Il existait, et il existera, sûrement, encore longtemps, une connexion passionnelle entre Hugo Chávez et des millions de Vénézuéliens. Intitulé "Chávez, coeur du peuple", le dernier slogan de campagne du leader latino a tapé dans le mille. "C'est le premier président à s'être, réellement, préoccupé des pauvres", commente le journaliste révolutionnaire, Miguel Ángel Pérez Pirela, en évoquant les programmes sociaux impulsés par Chávez, pendant ses 14 ans de pouvoir, qui ont permis de réduire, drastiquement, la pauvreté.
Carlos Vargas, militant du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV), avance avec nostalgie une autre explication : "Chávez était un homme du peuple, il le connaissait et savait lui parler." Lui-même avait pris l'habitude d'affirmer : "Chávez, ce n'est pas moi, Chávez, c'est vous. Chávez est un peuple, un concept, le chavisme."
Fils d’enseignants, issu d’une famille modeste, Hugo Chavez, né en 1954, suit des études, à l’Académie militaire du Vénézuela, avant d’intégrer l’université Simon Bolivar de Caracas. Rien ne le destine, alors, à la politique. Il rêve d‘être champion de Baseball Pourtant, en 1992, à la tête du mouvement pour la révolution bolivarienne qu’il a créé, il tente un coup d’Etat contre le Président Pérez. Sans succès. Il passera deux ans en prison, mais déclare: “Je m’incline … pour l’instant”, petite phrase qui le rendra célèbre. A sa libération, en 1994, il mesure l‘étendue de sa popularité et fonde un parti politique, le mouvement “Cinquième République”, une version civile de son action révolutionnaire, avec laquelle il se présente aux élections, en 1998.
Son slogan le présente ainsi: “fléau de l’oligarchie et héros des pauvres”. Défenseur des plus démunis, prêt à mettre fin à la corruption qui ronge son pays. Il remporte, largement, les élections et prête serment sur une constitution qu’il qualifie de “moribonde”
Après un référendum oùil obtient 92%en faveur du“oui”, il fonde une nouvelle assemblée constituante l’année suivante. Objectif: Rédiger une nouvelle Constitution pour remplacer celle de 1961. En 2000, il est réélu à le tête du pays, qui s’appelle, désormais,“République bolivarienne du Venezuela . Mais dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001, les cours du brut s’effondrent, provoquant une crise économique.
Dans ce pays, troisième exportateur mondial, les mesures du gouvernement, notamment, la réforme agraire, la prise en main du secteur pétrolier et la saisie de terrains côtiers, irritent une partie de la population. L’opposition et le patronat déclenchent des grèves, un climat de tension, qui culmine, en 2002, avec un coup d’Etat contre Chavez. Séquestré une journée, il est, finalement, libéré, par ses partisans, et revient plus flamboyant que jamais.
Le pétrole, c’est l’arme lourde du Vénézuela. L’arme diplomatique dont il use, à son gré, pour devenir un acteur de premier plan, au niveau international.
Mais c’est, aussi, grâce au brut, qu’il finance ses programmes sociaux. Et c’est, sans doute, dans ce domaine, que la révolution bolivarienne est la plus flagrante. Elle a permis à des milliers de Vénézuéliens d’aller à l‘école, de se nourrir, de se faire soigner. Le taux de pauvreté a diminué, considérablement, même si les inégalités demeurent et si l‘économie, en général, reste fragile, car, entièrement, fondée sur le pétrole.
Sur le plan international, ses amitiés particulières sont, grandement, influencées par un leit motiv commun: l’anti-américanisme. Que ce soit avec Ahmadinejad, avec qui il conclue des accords économiques et diplomatiques, dans le but de “construire un axe du Bien“, destiné à faire contrepoids à“l’impérialisme américain”, avec Khadafi ou bien avec celui qu’il considère, comme son “père politique”, Fidel Castro. Militant pour l’auto-suffisance du continent sud-américain, à chaque sommet de l’UNASUR, Chavez relance son idée de projets de développement communs, la création d’une “Banque du Sud”, capable d’appuyer ces initiatives et de s’affranchir de la tutelle duFMI et de la banque mondiale, et la création d’une monnaie unique, pour garantir la stabilité économique de la région.
“libertador” Simon Bolívar, Hugo Chavez, l’opposant de“L’Empire”, comme il appelait les Etats-Unis, a lutté contre le cancer. La maladie, qu’il tente de soigner, à Cuba, s’est déclarée, en 2011. Elle ne l’empêchera pas de se présenter aux élections, pour la quatrième fois, en 2012, comme l’y autorise, désormais, la Constitution, revue par référendum, en 2009, après un premier échec, en 2007. Pari gagné, le 7 octobre 2012, Hugo Chávez reste au palais presidentiel de Miraflores, après 14 ans au pouvoir, au Vénézuela.
Mais le 8 décembre, un mois avant le début de son quatrième mandat, le Président Chavez annonce une nouvelle récidive de son cancer, dont la nature n’a pas été révélée. Pour la quatrième fois, il doit se faire opérer, à Cuba.
Auparavant, il prend soin de régler définitivement, la question de sa succession, en investissant, comme son dauphin, Nicolás Maduro nommé, pour l’occasion, vice-président. Jusqu’au dernier moment, Hugo Chavez n’aura de cesse d’assurer la survie de sa “Révolution Bolivarienne”. C’est pour cela qu’il demandera à son gouvernement, à son parti, et à l’armée, fidélité, fidélité envers son successeur, Nicolas Maduro.
L'IRIB présente toutes ses condoléances au peuple et au gouvernement vénézuélien...
" LETTRE DE FIDEL CASTRO AU PRÉSIDENT CHAVEZ, A L'OCCASION DE SON RETOUR AU VENEZUELA
RépondreSupprimerCHER Hugo,
Je suis très heureux que tu aies pu retourner dans ce bout de terre américaine que tu aimes tant, et auprès de ce peuple frère qui t'apporte autant de soutien.
Il a fallu une attente longue et anxieuse, ton étonnante résistance physique et le dévouement total des médecins, tel qu'ils te l'ont prodigué pendant dix ans, pour parvenir à ce résultat.
Il est absolument juste de mentionner l'incomparable constance avec laquelle les membres de ta famille les plus proches, tes compagnons à la direction de la révolution, les Forces armées bolivariennes, que tu as réarmées et rééquipées, et les personnes honnêtes du monde, ont témoigné leur sympathie.
Une mention spéciale pour le réconfort que le peuple vénézuélien t'a apporté, avec ses témoignages quotidiens de soutien enthousiaste et irréductible. C'est à tout cela que se doit ton retour heureux au Venezuela.
Tu as beaucoup appris de la vie, Hugo, au cours de ces difficiles journées de souffrances et de sacrifices. Maintenant que nous n'aurons plus le privilège de recevoir de tes nouvelles tous les jours, nous reprendrons la méthode de la correspondance que nous avons utilisée pendant des années.
Nous ne cesserons de lutter pour la justice entre les êtres humains, sans craindre les années, les mois, les jours ou les heures, avec l'humble conscience que nous avons dû vivre à l'époque la plus critique de notre Humanité.
Notre peuple, qui est aussi le tien, apprendra demain, par cette même voie, la nouvelle de ton retour au Venezuela.
Tout a dû être mené dans la plus grande discrétion, pour ne pas donner aux groupes fascistes l'occasion de planifier leurs actions cyniques contre le processus révolutionnaire bolivarien.
Au moment où le camp socialiste s'est écroulé et que l'URSS s'est désintégrée, l'impérialiste, avec le poignard affilé de son blocus, s’apprêtait à étouffer dans le sang la Révolution cubaine. Le Venezuela, un pays relativement petit de l'Amérique divisée, a réussi à l'en empêcher. Par manque de temps, je ne cite pas les nombreux pays des Antilles, de l'Amérique du Centre et du Sud que le Venezuela, en plus de mener ses grands projets économiques et sociaux, a été capable d'aider. C'est pour cette raison que toutes les personnes honnêtes du monde ont suivi de près « la santé et les nouvelles sur Chavez ».
Jusqu'à la victoire toujours!
Une forte accolade !
Fidel Castro Ruz
20h35.
17 février 2013 "