mardi 2 février 2016

LE JUGEMENT DE LAURENT GBAGBO OU LA CHRONIQUE DU MEURTRE ANNONCÉ DU CHEF DE L'ÉTAT IVOIRIEN



Près de dix ans pour juger un homme. C'est beaucoup trop si nous tenons compte de l'espérance de vie d'un être humain.

En effet, après 5 ans d'emprisonnement, la CPI prétend qu'il lui faudrait un peu plus de quatre ans encore pour juger Laurent Gbagbo.

Il s'avère que cinq ans c'est déjà beaucoup. En cinq ans, cette cour a eu largement le temps d'instruire cette affaire. Elle ne l'a pas fait, manque de preuve sur la culpabilité de l'ancien chef d'État ivoirien.

Comment expliquer au monde qu'on puisse garder un homme en prison dix ans sans le juger ? Dans quel état mental et physique cette personne s'en sortira-t-elle ? Admettons qu'elle soit innocente comment faire pour lui rendre ces années perdues ?

C'est proprement scandaleux. C'est un meurtre social, physique et psychologique qui ne dit pas son nom. C'est une mise à mort à la manière de leurs frappes chirurgicales dont eux seuls ont le secret...

Non, il ne faut pas dix ans pour décider de la culpabilité ou de l'innocence d'un homme. C'est une farce... Un assassinat qui se refuse de porter son étiquette. C'est la chronique d'un meurtre annoncé.


Calixthe Beyala

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