mardi 10 décembre 2013

Hommage d’AMANDLA à Madiba


Il s’est entendu beaucoup, du pire au meilleur depuis le départ de Nelson Mandela. Parmi cette pluie d’hommages et de critiques, un texte a particulièrement retenu mon attention. C’est un témoignage de l’intérieur, de Sud-Africains pour qui Madiba est demeuré, en dépit de tout, le camarade. Ce témoignage n’est pas exempt de critiques parfois très dures. Mais il reste d’un bout à l’autre, emprunt de ce respect et de cette tendresse que Madiba a su inspirer, même aux cœurs les plus durs. Par-dela l'hommage, cet article pose les questions essentielles qui se présentent au moment de la prise et de l'exercice du pouvoir: quelles relations avec la Haute finance? La "résilience" , l'égalité sociale et la paix peuvent-elles être possibles sans un prix à payer pour les riches, à savoir la répartiton des richesses, etc.? Merci à Brian Ashley et Amandla de nous restituer Madiba dans sa complexité, dans ses paradoxes autant que dans sa toute humanitude! Nous ne l'en aimons que davantage! Merci à Philippe Pierre-Charles qui a partagé ce témoignage qui répond à nombres de questions que je me posais sur l'héritage de Madiba et qui est un véritable baume au coeur! 

Nicole Cage

Some are born great,some achieve greatness, and some have greatness thrust upon
them. Amandla does not believe in miracles. Mandela is not immortal. He has lived thefullest of lives.
Certains hommes naissent grands,
D'autres réussissent à devenir grands,
Et pour d’autres, ce sont les événements qui les rendent grands.
Amandla ne croit pas aux miracles. Mandela n'est pas immortel. Il a pleinement vécu sa vie.


Brian Ashley


HOMMAGE A NELSON MANDELA

(article du nouveau magazine progressiste d'Afrique du Sud) ‘’ AMANDLA"

Chers amis, je partage avec vous nos pensées et hommages à l’occasion de la mort de Mandela. Heureusement, nous avons eu le temps de nous préparer à cet événement.

Certains hommes naissent grands, D'autres réussissent à devenir grands, Et pour d’autres, ce sont les événements qui les rendent grands. Amandla ne croit pas aux miracles. Mandela n'est pas immortel. Il a pleinement vécu sa vie.Amandla se tient aux côtés de sa famille, de l'ANC (cette organisation pour laquelle il a vécu et donné sa vie), de ses compagnons les plus proches, et tout particulièrement les survivants du ‘’procès de la trahison’’ et les prisonniers de Robben Island, aux côtés du peuple Sud Africain et de ces millions de gens dans le monde, pour honorer la mort de ce grand homme.

Cependant, Mandela n'était ni un Dieu, ni un saint, mais un homme du peuple. Il démontre que des hommes partis de rien peuvent s'élever et accomplir de grands exploits. La victoire est toujours possible malgré l’adversité.

Mandela portait en lui tous les attributs de la grandeur shakespearienne. C'est en ressentant cela, que la nation sud africaine, telle qu'elle existe, avec ses divisions, ses polarisations et inégalités, rend hommage à un homme qui a dédié sa vie à la libération de son peuple.

Des gens qui ne connaissaient pas Mandela se sont levés, hébétés, tout comme vous l'êtes à l'annonce de la perte d'un parent proche. C'est ainsi que la plupart des Vénézuéliens ont ressenti la mort de Hugo Chavez. étrangement, dans cette nation divisée, une nation qui à la fois se construit et se décompose, la mort de Mandela sera unanimement pleurée.

Il était aimé des Sud Africains, noirs comme blancs, riches et pauvres, de droite comme de gauche. Il était aimé pour son honnêteté et son intégrité. Il était aimé, parce qu'il n'était ni Mbeki, ni Zuma. Il était visionnaire, il était habité par un grand projet. C'était un vrai politique. Il avait un sens aigu de la gestion du temps en politique. Il n'était pas un Machiavel. Il était aimé parce qu'il n'était ni un Mugabe, ni un Blair. Sa vision a dévoré sa vie. Il était doux. Mais comme tout bon père, il pouvait à la fois être très bon ou cruel.

C’était un homme digne et par-dessus tout, il vouait un amour immense à son peuple et portait profondément en lui ce projet d'un pays sans racisme, sans sexisme.


Mais, mieux encore, il était une conscience africaine. Il était un homme porteur de valeurs. Valeurs et conscience qui l'ont fait acclamer universellement dans un monde, à une époque, où ces qualités morales étaient absentes chez des leaders de la planète. Il s'éleva contre Bush et Blair au moment de la guerre en Irak: "Ce que je condamne est qu'une puissance, menée par un Président qui n'a pas de vision et ne peut penser correctement, veut maintenant entrainer le monde dans un holocauste". Pour Blair, il a eu ces mots :"Il est le ministre des affaires étrangères des Etats-Unis. Il n'est plus le premier Ministre de l'Angleterre".


Il s'est élevé au-dessus de l'amertume et du ressentiment. Il savait se sacrifier, aller vers ses ennemis et se placer au-dessus des divisions. Il était grand parce qu'il était un rassembleur. A plus d’un titre, il fut l'architecte de la Nouvelle Afrique du Sud.


Mais, c'est à cause de tout cela que nous devons éviter de bâtir un mythe. Mandela n'était ni un roi, ni un saint. Mandela n’était pas seul. Pour comprendre cela, il nous suffit de lire le grand poème de Bertolt Brecht :"Questions que pose un ouvrier qui lit’’. Le combat pour la liberté de l'Afrique du Sud a demandé un effort de tous. De plus, c’est la détermination des opprimés, l'action des travailleurs dans les usines, des pauvres dans les communautés, des femmes de la classe ouvrière et de la jeunesse qui amenèrent le régime de l'Apartheid -même s'ils ne l'ont pas mis complètement à genoux- au moins à négocier les termes de la fin de son système raciste.

Tout combat nécessite une courroie de transmission, un mouvement avec un chef de file qui donne la direction politique et fait les choix difficiles de la stratégie et de la tactique. L'ANC de Mandela fut au-devant de la lutte. Cependant Mandela fut le premier à défendre le rôle de tous les autres mouvements qui s'étaient levés pour le combat de la libération nationale et avaient pris part à la constitution du mouvement démocratique de masse.


Et quand Mandela fut celui qui engagea des discussions avec le régime de l'apartheid, il resta lié à la direction collégiale de l'ANC. Il prenait des initiatives, dirigeait, mais il l’a fait en tant que membre d'un collectif. C’était un organisateur. Bien qu'il n'eut de cesse d'expliquer qu'il était un produit de l'ANC et qu'il défendait le drapeau noir, vert et or, il pouvait voir plus loin que l'horizon de l'Organisation. Fikile Bam, de l'aile gauche du front National de Libération (NFL), lui aussi prisonnier à Robben Island a déclaré :"Mandela avait cette capacité de nous rassembler. Peu importait que vous soyez du PAC ou de l'ANC ou de quelqu'autre mouvement, nous sentions le besoin de nous rallier à lui. Même les plus critiques -car il y en eut- l'acceptèrent à la fin comme un leader moral. Il avait aussi cet ascendant moral. Sans lui, je ne peux imaginer comment la transition aurait été possible".


Aujourd'hui, dans les mois à venir et plus tard encore, on parlera et on écrira beaucoup sur l'héritage de Mandela.


Et nous nous battrons pour rendre justice à cet héritage. Ce sera difficile. Car il nous faudra d'un côté apprécier ce qui fut essentiel chez Mandela par-delà la construction du mythe, et de l'autre instaurer la nécessaire discussion sur la nature contradictoire de cet héritage.

Car, le présent ne peut être lu sans compréhension du passé. On ne peut non plus affirmer que tout ce qui ne va pas aujourd'hui en Afrique du Sud, doit être imputé à Zuma ou à Mbeki.

L'accord qui a fondé la démocratie en Afrique du Sud sur la base du suffrage universel, un homme, une voix, doit être considéré comme l'œuvre majeure de Mandela. Il a empêché les bains de sang, comme ce que nous voyons en ce moment en Syrie. "Son objectif a toujours été une "dé-racialisation" de la société sud africaine et l'avènement d'une démocratisation libérale. Et pour atteindre ce but, il n'hésita pas à bâtir des compromis avec des gens aux idées opposées aux siennes. Il était capable de se concentrer sur ce défi avec une conviction profonde et une grande lucidité. Mandela était un homme d'une grande discipline ". Mais, cependant, il nous faut admettre que ce sont ces compromis qui s'écroulent aujourd'hui. La question non résolue des inégalités sociales, selon les mots mêmes de Thabo Mbeki, a donné naissance à deux nations: l'une blanche relativement prospère, l'autre noire et pauvre". On évaluera aussi l'héritage de Mandela sur la constatation que l'Afrique du Sud est plus divisée que jamais, à cause des inégalités et l'exclusion sociale. Les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Le grand rassembleur a multiplié les grands actes symboliques de réconciliation pour faire la paix avec les blancs. Mais, et par définition, cela exigeait de leur part des sacrifices dans la répartition des richesses. Cette contrepartie n'a pas eu lieu. La réconciliation a donc été faite au détriment de la très grande majorité de la population noire.

Mandela était un grand homme, mais pas suffisamment grand pour combler la fracture sociale qui a pris racine dans ce capitalisme de ce début du 21° siècle, qui nous a donné une époque où règnent les statistiques. Et malheureusement, la transition en Afrique du Sud a été mise en chantier dans cette période où la puissance mondiale s'est inventée une société globale, gouvernée par un néo-libéralisme conquérant.

La réconciliation a nécessité l'abandon de la politique de l'ANC qui se définissait ainsi, au sortir de Mandela de sa prison : "La nationalisation des mines, des banques, des monopoles industriels est la politique de l'ANC. Et la modification de notre point de vue là-dessus, est inconcevable". Cependant, l'abandon des nationalisations, nationalisations qui symbolisaient la redistribution de la richesse, fut dicté certes dans le cadre de la réconciliation, mais aussi par la globalisation du capitalisme libéral. Mandela, interviewé par Anthony Lewsis, déclarait : "Le développement du secteur privé reste le moteur de la croissance et du développement global". Sa rencontre avec l'élite de la globalisation, à Davos, le siège du Forum Economique Mondial, l'a convaincu qu'il y avait nécessité à nouer un compromis avec la Haute Finance.

Ses rencontres nocturnes avec les magnats du capitalisme sud africain, dont Harry Oppenheimer, renforcèrent définitivement chez lui, l'idée qu'il n'y avait pas d'autre alternative au capitalisme libéral. Ronnie Kasrils déclare :"C'est entre 1991 et 1996 que la bataille pour sauver l'âme de l'ANC a été perdue, en se liant au monde des affaires et de la finance ; Ce fut le tournant fatal. Le point de non retour. J'ai pensé alors que c'était notre moment faustien quand nous nous sommes vus pris au piège. Certains crient aujourd'hui que nous avons vendu notre peuple au diable. »

Et c'est précisément cette voie capitaliste qui a causé tant de désastres et qui, plus tard, détruira le travail d'une vie et les sacrifices de Mandela pour l'émergence d'un Pays démocratique, non racial et non sexiste.

Pour rendre justice à Mandela, à toute une vie sacrifiée pour l'égalité entre noirs et blancs, le combat doit continuer. Ce combat doit maintenant tendre vers une victoire sur les inégalités et la réalisation de la justice sociale. Dans ce combat, nous devrons bénéficier de la grandeur et de la sagesse de beaucoup de Mandela. Nous devrons bâtir une organisation capable de mobiliser toute l'Afrique du Sud, les Noirs comme les Blancs, pour prendre les richesses de ce Pays des mains d'une toute petite élite qui s'en est accaparé. Nous devrons bâtir un mouvement à l'image de l'ANC de Mandela, un mouvement basé sur une direction collective, au sein de laquelle seront réunies tout à la fois les qualités complémentaires de Walter Sisulu, Govan Mbeki, Ahmad Kathrada, Fatima Meer, Albertina Sisulu, Chris Hani, Ruth First, Joe Slovo, Robert Sobukwe, Steve Biko, IB Tabata, Neville Alexander et de tant d'autres grands leaders qui ont mené le combat pour la libération nationale. Mais, plus important encore, nous aurons besoin que le Peuple prenne son destin en mains et devienne son propre libérateur.

N'est-ce pas ce pour quoi Nelson Mandela s'est battu?

Brian Ashley, AMANDLA

Amandla est le cri de ralliement utilisé des décennies en Afrique du Sudpar les opposants au régime d'apartheid.

Dear Friends I share with you our thoughts and tribute on the death of Mandela. Fortunately we have had some time to prepare for this moment.

Nelson Mandela

Some are born great, some achieve greatness, and some have greatness thrust upon them. Amandla does not believe in miracles. Mandela is not immortal. He has lived the fullest of lives. Amandla! stands with his family, the ANC (the organisation he lived anddied for), his closest comrades, especially the surviving Treason Trialists and Robben Island prisoners, the South African people as well as millions of people around the world to mark the passing of a great man.Yet Mandela was no God, no saint but a man of the people. He reaffirms that people born of humble beginnings can rise and achieve extraordinary feats. Victory is possible against all odds. Mandela had all Shakespeare’s attributes of greatness. It is with this sense that the South African nation, such as it exits, in its divisions, polarisations and inequities pays tribute to a man that dedicated his life to the liberation of his people. People who never knew Mandela have woken up to a sense of numbness, you only feel when told of the death of one’s closest. This is how most of Venezuela felt with the death of Chavez. Strange lyin this divided nation, a nation still under construction and at times deconstructing, Mandela’s passing will almost universally be mourned. He was loved by South Africans, black and white, poor and rich, left and right. He was loved for his honesty and integrity. He was loved because he was neither Mbeki nor Zuma. He was a visionary, he had a grand project. He was political. He had a great sense of strategic timing. Yet he was not Machiavellian. He was loved because he was neither Mugabe nor Blair. His vision consumed hislife. He was gentle. And like a good father to be kind, he sometimes could be cruel. He was dignified and above all he had an immense love for his people and for the project of building a non-racial and non-sexist South Africa. But above all he was an African man of conscience. He was a man of virtue. Virtue and conscience that made him so acclaimed globally since he led a nation at a time when virtue and morality were universally absent amongst global leaders. He slammed Bush and Blair for the war on Iraq: "What I am condemning is that one power, with a president who has no foresight and who cannot think properly, is now wanting to plunge the world into a holocaust.” For Blair he had these words: “He is the foreign minister of the United States. He is no longer Prime Minister of Britain."He rose above bitterness and resentment. He wasself-sacrificing and could reach out to his enemies and cross many divides. He was great because he was the great unifier. In many ways he was the architect of the New South Africa. But for all this we must avoid myth making. Mandela was neither King nor Saint Mandela was not alone. You only have to read Bertolt Brecht’s great poem to know. Questions From a Worker Who Reads (alongside)

The struggle to liberate South Africa was a collective effort. Moreover it was the power of the most down trodden, the workers in the factories, the poor in the community, working class women and youth that brought the Apartheid government, if not completely to its knees – at least to negotiate the terms of the end of their racist system. Every struggle needs avehicle, a movement with a leadership that can give political direction, take the difficult strategic and tactical choices. Mandela’s ANC came to predominate. Yet Mandela was the first to acknowledge the role of a broad range of movements that made up the struggle for national liberation and the mass democratic movement. And while Mandela was the one to initiate talks with the Apartheid government, he bound himself to the collective leadership of the ANC. He took initiative, he led but he did so as part of a collective. He was an organisational man. He was at pains to explain he was a product of the ANC He was a man of the black, green and gold but he could reach beyond organisationalboundaries. In the words of Fikile Bam, a Robben Island prisoner from the left-wing National Liberation Front: “Mandela had this quality of being able to keep people together. It didn't matter whether you were PAC or ANC. or what, weall tended to congregate around him. Even his critics -- and he had them --deferred to him at the end of the day as a moral leader. He still has that quality. Without him I can't visualize how the transition would have gone.''Yes,millions of words will be spoken and written on Mandela’s legacy, now, in the months to come, next year and thereafter. And we will struggle to do this legacy justice. The most difficult part will be to capture the essential Mandela going beyond myth-making while accurately assessing the contradictory nature of that legacy.For the present cannot be understood without understanding the past and not all that is wrong with current day SA can be putat the door of Zuma or Mbeki.The negotiated settlement that brought about democratic SA on the basis of one person one vote will be regarded as Mandela’s greatest achievement. It avoided the scorched earth path of bloodletting which we now see in Syria. ''His goal always was the deracialization of South African society and the creation of a liberal democracy, for that end he was willing to make compromises with people of different views.He was able to concentrate on his goal with utter conviction and lucidity, and he was a man of extreme discipline.''And yet it is those compromises that are now coming apart at the seams. The unresolved social inequality that has given rise, in the words of Thabo Mbeki to South Africa as a country of two nations: one white and relatively prosperous, the second black and poor. Mandela’s legacy will also have to be weighed by the fact that SA is more divided thanever as a result of inequality and social exclusion. The rich are richer andthe poor poorer. The great unifier could undertake great symbolic acts of reconciliation to pacify the white nation but because, by definition, thisrequired sacrificing the redistribution of wealth, reconciliation with thewhites was done at the expense of the vast majority of black people. Mandelawas great but not so great that he could bridge the social divide rooted in21st century capitalism that has given us the era of the 1 per centers. It isthe unfortunate timing of SA’s transition occurring as it does in the period inwhich global power became rooted in the global corporation, empowered throughthe rules of neoliberal globalisation. Reconciliation required the abandonmentof ANC policy as articulated by Mandela on his release from jail, “nationalisationof the mines, banks and monopoly industry is the policy of the ANC and the change or modification of our views in this regard is inconceivable.”Yet it isthis abandonment of nationalization, nationalization symbolizing the redistribution of wealth, which was dictated by the needs of reconciliation not just with the White establishment but with global capitalism. In the words of Mandela in an interview with Anthony Lewsis: ''Private sector development remains the motive force of growth and development.'' His encounters with the global eliteat Davos, the home of the World Economic Forum, convinced him that compromises were needed to be made with the financiers. It was also the late night encounters with the captains of South African capitalism such as Harry Oppenheimer that reinforced his belief that there was no alternative but thecapitalist road. In the words of Ronnie Kasrils: “That was the time from 1991–1996 that the battle for the soul of the ANC got underway and was lost to corporate power and influence. That was the fatal turning point. I will call it our Faustian moment when we became entrapped – some today crying out that we ‘soldour people down the river’”. It is precisely this capitalist road that has proved such a disaster and which may ultimately destroy Mandela’s life’s workof the achievement of one person one vote in a united non-racial, non sexist South Africa. To do justice to Mandela’s life of dedication and sacrifice fore quality between black and white the struggle must continue. It now has to focus on overcoming inequality and achieving social justice. In this struggle we will need the greatness and wisdom of many Mandelas. We will need an organization dedicated to mobilizing all South African black and white for the liberation of the wealth of this country from the hands of a tiny elite. We will need a movement like Mandela’s ANC, a movement based on a collective leadership with the combined qualities of Walter Sisulu, Govan Mbeki, Ahmed Kathrada, Fatima Meer, Albertina Sisulu, Chris Hani, Ruth First, Joe Slovo, Robert Sobukwe, Steve Biko, IB Tabata, Neville Alexander and the many greats that led our struggle for national liberation. But most importantly we will need the people who take their lives into their own hands and become their own liberators.Is that not what Nelson Mandela fought for?

Brian Ashley, AMANDLA

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