"L’annonce des résultats définitifs du premier tour de la présidentielle a été reportée, entamant davantage la crédibilité du scrutin et l’issue du second tour prévue le 16 janvier.
Impossible d’y voir plus clair. Trois semaines après le premier tour des élections présidentielle et législatives en Haïti, les candidats n’ont toujours pas été départagés. À la demande du secrétaire général de l’Organisation des États américains, José Miguel Insulza, le conseil électoral provisoire (CEP) a annoncé, dimanche, qu’il ne publierait pas les résultats définitifs, « en attendant la fin de la phase contentieuse du processus électoral, l’arrivée et l’accomplissement des travaux d’une mission d’experts de l’OEA sollicitée par le président René Préval », a précisé le controversé organisme dans un communiqué. Mais l’impasse semble totale.
Le 7 décembre, la proclamation des résultats provisoires, qualifiant pour le second tour la démocrate chrétienne Mirlande Manigat (31 %) et le candidat du pouvoir, Jude Célestin (22 %), avait provoqué une vague de contestation. Aujourd’hui encore, une dizaine de candidats à la présidentielle réclament leur annulation en raison des nombreuses irrégularités. Jean-Charles Henri Baker et Jude Célestin ont, quant à eux, déposé des recours. Le premier pour « fraudes massives », le second, gendre du président sortant René Préval, revendique, avec cynisme, la victoire dès le premier tour avec 52 % des suffrages, en dépit des accusations de pratiques mafieuses qui l’accablent. Enfin, Michel Martelly, arrivé en troisième position, propose d’organiser un second tour en présence de… tous les candidats. Proposition improbable. Néanmoins l’ex-chanteur populaire pourrait être repêché. « Il nous faut un gouvernement provisoire de consensus pour refaire ces élections », a plaidé le candidat et ex-premier ministre, Jacque-Édouard Alexis. Selon lui, les scrutins du 28 novembre « constituent l’échec du chef de l’État, du CEP et de la communauté internationale ». L’ONU, l’OEA, les États-Unis, la France, le Canada, et le gouvernement haïtien ont leur part de responsabilité dans la farce électorale qui a conduit à l’imbroglio politique actuel. Au regard des conditions postséisme, et en prenant soin d’écarter de manière arbitraire les candidats jugés gênants. La vérification des procès-verbaux, sous la surveillance d’institutions peu crédibles aux yeux des Haïtiens, ne devrait d’ailleurs rien changer à la donne. Notamment auprès des milliers d’électeurs interdits d’exercer leur droit. Durant la campagne électorale, nombre d’entre eux avaient critiqué l’opacité des organismes chargés d’organiser la journée du 28. À commencer par le centre de tabulation, censé centraliser les suffrages, et que les Haïtiens ont rebaptisé de « centre de fabulations »…
Cathy Ceïbe
– Envoyé à l'aide de la barre d'outils Google"
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