Les élections législatives en Côte d'Ivoire du dimanche 11 décembre, les premières depuis plus d’une décennie, sont loin d'avoir fait déplacer les Ivoiriens en masse, selon tous les observateurs. Alors que les chiffres officiels ne sont pas encore publiés, l’ancien porte-parole de l'ex-président Laurent Gbagbo, Justin Koné Katinan, a déclaré qu'«à peine 20%» des 5,7 millions d'inscrits sur les listes électorales sont allés voter. On est loin de l’engouement qu’avait provoqué l’élection présidentielle de novembre 2010, quand plus de 80% des électeurs s'étaient déplacés.
Justin Koné Katinan explique dans un communiqué repris par le site Abidjan.net que ce chiffre est un vrai désaveu pour le président actuel Alassane Ouattara:
"Les Ivoiriens, terrorisés par les armes d'Alassane Ouattara, expriment par cette révolte silencieuse leur désaveu à son encontre pour avoir transféré illégalement le président Laurent Gbagbo à La Haye [à la Cour pénale internationale]", explique l’ancien porte-parole, recherché par la justice ivoirienne et en exil depuis la fin de la crise post-électorale de décembre 2010-avril 2011.
Le président de la Commission électorale ivoirienne (CEI), Youssouf Bakayoko, relativise cet échec démocratique:
«De façon générale, les élections des députés à l'Assemblée nationale n'ont jamais autant mobilisé que (...) la présidentielle. Nous tournons généralement autour de 35%», a-t-il déclaré.
Néanmoins, le vote semble s’être déroulé dans le calme. Un reportage de la télévision ivoirienne publique (RTI) montre les visites du président de la Commission électorale dans différents bureaux de vote, sous haute surveillance, mais relativement «dans un climat rassurant pour les électeurs et pour les candidats», a précisé ce dernier.
Dans un éditorial, le journal ivoirien Nord-Sud affirme que la faible participation dans ce type de scrutin est tout à fait habituell. Et de commenter que «ceux qui ont trop tôt entrepris de se réjouir du taux de participation relativement bas doivent ranger leurs clarinettes», évoquant ainsi l’ancien parti de Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI) qui avait appelé au boycott du scrutin. Huit mois après la fin de la crise post-électorale (après le refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à Alassane Ouatara), qui a fait quelque 3.000 morts, le journal salue déjà le déroulement serein des élections.
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