout en relevant néanmoins que l'ex-patron du FMI a un côté imprévisible - "On sait déjà qu'il ne contrôle pas toutes ses pulsions" - qui pourrait éventuellement l'amener à faire des déclarations plus inattendues.
"DSK sait déjà ce qu'il va dire, il est très habile", note de son côté Paolo Levi, correspondant de l'agence italienne Ansa. "Et il a probablement déjà donné des lignes rouges (à ne pas franchir) à TF1". En somme, avec "l'équipe de communicants qui l'a toujours encadré", souligne Sophie Pedder, DSK devrait servir un discours très préparé à l'avance.
"La presse française est globalement d'une politesse lamentable"
Claire Chazal pourrait-elle alors pousser l'ex-ministre de l'Economie dans ses retranchements ? les correspondants étrangers en doutent. Pas seulement en raison de la personnalité de la journaliste, mais en raison de la "culture" de l'interview en France.
"La presse française a été indulgente avec DSK, alors que lorsque vous allez dans un café, les conversations sont très brutales", relève Juan Pedro Quinonero du quotidien espagnol ABC. "Alors à la TV, où on est parfois trop diplomatique, à la limite de l'hypocrisie, je crains une sorte de méli-mélo très modéré, alors que cette histoire est sale", poursuit-il. Il insiste : "la presse française est globalement d'une politesse lamentable (avec les politiques). C'est sérieux, c'est grave, mais on reste sur notre faim sur presque tout".
Un peu moins sévère, Paolo Levi dit ne pas douter de l'indépendance de Claire Chazal, qui est proche d'Anne Sinclair, l'épouse de DSK, mais redoute qu'elle ne soit pas assez "acharnée". "Elle posera un première question difficile, explique-t-il. Mais DSK, comme tous les politiques, sait se sortir de ce genre de question. Mais il ne sait pas forcément répondre à une deuxième question difficile. Mais encore faut-il qu'elle soit posée".
"Je vois mal des question dérangeantes ou détaillées. Il dira qu'il a fait une erreur, sans en dire plus. J'imagine mal qu'on le pousse à dire ce qu'il n'a pas envie de dire", renchérit Sophie Pedder. "En France, dans un direct, c'est rare que l'on pousse une femme ou un homme politique jusqu'à être mal à l'aise". "Ce n'est pas dans la culture française, précise-t-elle. En Angleterre, c'est totalement différent. Mais je ne dis pas que c'est forcément mieux car l'agressivité peut être extrême".
Correspondant du quotidien anglais Daily Telegraph, Henry Samuel assure cependant que des questions trop complaisantes ne serviraient pas DSK. "Les Français ne seront pas dupes si les questions sont trop inoffensives ou banales", dit-il. "DSK pâtirait donc d'un entretien trop complaisant. S'il veut revenir en politique, il faut que ce soit difficile".
(afp)
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