LE PREMIER VOULAIT QU'ON NE VOIT EN LUI QU'UN ALLEMAND...
LE SECOND VOUDRAIT QU'ON NE VOIT EN LUI QU'UN FRANCAIS...
AURA-T-IL LA MEME TRAGIQUE ET INGRATE DESTINEE QUE LE PREMIER...?
Le premier, c'est Fritz Haber, un savant allemand d'origine juive, né en 1868 et qui dès sa jeunesse tourmentée, fut obsédé par le désir d'être reconnu par delà sa religion, comme un Allemand tout à fait comme les autres, et qui s'attachera pour cela à donner sans cesse des gages de son dévouement à sa nation, et de sa totale loyauté envers elle.
Ceci, au point qu'en 1893, il abandonnera le judaïsme pour se convertir au protestantisme, et se faire ainsi selon lui, encore plus allemand...
Lorsque éclate le première guerre mondiale, patriote exalté, on le retrouve signataire d'un manifeste dénonçant la reculade des armées allemandes sur la Marne, mais cette guerre lui offrira l'occasion de mettre sa grande compétence intellectuelle au service de son patriotisme...
Il va en effet mettre au point un procédé de synthèse de l'ammoniac qui servait pour la fabrication des explosifs, mais c'est parce que cette invention servait également positivement pour la fabrication d'engrais, qu'il recevra le prix Nobel de chimie au titre de l'année 1918, lequel, comme tous les prix des années de guerre, ne lui sera remis qu'en 1920.
Le jour de la remise du prix, les délégations scientifiques française, anglaise, et américaine, on boycotté la cérémonie à cause de ce que fut l'activité de Fritz Haber durant la guerre. Car en plus de l'ammoniac pour les explosifs, Haber développa tout son génie pour mettre au point les gaz de combat, en particulier le dichlore...
Son épouse Clara, chimiste comme lui, effrayée de le voir mener de telles recherches, s'y opposa vivement et fit tout ce qu'elle pu pour lui faire renoncer à une telle entreprise, mais la volonté d'Haber d'être un Allemand exemplaire lui fera passer outre. Aussi, lorsque la première utilisation de ce gaz fut faite par l'armée allemande, ayant eu la connaissance de la terrible dévastation, les morts et les blessés graves par milliers, que cela produisit sur les soldats français, elle se suicida...
Haber se remariera, et poursuivra après guerre une brillante carrière, comblé d'honneurs, mais les choses changeront avec l'arrivé au pouvoir des nazis, qui se souviendront qu'il était d'origine juive. Ainsi lorsque les nazis promulgueront en 1933 une loi écartant les juifs de la fonction publique, Haber fut privé de toutes ses charges de chercheur et d'universitaire, et l'intervention de ses collègues scientifiques en sa faveur n'y changea rien. Très fortement ébranlé par cette mise à l'écart brisant son rêve d'identification à la nation allemande qu'il aimait tant, il va se résigner à devoir quitter l'Allemagne, et mourra sur le chemin de l'exil...
Cependant, par delà même sa mort, le coup le plus rude pour Haber lui sera donné après, au cours de la deuxième guerre mondiale. En effet, en plus de ses charges de chercheur et d'universitaire, Haber était employé par l'entreprise de produit chimique IG Farber, et était même membre du conseil d'administration de celle-ci. C'est à partir de ses travaux importants sur les pesticides qu'un de ses collègues, le chimiste allemand d'origine russe Léonid Andrussow mettra au point le fameux Zyklon B, le gaz qui dans les chambres à gaz, allait anéantir ceux d'Haber par centaines de milliers...
Nous observons aujourd'hui l'émergence d'un Haber français, bien en vue dans les médias, qui lui aussi se veux plus français que les français dits "de souche", et qui s'est donné pour mission de débarrasser la nation de ces éléments "exogènes" qui selon lui, sont "non intégrables" dans la communauté nationale...
Pour l'instant, il est dans sa phase de lumière, et Haber en eut une, mais il devrait se documenter sur l'histoire de celui-ci et y réfléchir...
Richard Pulvar
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