Nicolas peut se sentir chez lui en Italie. Après tout, c’est un cousin (transalpin), il a épousé une Italienne et il s’est proposé comme médiateur auprès du président Giorgio Napolitano pour débloquer l’affaire Monti. En Europe, il est considéré comme le nouveau Berlusconi. Comment oublier l’humiliation infligée par le sourire dédaigneux avec lequel il a balayé la situation italienne. Quelle “rupture*” que le sarkasmede Sarko ! En dépit des apparences, Angelona [la grosse Angela] ne le supporte pas – surtout depuis que le Petit Napoléon* s’est permis quelques commentaires sur son régime. Il n’est pas parvenu à lui dire qu’elle est un “gros c… imb…” [gros cul imbaisable], dotée d’un postérieur peu avenant, comme l’a qualifiée Berlusconi, mais il a fixé du regard l'assiette de la chancelière [lors d'un repas officiel au sommet de Bruxelles, fin octobre].“Elle dit qu’elle est au régime… et se ressert de fromage.” Et il paraît que Sarkozy s’amuse à se moquer d’elle en l’appelant “la Boche*”. Merkel lui rend la pareille en le comparant à Louis de Funès. On est loin des idéaux européens des Schuman, Adenauer et autres De Gasperi.
Sarko aspire au titre de gaffeur numéro un. Sur Berlusconi, tout comme sur Papandréou ou Nétanyahou, il ne s’est jamais privé de faire des plaisanteries méprisantes. Pour lui, tous ne sont que de la “racaille*”. Fort du triple A de la France, bénéficiant du désert de l’opposition politique, fier du scalp de Kadhafi qu’il s’est offert, comblé par une nouvelle paternité, Sarkozy envisage de briguer un second mandat. Même si, durant ses années à l’Elysée, on a tout vu : les interventions en faveur de son fils Jean, les assemblées de copropriétaires pour le compte de sa belle-mère, les deux journalistes du Journal du dimanche qu'il a fait licencier parce qu’ils avaient osé parler de ses frasques amoureuses. Il a même confondu la prononciation du nom de Roland Barthes avec celui de l’ancien gardien de but des Bleus*, Barthez.
Ce n'est pas tout : Nicolas Sarkozy a obligé sa femme à porter des ballerines, de façon à paraître plus grand. De même, pour les photos officielles, il exige de monter sur un escabeau. Souvenez-vous d’une scène racontée par Stendhal. Un jour, Talleyrand invita à la chasse le jeune (et provincial) Bonaparte au bois de Boulogne, sans le prévenir qu’il s’agissait d’un simple parc. Talleyrand ordonna qu’on achète tous les lapins de Paris et qu'on les disperse dans les grandes allées du bois. Avec son fusil, le Corse massacra les animaux. Et fut, depuis lors, convaincu d’être un grand chasseur.
16.11.2011 | Aldo Grasso
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.