Trump et l’art subtil de la dialectique
Alexandre Blok, un Russe d’une remarquable intelligence et d’une grande noblesse, est l’auteur d’un essai magistral sur Catilina, un rebelle romain dont la conjuration fut déjouée et qui fut violemment calomnié par le plus grand colporteur de foutaises que la Terre ait jamais porté, Cicéron.
Catilina était un patricien, un fils de pute décadent qui, malmené et contesté par l’Establishment romain, rassembla autour de lui la cohorte des « déplorables » romains et fomenta une rébellion.
Elle fut évidemment écrasée mais pour Blok, Catilina était un héros. Blok le qualifie de bolchevik romain et insiste pour qu’on l’étudie non du point de vue moralisateur typique des médias mainstream, mais de celui de la Révolution mondiale.
Pour Blok, le cœur de l’Empire romain cessa de battre à la naissance du Christ. L’Empire survécut pendant quelques centaines d’années, mais à l’état de zombie. Sa nature mesquine, militariste, provinciale et matérialiste fut finalement démasquée et l’Empire, cette imposture de toujours, s’effondra sous le poids de sa propre corruption. Blok nous fait part de sa vision paradoxale : ce n’est qu’en adoptant cette perspective que la rébellion de Catalina prend tout son sens.
Catilina avait beau être corrompu, décadent, débauché et tout ce que voulez, il dévoila Rome dans toute sa pourriture. Pour cette seule raison, Blok et Ibsen (un autre rebelle qui s’insurge contre l’oppressant ordre bourgeois) voient en Catilina un saint.
Ce qui m’amène à Trump. Qu’importe ce que racontent ses détracteurs, tout comme Catilina, Trump dévoile l’extrême corruption, la cupidité et la mesquinerie de l’ordre établi.
Il est trop tard pour faire rentrer le génie dans sa bouteille. Les mass médias – cette machine de propagande au service de l’ordre tyrannique militariste, ces pourvoyeurs de fake news – ont été démasqués. Et ce n’est pas là la simple opinion d’un obscur universitaire comme Chomsky. C’est celle du Président des États-Unis.
N’est-ce pas libérateur ?! Plus de boucherie, de bombardements, de destruction applaudis par une presse qui assure la claque pour l’Establishment, et qui est toujours prête à partir en campagne pour promouvoir une nouvelle « intervention humanitaire » – en Serbie, en Iraq, en Libye ou ailleurs. Le génie est sorti de la bouteille. Les gens ne croient plus à tous ces bobards.
Les politiciens sont corrompus ! Trump assène cette vérité. Les mass médias mentent et déforment ! Ça aussi, il le dénonce. C’est la débandade au sein des mass médias. La seule chose que l’Establishment avait appris à faire en cette période de Fin de l’Histoire, c’était promouvoir les politiques gouvernementales à grand renfort de désinformation et de déformation des faits. Aujourd’hui, avec leur haine insensée de Trump, ils ne peuvent plus faire ça. Et ceux qui s’abreuvent aux mamelles de ce même Establishment sont devenus tellement paresseux et corrompus qu’ils ne peuvent pas non plus se résoudre à dévoiler la corruption politico-militaire.
Tout ce qui leur reste, c’est le Russiagate. Comme c’est pathétique. Alors laissez-les dire que Trump, l’Empereur, est nu. Sa réponse ? Leur rire au nez, et tortiller du croupion devant eux. Trump met tout ce beau monde à nu – leur lâcheté, leur corruption, leur immaturité et leur absence d’honneur. Tout ce qu’ils savaient faire, c’était montrer leur servilité et beugler « Gloire au Chef ». Et maintenant, ils ne peuvent même plus faire ça, parce que… #NotMyPresident ! Quel glorieux scandale !
Désormais, l’Empire bâti sur des mensonges, sur la corruption, sur le militarisme et le matérialisme mesquin ne peut plus nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Et nous devrions remercier Trump pour ça. Trump, et les Américains qui ont voté pour lui.
Les Français ont eu leur chance, mais ils ont voté pour leur propre version d’Obama, un petit banquier insignifiant en cheville avec leurs médias corrompus. Autrement dit, ils ont choisi de faire l’autruche, de s’enfouir la tête dans le sable, et de penser qu’en signant l’accord de Paris, tout ira bien et que « Rome perdurera, sans rival ».
Sauf que non. Le cœur de l’Empire romain moderne a cessé de battre, les gémissements et les grincements de dents ont commencé, et les autruches marchent au pas.
Vladimir Golstein
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