Selon l’ONG International Medical Corps, plus de 170 femmes ont été violées dans une zone minière du Nord Kivu, malgré la présence de l’armée et des casques bleus
L’armée congolaise et les forces de l’ONU sont une nouvelle fois accusées de ne pas protéger les populations civiles dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Des viols massifs commis au début du mois près de Walikale, au Nord-Kivu, révèle une fois de plus l’utilisation de la violence sexuelle comme arme de guerre dans cette région instable.
Entre le 30 juillet et le 3 août, des hommes en armes ont pris le contrôle de la zone minière environnant la localité de Luvungi. Pendant quatre jours, des viols systématiques ont été commis contre les populations locales. L’ONG International Medical Corps (IMC) a recensé plus de 170 cas de femmes et de jeunes filles violées. Seules deux d’entre elles ont pu recevoir un traitement d’urgence contre le sida dans le délai prescrit de soixante-douze heures.
La zone où se sont déroulés les viols est située dans une zone riche en mines, notamment d’étain et d’or. La mine de Bisie, à elle seule, représenterait 50 à 80 % des exportations d’étain du Nord-Kivu. Une brigade de l’armée congolaise commandée par un officier ex-rebelle, une milice autochtone « maï maï », une milice menée par un colonel tutsi congolais et les rebelles hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) se partagent l’exploitation des mines. Les viols seraient le fait d’une action conjointe de ces trois derniers groupes, peut-être en réaction à l’envoi d’une nouvelle brigade des forces armées de RDC dans la zone.
Problème de communication
Les casques bleus de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco), qui disposent d’un poste avancé situé à une trentaine de kilomètres de la zone concernée, affirment n’avoir pris connaissance des faits que dix jours après.
Le patron de la mission onusienne, Roger Meece, a déclaré que la crainte de représailles pourrait expliquer la réticence des villageois à informer l’ONU. Il a assuré que la Monusco allait chercher à améliorer la communication entre ses troupes et la population locale. Toutefois, cette inaction des casques bleus, qui n’ont généralement pas de langue de communication avec les populations et vivent en vase clos, a été constatée à plusieurs reprises.
Ban Ki-moon, qui s’est dit « scandalisé » par la révélation des viols, a dépêché sur place le sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, Atul Khare, et a demandé à sa représentante spéciale pour la violence sexuelle dans les conflits, Margot Wallström, de suivre le dossier. En avril, cette dernière avait averti que le retrait progressif de la première opération de maintien de la paix au monde, rendrait « bien plus difficile » la lutte contre le viol dans cette région.
Le patron de la mission onusienne, Roger Meece, a déclaré que la crainte de représailles pourrait expliquer la réticence des villageois à informer l’ONU. Il a assuré que la Monusco allait chercher à améliorer la communication entre ses troupes et la population locale. Toutefois, cette inaction des casques bleus, qui n’ont généralement pas de langue de communication avec les populations et vivent en vase clos, a été constatée à plusieurs reprises.
Ban Ki-moon, qui s’est dit « scandalisé » par la révélation des viols, a dépêché sur place le sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, Atul Khare, et a demandé à sa représentante spéciale pour la violence sexuelle dans les conflits, Margot Wallström, de suivre le dossier. En avril, cette dernière avait averti que le retrait progressif de la première opération de maintien de la paix au monde, rendrait « bien plus difficile » la lutte contre le viol dans cette région.
Laurent D’ERSU |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.