Le monde catholique s’interroge sur les conséquences du départ du pape. La démission de Benoît XVI a été une grande surprise pour tout le monde. Alors que le souverain pontife passe ses derniers jours à la tête du Saint-Siège, le monde chrétien d'Occident se demande ce qui va se passer ensuite ? Les experts répondent : un pape latino-américain et une collaboration entre le christianisme et l’islam.
En huit ans de pontificat, Benoît XVI est non seulement devenu le souverain de l’Église catholique le plus âgé, mais il a aussi de nombreuses fois surpris ses ouailles par des déclarations ambiguës. Ainsi, il a, à plusieurs reprises, condamné l’homosexualité, l’avortement et les romans de J. K. Rowling Harry Potter. On se souvient également de ses propos acerbes envers les musulmans et de ses déclarations concernant le scandale de la pédophilie.
Ce n’est pas mal en si peu de temps. Mais le fait que personne ne s’attendait à un tel dénouement, c’est une autre affaire. Les Occidentaux essaient de comprendre s’il a pris cette décision seul ou s’il a subi une pression extérieure. Si la seconde hypothèse se confirme, les experts soulignent que le nouveau pape devra être très prudent.
John Moody, ancien correspondant au Vatican, pense que Benoît XVI a dans l’ensemble assez bien préparé le terrain pour des réformes.
« Je pense que Benoît XVI a ouvert une nouvelle ère dans l’histoire de la papauté. Cela pourrait créer certains problèmes. Tous les précédents papes pensaient qu’ils communiquaient seulement avec Dieu, qu’il y avait un lien direct entre eux et le Très-Haut seulement. Aujourd’hui, la situation fait que tout le monde pourra observer ce que fera le prochain pape. Il aura Twitter. Que fera-t-il ? Exprimer son point de vue ? C’est le début d’une nouvelle ère. La prééminence absolue du pape est maintenant remise en question. »
Aujourd’hui, beaucoup prédisent l’avènement d’un cardinal originaire d’Amérique latine, parce que plus de 40 % des catholiques vivent dans cette région. Cependant, les prêtres européens représenteront la moitié des voix pour l’élection du prochain pape. Selon les experts, les favoris sont l’archevêque de São Paulo Odilo Pedro Scherer, l’archevêque de Milan Angelo Scola et le cardinal originaire du Ghana Peter Kodwo Appiah Turkson. Un de principaux critères de sélection sera la capacité de défendre les intérêts du catholicisme dans le monde actuel. Selon Viatcheslav Kostikov, ancien ambassadeur russe au Vatican, ce problème est le plus urgent pour l’Église chrétienne d’Occident.
« Aujourd’hui, l’Europe est submergée d’islamistes et, évidemment, cette nouvelle vague a une grande influence sur le monde chrétien. Comment l’arrêter ? Voilà la grande question, à laquelle devra répondre le pape nouvellement élu. D’un côté, il devra faire attention à ne pas élargir le fossé qui sépare les mondes chrétien et musulman. D’un autre côté, il devra tout de même défendre les valeurs chrétiennes traditionnelles, qui sont une composante de la civilisation d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord. »
En ce qui concerne la politique intérieure du nouveau pape, son sort est déjà réglé. Les spécialistes estiment que le prochain souverain pontife devra tirer les enseignements des erreurs de Benoît XVI. Pour le théologien José Manuel Vidal, il devra trouver un compromis pour résoudre les questions litigieuses.
« L’Église catholique est en train de perdre sa base : le soutien des jeunes. Elle a presque perdu l’Europe. Pour la faire revenir dans le giron du catholicisme, il faudra que le nouveau pape mène une politique nouvelle. »
Le Vatican a annoncé qu'un conclave serait organisé dans les 15 à 20 jours suivant la démission du pape, prévue pour le 28 février. T
Darya Manina
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