jeudi 4 août 2011

L’éviction forcée continue de plus belle




Le droit des déplacés (es) internes une fois de plus bafoué par les autorités municipales du pays sous ordre de la présidence, qui veut au tout prix raser tous les camps des déplacés (es), sous prétexte qu’ils ternissent l’image du pays. Quelle image. C’est juste pour satisfaire les intérêts des soit disant propriétaires que des gens démunis, vulnérables, dépourvus de tout se voient expulsés des terrains dits privés. 


Hier Delmas 17 a été le théâtre d’expulsion, de vandalisme, de matraquage sur des femmes, des enfants et des vieillards vivant dans un camp dénommé « Kan Jango ». Le matraquage idéologique qui se fait autour de cette pénible réalité, a poussé les gens à une passivité telle, qu’ils ne daignent résister face à ces traitements infrahumains. Malgré les efforts des organisations populaires progressistes pour vulgariser dans les camps des articles du droit interne pouvant protéger les déplacés contre les évictions forcées, les gens ne réagissent pas face cette violation flagrante de leur droit. La campagne de dénigrement qui se fait contre eux est si forte, qu’ils se croient coupable d’avoir investis des terres dites privées.

Pourtant, dans la constitution à la section H de la propriété, en son article 36-3 il est stipulé : « la propriété entraîne également des obligations. Il n’en peut être fait un usage contraire à l’intérêt général ». C’est quoi l’intérêt général on se demande, quand de commun accord avec des autorités étatiques, un particulier met des centaines de gens à la rue. Tandis que l’état devrait être le garant du bien être de tous les citoyens et citoyennes comme il est mentionné en l’article 19 de la constitution (art 19, L’état a l’impérieuse obligation de garantir le droit à la vie, à la santé, au respect de la personne humaine, à tous les citoyens sans distinction, conformément à la déclaration universelle des droits de l’homme.) puis devrait permettre ou faciliter aux déplacés (es) et à tout le monde un toit pour vivre décemment comme le mentionne l’article 22 (art 22, L’état reconnaît le droit de tout citoyen à un logement décent, à l’éducation, l’alimentation et à la sécurité sociale.) de la constitution 1987, à ce que nous chassons qui est toujours en vigueur.

On se demande pourquoi de telle décision, alors qu’Haïti est en plein dans la saison cyclonique et sous alerte rouge, où est-ce que ces gens vont dormir, personne ne sait. Konstitisyon se papye bayonèt se fè, la loi est toujours du coté des plus forts, des plus riches depuis l’antiquité cela à toujours été ainsi. Quand est-ce que nous aurons un vrai état de droit, non pas ce merdier apporté après la dictature des Duvalier, pour satisfaire les caprices des Etats-Unis et de l’occident, mais un état de droit haïtien où réellement tous les haïtiens et haïtiennes qu’ils soient riches ou pauvres auront les mêmes droits.

Pour conclure cette crie d’alarme nous aimerions lancer un débat ouvert face à cette réalité qui n’est pas la faute des victimes, mais celle d’un état polarisé vers une minorité bourgeoise qui exploite le pays depuis la veille de l’indépendance. Et maintenant une partie cette oligarchie a le pouvoir politique. Que peut espérer les 90% haïtiens et haïtiennes qui ont moins que $ 2 U.S pour vivre par jour ? Emploi, logement, éducation, santé le débat est lancé parce que nous, nous n’avons pas la prétention d’avoir la réponse. Mais tout de même nous disons non à l’éviction forcée sans alternative.

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