Il s’agit au départ de cette technique ancestrale qui consiste à défricher une terre en mettant le feu aux broussailles, et profiter par cela-même de ce brulis fertilisant.
Cependant, hors de la nécessité de défricher et de fertiliser une terre, cette technique est également utilisée parfois par les agents des eaux et forêts, dans le souci de débroussailler certaines zones bien ciblées, afin d’en faire des barrières contre la propagation des incendies.
Il s’agit donc paradoxalement, de provoquer volontairement et localement des feux contrôlés, afin d’éviter, en détruisant les broussailles dont ils se nourrissent, la propagation accidentelle de feux incontrôlés et dévastateurs.
Les spécialistes qui se trouvent au service des clans de la “domination”, ont bien vite compris eux aussi que, afin d’éviter absolument une explosion sociale totalement incontrôlable, que les conditions faites aux peuples rendaient plus que probable, il leur appartenait de provoquer eux mêmes ça et là, des incendies demeurant cependant sous leur contrôle, pour éviter que des nations entières ne s’embrasent, en les privant de tout contrôle sur celles-ci.
Même si cette dénonciation passe mal auprès de milliers de gens qui se sont engagés dans ces luttes avec sincérité et générosité, il est clairement établi maintenant qu’on retrouve la “signature” des services secrets occidentaux, et particulièrement américains, dans tous ces mouvements “d’indignés” qui ont soudainement explosé, à partir il est vrai de l’œuvre de Stéphane Hessel leur servant de cadre idéologique, mais manifestement sans aucune direction identifiable, à travers les personnes de quelques grands leaders charismatiques.
Or, il est clair que ni les textes des “lumières”, ni le “manifeste du parti communiste”, ni le “petit livre rouge”, ni quelque autre texte fondateur, n’ont suffit à mobiliser les foules par lesquelles se sont déroulées les révolutions de 1789 et de 1848, ni celles de 1917 et 1949, ni celles qui ont suivi, et qu’il s’en est fallu pour cela de chefs inlassables et intraitables, prêts au sacrifice de leur personne, afin que triomphent leurs idées, et qui ne se seraient certainement pas assagis, ni laissés gagnés par le découragement, face à l’essoufflement manifeste de ces mouvements. Ils n’auraient eu en réalité de cesse d’en entretenir précisément le “feux sacré”.
Si donc l’œuvre de Hessel a connu un tel succès, et provoqué de tels mouvements sans jamais le concours d’authentiques leaders, c’est qu’elle a été très habilement exploitée afin “d’écobuage”, en faisant se consumer dans les rues, toutes ces broussailles de tensions sociales qui risquaient autrement de mettre le feu aux nations, et il est remarquable que ces mouvements qui ont pourtant rassemblé des semaines durant, des centaines de milliers de manifestants dans les rues de plusieurs capitales, n’ont jamais menacé un seul instant les gouvernements de ces nations qui, sauf l’italien, sont d’ailleurs toujours en place maintenant que ces rues se sont vidées.
Concernant le cas italien, et en attendant d’en savoir plus, il est plus que probable que l’apparition soudaine comme un diable sortant de sa boite, de ce monsieur Grillo, qui pour l’instant, ne représente aucune alternative politique viable, et dont on nous explique qu’il a bénéficié comme par hasard, d’un staff de spécialistes hors pairs, opérateurs de la propagande sur les réseaux, ne soit qu’une autre façon de faire brûler les broussailles sociales.
Quant à ce que très habilement, selon une formule digne des spécialistes en marketing, on s’est dépêché d’appeler le “printemps arabe”, alors même que comme nous le constatons maintenant, il aura eu comme résultat inattendu de provoquer en matière de règles sociales, une terrible régression dans ces nations, on ne lui connait pas de texte fondateur. D’autre part, il est manifeste qu’aucun des grands leadeurs historiques des différentes oppositions qui, des années durant menèrent courageusement la lutte et furent persécutés sous les anciens régimes, n’ont trouvé la place qui aurait logiquement du être la leur dans ces différents mouvements. L’un d’eux se fera même assassiner, sitôt qu’un nouveau régime aura été mis en place dans un de ces pays.
Là encore, on retrouve la signature de la manigance des services occidentaux, surtout dans la promptitude avec laquelle leurs pays ont totalement “lâché”, ceux que jusqu’alors ils n’avaient pourtant cessé de soutenir, mais qui risquaient d’être renversés par des mouvements authentiques qui allaient porter au pouvoir des leaders nationalistes et populaires. Ceux-ci auraient alors été capables de fédérer leurs peuples, et n’auraient pas été manœuvrables. Et, le fait que ce soit tout au contraire partout, des “fauteurs de division” qui, par des prises de positions extrêmes et inacceptables pour une partie de leurs concitoyens, se sont retrouvés à la nouvelle direction de ces nations, qui comme tels sont logiquement fragiles et qui de plus, affaiblissent leurs nations, ne peut laisser aucun doute quant au fait, sinon d’une manipulation obscure qui en serait directement la cause, mais pour le moins, d’une exploitation opportuniste et malsaine par l’étranger, de ces mouvements.
Dans ce tableau surprenant, la France, pays par tradition si prompt à la révolte, mais dans lequel celle-ci ne peut certainement pas être le résultat d’une manipulation par l’étranger, même si par delà les lobbys voués à des puissances étrangères qui “travaillent” ce pays par les médias, un obscur intrigant Qatari bénéficiant de surprenantes complicités s’y essaie dans nos banlieues, demeure à cause de cela et au milieu de tout ce tumulte, un pays dans lequel il ne s’est absolument rien passé. Ceci, comme si ses citoyens se trouvaient totalement anesthésiés. Elle possède donc par le fait une capacité explosive totale, dont aucun écobuage social préventif, n’aura permis d’en circonscrire la redoutable potentialité.
C’est donc probablement de ce pays que, selon ce qui est devenu sa grande tradition, le véritable mouvement historique et universaliste de rénovation, va prendre naissance, puisque nous nous rapprochons graduellement chaque jour, de la limite du supportable...
Cependant potentialité n’est pas réalité, et si le discrédit total qui s’est abattu sur toute la classe politique française, ouvre la voie pour que puisse être accueilli un tout nouveau discours, où il sera question, non pas simplement de changer de régime, mais de changer de type de société, pour autant ce nouveau discours n’est encore pas dit, et c’est en nous mettant à l’écoute les uns des autres pour bien nous savoir d’accord quant à ce changement, que nous l’entendrons...
Paris, le 6 mars 2013
Richard Pulvar
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