mercredi 29 janvier 2014

DÉMENTI DE V.PEILLON ET QUALIFICATION DE RUMEUR OU LE NOUVEAU RÉTROPÉDALAGE DU MINISTRE DE L'EDUCATION SUR LA THÉORIE DU GENRE

Des parents d'élèves ont reçu un SMS leur disant que l’éducation sexuelle et la masturbation serait au programme à la maternelle cette année, et voilà que des parents affolés ont pratiqué un boycott, en soustrayant leurs enfants de l'école pour une journée en guise de protestation. Une manière originale de marquer leur désaccord, une démarche qu'ils devraient renouveler une fois par mois, si on se réfère au fameux SMS.

Le ministre de l'éducation nationale Vincent Peillon dément , indiquant qu'il s'agit d'allégations non fondées, de fausses rumeurs. La presse se fait le relais du ministre, abonde dans son sens, localise la source de cet SMS comme provenant d'un collectif proche de l’extrême droite.
La population est rassurée, tout rentre dans l'ordre, ce n'était qu'une rumeur, comme en circule sur le net.

Sauf que nous croyons fermement qu'il s'agit d'un rétropédalage ministériel à la veille d'élection municipales et européennes, encore un, un de plus me direz-vous., car les faits sont là, la théorie du genre est d’actualité en France, notamment pour le gouvernement et l'éducation nationale.

RAPPEL DES FAITS AVEC LES ÉLÉMENTS DE RÉFÉRENCES SUR LES TENTATIVES D’INTRODUCTION DE LA THEORIE DU GENRE FAITES EN FRANCE

- En plein débat sur la loi du mariage pour tous, le 24 janvier 2013 l'amendement N° 2783 présenté par M. de Courson en article additionnel suite à l'article 23 de la loi, a été remis au gouvernement en faisant un état des lieux de l’application de la théorie du gender en France. La conclusion de cet amendement mettait en garde le gouvernement, stipulant que toute tentative de statuer sur les théories du genre en France sans en référer à la population serait vouée à l'échec.


Ce qui est un indicateur informant que la question a bien été mise à l'ordre du jour des préoccupations gouvernementales.

- En juin 2013, au moment du vote de la loi de la refondation de l'école, un amendement déposé en première lecture par la députée du PS Somaruga voulait « substituer à des catégories comme le sexe ou les différences sexuelles, qui renvoient à la biologie, le concept de genre qui lui montre que les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas fondées sur la nature, mais sont historiquement construites et socialement reproduites » : http://www.dailymotion.com/video/xy2pjv_amendement-introduisant-la-theorie-du-genre-a-l-ecole-elementaire_news

Suite à cela, une pétition initiée par Olivier Vial le président de l’Observatoire de la théorie du genre, proche des anti-mariages gay, a circulé et au vu des 300 000 signatures récoltées contre cet amendement celui-ci a été retiré.
Puis, la député écologiste Barbara Pompili est revenue à la charge, proposant elle aussi un amendement sur la théorie du genre et tout comme celui de la député Somaruga pour les mêmes raison il a été retiré.
Articles de presse sur ces faits :
Après ces deux tentatives et les réactions bruyantes qu'elles ont suscitées, le ministre Vincent Peillon a battu en retraite en ne soutenant pas les amendements en question, et déclarant que dans la loi ne figurerait pas la théorie du genre, qu'il ne serait question que de l'égalité homme-femme. Le ministre a joué la carte de l'apaisement.

Puis, avant la rentrée de septembre 2013, un galop d'essai a été lancé par le syndicat enseignant le SNUIPP qui dans son catalogue-boite à outils destiné aux enseignants (et non aux élèves) a proposé que figure dans sa liste de livres des ouvrages conseillés pour parler de la lutte contre le sexisme et l'homophobie au CP et CE1, un livre qui a fait beaucoup parlé de lui à savoir "Papa porte une robe" .

Ce livre était mentionné parmi d'autres ouvrages, mais l'attention a été focalisée sur celui-ci en particulier, ce catalogue pluraliste est consultable sur le site du SNUIPP (http://www.snuipp.fr/IMG/pdf/document_telechargeable-2013-30-05.pdf ).

En effet, en conformité avec les textes réglementaires ces ouvrages s’adressent à la formation des enseignants ne sont donc pas voués à se retrouver directement dans les mains des écoliers, mais rien ne peut dans l'absolu l’empêcher. Cela étant au vu du tollé généré à la rentrée de septembre 2013 à ce jour aucun de ces ouvrages ne sembleraient être dans les bibliothèques des écoles primaires.

Les récents éléments qui sont à l’origine de l'affolement actuel des parents est un rapport de l'OMS qui a été traduit en français au mois de décembre et qui dans sa boite à outils d’évaluation sur la santé sexuelle des enfants fait effectivement état de la masturbation des enfants ainsi que des références à la théorie du genre. (http://www.lesobservateurs.ch/wp-content/uploads/2013/09/Standards-OMS_fr.pdf )

A ce sujet, la presse dans les articles du jour n’évoque pas son contenu pourtant explicite.

Ce qu'il faut savoir pour la France, depuis la circulaire ministérielle N°2003-027 DU 17-2-2003 datant de 2003, que l'éducation à la sexualité fait partie des contenus éducatifs à l'école primaire et secondaire sous forme de 3 séances durant l'année scolaire.
Le but étant de gommer les comportements de violence et de discriminations en matière de sexualité. Ainsi la lutte contre l'homophobie est un engagement du ministère de l’Éducation Nationale, plus encore depuis la loi Taubira pour le mariage pour tous. (http://www.education.gouv.fr/cid27781/lutte-contre-homophobie.html )

Ensuite, une partie des grilles du rapport de l'OMS sont utilisées dans les grilles de savoirs pédagogiques dans l'apprentissage à la sexualité (exemple avec ce document consultable sur le site de l’académie de Grenoble: http://www.ac-grenoble.fr/savoie/pedagogie/docs_pedas/sexualite_ecole/pdf/obj_cycles.pdf?PHPSESSID=08660e43a93f1a77c71cb60215c65163)

Ainsi les déclarations actuelles de Vincent Peillon et son nouveau démenti , ne sont en fait qu'un énième rétropédalage sur l'introduction de la théorie du genre à l'école primaire.

Parler de rumeurs est tout de même un peu fort de café, puisque tous les éléments factuels sont vérifiables aisément, les textes parlementaires, les rapports du ministère, les rapports internationaux, tout cela est publié et en accès libre.

Par ailleurs, remarquons que l'action de boycott des parents contre l'école a été un levier ayant fait bouger une ligne sur le sujet, et que chaque mobilisation parentale à son poids, cela montre surtout que le gouvernement sur cette thématique du genre n'a pas les coudées franches, qu'il est sous étroite surveillance.

Sans doute est-ce aussi pour cela que le ministre a demandé aujourd’hui que les parents n'ayant pas mis leurs enfants à l’école soient convoqués. 

Toutefois, la presse meanstream sur le sujet dans sa globalité fait un travail de complaisance en ne menant pas une investigation objective, elle est comme atteint du syndrome de panurgisme.

Désinformer la population n'aidera pas, ni à désarmer les opposants, ni à calmer les choses, car il faudrait faire plutôt faire comprendre au gouvernement que sur cette question en France, louvoyer d’avant en arrière et vouloir « la jouer en douce » ce n'est pas une méthode à employer sur ce sujet, car il est évident que les parents ne se laisseront pas faire, ni introduire dans la tête de leurs rejetons ces problématiques qui ne sont pas de leur âge.

Dans ces temps d'inversion des valeurs, sans entrer dans des excès trop passionnés ou bellicistes la seule chose qui prévaut et prévaudra toujours est la vigilance des parents et le bon sens des uns et des autres.

Espérons que le gouvernement ne cherchera pas la confrontation avec les parents, que les convocations des parents souhaitées par le ministre Peillon ne seront pas placée sous l’angle répressif, car sur ce terrain miné cela mettra probablement le feu aux poudres et entraînera sans doutes des aspirations de divorce définitifs avec l’école de la République et grosses manifestations.

Emmanuelle Bramban
29/01/13


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