samedi 4 juin 2011

Les Fatras, source de dégâts en Haïti


« Les haïtiens ont peur de la pluie, pourtant ils n'ont aucun égard envers Dieu », c'est que déclara ouvertement un des passager d'un autobus effectuant le trajet Port-au-Prince -Léogane, ce matin. Il était à peine 8 heures,  ben... on dirait que l'homme (Ce fut un homme) s'était bien préparé pour faire rire les autres passagers entassés tout comme lui dans ce grand camion jaune, dégageant une étrange odeur de pains chaud.
 Ils ont vraiment ri, les passagers. Mais était-ce par la bizarrerie de la blague ou par un quelqu'un faux témoignage de l'homme. Bien sûr,  dans les Tap Tap en Haïti, on entend tout, les gens qui n'ont nulle part à aller bosser (Les chômeurs sont nombreux en Haïti), montent les Tap Tap pour parler. Uniquement parler. Cela peut rapporter parfois... Cela rapporte dans les deux sens. On parle pour recevoir de l'argent, et on le fait pour donner un conseil aux autres. Même s'ils ne vous écoutent pas.


La phrase lancée dans le bus entraina une vaste discussion, bien sûr, c'est toujours le cas. Pourquoi les haïtiens ont-ils peur de la pluie, donc.  Est-ce pour ne pas être mouillé. Ils prennent leurs bains tous les jours, bien au contraire. Chacun avait leur mot à placer. Pourtant un vieux,  blanc jusqu'à la barbe, très pensif depuis le début du trajet  leva son petit doigt. « Les haïtiens n'ont nullement peur de la pluie en soi, déclara-t-il. Quand les intempéries frappent Haïti, on est mille fois touché. Ceux qui sont chez eux, ne veulent plus sortir, et ceux qui ont été surpris dans une activité prient tous les saints pour que la pluie cesse. Parce que tout simplement, toutes les routes sont coupées, des bassins couvrent les moindres traces où les voitures doivent roulées. On les retrouve au bord du chemin, immobile, ne sachant quelle direction prendre. Les gens tombent dans les égouts en marchant ».
-          Et cela est dû à quoi lui demanda un enfant, d'une dizaine d'année environ.
Ce fut une petite fille qui lui posa la question. Seule les petites filles posent ces petites questions innocentes.
-          Eh bien, lui répondit le vieux. NOU JETE FATRA TOUT KOTE, WOUT YO BOUCHE. Les haïtiens, quand il pleut ont peur d'être emporté par les eaux.  

 Jethro J. SEREME, journaliste communautaire




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