mardi 27 décembre 2011

1929-1939… ET SI L’HISTOIRE SE REPETAIT EN UN DOUBLON… 2009-2019… ?


Aujourd’hui, nous le savons, l’Histoire n’est pas linéaire… Mais bel et bien cyclique voire courbe et sinusoïdale, avec ses lots d’apogées et de périgées...

Le 24 octobre 1929 la première grande crise boursière et financière de la nouvelle ère industrielle, précipitait le Monde dans une crise économique puis dans une crise humaine à dimension planétaire. Cette grande crise financière, économique et sociale fut en réalité le catalyseur d’une des plus grandes crises de survivance qu’ait connu le 20ème siècle.

Une crise portée par le pourrissement financier des économies, la peur, la souffrance, la perte de repères, la paupérisation, le repli identitaire et subséquemment, par la résurgence ethnocentrique et phallocrate des moralismes… des sexismes… des xénophobies… des racismes… de l’antisémitisme… des nationalismes.

En bref, à chaque fois que l’illusion dualiste d’un monde judéo-chrétien s’accroissant toujours plus haut vers l’extrême de la droite, que l’illusion de la permanence sécuritaire du fric autant que celle du bonheur mécanique et industriel s’effondrent – et ce, dans l’indifférence des marchés… mais à l’émoi général des masses-, ce n’est jamais au paradigme systémique en place, que les pouvoirs politiques et/ou économiques osent s’en prendre.

Or, sans un changement de géométrie systémique ou de refonte paradigmatique des systèmes, en dépit des effusions, des agitations confusionnelles, des prétendues révolutions voire, des possibles sacrifices en vies, rien ne change en réalité. Car, la récurrence des mêmes effets parle toujours tacitement de la permanence des mêmes causes…

La grande crise de 2009, celle qui nous frappe globalement et nationalement de plein fouet, et dont les effets ne tarderont pas à se faire violemment sentir localement, ressemble étrangement à celle du grand krach boursier d’octobre 1929…

Or, notre économie locale est hydroponique et moribonde… Nous sommes un petit territoire sans réelle richesse, avec une population très dense aux modes vies d’un pays faussement riche… Nous n’avons comme richesse à partager et/ou à vendre, que notre environnement, notre culture et nos humanités composites… Notre unique secteur réellement porteur, le secteur touristique, faute d’avoir su faire la différence d’entre société de services et société de servilités, est en total déliquescence… Nous sommes dépendant des importations pour notre alimentation… Nous sommes dépendants des importations pétrolières pour notre énergie, quelle qu’elle soit.

En effet, en dépit du fait, bien réel, que nous sommes en zone ultrapériphérique de l’Europe, rien n’a été pensé en Martinique pour que nous soyons autonomes en cas de crise majeure... Et ce, sur quelque plan que l’on aborde le sujet... R.I.E.N… Rien n’a été pensé en termes d’autonomie, d’autosuffisance ou encore, d’autosubsistance... Car la grande constance de notre développement postcolonial à toujours été et est encore la passivité in-créatrice des imaginaires nichée au creux de l’éphémère monétaire et de la dépendance financière...

Et pour preuve, depuis déjà voilà presque 30 ans avec le financement des fonds structurels Européens de rattrapage et les lois de décentralisation de 1982, l’Etat Français n’investit plus réellement aux Antilles... De plus, au moment même où le boomerang des histoires de l’expansion européenne s’apprête à faire krach’quer’ les bourses, à l’heure où la zone Euro est en passe de s’émietter... A l’heure ou l’Europe est en train de prendre conscience de sa dépendance aux ressources humaines, minérales, animales et/ou végétales des autres nations… que la réduction des fonds européens est inévitable d’ici 2013 -car l’Europe se doit de sécuriser ses frontières de l’Est et de porter assistance aux nouvelles démocraties du bassin méditerranéen- je vous laisse imaginer les conséquences de cet état de dépendance locale à la dépendance d’une dépendance nationale ; elle même dépendante des lois de la finance mondiale...

Eh bien d’ici 2012, si l’histoire doit réellement se répéter, ce ne sera pas à la fin du monde comme beaucoup s’amusent à le prophétiser, que nous assisterons... Non rien de vraiment bien grave ne devrait arriver d’ici 2012, rassurez-vous...

En revanche, d’entre 2009 et 2019, nous devrions être les témoins privilégiés d’un effondrement des économies occidentales, d’une envolée du chômage, d’une poussée vertigineuse de la violence sociale, d’une épidémie de peste brune dont les relents se manifesteront par le grand retour de l’ordre moral (sexismes… xénophobies… racismes… antisémitisme… nationalismes), par la résurgence des démons de la haine d’un « Autre » désormais bouc-émissaire des causes et des effets, par de profondes crises de survivances... Sans compter les renversements géopolitiques et géoéconomiques mondiaux qui, d’ici 2019, pourraient conduire à une résorption de l’impossible par les toxines du pire...

Jean-Philippe Branchi

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