Franchement, pour les nègres descendants d'esclaves ou pas d'ailleurs, puisque dans la théorie des races tel qu' élaborée par les européens le nègre à cause de sa couleur de peau est au plus bas de l'échelle, chercher à prouver que la capture, la déportation, les violences, la torture légalisée, les massacres coloniales ensuite relèvent de la préméditation et donc peuvent être qualifiée de génocide est une perte de temps.
Qui a choisi la préméditation comme critère de qualification et de classement des crimes de masse ? Et pourquoi ce critère plutôt qu'un autre ?
Les descendants d'esclaves et des peuples colonisés ont ils participé aux débats ? non.
Comment peut-on considérer que des crimes perpétrés au quotidien pendant des centaines d'années échappent à la préméditation ? (voir La controverse de Valladolid, Las Casas et consorts étaient bien conscients..)
L'ancien esclave qui cherche à prouver à son ancien maître qu'il mérite son égard est encore un esclave.
L'esclave émancipé est celui qui s’assoit sur le siège du maître et qui nomme ce qui fut, ce qui est et ce qui doit être.
Si l'ancien maître désire bâtir un monde commun alors tant mieux mais la construction de ce monde ne peut se faire uniquement selon les termes de l'ancien maître.
Si l'ancien maître avait envie de construire un monde commun avec tous ses victimes d'hier et lui même sur un même pied d'égalité il ne choisirait pas qui parmi ses victimes d'hier mérite le plus sa sollicitude, il ne proposerait pas de lui même une hiérarchisation des souffrances qui reflète la ligne de couleur.
Chercher à prouver sa souffrance, c'est encore souffrir, c'est toujours demeurer tributaire du regard du maître. Puisqu'une hiérarchisation a été proposée sans aucune discussion, par la voix et le fait du prince alors les descendants d'esclaves, les noirs, les colonisés doivent poser comme axiome, au sens mathématiques du terme, une proposition qui n'a pas à être démontrée, admise comme une évidence : l'esclavage et les crimes coloniaux sont des crimes contre l'humanité au moins égaux à tout autre. Et mener les combats nécessaires pour imposer cette perception du passé, du présent et de ce que doit être le futur. Car il s'agit bien d'un combat pour la perception du passé et du présent et donc pour l'élaboration du futur.
Le classement opéré par le prince sur la place publique est le reflet d'une politique présente et ou à venir.
Le prince est toujours dans la lumière, tout fait sens. Son silence, vaut approbation.
Libre aux citoyens qui interpellent le prince et qui ne reçoivent pas pas de réponse d'interpréter ce silence comme mépris.
Charles Zindor
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