Selon un ancien ministre français des affaires étrangères qui a conservé ses “entrées”, et qui était donc à même de pouvoir recueillir cette information, la décision de renverser par tous les moyens possibles le régime syrien, fut prise par les atlantistes en 2011. Ceci pour profiter en les instrumentalisant et en les détournant, des élans du printemps arabe qui venait de prendre naissance fin 2010, en Tunisie, et tout cela l’a-t-il bien précisé, au bénéfice de l’état sioniste dont le projet est depuis longtemps, de livrer bataille à ce pays insoumis à sa loi.
Si le président Ben Ali fut rapidement défait par l’ampleur du mouvement populaire, et que face à un mouvement identique en Egypte, l’armée égyptienne prit le parti de déposer le président Moubarak, il était clair que le “guide de la révolution” qui se trouvait à la tête d’une nation pacifiée et où le niveau de vie était le plus élevé d’Afrique, qui était le fédérateur de cette nation composite qui d’ailleurs depuis son exécution, se déchire, et qui surtout, ne la dirigeait pas directement, n’avait pas lieu aux yeux d’une large majorité des Libyens, d’être renversé...
Parallèlement à cela, il y avait le régime du Président Bachar el Assad qui, comme ceux de la plupart des états de la région, était fatalement un régime autoritaire que certains disent même “dictatorial”. Car, la situation d’inimité permanente et de guerre imminente que ces états entretiennent depuis si longtemps avec l’état sioniste, fait que leurs administrations sombrent fatalement dans une forme permanente de paranoïa, qui leur impose un contrôle stricte des populations, dans la crainte qu’il ne s’y développe une “cinquième colonne” au service de l’ennemi, d’où une répression féroce des opposants, toujours suspectés d’être des agents de celui-ci.
Cependant, il se trouve que bien qu’ils soient dans une grande proportion défavorables à ce régime, les citoyens de ce pays allaient forcément une fois encore se serrer les coudes autour de leur chef. Ceci, malgré leur désamour pour celui-ci, mais dans le soucis impératif et supérieur de préserver leur nation, et de ne surtout pas offrir à l’ennemi sioniste l’opportunité d’un désordre social et institutionnel, pour lancer une attaque contre leur nation alors affaiblie, puisque cet ennemi n’a jamais fait mystère du fait que tel est bien son projet obsessionnel, tout comme celui de détruire l’Iranien.
Il était donc clair que même s’il n’aurait pas manqué de leur arracher des réformes, le printemps arabe n’allait pas défaire ces deux là, et c’est alors que les nations atlantistes qui se vivent confusément comme étant l’excellence du fait civilisateur, ne vont pas hésiter à armer, entrainer, financer, des hordes de criminels qui tueraient père et mère pour de l’argent, ou pour une place au paradis selon leur mysticisme débile, pour qu’elles puissent mener contre ces deux régimes une guerre qu’elles ne pouvaient leur faire directement.
Si elles sont parvenues à instrumentaliser “l’illustre assemblée” des Nations Unies, nominalement vouée à permettre un “règlement pacifique des conflits”, pour en obtenir une mission de protection des civils dont elles vont se servir pour mener leur guerre en procédant à six mois de bombardement furieux sur la Libye, deux nations qui comme elles, sont des membres permanents du conseil de sécurité, la Russie et la Chine, ne vont par permettre qu’elles réitèrent la même supercherie...
Il se trouve alors que leurs “envoyés spéciaux” sur le terrain, se sont trouvés en très mauvaise position face à une armée nationale syrienne qui était demeurée globalement fidèle à son chef, et surtout, à son peuple, devant ces hordes de mercenaires sanguinaires et “cannibales”, et que cette armée était en passe de totalement les anéantir...
Il y avait donc urgence pour leurs commanditaires de trouver une raison de passer à l’attaque. Ceci, sinon vis à vis de l’illustre assemblée dont ils sont coutumiers de se moquer de ses règlements quant cela les arrange, mais au moins vis à vis de leurs opinions publiques qui n’étaient en rien préparées à devoir encore assumer une guerre, alors que nul ennemi ne les avait attaqué, n’avait porté atteinte à leur intérêts fondamentaux, et ne les avait pas même en aucune façon menacées...
C’est alors qu’elles ont monté ce coup d’attaque de civils au gaz de combat sarin, pour en faire porter la responsabilité au gouvernement syrien, et obtenir, sinon du conseil de sécurité, mais pour le moins vis à vis de leurs opinions et surtout de leurs parlementaires, une légitimité pour porter une attaque contre ce pays, au nom de la protection de civils martyrisés.
Cependant, cette opération qui a probablement été montée pour être exécutée avec la précision d’un métronome, a, dans la précipitation, été lamentablement foirée dès le début. Ceci, à cause d’un manque évident de crédibilité des arguments avancés pour sa justification. Car sauf à considérer que ce président serait devenu carrément fou, ce qu’il serait difficile de prétendre après qu’il ait été royalement reçu par ceux-là mêmes qui voudront l’éliminer, il était clair qu’une telle opération ne présentait pour lui, absolument aucun intérêt, mais tout au contraire, tous les désavantages...
En effet, si dans le cas d’un conflit avec une puissance étrangère, la dévastation du territoire ennemi par de telles armes peut constituer une voie vers la victoire, dans le cas d’une guerre civile où il est question de s’emparer d’un maximum des éléments de pouvoir disposés sur tout le territoire, le cadre de leur utilisation est beaucoup plus restreint, car cette arme rend impénétrable la région touchée. Or, l’armée syrienne était victorieuse sur le terrain, et l’utilisation d’une telle arme ne se prête absolument pas à la campagne offensive d’une force armée victorieuse et qui avance, elle ne peut présenter d’intérêt que comme arme défensive de dernier recours, dans une situation qui était bien celle des rebelles écrasés.
Ceci signifie que du point de vue strictement militaire, l’armée syrienne n’avait absolument aucun intérêt à utiliser une telle arme qui n’aurait eu pour seul effet, que de fournir à ceux qui l’attendaient depuis des mois le prétexte pour l’attaquer, et on ne peut croire que les responsables syriens auraient pu commettre un acte aussi contraire à leur intérêt.
D’autre part, on ne voit pas selon quel curieux calcul, ce président aurait décidé de l’emploi d’une telle arme, au moment où il avait précisément obtenu l’envoi d’enquêteurs des Nations Unies, pour que ceux-ci mènent leurs investigations pour savoir qui, dans des affaires précédentes mais de moindre envergure, avait employé de tels gaz.
Tout cela ne tenait pas la route vis à vis de l’opinion, et encore moins des experts...
Plus grotesque encore que tout cela, le fait que la furieuse campagne médiatique de désinformation, destinée à rendre aux yeux de l’opinion, le régime coupable de massacres de civils, a comporté la bourde incroyable d’une publication la veille, tel que cela fut consigné sur tous les sites qui l’on diffusé, d’une vidéo concernant une attaque censée s’être produite le lendemain...
Plus maladroit que cela, on ne peut pas faire...
L’opinion n’était pas dupe, mais la machine infernale était mise en route, et il fallait attaquer au plus vite, avant que les inspecteurs des Nations Unies ne puissent mener leurs investigations, car leur verdict aurait été catastrophique pour tous ces gens...
De quoi s’agit-il ?
C’est en avril 1991, au sortir de la dévastatrice guerre du golf, que par la résolution 687, les nations Unies ont classé le gaz sarin qui jusque là faisait partie des armes chimiques, en “arme de destruction massive”. En 1993, sa production et sa conservation furent interdites, et les nations avaient jusqu’en 2007 pour détruire les armes de ce type, ce que certaines, les plus puissantes et les plus impérialistes bien sûr, ne firent pas. C’est ainsi que la France conservera des réserves de gaz sarin dans du béton immergé au large de l’ile d’Ouesant.
Cependant, d’un point de vue militaire, le stockage de telles armes est extrêmement problématique, puisqu’un accident est toujours possible, et qu’en cas d’attaque d’un ennemi sur les bâtiments ou celles-ci se trouveraient stockées, leur force dévastatrice se retournerait contre leur possesseur.
C’est pourquoi depuis des années, les armes ne contiennent pas directement de gaz sarin, mais sont constituées de deux types de sous-munitions, contenant chacune un produit inoffensif, stockées séparément, pour n’être assemblées que lors de leur utilisation, et c’est la réaction chimique de ces deux produits, qui se trouvent mélangés lors de l’explosion de l’obus ou de la bombe, qui génère le gaz mortel.
Ceci pour dire que selon la nature des composants, et les différentes technologies plus ou moins efficaces mises en œuvre, les gaz portent fatalement une “signature”, et que les spécialistes sont parfaitement capables de dire de quels types furent les bombes ou les obus utilisés. Et ceci d’autant que, sauf s’il s’est trouvé des responsables politiques suffisamment fous pour faire parvenir à des groupes terroristes des armes chimiques de guerre, les armes bricolées par ceux-ci à partir le plus souvent de produit phytosanitaires disponibles librement sur le marché, sont bien éloignées d’avoir la qualité militaire, et les enquêteurs n’auraient pas manqué de formellement identifier tout de suite le fait d’un gaz provenant des armes qui auraient été produites par ces terroristes...
Il fallait donc lancer l’attaque au plus vite, sans tenir compte d’une éventuelle réunion du conseil de sécurité qui n’aurait de toutes les façons pas accordé d’autorisation pour une intervention militaire, mais il fallait surtout que les inspecteurs des Nations Unies dépêchés dans l’urgence sur place, ne puissent pas avoir le temps de faire leur travail.
Il est remarquable que dès le début, les agresseurs qui comprenaient bien qu’ils risquaient d’être démasqués, se sont employés à discréditer par avance la mission des inspecteurs, lesquels furent d’ailleurs accueillis à coup de fusil dans les zones sous contrôle terroriste, en prétendant que les autorités du pays auraient eu le temps de falsifier les preuves.
Ils espéraient ainsi décourager la mission, mais il n’en fut rien, et après qu’avec la complicité du secrétaire général des Nation Unies, dont nous avons tous compris à l’occasion des conflits de Côte d’Ivoire et de Libye, qu’il était aux ordres, les inspecteurs ont du rentrer prématurément avant d’avoir pu effectuer correctement leur mission, il ne restait plus à ces gens que d’attaquer et au plus vite...
Mais c’est alors que le manque de chance, ou la justice divine, s’est opposée à leur projet criminel, et je vous renvoie concernant cela à une de mes publications précédentes...
Alors que les inspecteurs auraient du produire les conclusions de leur rapport depuis hier, nous attendons encore la publication de celles-ci…
Quant à notre premier ministre, il a décidé de ne faire part de ses informations qu’à des parlementaires réunis en huis clos, et qui seront sans doute tenu à la discrétion, et ceci, probablement pour que toute la nation n’éclate pas de rire quant aux données selon lesquelles celui-ci fonde sa politique étrangères.
Ceci, étant bien entendu que si ces gens avaient des “preuves” authentiques, c’est d’abord devant le conseil de sécurité qu’ils auraient du les produire en sachant que depuis la lamentable affaire Colin Powell, plus personne ne tombe dans ce genre de panneau.
Paris, le 3 septembre 2013
Richard Pulvar
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