A seulement 3 jours du 1er tour de l’élection présidentielle qui débute samedi dans les outre-mers, le candidat-président sortant consent enfin à formuler des propositions spécifiques pour les outre-mers. Mais le caractère fort tardif de ces nouvelles promesses en dit long sur le peu de considération qu’ont Nicolas Sarkozy et l’UMP pour les outre-mers.
L’envoi de ces courriers est d’ailleurs si tardif qu’ils ne pourront être, pour une bonne part, distribués outre-mer après la clôture de la campagne officielle prévue jeudi soir dans certaines régions ultramarines qui votent dès samedi (Polynésie, Guadeloupe, Martinique, Guyane, Saint-Pierre et Miquelon).
Dans ces courriers envoyés précipitamment depuis Paris, celui qui aura évité tout autre déplacement dans les outre-mers que celui effectué durant 12 heures à la Réunion début avril s’échine à défendre un bilan que tous les ultramarins jugent à juste titre catastrophique, en particulier sur les grands sujets que sont la lutte contre la vie chère, l’emploi, l’éducation et la lutte contre les insécurités.
En cinq ans de présidence Sarkozy, les prix des produits de première nécessité ont explosé sans qu’aucune mesure concrète de régulation n’ait été prise après les crises sociales de 2009 aux Antilles Guyane, de 2011 à Mayotte et de 2012 à la Réunion.
En cinq ans de présidence Sarkozy, le chômage outre-mer a augmenté de 37% et même de 49% pour les jeunes de moins de 25 ans !
En cinq ans de présidence Sarkozy, l’école a été sacrifiée avec des réductions de postes très pénalisantes, en particulier à l'école primaire, avec pour conséquence une explosion de l’illettrisme et du nombre de jeunes sortant du système scolaire sans diplôme ni qualification.
En cinq ans de présidence Sarkozy, le bilan en matière d’insécurité est tout aussi accablant puisque la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane caracolent toujours en tête des départements les plus touchés par la délinquance.
En outre, Nicolas Sarkozy n’hésite pas à proférer de gros mensonges en réaffirmant que l’effort budgétaire de l’Etat pour les outre-mers a augmenté, alors qu’il est en baisse de 3%, soit 390 millions d’euros, entre 2007 et 2012. Il en est de même quand il affirme qu’il n’a pas cassé le mécanisme de défiscalisation en faveur du photovoltaïque. Il va jusqu’à faire figurer dans son bilan la reconstruction du CHU de Pointe-à-Pitre, alors même que ce projet n’en est même pas au stade du permis de construire !
Mais, plus choquant encore, sont les propositions que formule Nicolas Sarkozy dans ses adresses à l’Outre-mer.
Elles sont pour une part des mesures que le président sortant, son gouvernement et sa majorité se sont évertués à combattre durant 5 ans, comme l’évolution des normes du carburant ou encore la continuité territoriale en matière de transport aérien au départ de la Métropole.
Pour une autre part, il s’agit tout simplement de mesures pillées effrontément dans le programme de François Hollande comme les injonctions structurelles en matière de régulation de la concurrence.
Cinq ans après son élection, Nicolas Sarkozy revendique en somme l’exact contraire de la politique qu’il a menée. Les électeurs ultramarins ne seront pas dupes et feront confiance au seul candidat qui porte un projet cohérent et une vraie ambition pour les outre-mers : François Hollande.
Victorin Lurel
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