"PORT-AU-PRINCE, Haïti - Au moins 12 personnes accusées d'avoir eu recours à la magie noire pour propager le choléra ont été lynchées au cours des derniers jours dans des localités rurales d'Haïti, a déclaré la police jeudi.
Le choléra, une maladie nouvelle en Haïti, a créé de la confusion et soulevé des craintes répandues dans la population. Moins de six semaines après la confirmation du premier cas dans le centre du pays, plus de 84 000 personnes ont été infectées et près de 1900 en sont mortes.
Les rumeurs ont commencé à se répandre la semaine dernière dans le département de Gand'Anse, une région éloignée du sud-ouest du pays où de premiers cas de choléra ont commencé à être signalés. Selon ces rumeurs, des adeptes du vaudou auraient conçu une poudre magique pour propager la maladie.
Depuis, des foules en colère armées de machettes ont lynché une douzaine de personnes accusées d'avoir eu recours à de telles pratiques de sorcellerie, brûlant les corps des victimes, a indiqué le porte-parole de la police nationale haïtienne, Frantz Lerebours.
Le vaudou, qui combine des éléments des religions africaines ancestrales et du christianisme, est une croyance répandue en Haïti. Les prêtres vaudou sont particulièrement influents dans les régions rurales.
En réponse aux lynchages, le gouvernement à Port-au-Prince a diffusé jeudi un communiqué dans lequel il rappelle que le choléra est un «microbe» et que la seule façon de s'en protéger est de respecter les principes d'hygiène.
«Il n'y a pas de poudre du choléra, pas de zombie du choléra, par d'esprit du choléra» et les prêtres vaudou «ne peuvent ni traiter le choléra ni fabriquer des poudres qui donnent le choléra», dit le communiqué.
La confusion sur la façon dont la maladie se répand a aussi provoqué des attaques contre des centres de traitement du choléra au cours des dernières semaines.
L'origine de l'épidémie de choléra en Haïti n'a pas été prouvée. Des experts de la santé publique croient que la bactérie, qui correspond à une souche répandue en Asie du Sud, provient de l'extérieur du pays. Les soupçons se sont tournés vers une base de casques bleus du Népal située tout près de la rivière où l'épidémie a commencé et dont les problèmes sanitaires ont été documentés.
Des émeutes contre les casques bleus des Nations unies ont éclaté le mois dernier dans le nord d'Haïti. Les slogans liant les politiciens à l'épidémie sont devenus courants lors des manifestations anti-gouvernementales liées aux élections de dimanche dernier.
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