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mardi 20 septembre 2011
Thabo Mbeki formel : “L’Afrique doit se dresser contre l’Occident”
Dans une interview au Sunday Times, thabo Mbeki s’indigne du comportement des Occidentaux en Libye et en Côte d’Ivoire. Et estime que le centenaire de l’Anc doit être une occasion pour relancer le combat de libération du continent. Thabo Mbeki, ancien président de l’Afrique du sud, appelle les Africains à une union véritable pour défendre leurs intérêts face à l’Occident. Ex-chef de l’Etat et figure centrale de l’Anc, thabo Mbeki est en colère.
Et il est décidé à lancer sa nouvelle croisade : celle du nécessaire combat contre un Occident de plus en plus agressif contre l’Afrique. Alors qu’il était très en retrait de l’activité de son parti politique, il revient au devant de la scène à l’occasion des célébrations du centenaire du parti. «Nous ferons de notre mieux pour que l’anniversaire soit célébré comme il se doit. Un centenaire, ça arrive une seule fois par siècle et je suis sûr que c’est une occasion de réflexion pour le peuple», a-t-il dit lors d’une interview avec le Sunday Times. «Je sais que les camarades de l’Anc préparent activement la célébration du centenaire l’année prochaine.
Cela doit être un jour important pour réfléchir sur le passé mais, plus particulièrement, pour regarder le présent et le futur. Où en est le processus qui a abouti sur l’indépendance du continent africain et sur la fin de l’apartheid? Où en sommes-nous aujourd’hui et où en serons-nous demain ?» Le continent africain, a ajouté Mbeki, doit profiter de cette célébration pour décider comment il défendra ses intérêts par rapport à des puissances occidentales qui, dit-il, défendent leurs propres agendas. «Ce sera une occasion très importante, et je sais que beaucoup de monde sur le continent est intéressé par les célébrations du centenaire de l’Anc, parce qu’il est vu comme concernant aussi le reste du continent. (…)
La discussion doit aider à avancer sur les défis auxquels nous sommes confrontés en tant qu’Africains. Je suis sûr que nous allons tous contribuer à cela, parce que je crois qu’il sera nécessaire d’entendre le plus grand nombre de voix possibles sur toutes ces questions majeures». Evoquant les bombardements aériens de l’Otan en Libye, mais aussi l’implication française dans le conflit ivoirien, Mbeki a appelé à des protestations de masse sur tout le continent, rapporte le Sunday Times. Il a aussi appelé les gouvernements à condamner ce type d’actes. Choqué, Mbeki n’a pas manqué de s’indigner. «En tant qu’Africains, nous avons besoin de faire notre introspection et de nous dire ce que nous devons faire pour défendre nos intérêts.
La question que nous devons nous poser est : pourquoi sommes-nous si silencieux? Ce qui est arrivé en Libye peut très bien être un signe précurseur de ce qui peut arriver dans un autre pays. Je pense que nous devons tous examiner ce problème, parce que c’est un grand désastre», a-t-il dénoncé. Avant d’enfoncer le clou. «Nous ne pouvons pas dire que nous sommes incapables d’empêcher ces pouvoirs occidentaux d’agir comme ils agissent parce qu’ils agiront de cette manière demain.
Je pense que nous pouvons, pourvu que nous agissions et qu’ils voient que s’ils continuent ce type d’actions, ils rencontreront la résistance de tout le continent africain. Mais malheureusement, notre voix est trop faible et nous devons faire quelque chose pour la rendre plus forte et pour revendiquer clairement le droit des Africains de décider de leur propre avenir». Thabo Mbeki compte donc faire du centenaire de l’Anc un moment-clé pour nos luttes communes. Ses propos interviennent à un moment de violence extrême sur l’Afrique. Et de prise de conscience de certains milieux, jusque-là plutôt conservateurs et complaisants avec les Occidentaux.
Ainsi, l’on a entendu Jean Ping, le Secrétaire général de l’Union africain charger Louis Moreno Ocampo, procureur près la Cour pénale internationale, le qualifiant de «plaisantin» après ses manoeuvres politico judiciaires contre Mouammar Kadhafi. Il l’a invité à dire le droit au lieu de faire de la politique et s’est demandé pourquoi il n’y avait que des Africains qui étaient poursuivis devant la Cour pénale internationale. Et si la révolution africaine, la vraie, était en marche ?
Bewenba-Bong
correspondance particulière
Source: Le Temps
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