vendredi 27 décembre 2013

VOICI CELUI QUI A LE PLUS RI DE LA BLAGUE DU LAMENTABLE CRIFARD...!



Il s'agit de monsieur Wang Yi, le ministre chinois des affaires étrangères qui se trouvait précisément en ces instants mêmes à Alger, et qui avec un large sourire en a bien sûr promptement profité pour rappeler l'amitié qui lie la Chine et l'Algérie...

Nul doute que les derniers obstacles constitués par les intérêts français en Algérie seront maintenant d'autant plus rapidement franchis, après cette bonne blague, pour ce pays qui s'apprête à investir 50 milliards de dollars sur les cinq prochaines années en Algérie, et qui va pouvoir ainsi consolider ses approvisionnements énergétiques, alors même que les guerres de Libye et de Syrie furent menées principalement pour l'en priver...

C'est donc sur toute la ligne un zéro pointé pour le "falot irresponsable" qui avait promis de faire la courbe du chômage s'inverser par miracle avant la fin de l'année, et qui par sa totale inconséquence, par sa gaucherie grotesque et indigne, va encore nous faire perdre des marchés importants...

Il est vrai qu'il lui reste encore quatre jours pour pouvoir réaliser cet exploit...

Pauvre de nous...

Richard Pulvar

Le Noël noir de Kwanzaa

Après Hanoukka et Noël, vient Kwanzaa, la dernière des fêtes de fin d'année aux Etats-Unis. Elle commence le 26 décembre et prend fin le 1er janvier. Le symbole principal de Kwanzaa est un chandelier à sept branches. Le premier soir, les familles allument la bougie noire. Le lendemain, la rouge, puis la verte, et ainsi de suite pendant sept jours. Noir, vert, rouge : les couleurs du nationalisme panafricain.

suite

26 DÉCEMBRE 1862 LE PLUS GRAND MASSACRE DE MASSE AUX USA : LA PENDAISON COLLECTIVE DES 38 GUERRIERS SIOUX !!


En mémoire du 26 DÉCEMBRE 1862 un groupe de personnes du peuple Dakota à cheval ont fait le voyage annuel de la réconciliation à Mankato Park afin de rappeler dans les consciences , les 38 hommes qui ont été pendus à proximité du site il y a près de 150 ans. Cette pendaison a été le plus grande exécution de masse dans l'histoire des États-Unis, elle met un terme sanglant à la guerre du Dakota qui a débuté au début de l'été de la meme année 1862 et qui opposait la Nation Première Sioux de l'est du Dakota aux Etats-Unis d'Abraham Lincoln, un des quatre pères fondateurs des USA.

Le 26 Décembre 1862, 38 Dakotas guerriers sioux furent pendus aux États-Unis, cela est devenu depuis la plus grande exécution de masse et qui le reste encore aujourd'hui. 

La pendaison est arrivé à Mankato, dans le Minnesota. 

Abraham Lincoln avait ordonné à son général d'user de la plus grande violence à l'égard des populations des nations premières du Dakota , il a signé les papiers pour l'exécution de 39 hommes Dakota, 38 ont été pendus , un homme a été gracié et deux ans plus tard deux chefs sioux capturés furent pendus eux aussi. 

Le conflit qui à conduit les guerriers sioux sur le chemin de la guerre que l'on a appelé la Sioux Uprising est survenue suite à la proclamation des traités signés en 1851 entre les Nations premières, qui pour pacifier les relations avec les Etats-Unis , cédaient une partie de leur territoire du Dakota aux Etats-Unis qui devait les acheter en contre-partie. 

Mais les États-Unis n'ont pas donné suite à leur accord sur le traité de 1851. Ils n'ont eut de cesse de violer purement et simplement les accords passés avec les Nations premières Lakota, ce qui c'est caractérisé immédiatement par le fait que les autorités coloniales étasuniennes implantées au Dakota n'ont pas donné les rations alimentaires promises et que les paiements ont été fait très en retard et de façon déloyale aux agents natives. Cet argent du pour l'achat de la terre qui était détenue par les États-Unis depuis. 
En conséquence il y a eut une grande famine, car les accords si ils avaient été respectés auraient pu permettre aux premières nations de cultiver le reste de leurs terres. 
Aussi quand les familles natives du Dakota ont commencé à mourir de faim , les guerriers sioux sont entrés en révolte, ils ont au départ infligés aux colons et à l'armée des revers. Les guerriers se sont révoltés afin qu'ils puissent nourrir leurs familles, suite a un énième irrespect commis à leur égard.

Aujourd'hui encore beaucoup falsifient cette histoire pour donner un beau rôle à Lincoln.

Emmanuelle Bramban

mardi 17 décembre 2013

L'hommage citoyen spontané à Paris pour Mandela


Voici les photos de l'hommage citoyen spontané rendu à Nelson Mandela à Paris dimanche 15 décembre 2013. Je rajoute ce que j'avais déjà écrit dessus dimanche soir pour expliquer ce dont il s'agissait :

INITIATIVE SPONTANÉE POUR UN HOMMAGE PARISIEN A MANDELA

Aujourd'hui un frère et une sœur nés ici et ayant des racines africaines ont pris l'initiative de mettre sur pied un hommage à Nelson Mandela à Paris voyant que rien d'officiel n'était organisé, aussi de façon purement spontanée ils ont pris l’initiative de de lancer un appel pour un hommage au Grand Homme au Trocadéro en face de la tour Eiffel, sur le parvis des droits de l'homme. Aidés de leurs parents, d'une petite poignées d'amis ils ont lancé l'appel sur facebook et ne voilà t'il pas que l'info a été relayée au pied levé sur une partie de la presse et O belle surprise, ce soir la foule a répondue présente. Des tambours ont résonné, des chants sud africains ont été chanté avec ferveur, des danses traditionnelles révolutionnaires sud africaines ou tous était appelé a y participer, des mots personnels qui seront transmit à l'ambassade pour qu'ils soient remis à la famille Mandela pouvaient etre écrits, des bougies illuminées , des prières dites ...puis la tour Eiffel a été allumée à partir de 17h30 avec le nom de NELSON MANDELA.

Un frère et une soeur aujourd'hui on fait bouger Paris ... Comme quoi il suffit de rien pour réaliser et faire avancer les choses ...à méditer !

Emmanuelle Bramban


















mardi 10 décembre 2013

Hommage d’AMANDLA à Madiba


Il s’est entendu beaucoup, du pire au meilleur depuis le départ de Nelson Mandela. Parmi cette pluie d’hommages et de critiques, un texte a particulièrement retenu mon attention. C’est un témoignage de l’intérieur, de Sud-Africains pour qui Madiba est demeuré, en dépit de tout, le camarade. Ce témoignage n’est pas exempt de critiques parfois très dures. Mais il reste d’un bout à l’autre, emprunt de ce respect et de cette tendresse que Madiba a su inspirer, même aux cœurs les plus durs. Par-dela l'hommage, cet article pose les questions essentielles qui se présentent au moment de la prise et de l'exercice du pouvoir: quelles relations avec la Haute finance? La "résilience" , l'égalité sociale et la paix peuvent-elles être possibles sans un prix à payer pour les riches, à savoir la répartiton des richesses, etc.? Merci à Brian Ashley et Amandla de nous restituer Madiba dans sa complexité, dans ses paradoxes autant que dans sa toute humanitude! Nous ne l'en aimons que davantage! Merci à Philippe Pierre-Charles qui a partagé ce témoignage qui répond à nombres de questions que je me posais sur l'héritage de Madiba et qui est un véritable baume au coeur! 

Nicole Cage

Some are born great,some achieve greatness, and some have greatness thrust upon
them. Amandla does not believe in miracles. Mandela is not immortal. He has lived thefullest of lives.
Certains hommes naissent grands,
D'autres réussissent à devenir grands,
Et pour d’autres, ce sont les événements qui les rendent grands.
Amandla ne croit pas aux miracles. Mandela n'est pas immortel. Il a pleinement vécu sa vie.


Brian Ashley


HOMMAGE A NELSON MANDELA

(article du nouveau magazine progressiste d'Afrique du Sud) ‘’ AMANDLA"

Chers amis, je partage avec vous nos pensées et hommages à l’occasion de la mort de Mandela. Heureusement, nous avons eu le temps de nous préparer à cet événement.

Certains hommes naissent grands, D'autres réussissent à devenir grands, Et pour d’autres, ce sont les événements qui les rendent grands. Amandla ne croit pas aux miracles. Mandela n'est pas immortel. Il a pleinement vécu sa vie.Amandla se tient aux côtés de sa famille, de l'ANC (cette organisation pour laquelle il a vécu et donné sa vie), de ses compagnons les plus proches, et tout particulièrement les survivants du ‘’procès de la trahison’’ et les prisonniers de Robben Island, aux côtés du peuple Sud Africain et de ces millions de gens dans le monde, pour honorer la mort de ce grand homme.

Cependant, Mandela n'était ni un Dieu, ni un saint, mais un homme du peuple. Il démontre que des hommes partis de rien peuvent s'élever et accomplir de grands exploits. La victoire est toujours possible malgré l’adversité.

Mandela portait en lui tous les attributs de la grandeur shakespearienne. C'est en ressentant cela, que la nation sud africaine, telle qu'elle existe, avec ses divisions, ses polarisations et inégalités, rend hommage à un homme qui a dédié sa vie à la libération de son peuple.

Des gens qui ne connaissaient pas Mandela se sont levés, hébétés, tout comme vous l'êtes à l'annonce de la perte d'un parent proche. C'est ainsi que la plupart des Vénézuéliens ont ressenti la mort de Hugo Chavez. étrangement, dans cette nation divisée, une nation qui à la fois se construit et se décompose, la mort de Mandela sera unanimement pleurée.

Il était aimé des Sud Africains, noirs comme blancs, riches et pauvres, de droite comme de gauche. Il était aimé pour son honnêteté et son intégrité. Il était aimé, parce qu'il n'était ni Mbeki, ni Zuma. Il était visionnaire, il était habité par un grand projet. C'était un vrai politique. Il avait un sens aigu de la gestion du temps en politique. Il n'était pas un Machiavel. Il était aimé parce qu'il n'était ni un Mugabe, ni un Blair. Sa vision a dévoré sa vie. Il était doux. Mais comme tout bon père, il pouvait à la fois être très bon ou cruel.

C’était un homme digne et par-dessus tout, il vouait un amour immense à son peuple et portait profondément en lui ce projet d'un pays sans racisme, sans sexisme.


Mais, mieux encore, il était une conscience africaine. Il était un homme porteur de valeurs. Valeurs et conscience qui l'ont fait acclamer universellement dans un monde, à une époque, où ces qualités morales étaient absentes chez des leaders de la planète. Il s'éleva contre Bush et Blair au moment de la guerre en Irak: "Ce que je condamne est qu'une puissance, menée par un Président qui n'a pas de vision et ne peut penser correctement, veut maintenant entrainer le monde dans un holocauste". Pour Blair, il a eu ces mots :"Il est le ministre des affaires étrangères des Etats-Unis. Il n'est plus le premier Ministre de l'Angleterre".


Il s'est élevé au-dessus de l'amertume et du ressentiment. Il savait se sacrifier, aller vers ses ennemis et se placer au-dessus des divisions. Il était grand parce qu'il était un rassembleur. A plus d’un titre, il fut l'architecte de la Nouvelle Afrique du Sud.


Mais, c'est à cause de tout cela que nous devons éviter de bâtir un mythe. Mandela n'était ni un roi, ni un saint. Mandela n’était pas seul. Pour comprendre cela, il nous suffit de lire le grand poème de Bertolt Brecht :"Questions que pose un ouvrier qui lit’’. Le combat pour la liberté de l'Afrique du Sud a demandé un effort de tous. De plus, c’est la détermination des opprimés, l'action des travailleurs dans les usines, des pauvres dans les communautés, des femmes de la classe ouvrière et de la jeunesse qui amenèrent le régime de l'Apartheid -même s'ils ne l'ont pas mis complètement à genoux- au moins à négocier les termes de la fin de son système raciste.

Tout combat nécessite une courroie de transmission, un mouvement avec un chef de file qui donne la direction politique et fait les choix difficiles de la stratégie et de la tactique. L'ANC de Mandela fut au-devant de la lutte. Cependant Mandela fut le premier à défendre le rôle de tous les autres mouvements qui s'étaient levés pour le combat de la libération nationale et avaient pris part à la constitution du mouvement démocratique de masse.


Et quand Mandela fut celui qui engagea des discussions avec le régime de l'apartheid, il resta lié à la direction collégiale de l'ANC. Il prenait des initiatives, dirigeait, mais il l’a fait en tant que membre d'un collectif. C’était un organisateur. Bien qu'il n'eut de cesse d'expliquer qu'il était un produit de l'ANC et qu'il défendait le drapeau noir, vert et or, il pouvait voir plus loin que l'horizon de l'Organisation. Fikile Bam, de l'aile gauche du front National de Libération (NFL), lui aussi prisonnier à Robben Island a déclaré :"Mandela avait cette capacité de nous rassembler. Peu importait que vous soyez du PAC ou de l'ANC ou de quelqu'autre mouvement, nous sentions le besoin de nous rallier à lui. Même les plus critiques -car il y en eut- l'acceptèrent à la fin comme un leader moral. Il avait aussi cet ascendant moral. Sans lui, je ne peux imaginer comment la transition aurait été possible".


Aujourd'hui, dans les mois à venir et plus tard encore, on parlera et on écrira beaucoup sur l'héritage de Mandela.


Et nous nous battrons pour rendre justice à cet héritage. Ce sera difficile. Car il nous faudra d'un côté apprécier ce qui fut essentiel chez Mandela par-delà la construction du mythe, et de l'autre instaurer la nécessaire discussion sur la nature contradictoire de cet héritage.

Car, le présent ne peut être lu sans compréhension du passé. On ne peut non plus affirmer que tout ce qui ne va pas aujourd'hui en Afrique du Sud, doit être imputé à Zuma ou à Mbeki.

L'accord qui a fondé la démocratie en Afrique du Sud sur la base du suffrage universel, un homme, une voix, doit être considéré comme l'œuvre majeure de Mandela. Il a empêché les bains de sang, comme ce que nous voyons en ce moment en Syrie. "Son objectif a toujours été une "dé-racialisation" de la société sud africaine et l'avènement d'une démocratisation libérale. Et pour atteindre ce but, il n'hésita pas à bâtir des compromis avec des gens aux idées opposées aux siennes. Il était capable de se concentrer sur ce défi avec une conviction profonde et une grande lucidité. Mandela était un homme d'une grande discipline ". Mais, cependant, il nous faut admettre que ce sont ces compromis qui s'écroulent aujourd'hui. La question non résolue des inégalités sociales, selon les mots mêmes de Thabo Mbeki, a donné naissance à deux nations: l'une blanche relativement prospère, l'autre noire et pauvre". On évaluera aussi l'héritage de Mandela sur la constatation que l'Afrique du Sud est plus divisée que jamais, à cause des inégalités et l'exclusion sociale. Les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Le grand rassembleur a multiplié les grands actes symboliques de réconciliation pour faire la paix avec les blancs. Mais, et par définition, cela exigeait de leur part des sacrifices dans la répartition des richesses. Cette contrepartie n'a pas eu lieu. La réconciliation a donc été faite au détriment de la très grande majorité de la population noire.

Mandela était un grand homme, mais pas suffisamment grand pour combler la fracture sociale qui a pris racine dans ce capitalisme de ce début du 21° siècle, qui nous a donné une époque où règnent les statistiques. Et malheureusement, la transition en Afrique du Sud a été mise en chantier dans cette période où la puissance mondiale s'est inventée une société globale, gouvernée par un néo-libéralisme conquérant.

La réconciliation a nécessité l'abandon de la politique de l'ANC qui se définissait ainsi, au sortir de Mandela de sa prison : "La nationalisation des mines, des banques, des monopoles industriels est la politique de l'ANC. Et la modification de notre point de vue là-dessus, est inconcevable". Cependant, l'abandon des nationalisations, nationalisations qui symbolisaient la redistribution de la richesse, fut dicté certes dans le cadre de la réconciliation, mais aussi par la globalisation du capitalisme libéral. Mandela, interviewé par Anthony Lewsis, déclarait : "Le développement du secteur privé reste le moteur de la croissance et du développement global". Sa rencontre avec l'élite de la globalisation, à Davos, le siège du Forum Economique Mondial, l'a convaincu qu'il y avait nécessité à nouer un compromis avec la Haute Finance.

Ses rencontres nocturnes avec les magnats du capitalisme sud africain, dont Harry Oppenheimer, renforcèrent définitivement chez lui, l'idée qu'il n'y avait pas d'autre alternative au capitalisme libéral. Ronnie Kasrils déclare :"C'est entre 1991 et 1996 que la bataille pour sauver l'âme de l'ANC a été perdue, en se liant au monde des affaires et de la finance ; Ce fut le tournant fatal. Le point de non retour. J'ai pensé alors que c'était notre moment faustien quand nous nous sommes vus pris au piège. Certains crient aujourd'hui que nous avons vendu notre peuple au diable. »

Et c'est précisément cette voie capitaliste qui a causé tant de désastres et qui, plus tard, détruira le travail d'une vie et les sacrifices de Mandela pour l'émergence d'un Pays démocratique, non racial et non sexiste.

Pour rendre justice à Mandela, à toute une vie sacrifiée pour l'égalité entre noirs et blancs, le combat doit continuer. Ce combat doit maintenant tendre vers une victoire sur les inégalités et la réalisation de la justice sociale. Dans ce combat, nous devrons bénéficier de la grandeur et de la sagesse de beaucoup de Mandela. Nous devrons bâtir une organisation capable de mobiliser toute l'Afrique du Sud, les Noirs comme les Blancs, pour prendre les richesses de ce Pays des mains d'une toute petite élite qui s'en est accaparé. Nous devrons bâtir un mouvement à l'image de l'ANC de Mandela, un mouvement basé sur une direction collective, au sein de laquelle seront réunies tout à la fois les qualités complémentaires de Walter Sisulu, Govan Mbeki, Ahmad Kathrada, Fatima Meer, Albertina Sisulu, Chris Hani, Ruth First, Joe Slovo, Robert Sobukwe, Steve Biko, IB Tabata, Neville Alexander et de tant d'autres grands leaders qui ont mené le combat pour la libération nationale. Mais, plus important encore, nous aurons besoin que le Peuple prenne son destin en mains et devienne son propre libérateur.

N'est-ce pas ce pour quoi Nelson Mandela s'est battu?

Brian Ashley, AMANDLA

Amandla est le cri de ralliement utilisé des décennies en Afrique du Sudpar les opposants au régime d'apartheid.

Dear Friends I share with you our thoughts and tribute on the death of Mandela. Fortunately we have had some time to prepare for this moment.

Nelson Mandela

Some are born great, some achieve greatness, and some have greatness thrust upon them. Amandla does not believe in miracles. Mandela is not immortal. He has lived the fullest of lives. Amandla! stands with his family, the ANC (the organisation he lived anddied for), his closest comrades, especially the surviving Treason Trialists and Robben Island prisoners, the South African people as well as millions of people around the world to mark the passing of a great man.Yet Mandela was no God, no saint but a man of the people. He reaffirms that people born of humble beginnings can rise and achieve extraordinary feats. Victory is possible against all odds. Mandela had all Shakespeare’s attributes of greatness. It is with this sense that the South African nation, such as it exits, in its divisions, polarisations and inequities pays tribute to a man that dedicated his life to the liberation of his people. People who never knew Mandela have woken up to a sense of numbness, you only feel when told of the death of one’s closest. This is how most of Venezuela felt with the death of Chavez. Strange lyin this divided nation, a nation still under construction and at times deconstructing, Mandela’s passing will almost universally be mourned. He was loved by South Africans, black and white, poor and rich, left and right. He was loved for his honesty and integrity. He was loved because he was neither Mbeki nor Zuma. He was a visionary, he had a grand project. He was political. He had a great sense of strategic timing. Yet he was not Machiavellian. He was loved because he was neither Mugabe nor Blair. His vision consumed hislife. He was gentle. And like a good father to be kind, he sometimes could be cruel. He was dignified and above all he had an immense love for his people and for the project of building a non-racial and non-sexist South Africa. But above all he was an African man of conscience. He was a man of virtue. Virtue and conscience that made him so acclaimed globally since he led a nation at a time when virtue and morality were universally absent amongst global leaders. He slammed Bush and Blair for the war on Iraq: "What I am condemning is that one power, with a president who has no foresight and who cannot think properly, is now wanting to plunge the world into a holocaust.” For Blair he had these words: “He is the foreign minister of the United States. He is no longer Prime Minister of Britain."He rose above bitterness and resentment. He wasself-sacrificing and could reach out to his enemies and cross many divides. He was great because he was the great unifier. In many ways he was the architect of the New South Africa. But for all this we must avoid myth making. Mandela was neither King nor Saint Mandela was not alone. You only have to read Bertolt Brecht’s great poem to know. Questions From a Worker Who Reads (alongside)

The struggle to liberate South Africa was a collective effort. Moreover it was the power of the most down trodden, the workers in the factories, the poor in the community, working class women and youth that brought the Apartheid government, if not completely to its knees – at least to negotiate the terms of the end of their racist system. Every struggle needs avehicle, a movement with a leadership that can give political direction, take the difficult strategic and tactical choices. Mandela’s ANC came to predominate. Yet Mandela was the first to acknowledge the role of a broad range of movements that made up the struggle for national liberation and the mass democratic movement. And while Mandela was the one to initiate talks with the Apartheid government, he bound himself to the collective leadership of the ANC. He took initiative, he led but he did so as part of a collective. He was an organisational man. He was at pains to explain he was a product of the ANC He was a man of the black, green and gold but he could reach beyond organisationalboundaries. In the words of Fikile Bam, a Robben Island prisoner from the left-wing National Liberation Front: “Mandela had this quality of being able to keep people together. It didn't matter whether you were PAC or ANC. or what, weall tended to congregate around him. Even his critics -- and he had them --deferred to him at the end of the day as a moral leader. He still has that quality. Without him I can't visualize how the transition would have gone.''Yes,millions of words will be spoken and written on Mandela’s legacy, now, in the months to come, next year and thereafter. And we will struggle to do this legacy justice. The most difficult part will be to capture the essential Mandela going beyond myth-making while accurately assessing the contradictory nature of that legacy.For the present cannot be understood without understanding the past and not all that is wrong with current day SA can be putat the door of Zuma or Mbeki.The negotiated settlement that brought about democratic SA on the basis of one person one vote will be regarded as Mandela’s greatest achievement. It avoided the scorched earth path of bloodletting which we now see in Syria. ''His goal always was the deracialization of South African society and the creation of a liberal democracy, for that end he was willing to make compromises with people of different views.He was able to concentrate on his goal with utter conviction and lucidity, and he was a man of extreme discipline.''And yet it is those compromises that are now coming apart at the seams. The unresolved social inequality that has given rise, in the words of Thabo Mbeki to South Africa as a country of two nations: one white and relatively prosperous, the second black and poor. Mandela’s legacy will also have to be weighed by the fact that SA is more divided thanever as a result of inequality and social exclusion. The rich are richer andthe poor poorer. The great unifier could undertake great symbolic acts of reconciliation to pacify the white nation but because, by definition, thisrequired sacrificing the redistribution of wealth, reconciliation with thewhites was done at the expense of the vast majority of black people. Mandelawas great but not so great that he could bridge the social divide rooted in21st century capitalism that has given us the era of the 1 per centers. It isthe unfortunate timing of SA’s transition occurring as it does in the period inwhich global power became rooted in the global corporation, empowered throughthe rules of neoliberal globalisation. Reconciliation required the abandonmentof ANC policy as articulated by Mandela on his release from jail, “nationalisationof the mines, banks and monopoly industry is the policy of the ANC and the change or modification of our views in this regard is inconceivable.”Yet it isthis abandonment of nationalization, nationalization symbolizing the redistribution of wealth, which was dictated by the needs of reconciliation not just with the White establishment but with global capitalism. In the words of Mandela in an interview with Anthony Lewsis: ''Private sector development remains the motive force of growth and development.'' His encounters with the global eliteat Davos, the home of the World Economic Forum, convinced him that compromises were needed to be made with the financiers. It was also the late night encounters with the captains of South African capitalism such as Harry Oppenheimer that reinforced his belief that there was no alternative but thecapitalist road. In the words of Ronnie Kasrils: “That was the time from 1991–1996 that the battle for the soul of the ANC got underway and was lost to corporate power and influence. That was the fatal turning point. I will call it our Faustian moment when we became entrapped – some today crying out that we ‘soldour people down the river’”. It is precisely this capitalist road that has proved such a disaster and which may ultimately destroy Mandela’s life’s workof the achievement of one person one vote in a united non-racial, non sexist South Africa. To do justice to Mandela’s life of dedication and sacrifice fore quality between black and white the struggle must continue. It now has to focus on overcoming inequality and achieving social justice. In this struggle we will need the greatness and wisdom of many Mandelas. We will need an organization dedicated to mobilizing all South African black and white for the liberation of the wealth of this country from the hands of a tiny elite. We will need a movement like Mandela’s ANC, a movement based on a collective leadership with the combined qualities of Walter Sisulu, Govan Mbeki, Ahmed Kathrada, Fatima Meer, Albertina Sisulu, Chris Hani, Ruth First, Joe Slovo, Robert Sobukwe, Steve Biko, IB Tabata, Neville Alexander and the many greats that led our struggle for national liberation. But most importantly we will need the people who take their lives into their own hands and become their own liberators.Is that not what Nelson Mandela fought for?

Brian Ashley, AMANDLA

lundi 9 décembre 2013

Finances publiques : La Côte d’Ivoire est réellement surendettée


Ça devait être une réponse du gouvernement à tous ceux qui soutiennent que le régime Ouattara surendette la Côte d’Ivoire. Son porte-parole, Koné Bruno, dénonce « des interprétations qui sont faites au niveau de la presse, notamment au niveau d’investissement de notre pays». Chiffres à l’appui, il indique que la dette représente 73% du Pib avant le point d’achèvement de l’Initiative Ppte. Et que ce taux est ramené à 35% du Pib après l’atteinte du point d’achèvement. Enfin, il se réjouit de ce que ce taux soit à ce jour à 49% par rapport à 70% qui est la norme ouest-africaine. Cela lui permet de conclure que la Côte d’Ivoire n’est pas surendettée. Mieux, que le pays dispose de marge de manœuvre suffisante au point de s’endetter utilement. Koné Bruno s’est certainement inspiré de la déclaration du directeur des Opérations de la Banque mondiale, Madani Tall, qui estime lui aussi qu’«après le point d’achèvement de l’initiative Ppte, la Côte d’Ivoire ne s’est pas ré-endettée ». Et il explique : « Le stock de la dette ivoirienne est estimé à 3.862,82 milliards FCFA à fin 2012. Le stock de la dette était de 5.920,6 milliards FCFA, en fin 2011. Et selon le dernier rapport du Trésor public, ce stock au 30 juin 2013, s’établit à 3.843,92 milliards FCFA ». On remarque que, selon Madani Tall, la Côte d’Ivoire n’a pas contracté de dette pendant un an. C’est-à-dire depuis le point d’achèvement (juin 2012) jusqu’à juin 2013, puisque le stock de la dette est resté pratiquement au même niveau. Alors que le gouvernement, lui-même, annonce que la Côte d’Ivoire s’est endettée de 14 points (de 35% à 49%, en en peu plus d’un an). Tout de même, même quand on veut protéger la face d’un ami !

Surendettement nocif

Selon un rapport de la célèbre banque CIA World Factbook, la dette extérieure de la Côte d’Ivoire s’élève à fin 2010 à environ 5670 milliards FCFA. Pour l’année 2011, elle se situe à environ 5800 milliards FCFA. La même source estime à 5950 milliards FCFA celle de fin 2012. Il convient de préciser pour cette dernière donnée que les dettes post-butoir ne sont pas prises en compte. Ce qui fait que le service de la dette augmente du fait des paiements croissants aux créanciers bilatéraux et privés (62 milliards FCFA des 145,1 milliards d’échéances exigibles, soit 42,7%), qui n’étaient pas servis avant le point d’achèvement. Juste après le point d’achèvement, il reste qu’environ 845 milliards FCFA d’endettement nette se sont ajoutés à l’encours résiduel. Puis Alassane Ouattara s’est lancé dans une course effrénée à l’endettement à l‘effet de financer les secteurs urgents du Pnd. Illustration d’une tendance au surendettement du pays. Presque tous les organismes internationaux de financement ont reçu la visite du chef de l’Etat. En moins d’un an, la dette extérieure s’est rapidement reconstruite. Economistes aussi bien nationaux qu’internationaux chiffrent à environ 10.000 milliards FCFA la dette de la Côte d’Ivoire à fin février 2013 (encore que, selon les normes internationales, les prêts consentis en FCFA ne sont pas considérés comme des emprunts extérieurs). La plupart de la dette étant mal profilée avec des dettes à rembourser à court et moyen termes. Des prêts non concessionnels dont le cas porté sur la place publique est ce « prêt Congo » (il y en a qui sont encore cachés). Le pays est redevenu insolvable. En 2012, la Côte d’Ivoire n’a pu que régler 20,4 % du service de la dette extérieure. Un peu moins depuis le début de l’année. A fin novembre 2013, le stock de la dette se situe à environ 8000 milliards FCFA. La Côte d’Ivoire est économiquement asphyxiée. Au sommet de la francophonie, Alassane Ouattara demande à la France d’annuler purement et simplement sa créance sur la Côte d’Ivoire.

Face à cette situation d’endettement excessif, le Fmi met en garde le régime Ouattara. «Les services (du Fmi) ont insisté sur la nécessité d’éviter une augmentation trop rapide et trop prononcée de la dette publique qui en compromettrait la viabilité et engendrerait des paiements pour en assurer le service qui grèveraient le budget de façon excessive», indique le rapport de la troisième revue triennale. Avant de mettre la Côte d’Ivoire sous tutelle. Voici la vérité, monsieur le porte-parole du gouvernement. La Côte d’Ivoire est réellement surendettée. Et ce ne sont pas les tapages médiatiques qui vont effacer cette vérité.

J-S Lia

LES OBJETS SACRÉS DES HOPIS NE SONT PAS A VENDRE



Pour la seconde fois de l’année des éléments appartenant au patrimoine culturel de la tribu Hopi font l’objet d’une mise aux enchères prévue le lundi 9 décembre 2013 à l’Hôtel Drouot à Paris.
Cette vente à venir fait polémique et est contestée par les hopis, tout comme celle qui avait eu lieu au mois d’avril 2013. 
Cette fois encore, les hopis ont intenté une action en justice. En référé cette fois ci, auprès du TGI de Paris, par l’intermédiaire de l’avocat qui les représente à Paris, maître Servan-Schreiber, et par l’intermédiaire également de l’association de défense des peuples aborigènes, Survival, en charge de la défense de leurs intérêts en France.

Au mois d’avril ils n’avaient pas eu gain de cause, et le soutient médiatique de Robert Redford n’avait pas suffi à faire pencher la balance de la procédure en leur faveur.
Pour cette nouvelle vente des masques sacrés des «katsiman » doivent être mis en vente aux enchères par la société EVE à partir de 14h le lundi 9 décembre.

Le mouvement Idle No More France, défenseur des droits des peuples autochtones et du vivant de la terre en soutient du peuple hopi et de l’action menée par Survival , a quant à lui fermement condamné cette vente et exigé la restitution immédiate de ces objets culturels sacrés au peuple hopi.

Le verdict du jugement a été rendu ce vendredi 6 décembre 2013, Survival, l'association de défense des peuples aborigènes et maître Servan-Schreiber ont été déboutés par la justice française de leur demande de la suspension de cette vente aux enchères de 25 masques hopis. 
La tribu Hopi a été déclarée par la justice française comme étant irrecevable à agir en tant que personne morale, dans une ordonnance de référé.
Lors du premier jugement au mois d’avril le tribunal avait argué que le fait que les masques soient qualifiés d'objets de culte "ne saurait leur conférer un caractère de biens incessibles de sorte que leur vente caractériserait un trouble manifestement illicite ou un dommage imminent".
Ces verdicts sont tout simplement consternants ! 

Car il faut bien comprendre qu’il ne s’agit pas d’un caprice d’une tribu amérindienne cherchant à faire capoter une vente aux enchères en France, simplement la tribu souhaite récupérer ce qui lui appartient et qui lui a été usurpé.

Pour les nations Zuni et Hopi les « katsiman » sont des masques sacrés souvent présentés en Europe comme des masques funéraires, mais c’est bien plus que cela car les « katsiman » sont des éléments majeurs constitutifs de la mythologie des nations Hopis et Zuñis du Nouveau-Mexique et de l'Arizona. 
Il y a plusieurs masques, chacun renferme ou incarne un esprit c’est-à-dire une divinité (esprits du feu, de la pluie, du serpent, ou encore esprits farceurs, espiègles, bienfaisants ou malfaisants). L’ensemble des « katsiman » compose l’éventail du monde visible et invisible. 
Un semestre par an les divinités katsiman sont en séjour chez les hopis, elles sont alors incorporées par des danseurs, qui les représentent par leur habit rituel et leur masque, lors des cérémonies sacrées. Voilà pourquoi chercher à posséder des masques hopis est blasphématoire.
Il y a une autre chose primordiale à savoir, c’est que les objets rituels chez les hopis et les zunis tels que les habits, masques, et katchinas sont traditionnellement précieusement conservés dans une pièce ronde et enterrée appelée la kiva , qui est une pièce sacrée.
Cela signifie que les objets rituels qui ne sont pas dans une kiva ne sont pas à leur place, et qu'ils ont donc été détournés de leur but sacré. 

En outre au vu de leur caractère sacré justement ces objets ne sont pas une propriété individuelle chez les hopis mais une propriété collective, en faire commerce dans ce cas n’est pas seulement offensant, cela relève du recèle d’objets dérobés .
Si les procédures judiciaires en France pour le moment dénient à la nation hopi ses spécificités culturelles, dénient les règles et us qui régissent la vie du peuple hopi, ou que la faille juridique pour infléchir de tels jugements n’a pas encore été trouvée, il n’en demeure pas moins que toute vente de cette nature est grave !

Aux dernières infos un événement sans précédent c’est produit ce week-end , on peut même dire que c’est historique car les autorités du gouvernement des Etats-Unis par l’intermédiaire de leur ambassadeur à Paris ce samedi 7 décembre, s’opposent catégoriquement à la vente des objets sacrés hopis.
Monsieur l’ambassadeur des Etats-Unis a fait savoir dans un communiqué que : 
«L'Ambassade des États-Unis a remis une lettre à la société de ventes aux enchères Eve le 7 décembre. Cette lettre (...) demande, en urgence, un délai pour la vente d'objets sacrés des tribus Hopi», le communiqué indique aussi que «L'ambassade a fait cette demande au nom des deux tribus, afin qu'elles puissent avoir la possibilité d'identifier les objets, de vérifier leur provenance et de déterminer si elles pourraient revendiquer ces objets selon les termes de la Convention de l'UNESCO de 1970 sur l'exportation et le transfert de propriété de biens culturels, ou de toute autre juridiction».

Les choses sont donc ainsi clairement établies les objets culturels sacrés doivent être rendus aux gardiennes des kivas. 

NON A LA MARCHANDISATION BLASPHÉMATOIRE DU PATRIMOINE CULTUREL SACRÉ DE LA NATION HOPI !

Idle No More France

dimanche 8 décembre 2013

AFRIQUE DU SUD, LA QUESTION QU’ON EVITE D’EVOQUER...



L’Afrique du sud est un pays de 51 millions d’habitants sur un territoire grand comme deux fois la France, et qui ne représente donc que 5% du milliard d’Africains...

Mais l’Afrique du sud c’est surtout à elle seule :
20% des échanges économiques de toute l’Afrique avec la Chine.
25% à elle seule de toute la richesse produite sur le continent, soit près de deux fois plus que le Nigeria qui est pourtant trois fois plus peuplé, et dont les revenus proviennent principalement, non pas d’une logistique de production aussi complète que celle de l’Afrique du sud, mais de ses ressources pétrolières...
40% à elle seule, chiffre absolument ahurissant, de toute la production industrielle du continent, dont les produits manufacturés vont de l’automobile à l’aéronautique et l’espace.
45% de la production de minéraux du continent
50% du parc automobile de toute l’Afrique.
50% du transport ferroviaire du continent.
65% de l’acier produit sur tout le continent.
70% de toute l’électricité produite sur le continent.

Elle est en plus avec 14 milliards de dollars d’investissement, le premier investisseur dans le reste du continent, devant les Etats Unis avec 10 milliards, et la France avec 6 milliards.

Elle sera d’ailleurs avec la Chine, un des principaux partenaires financiers et aussi industriels, pour la réalisation du projet pharaonique du barrage de “grand Inga” sur le fleuve Congo, qui sera le plus grand du monde, deux fois plus grand que le plus grand actuel, c’est-à-dire le nouveau barrage des trois gorges en Chine, et qui avec sa puissance inimaginable de 45 000 Mégawatts, suffira à l’alimentation en électricité de tout le continent.

Elle est également le premier partenaire économique de l’Afrique, avec la France.

Ses universités et ses centres de recherche sont désormais de notoriété mondiale et attirent des chercheurs du monde entier. Elle entreprend des recherches dans de nombreux domaines dont le spatial et les télécommunications, et le plus grand radiotélescope du monde y sera prochainement installé.

Trois millions de travailleurs immigrés y séjournent, sans compter bien sûr les clandestins...

Son armée, modeste pour un pays de ce niveau, atteindra bientôt 80 000 hommes, mais parfaitement entrainés et équipés, et 1200 de ses soldats se trouvent déjà en opération dans des missions de maintien de la paix, dans d’autres pays africains. Elle possède toute une industrie autonome d’armement, depuis les armes légères jusqu’aux avions et aux missiles, en passant par les véhicules blindés. Sa fière marine possède à la fois des bâtiments de surface et plusieurs sous-marins, et si le grand Mandela n’avait pas mis un coup d’arrêt à ce programme (officiellement du moins), elle serait aujourd’hui une puissance militaire nucléaire...

Enfin, grâce à ses puissants et modernes moyens logistiques, elle a été à même d’organiser deux des plus importantes manifestations planétaires, la coupe du monde de Rugby qu’elle a d’ailleurs remporté chez elle, avec une équipe qui, à la demande du grand Mandela, était pour la première fois multiraciale, et la coupe du monde de football...

La question qui mérite alors d’être posée aujourd’hui est de savoir clairement à quoi tient cette singularité sud africaine, d’où vient la suprématie de cette nation qui constitue une “superpuissance” face la modestie des autres nations africaines rendues insignifiantes auprès d’elle, et dont certaines ne manquent d’ailleurs pas d’en prendre ombrage...?

Hé bien on pourra faire toutes les cabrioles et toutes les circonvolutions qu’on voudra, on pourra remonter le cours des événements historiques et leur donner l’explication que l’on voudra, on pourra regretter et à juste titre, la façon dont cette puissance s’est constituée, ce qui ne changera d’ailleurs rien à son origine. Mais en tout étant de cause, par delà des événements historiques d’une abominable cruauté et d’une profonde injustice l’ayant rendue ce qu’elle est, c’est bel et bien au caractère “arc en ciel” de cette nation, c’est-à-dire au fait qu’il s’agit d’une nation composite multiraciale, rassemblant principalement des noirs, mais avec des minorités blanche et indienne, que l’Afrique du sud doit d’être ce qu’elle est...

Ceci pour dire que même si on ne peut manquer d’avoir à faire à celle-ci d’énormes reproches, face à un bilan historique accablant, et même s’il est pénible philosophiquement d’avoir à constater que comme cela s’est passé partout ailleurs, c’est des épreuves redoutables de son histoire que cette nation aura tiré toute sa puissance, il demeure que s’il ne s’était trouvé dans cette histoire la minorité blanche d’Afrique du sud qui l’aura tant tourmenté, ce pays ne serait en rien devenu ce qu’il est. Partant de là, on peut prétendre qu’il serait peut-être mieux ou moins bien que ce qu’il est, mais il ne serait tout simplement pas ce qu’il est, et ceci doit être bien clair...

Dès lors, si la majorité qui fut jusqu’ici tant opprimée de ce pays d’Afrique qui est de très loin le plus développé, le plus riche, le plus puissant, et à l’avenir le plus prometteur, mais qui, même libéré de l’apartheid souffre encore d’une profonde injustice sociale, si donc cette majorité espère et entend légitimement profiter maintenant elle aussi de son prodigieux développement, il lui faut procéder de manière à conserver absolument l’essentiel de ce qui n’est finalement que le produit de son propre travail, tel qu’il fut accompli sous la contrainte des années durant. Ceci signifie clairement qu’il lui faut éviter tout cataclysme qui viendrait durablement ruiner cet espoir, et saccager le produit de son effort si chèrement payé.

Partant de là, il apparait clairement qu’après qu’il y eut les temps vaillants de la lutte, ce n’est que par la recherche dans une “paix des braves”, du meilleur arrangement possible entre les parties qui se sont jusque là si furieusement opposées, et par rien d’autre, qu’il peut-être possible de préserver cet essentiel, auquel les deux parties qui l’on constitué sont immanquables. Car rien de cette Afrique du sud ne serait, ni sans les blancs, ni sans les noirs.

C’est bien ce qu’avait compris le grand Mandela et qui, animé surtout par la préoccupation d’éviter aux siens, les malheurs qui auraient été sans fin d’une épouvantable guerre civile, les a engagés dans une politique de conciliation et de réconciliation nationale. Et, il se trouve que les citoyens de ce pays se sont montrés d’accord avec cette option, puisque après le mandat de leur illustre chef, ils ont par deux fois reconduit le même parti politique aux affaires, avec des successeurs ayant épousé la même doctrine, et qui ont fait que, contre toute attente, c’est sous la conduite de ces “natives”, que cette nation aura obtenu sa plus forte croissance économique.

Mais cette stratégie pourtant librement choisie par les citoyens sud africains, les seuls à devoir et à pouvoir faire ce choix, dérange certains qui du fond de leur racisme viscéral, de leur humiliation, de leurs rancœurs et leurs rancunes, de leur haine de l’autre, de leur soif inextinguible de vengeance, et alors même qu’ils ne peuvent déjà rien pour eux-mêmes, espéraient sournoisement que tout cela se terminerait dans un bain de sang, dont ils se seraient abreuvés pour se consoler de leur fatalité. Ceux là qui proclament que blancs et noirs ne sont pas faits pour vivre ensemble, ne cessent de prêcher la rupture et le règlement de compte, et bien sûr ils enragent face à la perspective de grande réussite à venir d’une société multiraciale.

Pour ces mabouls, l’illustre combattant a trahi parce qu’il n’a pas livré son peuple et sa nation au bain de sang qu’ils espéraient, et qu’il a montré à tous la voie de la “rédemption”. Pour ces gens désespérants autant que désespérés, il serait donc inconcevable pour un noir en ayant souffert, de s’entendre avec un blanc, et pire encore selon eux, de lui pardonner ses fautes et ses crimes avoués, pour qu’on en reste enfin là, et mettre fin au cycle infernal de la “représentation du mal”, par lequel des rancœurs alimentent les vengeances et les nouveaux crimes...

Mais tout ceux qui se sont battus, ceux-là surtout et cet illustre en fut, savent qu’il existe un temps des luttes, et il n’a pas manqué d’en prendre plus que largement sa part. Mais ils savent que ce premier temps n’a aucun sens ni intérêt, s’il n’intervient pas après cela un temps pour la “paix des braves”, pour mettre enfin un terme aux rancœurs permanentes.

C’est alors que les sectaires n'ont de cesse de salir la mémoire de l’illustre combattant de la liberté, en le traitant de traitre, et en argumentant que tous les autres leaders anti impérialistes se sont fait exécutés. Ils posent alors comme suspect le fait que celui-ci soit demeuré vivant, et soit de plus devenu un interlocuteur reconnu par les adversaires.

En réalité si tous les autres combattants de la liberté se sont fait exécuter, c’est bien sûr parce qu’ils constituaient des obstacles au projet impérialiste, mais si le grand Mandela fut épargné quant à cela, mais pas quant au reste, puisqu’il passa de nombreuses années dans les geôles sud africaines, c’est parce que les racistes sud africains ont eut tôt fait de prendre conscience qu’ils n’avaient à terme aucune chance de s’en tirer sans son aide.

En ce sens, il leur a sauvé la mise, ce qui fait enrager les célébrants du talion, mais il a surtout sauvé la mise, et il faut bien en prendre conscience pour prendre la mesure de ce grand homme, aux centaines de milliers de noirs sud africains qui n’auraient pas manqué de trouver la mort dans un affrontement dévastateur, qui de plus aurait plongé l’Afrique du sud dans des situations telles que celles que l’on constate en Afghanistan, en Irak et en Libye, où certains ont exploité des antagonismes existants, si une guerre civile s’était par malheur déclenchée.

Et ceci, d’autant que contrairement à ce que certains s’imaginent, cette guerre n’aurait pas simplement opposé les blancs aux noirs, mais les blancs alliés à une partie des noirs, contre les autres noirs, et nous avons vu à ce sujet, que la première amorce de guerre civile suite à le chute de l’apartheid, n’a pas opposé les noirs et les blancs, mais les Zoulous du chef Buthelezi, aux Xhosas de Nelson Mandela, et il est facile d’imaginer ce qu’il en aurait été, si un cette guerre s’était développée en engageant de plus les blancs...

Reprocher à un homme de ne pas avoir permis qu’une guerre civile dévastatrice soit l’occasion d’en finir une bonne fois avec les blancs d’Afrique du sud, autrement dit de carrément les exterminer, comme cela constitue le rêve secret mais bien sûr inavouable de ces monstres racistes et haineux, serait-ce au prix du massacre de centaines de milliers de noirs, voici où en sont certains, et il est clair qu’avec ceux-là, la sortie du continent de ses cruautés guerrières ne semble pas être pour bientôt...

Mais quant à nous autres, qui nous voulons des êtres civilisés, humains, et “aimants” de notre planète, de toutes les races et de toutes les contrées, nous communions en disant en cœur à cet illustre, à l’occasion de son départ, “merci grand Madiba”.


Paris, le 8 décembre 2013
Richard Pulvar

samedi 7 décembre 2013

Hommages de la Corée du Nord à Nelson Mandela


CERTAINS SE GAUSSENT, MAIS QUOI QUE CEUX-LA PEUVENT ETRE, OU QU'ON PRETEND QU'ILS SONT, LEUR SALUT N'EN EST PAS MOINS RECEVABLE, ET ADMIRABLE, CAR ILS DEMEURENT DES HOMMES, DONC NOS FRERES...

Les nord Coréens ont salué la mémoire et l'oeuvre du grand Mandela comme étant l'homme qui a lutté pour une "humanité progressiste".

Vis à vis du grand Mandela qui s'était fait l'ami des hommes les plus détestés de l'occident, de Castro à l'iranien Khatami, en passant par Khadafi et Arafat, et pour lequel il n'y avait pas lieu de placer des peuples entiers au ban des nations, cet hommage n'a finalement rien d'incohérent.

Car, si nous pouvons regretter le régime installé dans ce pays, nous devons reconnaitre à celui-ci le droit de s'inscrire selon son rythme dans "sa propre histoire", en sachant qu'il lui appartient à lui et à lui seul, de décider de son sort, de procéder lui-même à sa réforme si nécessaire, étant entendu que nul n'est venu de l'extérieur pour aider certains autres, à se débarrasser d'un despote.

Mais, nous n'avons pas lieu, comme nous y engage volontiers la presse propagandiste occidentale, de dénigrer et de détester un pays et son régime qui à ce jour, ne nous a absolument rien fait, et qui, hors du différent d'ailleurs créé par d'autres, qu'il a avec ses frères du sud, n'a à ce jour attaqué aucune nation étrangère, ce qui n'est justement pas le cas de ceux qui le critiquent, et le prétendent menaçant pour eux...

Mandela leur appartient à eux aussi, comme à tous les autres...

Richard Pulvar

jeudi 5 décembre 2013

L'hommage de Ségolène Royal à Nelson Mandela


Je partage la grande peine du peuple sud-africain et au-delà de tous ceux qui, dans leur souffrance, auraient besoin du courage de Nelson Mandela. D'ailleurs, d'une certaine façon, Nelson Mandela ne mourra jamais car il reste un "passeur de courage", qui transmet l'énergie à tous ceux qui doutent de la nécessité de tenir bon face aux causes qu'il faut défendre. Sa leçon de vie est universelle dans le temps et dans l'espace.

Il a tenu vingt-sept années en captivité par fidélité à son combat pour ses frères de couleur, il a eu le courage d'oser l'espoir de la réconciliation pour un pays déchiré.

"Etre libre, disait-il, ce n'est pas seulement se débarrasser de ses chaînes mais vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres".

Il a donné au monde entier un exemple exceptionnel de volonté et de lucidité politiques, de hauteur morale et d'humanité.


Ségolène Royal


Extraits de "Cette belle idée du courage", chapitre sur Nelson Mandela

« Etre libre, ce n'est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c'est vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres. »

Le 27 août 2012, à Johannesburg, à l’occasion d’un congrès sur les injustices dans la mondialisation, j’ai rencontré longuement Graça Machel, qui a reçu le prix des Nations Unies pour son travail humanitaire concernant l’impact des guerres sur les enfants. Une femme de convictions et une militante aguerrie qui m’a parlé avec flamme de Nelson Mandela, son mari, qui s’est retiré, fatigué, dans son village natal de Kunu. Nous parlons crises internationales, place de l’Afrique dans le monde, fléau du Sida en Afrique du Sud. 

Avant de la rencontrer, la visite de la prison de Robben Island s’imposait, ainsi que celle de la maison natale de Nelson Mandela. J’en ai pris des photos qui dégagent des années après, une force mêlée d’intense émotion.

Robben Island : Mandela est resté si longtemps prisonnier dans des conditions d’une extrême dureté. Repensons au courage qu’il lui a fallu pour repousser l’infâme marché que le gouvernement de l’apartheid lui avait proposé en 1976 : reddition contre libération.

Essayons de nous représenter la cruauté de ce piège qui lui fut tendu. Aurait-on eu ce courage inimaginable ? Pensons-y pour y puiser des raisons d’avancer lorsque les épreuves nous agressent. Ne serait-ce qu’en les comparant avec celles qu’il a vécues, on relativise la dureté de ce que nous avons à affronter au quotidien.

C’est ainsi que je m’adresse à vous, Nelson Mandela, passeur de courage :
En 1976, vous venez, Nelson Mandela, de passer quatorze ans en prison et vous ne savez pas que vous allez y passer quinze ans de plus.

Quatorze ans, c’est à peu près l’âge de votre dernière fille, qui est née lorsque les menottes froides mordaient déjà vos poignets.

Sur ces quatorze années, vous venez d’en passer douze dans un bagne atroce.
Chaque jour, depuis douze ans, vous accomplissez une série de travaux forcés, abrutissants et humiliants.

Une carrière de chaux est le lieu de ce calvaire, où vous brûlez vos yeux et perdez votre vigueur.

Ou bien alors vous cassez des cailloux, comme ça, sans but, pour expier les fautes dont les autres vous accusent.

Vous êtes retenu dans un lieu de détention sinistre, une larme de terre échappée à l’Afrique, perdue, entre le continent et le pôle lointain.
Vous n’avez pas pu enterrer votre fils quand il est mort.
Vous ne voyez pas votre femme.

Vous recevez, comme seul contact d’avec la vie continuée, une seule lettre, tous les six mois, quand vos geôliers se montrent cléments.

C’est l’eau salée de l’Atlantique, dont vous devez vous servir, pour laver votre grand corps brisé.

Votre cellule est si petite que deux pas en avalent la superficie dérisoire. Votre cellule est triste.

Vous n’avez pas de lit. Vous dormez par terre.

Vous ne demandez aucun traitement de faveur, et jeûnez, par révolte, quand les grèves de la faim éclatent.

Parmi cette cohorte de damnés, vous êtes de la pire extraction : catégorie des Noirs, espèce des condamnés politiques.

Vous avez eu une vie riche, intense : jeunesse heureuse, carrière fulgurante, l’honneur éclatant de s’être révolté.

A présent l’existence est d’une monotonie grisâtre…

A cinquante-huit ans, il vous reste peut-être quinze ans à vivre. Quinze ans où vous pourriez voir grandir vos enfants, et vous reposer un peu de vos efforts.

Quinze ans au soleil du Transval, à aimer ceux qui vous sont chers.
Quinze ans, c’est prodigieux et c’est énorme, quand on est dans votre cellule inlassablement sillonnée, depuis douze ans.
La prison, pour quinze ans encore.

En ce jour de 1976, pourtant, un Ministre du gouvernement de l’Afrique du Sud, un de ces Afrikaners qui ont mis en place l’apartheid, ce système de ségrégation contre lequel vous tendez chacun de vos efforts depuis bientôt trente ans, un Ministre, donc, vient vous voir et vous dit : Nelson Mandela vous êtes libre.

Alors, vous revoyez tout : les mines de chaux, la couche infâme où vos os se brisent. Vous revoyez tout : Winnie, votre femme, et ces enfants, vos enfants, dont vous êtes réduit à imaginer, inventer le visage.
Libre, vraiment ?

En réalité, c’est un marché de dupes : c’est votre silence, que l’on vient acheter. C’est votre combat, qu’on veut étouffer.
C’est votre courage, que l’on veut monnayer.
Mais quinze ans à vivre, n’est-ce pas suffisant, pour vous renier ?
Contre un seul moment de faiblesse, dix mille autres de bonheur ?
Et pourtant, vous, Nelson Mandela, vous dîtes non.

Vous dites non au Ministre, en 1976, après quinze ans de prison, comme vous direz non, encore, dix ans plus tard, quand votre fille lira au monde entier vos discours de refus.

Comment Mandela a-t-il trouvé la force de dire non ? 
Il aurait pu accepter, sans pour autant être parjure, mais simplement homme, père, mari, faillible. 
Mais Mandela dit non.
Mandela ne cède pas.
Mandela choisit, une fois encore, d’accepter la nécessité de fer que l’histoire lui impose et ce choix est en fait un acte de liberté.

Ce n’est plus le geôlier qui dicte ses conditions, c’est le prisonnier s’arroge la liberté de les repousser.

La victoire, morale et politique, c’est Mandela qui la remporte.
Il sait que le prix en est lourd, effrayant même, mais qu’il préserve ainsi l’avenir d’un combat auquel il a tout sacrifié.

C’est à ces minutes, en 1976, face au ministre venu lui faire signer le pacte du diable, dans sa minuscule cellule de Robben Island où douze années de souffrance se sont déjà évaporées au soleil de l’Atlantique, c’est à ces minutes terribles que j’ai songé, lorsque j’ai visité la prison de celui qui deviendra le plus ancien prisonnier du monde et un leader capable de se hausser au dessus de ce qu’il avait subi.

Car pour ces presque trente ans de cachots, de solitude, et de mines de chaux, de claustration et de malheurs, Mandela a décidé de bannir l’esprit de vengeance.

Quand, le moment enfin venu d’en finir avec l’apartheid, il faut rebâtir le pays sur d’autres bases, empêcher que la peur des uns et la colère accumulée des autres ne le dévastent, Mandela fait preuve d’un courage pas moins grand que celui de ses années de détention, qui a forcé l’admiration du monde.

Il sait que l’Afrique du sud va devoir panser ses plaies et regarder devant elle.
Il sait que le ressentiment, si légitime soit-il, n’est pas un guide pour l’action et encore moins un chemin vers l’avenir.

Vérité, justice et réconciliation : Mandela libéré en sera le garant.
Il ose la nation arc-en-ciel. Il endosse le maillot jaune et vert des joueurs des springboks.

Il ose l’espoir d’un pays fraternel.
Il y engage tout son prestige moral et tout son poids politique.
Tout son pouvoir de conviction.

Mandela sait combien la barbarie ensauvage ses auteurs.
Parfois aussi ses victimes.

Son pari, qui est un grand acte de courage, c’est que la fraternité réussisse à humaniser nombre de ceux qui incarnèrent sa négation.
Son pari, c’est que puissent désormais vivre ensemble toutes les composantes d’une nation à peine rescapée de l’apartheid.

Déjà, durant ses longues années de prison, sa dignité impressionnait ses gardiens au point que certains en sont venus à éprouver respect et sympathie pour lui.

Mandela sait le poids des souffrances endurées mais il sait aussi que la fraternité est le seul ciment qui vaille.

Lui qui n’a jamais dissocié son sort personnel de celui de son peuple aime à citer ce proverbe zoulou : « un individu est individu à cause des autres individus ».
Mais le courage de Nelson Mandela, c’est aussi de mettre les Sud -Africains en garde contre l’illusion que le but est atteint alors que la fin de l’apartheid doit être un nouveau commencement.

Il le dit dans son autobiographie : « La vérité c’est que nous ne sommes pas encore libres ; nous avons seulement atteint la liberté d’être libre, le droit de ne pas être opprimés (…).Car être libres, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres ».

Courage de la résistance, puis courage de la fraternité, mais aussi courage de la lucidité, tels sont, pour moi, les trois courages majeurs de Mandela.

D’abord, le courage de tout sacrifier, trente années de sa vie, pour une cause qu’il a su incarner de manière exemplaire.

Ensuite, le courage de l’humanisme, cette sagesse surplombant les déchirures des hommes entre eux, pour retrouver ensuite la perspective depuis laquelle ils sont tous frères. 

Enfin, le courage de regarder en face les nouveaux défis que l’Afrique du Sud va devoir relever pour consolider sa liberté si durement conquise et sa démocratie toute neuve.

L’apartheid racial a été mis hors-la-loi.
Mais le risque d’apartheid social, fléau mondial galopant, peut saper les bases de la nation arc- en-ciel.
Nelson Mandela a incarné la lutte de son peuple.
Il a piloté une transition infiniment périlleuse.
Il a énoncé les valeurs dont la nouvelle Afrique du Sud a besoin.
Il a jeté les bases d’autres possibles.

Il a eu le courage de lutter, de résister, emprisonnés pendant vingt-sept ans pour sa lutte contre l’apartheid, il est libéré en 1990, reçoit le prix Nobel de la paix en 1993 et devient en 1994 Président de l’Afrique du Sud jusqu’en 1999.
C’est, pour le monde entier, un exemple exceptionnel, un géant de l’Histoire, qui écrivait en 1981 depuis la prison : « C’est une vertu précieuse que de rendre les autres heureux et de leur faire oublier leurs soucis. » Et ce conseil à retenir : « Prenez sur vous, où que vous viviez, de donner de la joie et de l’espoir autour de vous. »
Ségolène Royal