Le rideau est tombé sur le drame soigneusement médiatisé de Toulouse. L’affaire Merah contient des zones d’ombre qui ne feront qu’amplifier avec le temps, mais il nous semble approprié de poser d’emblée certaines questions dont l’évidence et la candeur s’imposent. Ces questions seront-elles résolues avec le temps, seul l’avenir le dira, même si nous avons bien sûr notre petite idée a dessus.
Voici donc quelques questions qu’il nous parait utile de poser en la circonstance:
1- Qui est derrière Mohamed Merah ? A t’il vraiment agi seul?
2- Comment s’est-il procuré argent, armes, et moyens logistiques pour ses voyages (s’il a effectivement voyagé, rien n’est apparamment moins sûr) en Afghanistan et au Pakistan?
3- Comment se fait-il qu’aucune trace de ses voyages ne soit avérée ? Le gouverneur d’une prison de la province Kandahar où il aurait soi-disant été emprisonné et d’où il se serait échappé (çà ne s’oublie pas des trucs pareil…) dément le fait et les autorités américaines interrogées ont rapporté n’avoir personne de répertorié sous le nom de Mohamed Merah. Quelqu’un ment, pourquoi ? Est-il possible qu’il ait voyagé sous un autre nom ?.. Ce qui demanderait alors une toute autre logistique (vrai faux-passeport, couverture clandestine, donnés par qui ?)
4- Comment quelqu’un de “suivi” par la DCRI depuis 2007 pour ses voyages dans la zone afghano-pakistanaise et soi-disant agissant seul peut avoir enfumé les limiers de la république à ce point ? Est-ce surtout plausible ?
5- D’après les sources officielles, Merah avait été “logé” après ses crimes. Pourquoi ne pas avoir suivi une procédure classique d’interpellation à la sortie de son appartement, comme cela est souvent le cas en matière de grand banditisme ?
6- Pourquoi choisir la voie spectaculaire du siège ? Etait-ce en la circonstance la meilleure méthode ? Qui avait intérêt à faire mousser le plus possible cette affaire ?
7- Dès le début de l’opération du siège de Merah, les autorités, par le truchement du ministre de l’intérieur et d’autres officiels, ont manifesté le désir “de prendre Merah vivant afin de le déferrer devant la justice”. Ceci a été répété à maintes reprises durant les heures qu’ont durées le siège. Pourquoi donc donner l’assaut, de jour de surcroi, alors qu’en attendant quelques heures de plus, le forcené épuisé physiquement et mentalement aurait vraisemblablement été cueilli ? Pas assez spectaculaire ? Pas assez médiatique ?
8- De mémoire de citoyens, jamais un ministre de l’intérieur n’a eu une telle prépondérance dans le déroulement d’une opération de ce type. Quelle est la procédure nornale dans le cadre du code de procédure pénale ? Qui est habilité à rendre compte de l’évolution de la situation / enquête dans le cadre d’une telle affaire ? N’est-ce pas le procureur général de la république ?
9- Que faisait Guéant, quel était son rôle exact ? N’y a t’il pas eu là une violation du code de procédure pénale ? Pourquoi a t’il été si en vue ? Cela a t’il un lien avec la campagne électorale de son chef ?
10-En définitive, Merah est mort dans l’assaut (est-ce bien surprenant ?) à l’encontre des demandes des autorités qui clâmaient le vouloir vivant. Qui avait intérêt à ce que Merah meurt, que l’affaire soit classée, qu’il ne puisse plus parler et que l’action du ministère public s’arrête à son décès ?
11- Vu les circonstances politiques, y a t’il eu instrumentalisation de “l’affaire Merah” à des fins politiques? Y a t’il eu sur-médiatisation volontaire du cas à des fins de récupération politique servant un agenda multiple dans le cadre d’une campagne électorale qu’on ferait glisser sur le domaine sécuritaire fabriqué au lieu des problèmes fondamentaux de la société, ce qui impliquerait à court et moyen terme un développement législatif liberticide au nom d’une “guerre contre le terrorisme” inventée et ravivée lorsque cela sert les intérêts du petit nombre au détriment de la vaste majorité?
Ces quelques questions à notre sens essentielles, se doivent d’être posées. Nous ne pouvons sans doute pas compter sur les médias à la botte pour les poser, mais nous pouvons créer un “effet de suspicion” dans les médias alternatifs et citoyens, qui comptent aujourd’hui pour beaucoup dans la lutte anti-propagandiste et l’éveil de plus en plus de personnes dans la communauté francophone autour du monde.
Il est très possible que cette affaire Merah soit la pierre angulaire d’un énorme hold-up électoral et politique, qui servira les intérêts à moyen terme de l’idéologie ultralibérale fasciste (au sens mussolinien du terme) qui ne connaît et ne reconnaît aucun “clivage gauche-droite” et dont l’impérialisme criminel et la volonté de contrôle liberticide des nations qui la caractérisent, ne connaissent plus de mesure.
La seule façon de sortir de cette spirale sans fin est d’arrêter de cautionner le système. Cela commence par poser les bonnes questions et est immanquablement suivi par le boycott de la mascarade du vote et du grand cirque électoral bidon !
“C’est une loi de nature que l’arbre porte son fruit, que tout gouvernement fleurisse et fructifie en caprices, en tyrannie, en usure, en scélératesse, en meurtres et en malheur”.
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