Les producteurs de bananes de Guadeloupe et de Martinique conscients de la nécessité d’accentuer les recherches sur la mise au point de solutions alternatives rappellent néanmoins l’impossibilité de mettre fin à court terme à la technique de l’épandage aérien.
A la suite d’une restitution des travaux du Groupe d’Elus Régionaux mis en place le 1er Décembre 2011, le Conseil Régional de Martinique, réuni en assemblée plénière a adopté, à l’unanimité, une nouvelle motion sur la question de l’épandage aérien.
Cette motion s’inscrit dans l’indispensable mobilisation des moyens les plus efficaces de lutte contre les cercosporioses qui sont de nature à détruire totalement et subitement la production de bananes de la Guadeloupe et de Martinique.
Tout d’abord, les professionnels de la filière tiennent à saluer, de nouveau, l’initiative prise par le Président du Conseil Régional de Martinique, Monsieur Serge LETCHIMY, de créer ce groupe de travail régional, qui, durant plus de six mois et sous la présidence de Madame Catherine CONCONNE, a accompli une mission d’expertise approfondie dans un souci d’écoute de toutes les parties concernées et d’appréciation objective des éléments constituant ce dossier et des efforts déjà accomplis.
Les professionnels de la filière ne peuvent que s’associer aux conclusions de la motion adoptée le 26 juillet 2012 par le Conseil Régional de Martinique, notamment :
• la reconnaissance de l’interdiction de l’épandage aérien,
• mais, dans le même temps, la nécessité d’organiser des périodes de transition afin de mettre au point et de déployer de réelles solutions de traitement alternatives.
A cet effet, ils notent avec satisfaction l’engagement pris par le Conseil Régional de les accompagner sur cette voie et vers l’atteinte de cet objectif dans les plus brefs délais.
Enfin, ils se félicitent du maintien du Groupe de Travail d’Elus Régionaux et ils répondent présents, comme ils l’ont fait durant les derniers mois écoulés, en toute transparence, à ses sollicitations.
Les professionnels de la filière inscrivent depuis 2008 leurs actions dans le plan quinquennal « banane durable » dont la mise en œuvre a abouti à la mise en place de nouvelles techniques et à une nouvelle réduction en 3 ans de 50% des produits phytosanitaires utilisés, portant ainsi à 70% la diminution des pesticides en 10 ans. Les professionnels de la filière savent en conséquence où se trouvent leurs responsabilités, à savoir le strict respect de la réglementation qui encadre leur production. Ils sont également conscients des priorités qui s’imposent à eux, à savoir la nécessaire poursuite des efforts, déjà engagés, de recherche de solutions alternatives au traitement aérien.
C’est à l’accentuation de ces efforts que les exigences, mais aussi le soutien manifesté par le Conseil Régional de la Martinique, les invitent afin de préserver l’une des très rares activités économiques à avoir créé des emplois au cours des 3 dernières années pourtant caractérisées par une crise mondiale sans précédent.
Les producteurs de bananes de Guadeloupe et Martinique partagent le souhait du ministre de l’agriculture, de l’agro-alimentaire et de la forêt, Stéphane le Foll, de tendre, sur l’ensemble du territoire français, vers la suppression des traitements aériens. Les producteurs de bananes considèrent néanmoins qu’il est indispensable de prendre en compte, comme c’est prévu par les textes, la spécificité de certains parasites et des terrains accidentés et difficiles d’accès concernés par la culture de la banane dans nos régions de Guadeloupe et de Martinique.
Les producteurs partagent avec le ministre des Outre-Mer, Victorin Lurel, le souci de maintenir les moyens de lutte contre la cercosporiose noire en faisant appel aux techniques les plus efficaces, seul moyen de préserver les milliers d’emplois directs et indirects qui sont en jeu et qui font de la filière banane le 1er employeur privé des Antilles.
Les producteurs de bananes de Guadeloupe et Martinique rappellent également que le système dérogatoire est non seulement prévue par la règlementation européenne mais aussi qu’il n’est pas spécifique à la banane puisque des dizaine de milliers d’hectares de cultures sont traitées par épandage aérien en France métropolitaine comme dans différents pays de la communauté européenne (vigne, maïs, riz, etc.).
Protection de la santé, protection de l’environnement, défense de l’emploi, maintien de l’activité rurale doivent aller de pair. La banane, acteur exemplaire de l’agriculture durable des Antilles, est au centre de ces enjeux.
Le 28 juillet 2012
Eric de Lucy, Président de l’UGPBAN,
Nicolas Marraud des Grottes, Président de BANAMART,
Francis Lignières, Président de LPG
Dans un communiqué en date du 28 juillet 2012, les présidents des groupements de planteurs de l’UGPBAN, BANAMART et LPG, déclarent :
RépondreSupprimer« …Le conseil régional de Martinique, réuni en assemblée plénière, a adopté, à l’unanimité, une nouvelle motion sur la question de l’épandage aérien. »
Il s’agit là d’une allégation totalement mensongère des groupements de planteurs de bananes qui vise, délibérément, à tromper la population martiniquaise en laissant entendre qu’une sainte alliance unanime se serait constituée à la région pour accorder une nouvelle dérogation à l’interdiction de l’épandage aérien.
Nous dénonçons fermement cette manœuvre indigne et rappelons que le Groupe des Patriotes et Sympathisants n’a ni voté cette motion ni pris part à sa rédaction, position que j'ai moi-même clairement exposée à la plénière du jeudi 26 juillet.