Depuis la levée partielle de l’embargo américain, l’Iran dont les écoles forment des spécialistes de très haut niveau, et qui par cela attire des investisseurs du monde entier, affiche un taux de croissance insolent à près de deux chiffres selon certains, et à plus selon d’autres, et ce pays table sur un taux de croissance minimal de 8% sur au moins les trois années à venir.
Bien-sûr tout le monde s’y précipite, y compris des Américains, et c’est ainsi que le pétrolier français Total, première compagnie occidentale du secteur à être revenue en Iran, parce qu’elle n’a en réalité jamais totalement coupé les ponts avec ce pays, vient-il de décrocher un contrat faramineux l’engageant sur au moins vingt ans, pour exploiter là-bas le plus grand gisement de gaz naturel au monde…
Mais l’histoire la plus spectaculaire, c’est celle du constructeur français Peugeot, dont ses espérances sur le marché chinois n’ont pas atteint le niveau escompté, et qui aurait du afficher un recul de 10% de son chiffre d’affaire, mais qui affiche pourtant une croissance positive grâce à son grand succès sur le marché iranien sur lequel il est revenu…
On se souvient de la mésaventure qui avait frappé ce constructeur, par le fait que son actionnaire américain pourtant très minoritaire, Général Motors, dont on peut soupçonner que “l’entrisme” dans le capital de cette société avait été justement “piloté” pour cela, exigeait, au nom de l’embargo décrété par son pays à l’encontre de l’Iran, que cessent les activités de cette société qui est pourtant de droit français, avec ce pays…
Le coup avait été extrêmement dur pour le constructeur, parce qu’il se soldait par la perte de ce qui constituait jusqu’alors tout simplement son principal marché, avec 450 000 véhicules par an, dommage qui sera indirectement à l’origine de la fermeture de l’Usine Citroën d’Aulnay, et du rachat partiel de la société Peugeot dès lors en grande difficulté, par le constructeur chinois Dougfeng auquel elle se trouve désormais associée…
Il est remarquable qu’à cette époque, les dirigeants français n’ont pas levé le plus petit doigt pour tenter de s’opposer à cette décision arbitraire des Américains, en leur laissant ainsi porter un coup terrible à l’industrie française.
Ce sont ces mêmes dirigeants, dont nous pouvons alors légitimement nous demander de quelle nation ils défendaient les intérêts, puisqu’il ne s’agissait visiblement pas des nôtres, qui, dans les négociations menées avec l’AIEA en vue de la levée des sanctions contre l’Iran, vont tenter en se montrant plus royaliste que le roi, de s’opposer jusqu’au bout à celle-ci.
Le plus incroyable dans cette affaire, c’est que les Iraniens dont il faut se souvenir que ce sont les inventeurs du jeu d’échec, auront su parfaitement s’adapter à la rupture du contrat avec la société Peugeot, car ils sont parvenus à maintenir leur production en faisant réaliser les pièces que Peugeot ne livrait plus, par des fabricants chinois spécialistes de la contrefaçon, et bien que ces pièces étaient bien-sûr de moins bonne qualité, la production s’est maintenue.
C’est ainsi que durant les quatre années de cet embargo, les Iraniens ont fabriqué et commercialisé, plus de 1 400 000 “Peugeot Pars”, selon l’appellation que portent les modèles Peugeot fabriqués là-bas, totalement hors licence, c’est-à-dire sans reverser le moindre centime à la société titulaire, et il est facile d’imaginer le manque à gagner considérable que cela aura constitué pour celle-ci, à cause de l’impéritie de dirigeants politiques…
Encore plus fort, à partir du vieux modèle Peugeot 405, qui aura fêté ses 30 ans d’existence et qui, très favorablement relooké en ayant repris l’avant de la 406 comme on peut le voir sur la photo en illustration, continu d’être fabriqué en Iran, les Iraniens ont développé sur la même base un nouveau modèle, la Samand, qu’ils sont parvenus à exporter en Afrique, particulièrement en Egypte et en Algérie, en Russie, et en Amérique du sud, au Brésil, et jusqu’au Venezuela où, comble de l’audace, ils ont créé sur place une unité pour la fabriquer.
Aujourd’hui heureusement pour Peugeot, tout est rentré dans l’ordre et la société vient de sceller avec son partenaire iranien, une alliance à 50-50, dans une unité devant produire ses nouveaux modèles, et qui vise rien de moins que de reconquérir les 40% du marché iranien qu’elle détenait auparavant, et Citroën qui n’en n’est pas à son tout début en Iran, parce que cette société y faisait fabriquer la Dyane dans les années 70 pour le marché du Proche-Orient, fait également son retour en Iran…
Voici alors que dans la foulée, c’est Renault qui se lance lui aussi avec de nouveau projets sur ce marché iranien en pleine croissance qui semble être un eldorado pour les constructeurs français et que curieusement, il n’a jamais abandonné malgré les sanctions, ce qui soulève encore plus d’interrogations quant à son abandon par Peugeot. Il y fabrique déjà la Logan et la Sandero de se filiale Dacia, et voici qu’il va y fabriquer le 4x4 Duster…
Si donc grâce à leur ténacité, les choses s’arrangent en Iran pour les industriels français, et particulièrement, les constructeurs d’automobiles qui auront été historiquement les partenaires grâce auxquels l’Iran à pu se doter d’une puissante industrie dans ce secteur, nous continuerons de nous interroger pour savoir pour la défense de quels sombres intérêts, qui manifestement sont autres que ceux de la nation, des dirigeant de ce pays, non seulement ne les ont pas soutenus, mais on tenté de faire barrage à leur action, parce qu’une telle attitude de la part de dirigeants cela porte un nom, qui est terrifiant… !
Richard Pulvar
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