lundi 15 août 2016

Rio l'Africaine

Flamme olympique

C’est dimanche, il y avait du monde dans les rues pas seulement pour applaudir les athlètes. Les marathoniennes se sont livrées à un combat épique jusqu’à la fin où la Kényane Sumgong triomphe en 2h 24.04. Les épéistes français finissent en trombe face à sa grande rivale de toujours, l’Italie, avec l’or au bout de leurs lames consacrant une fois de plus nos ressortissants Borel, Régent, Lucenay. Cet or tant attendu égaie les débuts où les résultats ne venaient pas et crispaient l’atmosphère.


Rio 2016

La foule est venue aussi en masse au stade participer surement au dernier sacre de Bolt. Le jamaïcain au cours de la compétition affichait sa forme à ses adversaires. La foule conquise à sa cause a eu pour son compte. En demi-finale, il a écœuré ses adversaires montrant ainsi qu’il reste bien le maître incontesté de la discipline. 

La finale fut sans appel, jouée depuis les 50m. Si le classement reste celui des mondiaux de Pékin, les temps donnent d’autres explications (9.81) ont suffi à Bolt pour classer de manière définitive Gatlin en deuxième position (9.89) troisième le Canadien Degrasse (9.91) améliorant son record personnel. Je crois c’est de lui que viendra le futur. Les temps montrent aussi ce que Vicaut ne sait pas faire, bien que fort en demi-finale (9.95). Souvent attendu en haute compétition, il n’arrive pas  voire déçoit, arrivé avec un temps de 9.86, il visait le podium. C’est le grand battu de cette finale.

La victoire d’Usain Bolt est belle, tant il était dans l’incertitude après un arrêt aux demi-finales des trials jamaïcains. On mesure aussi à quel point les staff coaching jamaïcain ont un savoir-faire avéré et maîtrisent leur sujet de la haute compétition. Les soins prodigués en Europe ont aussi montré leur efficacité. Cette victoire consacre aussi un grand coach de sprint, le coach Mills que je mets dans la lignée des Bud Winter, et plus récemment Tom Tellez. 



Je ne pourrais passer sous silence la performance de l’Ivoirien Meite (9.96). C’est l’avenir, blessé à Londres (2012) il revient en silence. J’ai vu qu’il a pris de la puissance et qu’il sait être là aux bons moments. Il est sous les 10 secondes et bat le record de la Côte d’Ivoire. 

Je ne peux m’empêcher de penser à Maurice Carlton, ce Guadeloupéen fort méconnu au niveau national. Alors que sort un excellent film sur la vie de Jesse Owens et son épopée de 1936, il y 80 ans où il remportait quatre médailles d’or. La France avait dans ses rangs olympiques un sprinter noir, un Guadeloupéen qui a connu et sympathisé avec Owens au Jeux. J’évoque sa mémoire non pas par nostalgie de clocher mais pour rappeler qu’il a été « le » promoteur de l’athlétisme ivoirien. Arrivé en Afrique comme avocat dans les années 40 fuyant la France. 

Dans une de ses archives sonores il déclare : « on peut me considérer comme le père voire le grand-père de l’athlétisme ivoirien ». Là où il est, il doit être heureux après ce 100 m Olympique, il n’a pas travaillé en vain. 

Il y a longtemps que ce continent attend un très grand sprinter depuis la retraite du Namibien Franky Frederics. L’aura de Bolt et sa surmédiatisation ont nul doute éclipsés le prodigieux 400m olympique. 


Van Niekerk W.

Le nouveau souffle arrive de l’Afrique du Sud avec Van Niekerk. Il bat le record de Michael Johnson établit il y a 17 ans en 1999 aux mondiaux de Séville. Il devait tomber car jamais la densité d’athlètes sous les 44 secondes n’a été aussi forte. Le podium olympique sous les 44 seconde (du jamais vu) le 4ème le Trinidadien en 44.01 (record de Trinidad) consacrant au passage une grande école caribéenne de quarter miler. 




Pour les puristes, cette course fait parte des grands 400m de tous les temps à mettre en rappel avec celui des jeux de Séoul (1988) où Steve Lewis - alors junior - au couloir 8 déjoue les plans de l’archi favori Buctch Reynolds alors recordman du monde. 

Que dire de ce Sud Africain ? Il est jeune et puissant archi rapide : sous les 10’’ au 100m , sous les 20’’ au 200m et bientôt à mon avis sous les 43’ au 400m. Rappeler aussi qu’il a fait sa préparation terminale dans les Caraïbes en Jamaïque avec Bolt. 


Bolt

Voilà un qui a compris en utilisant les apports de nos espaces et environnements. Cette zone pourtant propice à la haute performance - ce qui se faisait dans le temps – ne trouve aucune volonté intérêt et aucun investissement pour les sélections nationales. Pour finir, quel pied de nez aussi donné à l’histoire pour qu’autant d’Africains viennent gagner l’Or au Brésil, un Brésil qui a vu arriver tant d’hommes de ce continent parti captifs non pas à la recherche de richesses.



Harry Méphon


Gebere

Maurice Green
La Colombienne Ibarguen, Championne Olympique du triple saut

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