mercredi 27 juillet 2016

Riposte à Nicolas Sarkozy qui a tant de mal à prendre la mesure des nécessités


Mais de quoi la Droite a-t-elle donc si peur ? Pour ne reculer devant aucune abjecte accusation ? Après 4 ans de violence verbale gratuite, elle ne parvient pas à se libérer l’esprit et à raisonner. Elle ressasse encore, les mêmes poncifs, contre la même cible. Après le Premier ministre d’un ‘Etat en faillite’, un candidat putatif à la fonction suprême, dont nous savons comment il l’a exercée, sur quel ton, sous quelle forme, avec quelles méthodes et quels discours, ne réussit pas à s’élever à la hauteur que requièrent les responsabilités auxquelles il aspire en une période de si grand danger.

‘’Désarmement pénal’’ !? Mais où étaient les députés de l’UMP durant les débats parlementaires ? Ils écumaient comme à l’accoutumée studios et plateaux de télévision, à m’agonir de calomnies, mais n’avaient pas le temps de se rendre dans l’hémicycle pour y défendre leurs idées, s’ils en eurent. A leurs heures d’affluence, ils étaient 5 ou 6. Ils ont tenté le premier jour de jouer les grands défenseurs des victimes. La ruse n’a pas tenu longtemps, à comparer d’une part leur pratique quinquennale d’instrumentalisation des victimes alors qu’ils n’ont cessé de baisser le budget de l'aide aux victimes 2008 à 2011, et d’autre part, ma politique de croissance budgétaire (de 10 à 25 millions d’euros en 3,5 ans), d’amélioration des droits (premiers articles de la réforme pénale), d’accueil (un Bureau d’aide aux victimes ouvert dans chaque TGI), d’accompagnement (prise en charge pluridisciplinaire), de soutien (suivi personnalisé, expérimenté puis généralisé dans la loi), de mesures spécifiques (généralisation du téléphone grand danger pour les femmes ; évaluation et augmentation des ressources du Fonds de garantie des victimes du terrorisme). Ils ont fui le débat, déserté le combat, plus soucieux de leur notoriété médiatique que du sujet de société. J’ai pourtant clairement exposé l’évolution du droit des peines, le sens de la peine pour les victimes, les auteurs, la société, et les conditions de son efficacité ; la part qu’ont prise dans cette évolution d'anciens sénateurs et Gardes des Sceaux y compris de la droite et du centre. Aucune répartie, aucun répondant, aucun argument. Le compte rendu des séances en fait foi. 

Mais les voilà de retour, tellement désorientés par la macabre inventivité des terroristes djihadistes, qu’ils comblent, par des provocations déplacées, des mises en cause opportunistes, des radotages malséants, ce qui ressemble à leur confusion. La réforme pénale concerne exclusivement les délits. L’échelle des peines pour les actes terroristes et les crimes n’a pas changé. Ni même pour les délits d’ailleurs. Une peine plus efficace, la contrainte pénale, s’ajoute à l’arsenal des peines et peut concerner des personnes présentant des profils justifiant un suivi d’interdictions et d’obligations ; elle est prononcée selon l’appréciation de juges indépendants. Qu’y a-t-il d’énervant à cela ? 

Que craignent-ils, que craint-il ? Qu’on se rappelle sa politique de gribouille, les bricolages multiples du code pénal et du code de procédure pénale, le triplement de la récidive, les injonctions contradictoires de la loi pénitentiaire ? Mais oui, on s’en souvient ! Les réductions d’effectifs d’enquêteurs, de magistrats et de greffiers ? Bien sûr ! La suppression de la police de proximité ? Evidemment ! Le retrait des services publics et donc de la présence d’Etat ? Assurément ! L’étranglement des associations de quartier ? Sans aucun doute ! Oui, on s’en souvient !
Avons-nous eu l’idée de l’accuser de quoi que ce soit après les horribles crimes terroristes de Toulouse et Montauban ? Non. Par respect pour la souffrance des familles. Par décence. Par sens des responsabilités. 

De ce qui nous arrive, la situation invite, exige, supplie que chacun s’élève à hauteur des nécessités de protection des citoyens et de consolidation de notre Etat de droit. Ce sont des vies que les terroristes visent et volent. C’est un mode de vie qu’ils abhorrent. C’est une éthique de liberté qu’ils récusent. Que des hommes politiques qui ont accumulé des erreurs en tirent leçon, soit. Qu’ils fassent diversion, c’est indigne du moment, de l’Histoire et du courage du peuple français. 

‘Monter, grimper, oui …mais se hisser, oh combien c’est difficile !’’ (René Char)

Christiane Taubira

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