Le président Michel Martelly a désigné lundi 5 septembre Garry Conille, médecin et fonctionnaire de l’ONU, comme premier ministre.
Au pouvoir depuis mai, le président haïtien n’a pas réussi à obtenir le feu vert du Parlement pour ses deux premiers choix.
Qui est Garry Conille ?
Au pouvoir depuis le mois de mai, le président haïtien Michel Martelly – ancien chanteur connu sous le nom de scène de « Sweet Micky » – a désigné lundi 5 septembre Garry Conille, fonctionnaire de l’ONU, pour former et diriger son gouvernement. Âgé de 45 ans, ce médecin de formation a été diplômé en Haïti avant de poursuivre ses études aux États-Unis.
Revenu dans l’île travailler dans le domaine du développement, il s’est ensuite engagé dans une carrière onusienne, jusqu’à devenir, l’an passé, chef de cabinet de l’ancien président Bill Clinton, le représentant spécial en Haïti du secrétaire général des Nations unies. Cet été, il avait été nommé représentant du Programme de l’ONU pour le développement au Niger.
Garry Conille a donc un parcours de fonctionnaire international, mais ce choix confirme néanmoins la proximité du nouveau président des sphères duvalieriste : le père du premier ministre désigné a été ministre de Jean-Claude Duvalier, alias « Baby Doc », au pouvoir de 1971 à 1986.
Pourquoi le président a-t-il du mal à imposer son choix ?
Si Michel Martelly a été élu haut la main en mars dernier lors du second tour, avec plus de deux tiers des voix face à Mirlande Manigat, il doit faire face à un Parlement hostile, où la famille politique de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide est toujours en position de force.
Alors que son élection a marqué une rupture après les présidences Aristide et Préval, il n’a pas été en mesure de se doter d’une force politique à l’échelon local. Son parti n’a que deux élus au parlement. Or, selon la constitution haïtienne, le premier ministre est désigné par le président, mais il doit ensuite être confirmé par les élus. Qui ont rejeté les deux premiers choix du chef de l’État – l’homme d’affaires Daniel-Gérard Rouzier et le juriste Bernard Gousse.
Garry Conille peut-il obtenir le feu vert des élus ?
Confronté à une « cohabitation », le président doit négocier avec l’opposition. Mais certains membres ont déjà fait savoir qu’ils s’opposeraient à la nomination de Garry Conille, accusé de ne pas avoir vécu suffisamment en Haïti pour prétendre diriger le gouvernement, une exigence précisée dans la constitution.
En attendant, le gouvernement de Jean-Max Bellerive gère les affaires courantes. Ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour un pays toujours confronté au défi de la reconstruction, plus d’un an et demi après le séisme de janvier 2010, au choléra et à une situation tendue après la révélation d’un scandale sexuel mettant en cause des casques bleus de l’ONU. « C’est compliqué d’agir avec cohérence et de préparer l’avenir, car il y a un problème de coordination avec la nouvelle présidence, reconnaît Jean-Max Bellerive. On n’a eu que deux conseils des ministres depuis quatre mois. »
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