dimanche 3 février 2013

Un « printemps français » est désormais possible !



J‘avoue que je n’aurais jamais cru que « Le Monde » – qui a toujours joué les dégoûtés pour tous les thèmes que nous abordons dans les « 4 Vérités hebdo », à commencer par la défense du peuple français, qui lui paraît un répugnant « populisme » –, je n’aurais jamais cru, dis-je, que « Le Monde » nous donne aussi nettement raison.

Dans son numéro du 24 janvier, le « quotidien de référence » de la bien-pensance commente un sondage Ipsos qu’il a lui-même commandité (avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès, qui, chacun en conviendra, ne sont pas vraiment des suppôts du « populisme » !). L’article du « Mon­de » est paru sous le titre : « Les crispations alarmantes de la société française ». Car ces braves gens ne comprennent pas que nous supportions mal le déclin français !
Mais, si l’on passe sur le titre peu avenant, on découvre une masse d’informations passionnantes.

Tout d’abord, les Français expriment une défiance record à l’égard des politiciens et de la politique.

82 % des Français estiment que les politiciens agissent plutôt pour leur intérêt personnel que pour celui des Français. Ils sont même 72 % à estimer que le système démocratique fonctionne mal.

C’est une évidence, largement dénoncée dans ces colonnes. Mais il est impressionnant que l’opinion en soit aussi massivement convaincue. Cela démontre, en particulier, que le système médiatique de propagande politiquement correcte ne fonctionne plus. Excellente nouvelle !

Pour sortir du déclin (ressenti par 55 % des Français au plan économique), 87 % des sondés estiment qu’il faut un vrai chef pour rétablir l’ordre en France. Ce qui signifie, implicitement, que les gouvernants ne gouvernent rien. Là encore, nous le savons bien.

Manifestement, ce qui traumatise le « Monde », c’est que les Français n’applaudissent pas unanimement au « bel aujourd’hui » qui a réussi le tour de force de les ruiner, tout en ruinant le pays. Quant à moi, j’avoue que je me réjouis que la propagande médiatique ait aussi peu d’influence sur nos contemporains. En revanche, je suis plus inquiet sur ce qui vient derrière. Car cette réclamation d’un « vrai chef », parfaitement légitime en soi, peut nous amener à une situation encore pire qu’aujourd’hui (à la limite, le « vrai chef » pourrait être celui qui imposerait de force la charia à notre malheureux pays).

Au sujet de l’immigration, après plus de 30 ans de louanges obligatoires, 70 % des Français estiment qu’il y a trop d’étrangers en France. Et 74 % trouvent l’islam trop intolérant.

Naturellement, le « Monde » interprète cette enquête comme un pas vers le fascisme. On lit ainsi que le cocktail « Tous pourris », appel au chef et désignation de bouc émissaires est « traditionnel » en période de crise. Suivez mon regard vers les années 1930 !

C’est une interprétation possible. Mais j’aurais été intéressé de savoir le score qu’aurait fait une question sur la démocratie directe. À mon avis, les Français n’auraient pas été beaucoup moins nombreux à la plébisciter qu’à plébisciter le « vrai chef ».

Le problème n’est pas tant que de semblables dispositions ont facilité la montée des régimes autoritaires. Il est qu’en 2013, les Français se sentent trahis et abandonnés par leurs élites. Et ce sentiment est justifié.

Toute la question est donc de savoir comment nous répondons à cette situation. Plusieurs scénarios sont possibles, de l’application de la charia au véritable mouvement néo-fasciste. Mais ces scénarios funestes ne sont pas les seuls possibles. Le peuple français peut aussi reprendre lui-même son destin en main.

Disons-le tout net : ce ne sera pas facile et une large partie de l’oligarchie s’y opposera. Mais rien ne nous empêche d’y travailler.

Deux conditions sont nécessaires pour que cela fonctionne.

Tout d’abord, l’organisation d’une représentation de la société civile distincte de la fausse représentation partisane : cercles de réflexion, groupes de pression, tout ce que vous voudrez, mais organisons-nous vite pour peser sur la vie publique.

Et, ensuite, la revendication d’une vraie démocratie directe, notamment par l’organisation d’un véritable référendum d’initiative populaire à la « suisse ».

En tout cas, l’urgence a changé de nature. Voici quelques années, je pensais qu’il fallait avant tout permettre aux Français d’avoir une idée claire du catastrophique de la situation. Aujourd’hui, je crois que le diagnostic est très largement partagé et qu’il faut désormais se retrousser les manches et réussir une prise de pouvoir analogue aux « printemps arabes »… mais qui finisse mieux que ces révolutions islamistes !

Guillaume de Thieulloy

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