lundi 21 octobre 2013

QUEL SACRE BEAU COUP TOUT DE MEME, RECONNAISSONS LE...!



Non vous ne rêvez pas, nous sommes bien dans ce pays de France, qui est frappé d’une crise économique sans pareille, qui depuis 2009 a vu fermer rien de moins que 1253 de ses usines, dont 266 pour la seule année 2012, et qui selon un mouvement s’accélérant ainsi, en est déjà à plus de 200 fermées au mois d’août de cette année. Nous sommes bien dans ce pays qui, avec un taux de chômage désormais de plus de 10%, a dépassé les 3,3 millions de chômeurs, qui avec un déficit budgétaire de 60 milliards d’euros a vu sa dette s’accroitre de 40 milliards d’euros sur un an, pour atteindre finalement le chiffre défiant l’imagination de 1912 milliards d’euros d’endettement de la nation !

Oui nous sommes bien dans ce pays qui vient de voir un des fleurons de son industrie, un grand constructeur d’automobile qui, fermant une de ses dernières usines en France, vient d’éviter de justesse la faillite en faisant massivement appel à des capitaux chinois, permettant ainsi à ces asiatiques de prendre le contrôle de la société, dans un pays qui accuse un déficit commercial de 50 milliards d’euros sur un an, là où son voisin allemand réalise quant à lui un excédent de 192 milliards sur la même période...

Alors vous vous dites que les citoyens de ce pays doivent être terriblement préoccupés et insatisfaits et que les dirigeants affichant un bilan aussi calamiteux risquent à tout moment de devoir affronter un vaste mouvement social, mais vous n’y êtes pas du tout. Car, telle n’est pas du tout la préoccupation essentielle des citoyens de ce pays, ce ne sont pas ces futilités qui les préoccupent, qui les contrarient, et qui font débat, non, ils ont à aborder des questions existentielles beaucoup plus fondamentales que cela...

En effet, il leur faut tout d’abord régler une très délicate question, de laquelle dépendra toute la capacité de la nation à constituer pour eux et leurs enfants, un espace convenable afin de leur accomplissement, celle que leur pose dans leur quotidien en les éloignant ainsi d’atteindre la plénitude de leur être, la présence illégale sur leur territoire, d’une famille de nomades kosovars.

D’aucuns vous diront tout l’inconfort qui fut depuis des années le leur, bien avant même qu’ils n’apprennent leur présence ici, par le fait de ces gens dont ils n’ont bien sûr jamais croisé la route, mais dont il est incontestable que leurs mœurs n’ont pas manqué d’y être pour quelque chose dans les redoutables difficultés qu’ils durent si âprement affronter, et particulièrement toutes les difficultés financières qui furent les leurs, à cause de l’entretien luxueux que ces clandestins, passés maitres dans la falsification de documents administratifs, étaient parvenus à soutirer indument selon des sommes énormes, de la solidarité nationale.

Ils vous diront tout le soulagement qui fut le leur, en apprenant que les autorités du pays, contestables bien sûr pour certains aspects mineurs de leur gestion, mais tout à fait appréciables dans leur détermination à les libérer des oppresseurs nomades, étaient parvenues, en mobilisant les forces de l’ordre, à cerner puis à arrêter un des membres de la famille qui, pour être mineur n’en était pas moins redoutable, et qui utilisait comme couverture de ses activités illicites, un bus de transport scolaire...

Il vous diront toutes les angoisses qui les étreignent à l’idée que, se jouant de tous les dispositifs de refoulement qui furent mis en place, après que les citoyens aient massivement manifesté leur refus absolu de voir revenir au milieu d’eux cette dangereuse famille, et parce que le président prenant lui-même en charge ce dossier de politique étrangère dépassant la compétence de son administration, fut contraint de formuler une proposition inacceptable, mais que ces êtres sans foi ni loi pourraient avoir la malice d’accepter, ces germes pathogènes ne s’en viennent à nouveau infecter le corps autrement sain de leur belle nation. 

Vous comprendrez alors que ce n’est qu’une fois que cette difficile question trouvera son règlement, ce qui ne risque pas de se faire prochainement, puisqu’il se murmure qu’il existerait d’autres familles de la même souche virale qui infecteraient encore certaines zones de la nation, qu’un peu de répit permettra de traiter les questions de second ordre demeurées en souffrance telle que celle de la lutte contre le chômage, mais qu’il n’est pas encore l’heure de formuler quelque revendication sectorielle que ce soit, toute la nation devant demeurer unie comme un seul homme, pour pouvoir faire face à la menace...

Il fallait bien se douter que les puissants qui sont depuis des années déjà passé maitres dans l’art de la manipulation, n’allaient pas rester tout simplement là à ne rien faire, et attendre que le mécontentement populaire ne vienne les faire vaciller dans leur fauteuils. Ils ont bien compris qu’il leur faut constamment prendre l’initiative pour ne jamais se retrouver débordés, dans une situation incontrôlée. Et, ce qui est absolument ahurissant, c’est qu’alors que tous les voyants sont au rouge, et qu’on ne parierait pas un kopeck sur leur survie politique, ils parviennent à conserver cette situation sous contrôle, en orientant la vindicte qui leur serait normalement destinée, contre des victimes expiatoires. Ceci, en fabricant de toute pièces des problèmes dont ils s’arrangent à leur faire donner grâce à des médias aux ordres, le caractère de toute première urgence, justifiant en en faisant une grande cause nationale, de rejeter à l’arrière plan les autres questions pour lesquelles ils n’ont bien sûr aucune solution.

Et le pire, c’est que cela marche, et même parfaitement bien, puisque cela se fait grâce à l’habile exploitation d’un fond crasseux qui existe chez tous les individus, en l’occurrence ce fond de racisme irréductible, que normalement les sociétés s’emploient à réprimer...

Ainsi, alors que dans ce pays de France, il se produit absolument tous le jours qui passent, plus d’une cinquantaine d’expulsions du genre de celle qui fut instrumentalisée ici, dans des conditions souvent encore plus attentatoires à la dignité des individus, sans que cela n’émeuve absolument personne, et surtout sans que les médias n’en fassent jamais le moindre état, voici que soudainement sur cette affaire particulière, toute la presse se met à en faire des gros titres. De plus, avec une spontanéité d’une rapidité étonnante, voici que des syndicats de lycéens épaulés par des associations bienveillantes, permettent par l’organisation de différents mouvements de protestation, de donner le volume nécessaire à l’affaire, en offrant ainsi à un ministre de l’intérieur, l’occasion de dire ce que nombre de citoyens veulent s’entendre dire. Quant aux journalistes, on a le sentiment qu’ils sont arrivés au Kosovo avant même que les expulsés y soient.

Bien sûr que cela marchera toujours ce truc là, compte tenu de ce qu’est la nature humaine et de l’habileté avec laquelle certains en exploitent les plus mauvais aspects, et il y aura comme cela avec ces histoires de quoi tenir, serait-ce sur le fil du rasoir, jusqu’en 2017, et là, le scénario de ceux qui se présenteront comme étant les seuls à pouvoir nous épargner l’instauration d’un régime fasciste est déjà écrit, et là aussi, cela marchera...

Sauf si...
Il faut l’espérer...


Paris, le 21 octobre 2013
Richard Pulvar

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