Recteur de l’académie de Martinique depuis fin juillet 2009, André Siganos qui s’est à plusieurs reprises singularisé par des déclarations et comportements marqués par un autoritarisme désuet, un franc mépris, voire un racisme larvé, fait de nouveau parler de lui.
Cette caricature obsolète d’administrateur colonial n’en serait pas à ses premières bavures à connotation douteuse.
Ainsi, lors de la rentrée des chefs d’établissement de 2011, pour un matériel de sonorisation fonctionnant mal, il conclut publiquement : « c’est un micro martiniquais… ». De même, à l’occasion du « Dialogue de gestion » ayant eu lieu au ministère (rencontre entre représentants de l’Etat et ceux de l’Académie, c’est-à-dire le recteur et ses conseillers, destinée à négocier la pénurie de moyens pour l’année 2012), stupéfaction générale quand il déclare en substance que les Martiniquais sont des racistes et que tous les Blancs en souffrent ; puis, que les chefs d’établissement et autres collaborateurs qui l’entourent sont des incapables (ou des fainéants selon les informateurs). Devant les protestations des cadres insultés, il présente de retour en Martinique ses excuses verbales, mettant son dérapage sur le compte de d’un coup de colère consécutif à la lecture du blog rapportant les outrageants propos d’un haut fonctionnaire en qui il croit se reconnaître.
De ce fait, menaçant de sanctions un inspecteur, il lui impose de présenter des excuses générales pour avoir par mél invité certaines relations professionnelles à consulter le blog livrant des informations relatives aux frasques de Saint-Domingue commises par le haut fonctionnaire non nommé.
Enfin, c’est le même qui peu après son installation tenta d’imposer que les chefs d’établissement se lèvent à son arrivée en réunion et attendent qu’il les autorise à s’asseoir. Exigence de politesse qui ne l’empêche pas de recevoir certains de ses collaborateurs sans leur serrer la main, sans les saluer, ni les inviter à prendre un siège.
Mais il faut reconnaître que l’André Siganos, se sentant sans doute autorisé par l’excessive prudence de son entourage immédiat, va plus loin que ses prédécesseurs les plus suffisants et les plus réactionnaires. Affichant à grand fracas des dispositions intellectuelles et morales formellement positives, mais dans le fond parfaitement artificielles et calculées, costumé de lin comme il est recommandé pour les postulants aux responsabilités en milieu tropical, l’individu a pu faire illusion, en dépit d’irrépressibles mauvaises manières. C’est même sans crainte du grotesque qu’il a déclaré à la presse : « Et parfois, imaginez-vous bien, je pèse mes mots : je me pense noir », signalant à l’occasion sa sensibilité pour le moins suspecte aux couleurs .....
« Le niveau racial et raciste est dépassé dans les deux sens. On ne délivre plus un brevet d’authenticité à tout nègre ou à tout musulman. On ne cherche plus son fusil ou sa machette à l’apparition de n’importe quel colon», écrivait Fanon dans « Les damnés de la terre » (p.93, Maspero 1979). Si nous voulons joindre le geste à la parole et commémorer de façon conséquente le cinquantenaire de sa mort, la seule exigence de l’heure sur ce sujet est claire: qu’il dégage, le Siganos, Noir ou Blanc soit-il ! Qu’il n’omette pas à l’occasion d’enfouir dans sa cantine son âme damnée, l’imbuvable et tyrannique Philippe Reymond. Et vite !
Retraités de l’éducation nationale”
Fort-de-France le 8 décembre 2011
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