Il y a cinq ans, en 2007, Simone Veil a accepté de présider le comité de soutien de Nicolas Sarkozy. Depuis lors, à aucun moment, ni elle ni moi ne l'avons regretté. Certes, le quinquennat qui s'achève a été entaché d'inopportunes maladresses, qui ont fait les choux gras des médias sans que, pour autant, rien ne légitime réellement la hargne généralisée dont le président a fait les frais depuis cinq ans, de la part de la quasi-totalité des médias.
Lorsque, avec le recul du temps, l'Histoire portera sur ce mandat un regard objectif, il apparaîtra en effet que, par rapport à ses deux prédécesseurs, enclins à la complaisance et à la facilité, Nicolas Sarkozy aura amorcé la pédagogie de la vérité et de l'effort, dont la France a tant besoin, dans un monde qui s'est ouvert et qui bouge plus vite qu'elle.
Plus précisément, au fil de l'interminable tsunami dont le facteur déclenchant est parti des Etats-Unis, et qui n'en finit pas, depuis l'été 2007, de ravager l'Occident et plus précisément l'Europe, Nicolas Sarkozy nous aura évité les précipices majeurs dans les moments les plus difficiles de ce chaos récurrent, tant à la présidence de l'Union européenne qu'à celle du G20.
Qui plus est, la France aura moins souffert, au fil de ces années, que le reste de l'Europe, sauf l'Allemagne, gouvernée, depuis longtemps, il est vrai, au cap du courage, tant par la gauche que par la droite.
A l'âge qui est le mien, il convient d'aller à l'essentiel, même et surtout s'il n'est pas perçu comme tel par l'opinion, ce qui est bien le cas aujourd'hui. Le chômage et la précarité sont des drames individuels ou familiaux, certes lancinants. Ce qui est moins perçu, c'est le risque d'un accident de dette d'Etat, fruit de l'accumulation, depuis plus de trente ans, de déficits des finances publiques, conduisant à un endettement dont les intérêts cesseraient, dans la défiance des marchés, d'être finançables.
Les marchés, voilà bien longtemps qu'on les montre du doigt, en faisant grief aux gouvernants de ne pas les maîtriser.
La vérité est que, comme les conditions atmosphériques, les marchés ne sont pas maîtrisables, en tout cas dans des régimes de liberté. Le défi majeur qui est devant nous, mais qui n'est pas assez ressenti comme tel, est donc de revenir rapidement dans les clous, ce qui implique, dans un contexte où les prélèvements sur la richesse nationale dépassent déjà très largement ce qu'ils sont ailleurs, une discipline sans faille de réduction du coût de l'Etat, de celui des collectivités territoriales et du déficit des régimes sociaux.
L'alternance, respiration démocratique, a certes des séductions. Nous l'avons vécue à plusieurs reprises. J'ai souvenir qu'en 1981 le barde de l'époque, depuis lors inoxydable, nous annonçait que "la lumière allait succéder aux ténèbres". Deux ans plus tard, une sévère correction de tir s'était imposée.
Nous venons de vivre le premier tour de l'élection présidentielle, avec une distribution qui a fait virevolter sous nos yeux d'étranges personnages, allant du matamore talentueux façon Fouquier-Tinville de la Révolution de 1789 à un magistrat défroqué.
La campagne a été riche d'anecdotes et de faux-semblants, mais la très forte participation a prouvé à quel point les citoyens s'intéressent à leur avenir, alors que le risque majeur d'une dette non maîtrisable n'a pas été suffisamment mis en exergue.
Nous voici donc au pied du mur. Demain, pour faire face au risque majeur d'une défaillance de la dette souveraine et de l'explosion de l'euro, Simone Veil et moi croyons plus à la capacité de Nicolas Sarkozy qu'à celle de François Hollande. C'est bien la raison pour laquelle, le 6 mai, nous voterons sans état d'âme et appelons à voter pour Nicolas Sarkozy.
Antoine Veil, consultant et ancien haut fonctionnaire
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