samedi 3 décembre 2011

LE RECTEUR DE LA MARTINIQUE DOIT FAIRE SES VALISES



Depuis son arrivée dans ce véritable paquebot qu’est le rectorat de Terreville (le bâtiment a été construit à l’époque où existait un rectorat Antilles-Guyane qui gérait l’éducation à la fois en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane), le recteur Siganos a multiplié propos et comportements outrageants à la fois envers ses propres collaborateurs, envers notre Université et envers le peuple martiniquais en général. Propos démultipliés par dix dès qu’il se trouvait à l’extérieur (Paris, Saint-Domingue etc.), sûr de bénéficier de l’impunité que procure, s’imagine-t-il, l’éloignement, ce qui n’est pas très futé à l’heure de l’Internet.
A l’entendre, inspecteurs, employés du rectorat et chefs d’établissements ne seraient que des incompétents et des flemmards, tout juste bons à se mettre au garde-à-vous devant sa personne dès qu’il pénètre dans une pièce. Quand à l’UAG, il n’a de cesse de la dénigrer en demandant à haute voix : « Donnez-moi une seule bonne raison d’y inscrire mes enfants ! ». Sinon, la langue créole, la littérature antillaise et la culture martiniquaise ne sont qu’une vaste foutaise servant à amuser la galerie, mais sont, en réalité un véritable frein, au développement intellectuel des Martiniquais. « L’avenir des jeunes Martiniquais est en Chine et au Japon ! » n’a-t-il de cesse de marteler de conférences en colloques.
Ces propos, pour le moins ahurissants et nous renvoyant presque trente ans en arrière, à l’époque du recteur Doumenge de triste mémoire, n’ont pourtant guère ému les milieux éducatifs dont il a la responsabilité à savoir l’enseignement primaire et secondaire. Tout juste a pu filtrer du paquebot, un mouvement de grogne d’Inspecteurs de l’Education Nationale et de cadres du Rectorat à propos desquels il avait tenu des propos insultants lors d’une réunion organisée par leur ministère de tutelle à Paris. A ce qu’on a cru comprendre, ces gens qu’il a rassemblés autour de lui sous l’appellation prétentieuse de « G-12 » (presque le G-20, quoi !) a exigé de lui des excuses qu’il a fini par leur présenter. Ce qui ne l’a pas empêché, quelques semaines plus tard, de récidiver lors d’un colloque tenu sur le campus de Schoelcher !!!
Mieux (ou pire) : à Saint-Domingue, lors d’un colloque sur la coopération universitaire à travers la Caraïbe, il s’est carrément lâché, démolissant devant des universitaires d’une dizaine de pays, l’image de la Martinique et de son peuple. Les Antillais présents, pour la plupart des hommes, ne pipèrent mots, hormis une femme courageuse qui l’envoya dans les cordes. Ce qui l’obligea le lendemain à déclarer que ses propos avaient été mal interprétés, qu’il avait utilisé des images qui avaient été mal comprises et bla-bla-bla.
Le 8 novembre dernier notre site publia des extraits de ce fameux discours sans provoquer la moindre réaction dans le corps enseignant martiniquais. Simplement, le leader d’un groupuscule d’extrême-gauche qui s’était acoquiné avec le Recteur et s’était vu récompensé par l’octroi de la direction d’un nouvel organisme, CARIFORM, chargé de former des professeurs martiniquais en FLE (Français Langue Etrangère) afin d’aller enseigner cette langue dans la Caraïbe, démissionna en catimini. Il faudra bien qu’un jour, quelqu’un fasse une étude sur ces (trop) nombreux gauchistes ou nationalistes qui, sur leur lieu de travail, copinent sans vergogne avec les plus hauts dignitaires du pouvoir colonial français tout en braillant « Péyi-a sé ta nou, sé pa ta yo ! », « Indépendance » ou « Révolution socialiste » une fois qu’ils sont à l’extérieur.
Près d’un mois plus tard, un mois de silence coupable donc, ce 2 décembre, sept syndicats d’enseignants sont enfin montés au créneau pour dénoncer l’attitude et les propos du recteur Siganos. Le seul hic, c’est qu’ils n’exigent pas son départ ou son renvoi, mais simplement qu’il « présente des excuses aux Martiniquais » !!! Dans les années 70-80, pour moins que cela le Grand Colon de Terreville aurait été contraint de plier bagages et de regagner l’Hexagone. On mesure là à quel point la dignité martiniquaise est tombée au plus bas.
Car, ce recteur est docteur ès-excuses, champion dans l’auto-flagellation une fois qu’il a fini de débiter, en privé comme en public, ses insanités. Pas de doute que pour na énième fois, il versera une larme contrite, présentera ses plus plates excuses et, dès le lendemain, recommencera de plus belle comme si de rien n’était.
Allez, camarades syndicalistes enseignants, un petit effort ! Péyi-a sé ta nou, sé pa ta Siganos !

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