jeudi 12 mai 2016

AU BAL DES DEFROQUES…



En quoi une motion de censure devant sanctionner la forfaiture d’un gouvernement qui, n’étant préoccupé que d’utiliser toutes les astuces de procédure pour pouvoir se maintenir malgré sa faillite, exerce au mépris de l’opinion et de la représentation nationale, peut-elle être de gauche ou de droite, dès lors qu’il n’est question que de le renverser… ?

Nous dira-t-on qu’il existe une façon de renverser de gauche et une façon de renverser de droite, et que celles-ci auraient des implications politiques différentes et majeures telles, qu’il serait bon qu’un tel gouvernement totalement contesté continue malgré tout d’exercer, s’il ne peut être renversé selon la bonne façon… ?

Il est temps que finisse cette comédie de “frondeurs défroqués”, puisqu’il est clair que ceux-ci ne pousseront jamais la contestation au point de risquer d’être privés de l’investiture de leur parti, et ne nous laissons surtout pas berner par les apparences pseudo démocratiques de cette procédure de censure du gouvernement, puisque sur plus d’une centaine de motions de celle-ci depuis 58 ans, il n’y eu qu’une seule fois qu’un gouvernement fut renversé de cette façon, celui de Georges Pompidou en 1962.

En réalité, compte tenu de cette disposition constitutionnelle, et face à un parlement croupion, un gouvernement peut exercer toute sa malfaisance en se moquant éperdument de l’opinion des citoyens insatisfaits et qui le manifestent, et en envoyant paître la représentation nationale qui constitue sa clientèle, sans jamais courir le moindre risque d’être renversé par un parlement pourtant censé le contrôler…

Et tout cela, au nom de la démocratie bien sûr…

Richard Pulvar

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