Énormes manifestations ce jeudi 31 mars 2016 dans toute la France, la participation a été en forte hausse, et cela malgré le temps qui n’était pas au beau fixe ce qui est un vrai tour de force !
Et c’est peu de le dire ce sont sous les trombes d’eau de pluies incessantes se déversant sur toute la France que les rues ont été prises par les manifestants aujourd’hui.
Nette hausse pour cette édition du jour, 1,2 millions sur l’ensemble de la France, soit largement plus du double qu’au moment du début des manifestions. Pour Paris chiffre explosé à 160 000 personnes !
Aujourd’hui c’était la quatrième grosse manifestation contre la loi travail de Valls-El Khomri taillée sur mesure pour le MEDEF et qui torpille des acquis sociaux majeurs faisant la France reculer dans à la fois son histoire et sur le plan des droits humains, tant les travailleurs, les travailleuses et les familles de France sont attaquées de façon frontale.
Outre la pluie, il y a eu plusieurs tentatives orchestrées pour briser les manifestions en les faisant basculer dans la violence par l’infiltration d’éléments n’ayant rien à voir ni à faire dans les manifestions.
Mais peine perdue cette tactique classique des pouvoirs de gouvernance n’ont pas empêché les manifestions de se dérouler et d’arriver à leur point d’arrivée.
Élément très novateur à Paris ces briseurs de luttes supposés être «des petits branleurs » venant des quartiers populaires avaient un camion plateau avec une sono, la grosse blague !
La pour le coup plusieurs personnes dans le défilé ont dit « mais ils nous prennent vraiment pour des cons ».
Si certains médias d’ailleurs préfèrent ne parler que des heurts et des arrestations c’est parce que cela leur permet de noyer les informations véritables concernant la forte détermination des manifestants, leurs revendications sans ambiguïtés, ils ne veulent aucune négociation de la loi mais son retrait pur et simple.
En île de France le coup d’envoi a été donné dès 9h30 à Gennevilliers, puis à Nanterre et Saint Denis où se sont tenues des assemblées générales citoyennes. Cela s’est poursuivi par les blocus des lycées et facs avant la première manifestation des jeunes qui sont partis de la place de la Nation pour gagner la place d’Italie point de départ des grosses manifestations.
A Paris les jeunes ont comme les autres fois, ouvert les cortèges avec leur fougue sans faille et leur détermination sans langue de bois.
Ils ont clairement exprimé qu’ils ne veulent pas de cette société façonnée par le profit, ils ont aussi désigné les socialistes comme des traites à la Nation et que personne n’a voté pour cela.
Ils rejettent en bloc la précarité que la loi travail leur dessine pour eux et pour les anciens.
Non, c’est non « la loi travail on n’en veut pas ! », « les jeunes dans la galère les vieux dans la misère cette société là on en veut pas ! » ont-ils clamé avec énergie.
Hormis les jeunes ils y avaient énormément de monde dans les cortèges parisiens, des gens sont venus de loin pour venir battre le pavé sous la pluie battante. Certains sont venus en d’Amiens, des profondeurs de la Seine et Marne, de Montreuil, de la Seine Saint Denis où « Saint Denis en lutte » avec la compagnie « Jolie Môme » ont marqué de leur punch la manifestation.
Coté syndicats cette fois les organisations n’avaient pas joué petits bras et ont sorti l’artillerie réglementaire comme elles l’avaient annoncées.
Et du reste elles n’avaient pas le choix car les états-majors de l’ensemble des organisations syndicales actuellement se font déborder sur leurs bases qui sont remontées contre leurs dirigeants quand ceux-ci marchent dans le collaborationnisme avec l’Etat et le patronat.
C’est notamment le cas pour la CFDT qui subit les foudres de plusieurs militants de la base, une CFDT réputée pour son copinage avec le pouvoir et le MEDEF qui cette fois ne déroge pas à sa réputation, la numéro 2 de la CFDT Véronique Descacq ayant déclaré aujourd’hui que « cela serait une défaite pour les salariés si le texte était retiré ».
Ni la pluie, ni les tactiques de de peur, ni les briseurs de mobilisations, ni les provocations n’ont empêché la forte ampleur des manifestions de ce jeudi 31 mars 2016. Les mobilisations n’ont pas pris l’eau bien au contraire elles se sont amplifiées en nombre et en intensité.
Clairement la rue a mis une claque à Valls et Hollande !
La vague de résistance est en marche, le gouvernement et Hollande gagneraient à l’entendre et retirer leur projet de loi tout comme ils l’ont fait pour la réforme sur la déchéance de nationalité.
Et ce n’est pas fini ce soir dans de nombreuses place en France des occupations de résistance se font, à Paris c’est la « nuit debout » place de la République qui bat son plein.
Prochaine date, rendez-vous le samedi 9 avril !
D’ici là rien ne sera lâché et cela jusqu’à la capitulation du gouvernement, alors à bon entendeur !
Emmanuelle Bramban, le 31 mars 2016
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