Côte d’Ivoire: que va faire maintenant l’armée? C’est la grande question qui se pose aujourd’hui après les derniers développements de la nouvelle crise ivoirienne. Hier, le conseil constitutionnel, qui s’était pourtant donné 7 jours pour statuer, a proclamé Gbagbo vainqueur de l’élection présidentielle, contredisant ainsi les résultats annoncés, la veille, par la CEI, en faveur de Ouattara. Pour réussir ce tour de passe-passe, le conseil constitutionnel, constitué de proches du président, a, ni plus ni moins, annulé les votes dans les départements du nord, où, selon le camp Gbagbo, le scrutin avait été "frauduleux". Quoi qu'il en soit, Barack Obama, Nicolas Sarkozy, et Ban Ki Moon ont, d’ores et déjà, rejeté les annonces du conseil constitutionnel, et félicité Ouattara pour sa victoire en appelant Gbagbo à "reconnaître et respecter" ce résultat. Face à cette situation confuse, le chef d’état-major de l’armée ivoirienne, Philippe Mangou, a posé, vendredi, deux gestes contradictoires. Il est allé, dans la matinée, comme l’ont montré les images de la télévision ivoirienne, féliciter Gbagbo pour sa victoire. Il s’est ensuite, dans la soirée, rendu au Golf Hôtel, où se trouve Ouattara, pour lui annoncer qu’il se mettait à sa disposition.

Serge Bilé