jeudi 14 janvier 2010

L'aide française arrive progressivement en Haïti, 36 heures après le séisme


De Gaëlle GEOFFROY (AFP)

PARIS — Les premiers sauveteurs de la Sécurité civile française étaient à pied d'oeuvre jeudi en Haïti, tandis que les associations continuaient d'acheminer moyens humains et matériels pour tenter de sauver un maximum de victimes, 36 heures après le violent séisme qui a frappé le pays.

La Sécurité civile devait envoyer jeudi après-midi un hôpital de campagne et une soixantaine d'infirmiers qui complèteront le groupe de 30 sauveteurs et les 12 tonnes de matériel déjà acheminés, a indiqué son porte-parole, le colonel Patrick Vailli, sur la radio France Info.

Une centaine d'hommes supplémentaires, partis mardi d'Istres (Bouches-du-Rhône) et des Antilles, sont "en transit" vers Haïti, a-t-il précisé.

Les hommes déjà sur place sont "à pied d'oeuvre", a-t-il souligné: "ils se sont vus affecter le principal hôtel de la capitale (Port-au-Prince, ndlr) comme chantier", où "une centaine de personnes" seraient ensevelies.

Le Premier ministre François Fillon a annoncé qu'un avion transportant 80 personnes et 5 tonnes de fret devait partir jeudi "en milieu de journée" de Guadeloupe à destination de Port-au-Prince.

Selon le ministère de l'Intérieur, huit militaires de l'Unité de gendarmerie d'identification des victimes de catastrophes (UGIVC), dont quatre médecins et dentistes, doivent partir pour Haïti "avant samedi".

Les associations continuent elles aussi de se mobiliser, alors que selon Médecins du Monde (MDM), le temps presse.

Après l'extraction des victimes des décombres et leur transfert sous des tentes, "pour sauver des vies, la prise en charge chirurgicale se fait idéalement dans les 48 premières heures", a expliqué à l'AFP son président, Olivier Bernard.

Donc "on entre dans une période critique. Il faut qu'une aide humanitaire massive arrive dès ce soir (jeudi soir, ndlr)", a-t-il estimé.

MDM doit notamment envoyer vendredi un charter chargé de 40 tonnes de matériel médical et logistique, tandis que sur place, ses médecins sont en train de localiser les stocks de médicaments pour commencer à les distribuer dans la journée.

La Croix Rouge française dispose, elle, sur place, d'une unité de potabilisation de 40.000 litres d'eau par jour et de "kits familiaux" (abris, couvertures) en cours d'acheminement vers la capitale Port-au-Prince, a expliqué à l'AFP son président, Jean-François Riffaud.

Elle a aussi prépositionné en Guadeloupe du matériel supplémentaire qui sera acheminé par bateau, et fera partir vendredi soir de Paris 40 tonnes de matériel, dont un hôpital de campagne, une deuxième unité de potabilisation de l'eau (15.000 litres/jour), ainsi que du matériel médical et des kits familiaux, pour "au moins 20.000 personnes dans un premier temps".

Mais "la grande question c'est: comment débarquer le matériel, et où l'installer, car c'est apparemment le gros chaos", a souligné M. Riffaud.

Les premiers témoignages que les ONG sont parvenues à recueillir auprès de leurs équipes malgré le mauvais état des communications font état de dégâts considérables.

Selon Olivier Bernard, l'aéroport de Port-au-Prince pose des problèmes en termes d'"accès à la piste" notamment et "les hôpitaux de Port-au-Prince semblent bien atteints, du personnel de santé serait enseveli".

"On a des témoignages de +vieux routiers+ qui nous disent: +on n'a jamais vu ça+", a rapporté Jean-François Riffaud, et selon le colonel Vailli, un responsable des détachements français a constaté que "plus de sept dixièmes des bâtiments étaient effondrés sur les quartiers qu'il a traversés".

L'association Nos frères et soeurs, qui recueille des orphelins, a elle-même vu ses hôpitaux en partie détruits et en appelle à la générosité pour remplacer des équipements indispensables.

A Paris, une messe pour les victimes du séisme sera célébrée samedi après-midi en la cathédrale Notre-Dame par le cardinal André Vingt-Trois.

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