samedi 28 février 2015

QUAND LES USA ET LES OCCIDENTAUX METTENT LES ARMÉES AFRICAINES DANS L'IMPOSSIBILITÉ DE SE DÉFENDRE EN UTILISANT LEUR BRAS SÉCULIER : LA CPI !!!!


Il ne viendrait aucunement à l'esprit d'une personne saine de condamner la France ou ses militaires d'avoir tué les preneurs d'otages ou les assassins de Charlie Hebdo ! Il en va du bon sens, voire du devoir de l'armée que de débarrasser les Français de ces personnages qui menacent la cohésion nationale !

Voilà que ces mêmes pays qui éliminent leurs terroristes sans procès, accusant les armées africaines d'exactions lorsqu'elles défendent l'intégrité de leur pays en tuant les terroristes. Ainsi, accusent-ils les militaires nigérians d'exactions contre boko haram ! Non, vous ne rêvez pas ! Ils disent qu'ils vont traduire les militaires Nigérians à la CPI !!! Non, ils ne marchent pas la tête à l'envers - si nous allons du principe - que ce sont eux qui arment boko haram, que ce dernier est leur cheval de Troie ! Oui, ils marchent sur leur crâne - si nous croyons réellement qu'ils combattent le terrorisme à travers le globe terrestre, qu'en Afghanistan, au Yemen ou au Mali, ils combattent cette gangrène !

Mais les armées africaines se montreront plus fortes ! Elles n'auront pas peur de leurs menaces ! Elle ne craindront pas leur CPI à la noix, cette cour de justice taillée sur mesure par les racistes ! Elles vaincront boko haram ! Elles ne reculeront devant rien pour vaincre, soutenues qu'elles sont par leurs populations.

Boko Haram sera terrassée n'en déplaise aux mains obscures qui la soutiennent ! Boko Haram sera défaite, car comme un seul homme, les Camerounais les combattront, car comme un seul homme les Tchadiens les combattront, comme un seul homme, les centrafricains les combattront. Les comploteurs et autres impérialistes n'auront qu'à aller se plaindre chez le bon Dieu, - mais ils ne le pourront pas, trop lumineux pour ces esprits - D'ailleurs, ils n'ont pour seuls interlocuteurs que les démons ( des esprits impurs ) puisqu'ils ne sont même pas dignes de rencontrer le diable en personne !

Calixthe Beyala

mardi 24 février 2015

FRANÇOIS HOLLANDE SERAIT-IL UN EUROPÉO-FASCISTE ?


"Français de souche ", c'est ainsi que le Président de la République française a qualifié une partie de la société française, faisant illico une différence entre les juifs qui ne sont pas des français de souche, les arabes (qui ne sont pas souchiens, les noirs ( qui ne sont pas souchiens ) des blancs comme Sarkozy qui ne sont pas des souchiens et lui Monsieur Hollande qui est un français de souche (c'est à vérifier d'ailleurs, car je pense que mes enfants sont plus souchiens que lui Le mot est prononcé, et la presse s'en offusque. 

Je ne comprends pas pourquoi, car voila des décennies qu'une minorité confisque tous les biens de la France, a tous les avantages.... et que les autres doivent travailler pour qu'ils puissent vivre grand train avec leurs femmes, les enfants, leurs amis, leurs copains !

Il y a longtemps que les noirs et les arabes ne jouissent pas de la manne collective à laquelle ils participent activement en travaillant et en payant des impôts.... Maintenant, on sait pourquoi : ils ne sont pas français de souche ! 

François Hollande en prononçant ces mots, nous montrait-il son vrai visage, à savoir celui d'un ethno fasciste caché ? Peu à peu, on découvre qu'il en vraiment excluant, pire que Sarkozy, car beau dire, ce dernier permettait aux noirs et aux arabes de gravir des échelons au sein de la société française ! 

Hollande n'a pas eu la décence de nommer un africain-français alors que c'est grâce aux bulletins de ces derniers qu'il a été élu !

Il entretient soigneusement la France-à- fric, perpétuant ainsi les liens coloniaux, qui font tant de mal aux africains. Viscéralement, il méprise, hait noirs et arabes. Tout s'éclaircit, enfin !


Calixthe Beyala

Selon Fabius, Ministre Français des Affaires Étrangères, le peuple Camerounais n'a qu'un seul rêve : recevoir François Hollande sur la terre de leurs ancêtres !


Ce qui m'étonne... Je reviens du pays et je n'ai pas entendu un seul intellectuel, un seul politique, un seul homme de la rue, une seule femme, un seul enfant parler de Hollande. 

Je n'ai pas vu un seul Camerounais souhaitant qu'il fasse une visite officielle ou pas sur la terre des Lions Indomptables.... 

J'ai entendu tout le contraire dans les médias et partout où je suis passée.... 

Les Camerounais sont extrêmement jaloux de leur souveraineté, ils ne la braderont pas pour tout l'or du monde ; les camerounais ont la mémoire longue, ils n'ont pas oublié les meurtres des leurs de 1959 ; ils n'oublient pas que Hollande est en réalité un europeo-fasciste qui fait la distinction entre les français de souche et les autres ; il est celui qui méprise noirs et arabes .... 

Ils n'oublient pas que Hollande a reçu ce voleur de Thierry Atangana, qu'il compte ramener au Cameroun dans un Char à l'instar de ce qui s'est passé ailleurs. 

Mais bon, les camerounais nous diront si leur rêve est de recevoir Hollande. Mais qu'ils sachent : " on ne dîne pas avec le diable, même en utilisant une longue cuillère !" Faire entrer certains au Cameroun, les applaudir, c'est faire entrer le Loup dans la bergerie, vous m'en direz des nouvelles après sa visite !!!!!

Calixthe Beyala

vendredi 20 février 2015

DON DE MATÉRIEL DE GUERRE: PEUT-ON FAIRE CONFIANCE AUX ETATS-UNIS DANS LA LUTTE CONTRE BOKO A RATS AU CAMEROUN?


Les États-unis ont emboîté le pas de Russie dans la lutte contre Boko Haram  en offrant du matériels de guerre à l´armée camerounaise(Patrick Mballa).

Des pare-balles et des casquettes à remettre aux soldats camerounais, a annoncé Michael Hoza au président de l’Assemblée nationale au cours d’une audience jeudi.

S.E. Michael Hoza, l’ambassadeur des Etats-Unis a fait une annonce forte jeudi après-midi à la sortie de l’audience de 40 minutes que venait de lui accorder le Très honorable Cavaye Yeguié Djibril. « Des pare-balles et casquettes pour les soldats camerounais sont arrivés aujourd’hui au port de Douala. Ils seront acheminés demain (vendredi 20 février) par avion pour les militaires au front. Ce sont 850 articles de guerre, mais nous avons plusieurs autres équipements qui sont en train d’arriver pour l’assistance américaine aux forces de sécurité du Cameroun», a déclaré le diplomate américain. - MESSI BALA

Mais la question qui hante les esprits est celle de savoir si l´on peut faire confiance aux Usa dans la lutte contre Boko Haram au Cameroun quand on que l´aide(drones, avions, soldats etc.....) américaine au Nigéria n´a apporté aucun avantage significatif à l´armée nigériane qui ne cesse de perdre du terrain face aux islamistes de Boko Haram ?

Que peut-on attendre de l´armée américaine quand on sait que armes fournies à l´Irak par les américains depuis la chute Sadam Hussein n´ont pas pu contrer l´avancée des islamistes d´Isis et voir l´Irak coupé en deux? Nous savons que les autorités irakiennes avaient dû faire appel aux armes(hélicoptères, chars etc...) russes pour stopper l´avancée des islamistes de Daech vers Bagdad. Les islamistes connaissaient tout de l´armée et de l´armement irakien en opération. Comment était-ce possible?

Que peut donc apporter l´aide américaine à l´armée camerounaise dans la lutte contre Boko Haram  donc le financement par le Qatar ami des Usa n´est plus à démontrer? Prudence ......le lion n´a jamais indiqué à la gazelle le bon point d´eau. Le lion a toujours indiqué à la gazelle le point d´eau où elle se fera dévorée.

Patrick Mballa

PARADOXE: CERTAINS BAMILEKÉS DE FACEBOOK VEULENT CHASSER PAUL BIYA AU NAPALM


Il y a 50 ans la France massacrait les populations Bamilékés et Bassa au napalm. Bilan près 500 000 morts sans compter les viols et amputations. Um Nyobè est témoin. Mais aussi paradoxal que cela soit, 80% des populations de l´ouest présent sur facebook appellent aujourd´hui à une intervention militaire à la Ouattara au Cameroun pour faire partir Paul Biya du pouvoir. Beaucoup d'entre eux attendent le retour de Sarkozy au pouvoir pour faire le sale boulot au Cameroun. 

Ce que beaucoup de gens ne savent pas c´est que les peuples Bamilékés paient aujourd´hui à travers le tribalisme crée et instrumentalisé par la puissance coloniale leur combat pour la libération et l´indépendance du Cameroun. Il en est de même du Famla en pays Bamiléké qui fut une loge maçonnique chargée de décimer les Bamilékés de leurs propres mains afin de leur faire payer cher leur résistance à l´occupant français.

"Ce qu'on appelle ethnie, tribu est une invention lexicale affectée d'un import péjoratif et asservie aux desseins colonialistes et néocolonialistes de division, d'exploitation et de domination des peuples non-occidentaux, et africains notamment."

« Ils [les colonialistes] dressent tribu contre tribu en faisant croire aux uns qu’ils sont plus intelligents et aux autres qu’ils sont très riches et vont dominer le pays. Les uns et les autres croient naïvement à cela et se livrent à de vaines luttes intestines qui aboutissent finalement à la ruine de tous et le seul qui profite, c’est le colonisateur. Ils dressent chefs contre intellectuels en faisant croire aux uns qu’ils sont les détenteurs de la tradition et que le pouvoir leur revient, aux autres qu’ils sont « comme les Blancs » et que c’est à eux que revient le privilège de la civilisation moderne. Mais les colonialistes ne croient ni au pouvoir du chef ni à l’intelligence de l’homme dit « évolué ». Ils cherchent tout simplement à puiser dans la haine de ceux-là, le plus de profit et le prolongement de la misère de tous. » - Ruben Um Nyobe, 1913-1958
Chers amis, je vous dis en vérité nous ne sommes qu´au début d´une entreprise prédatrice et satanique qui ne vise pas comme certains le disent le départ de Paul Biya du pouvoir mais plutôt la déstabilisation totale du Cameroun et la confiscation des richesses de son sous sol. Déstabilisation qui se poursuivra et s´étendra jusqu´en Angola en passant par le Gabon et la Guinée Équatoriale. 

Quand on connait les crimes et basses besognes récentes de la France en Cote d´Ivoire, au Mali, en pays Bamilékés, en Libye, en république centrafricaine et le rôle trouble de la mission Bakhane on se demande si certains d´entre nous sont amnésiques ou naïfs. Certains veulent refaire l´histoire mais à l´envers.

Dans tous les cas ma grand-mère me disait toujours que: "lorsque les SOURIS(camerounais) se battent qu´elles évitent surtout de faire appel à l´arbitrage d´un CHAT(France) affamé". A bon entendeur.......

Patrick Mballa

mardi 17 février 2015

PRISE DE GUERRE: L´ARMÉE CAMEROUNAISE PREND LE CONTROLE D´UN VEHICULE BLINDÉ APPARTENANT À BOKO A RATS


Alors au lieu de jouer le jeu de l´ennemi , certains zélateurs camerounais et suppôts de l´occident devraient se poser les questions suivantes:
- qui finance Boko A Rats?
- qui les fournit en armes?
- qui les fournit en hommes?
- qui les fournit en carburant et en nouriture?
- d´où leur viennent les pick-up Toyota et chars de guerre de marque française en leur possession?
- qui leur donne les renseignements sur les positions de l´armée camerounaise en temps et en heure?
- qui leur fourni le matériel de transmission et de communication sophistiqué trouver leur en possession?
- les soldats européens qui combattent dans leurs rangs par qui sont-ils mandatés et payés?

Patrick Mballa

Haïti : Suspension des festivités carnavalesques 2015 sur toute l’étendue du territoire national


Suite à l’accident malheureux qui s’est produit ce matin 17 février 2015 à 2 heure 48 lors du passage du char du groupe musical Barikad Crew dans l’aire du Champ de Mars durant le deuxième jour du Carnaval national 2015,  avec un bilan provisoire de 16 morts et 78 blessés, la Primature, agissant au nom du Gouvernement de la République, a pris les mesures qui s’imposent en la circonstance.


Partageant la douleur des familles touchées par ce drame, le Gouvernement de la République a pris la décision de suspendre les festivités carnavalesques sur toute l’entendue du territoire et de décréter 72 heures de deuil national  à compter du mercredi 18 février 2015 à 0:01 heure.

A cette occasion, le drapeau national sera mis en berne dans les édifices publics. Les stations de radio et de télévision diffuseront de la musique de circonstance. Une veillée sera organisée à la mémoire des disparus qui seront salués par des funérailles nationales le samedi 21 février 2015.

Le Gouvernement de la République et le peuple haïtien, fortement solidaires des familles éplorées en ces circonstances difficiles, saisissent l’occasion pour saluer la réaction prompte et efficace des forces de sécurité du pays et des secouristes.

Port-au-Prince, le mardi 18 février 2015.

Source

dimanche 15 février 2015

L’indécente lettre de madame Ursull


l’homme-famine, l’homme-insulte, l’homme-torture on
pouvait à n’importe quel moment le saisir le rouer de
coups, le tuer – parfaitement le tuer – sans avoir de 
compte à rendre à personne sans avoir d’excuses à pré-
senter à personne
un homme juif
un homme-pogrom
un chiot
un mendigot
                          Aimé Césaire

Il y a une indécence sans fond dans la lettre de la citoyenne, Madame Joëlle Ursull.
Anecdotique aurait pu être cette sombre affaire si l’enjeu n’était rien d’autre qu’une certaine domiciliation d’un antisémitisme larvaire et rampant dans nos pays au nom de l’insoumission nègre.
C’est se tromper mille fois. Et s’obstiner à glisser dans ce que Serge Letchimy a appelé l’abîme. Car en effet, c’est s’y engouffrer que de dire, et nous nègres ! chaque fois que l’on entend Shoah. C’est précisément ce qu’a fait cette dame. D’où la grande indécence de sa missive. Indécence : manquer de correction prévient une définition. Autrement dit manquer de rectitude, c’est à dire refuser de conformer son action à une droite conduite.

Quelle est cette droite conduite à laquelle cette lettre fait défaut ?

Verser dans la concurrence mémorielle tout en refusant prétendument la hiérarchisation des crimes. Prétendument car de l’un à l’autre la relation est sans faille. Mais ce n’est pas le plus grave. Travaillée sans doute par du ressentiment, Mme Ursull focalise sur le mot nègre et oublie le mot humanité. Comment expliquer alors que son courrier soit lié à cette déclaration sur l’insoumission des nègres ?

Voyons tout ceci.

D’abord, je dois dire que l’argument qui a consisté à dire que c’est François Hollande qui a commencé en hiérarchisant les crimes lors de sa déclaration à l’occasion du 70ème anniversaire de la libération du camp de la mort d’Auschwitz est moralement indéfendable.

Dénoncer un mal en le commettant à son tour ce n’est pas seulement être pris au piège d’une contradiction logique mais s’enfermer dans une contradiction éthique. Cela ne tue peut-être pas mais instille un poison dans nos veines et nous voue à une descente en humanité.

Ensuite, qu’a dit le président de la République ? « Je sais ce qui vous tourmente : qui parlera quand vous ne serez plus là ? Je vous fais cette promesse : la République française n’oubliera jamais » avant de rendre hommage aux victimes du « plus grand crime jamais commis contre l’humanité ».

Il n’y a chez moi nulle intention de défendre une quelconque hiérarchisation des crimes. Mais posons la question : qu’est ce qui oblige à entendre dans cette dernière phrase une attaque contre l’esclavage transatlantique ? N’est-ce pas manquer de tenue dans une circonstance pareille ? N’est-ce pas se faire sourd et aveugle à ce qui constitue une exceptionnelle singularité dans l’extermination des peuples quand on considère les juifs.

Oui le génocide des juifs a fait l’objet d’une intention écrite, programmée et exécutée de manière rationnelle et industrielle en plein milieu du vingtième siècle. Les nazis ont voulu éliminer les juifs de la surface de la terre au seul motif qu’il était des juifs.

Et pourquoi ? Parce qu’au bout du petit matin d’Europe, a triomphé une conception de l’identité racine unique tant dénoncée par Edouard Glissant, qui a rasé les peuples entiers et qui a entouré les gorges des nègres dans les forges des plantations des Amériques véritables nurseries des camps de la mort.
C’est dire que le nazisme n’est que l’aboutissement de cette conception de l’identité racine unique qui a nourri la haine de l’autre dans l’aventure occidentale et a aussi produit la déshumanisation des nègres dans les colonies d’Amérique. Que des guadeloupéens descendants d’esclaves tout comme aussi des juifs d’Israël, s’engouffrent aujourd’hui dans cette conception mortifère de l’identité, c’est comme si Hitler n’était pas mort.

Voilà pourquoi enfin, il est non seulement indécent de dire « Et les nègres ? » quand on parle de la Shoah mais c’est tout autant s’interdire de saisir la solidarité entre ces deux crimes contre l’humanité.
Pour cette raison il importe de comprendre que si l’esclavage transatlantique (ce n’est pas le cas pour les formes antiques d’esclavage) est crime contre l’humanité ce n’est pas un crime contre l’humanité nègre. Il n’y a pas une humanité blanche, une humanité jaune, une humanité noire… Mais unité du genre humain.
C’est l’humanité dans le nègre qui a été atteinte et non le nègre dans l’humanité.
Un dernier point importe, parfaitement saisi par Serge Romana aujourd’hui frappé d’exclusion de la communauté des antillais sur les réseaux sociaux au motif qu’il défend les juifs, ce qui permet de voir en passant où conduit la bêtise identitaire.

Cette façon d’en appeler à la reconnaissance à cette figure de l’autorité qu’est le chef de l’Etat quand il invite la République à ne pas oublier ses enfants juifs n’est ce pas s’installer dans une rivalité fraternelle en se soumettant au Maître ?

« Je ne suis pas esclave de l’esclavage » disait Fanon. On oublie souvent dans cette citation sa dernière partie. « Je ne suis pas esclave de l’esclavage qui déshumanisa mon père. »

Cette phrase de fanon est un viatique. Quel est ce voyage secret emprunté par Fanon pour passer de père déshumanisé à homme libre ?

Une certitude : pas celui que nous invite à prendre cette lettre.

Il faut dire aux admirateurs que contrairement à ce qu’ils pensent, ils empruntent le chemin de la soumission et qu’il serait grand temps qu’ils construisent leur métropole en eux-mêmes.

Tony ALBINA

« Quand je condamne l'esclavage, ce n'est pas le Nègre que je défends mais l'humanité dans le Nègre »


« Comme d'habitude, Dominique Domiquin ne se laisse pas intimider par une certaine bonne conscience identitaire régnant en Guadeloupe. Je le dis car un certain nombre de réponses au texte de Tony Albina relèvent d'une forme de terrorisation de la pensée sinon de la pure imbécillité. On nous accuse, Tony Albina et moi de mépriser une non intellectuelle en la personne de Joelle Ursull. 

Je tiens à préciser de nouveau que, d'une part, être diplômé n'est pas une garantie de clairvoyance intellectuelle et que des gens en Guadeloupe, non diplômés, font preuve de plus discernement dans la pensée que nos pseudos intellectuels. J'ai pu le vérifier lors de nos réunions sur le comité de projet.

Joelle Ursull s'invite dans le débat et elle doit accepter la contradiction. Elle est passée dans les médias avec une prestation plus que désolante. On nous avait accusés à l'époque de mépriser un non intellectuel en la personne de Ibo Simon qui tenait des propos anti-haïtiens inadmissibles. D'autre part, ce n'est pas tant joëlle Ursull qui est méprisable que les prises de position de gens diplômés dont l'inculture est désarmante eu égard aux responsabilités des intellectuels quant à leur apport à ce qui peut constituer pour le peuple des Lumières. Le mérite du texte de Joëlle Ursull est de faire ressortir l'extrême stupidité de beaucoup de nos diplômés et le désastre intellectuel qui nous frappe. Cela me peine énormément au regard de notre tache d'éducation vis à vis de la jeunesse.

On accuse Tony Albina d'être un nègre à blanc, un vendu aux socialistes, un traite et que sais-je encore ? Je ne fais pas suivre ces insultes et j'aurais souhaité que quelqu'un fasse une critique du texte de Tony Albina mais dans le strict registre de l'argumentation. Autre chose : je ne suis frère en descendants d'esclaves de personne. 

Quand je condamne l'esclavage, ce n'est pas le Nègre que je défends mais l'humanité dans le Nègre. Quant je condamne les camps de concentration, ce ne n'est le Juif que je défend mais l'humanité dans le Juif. En cela je suis proche de Tony Albina et de Dominique Domiquin. On oublie d'ailleurs que sur les dix millions de morts dans les camps de concentration, 5 millions étaient juifs. Et le reste? des communistes, des socialistes, des noirs et surtout des Roms (ce pourquoi les propos de Manuel Vals étaient inadmissibles). Notre identité ne doit pas se fonder sur une telle filiation ! Fonder l'identité sur une telle filiation, c'est tomber dans le piège dans lequel s'est engouffré l'identité israelienne. Parler du juif ou des juifs, c'est du pur racime car le"juif" n'existe pas. Comme disait Sartre, c'est l'antisémitisme qui crée le juif. En ce sens, le sionisme, que je ne cesse de dénoncer, est fondé sur une identité racine, c'est du nazisme à l'envers. Des chercheurs israéliens ont même cherché à établir une identité juive à partir de l'ADN donc à partir du biologique. Hitler n'est pas loin. Que des Noirs, couillons qui s'engouffrent dans le même abîme, reprennent la même problématique identitaire, signifie qu'Hitler non plus n'est pas loin et il ne faut pas s'étonner si demain un jeune Guadeloupéen ou Martiniquais prenne des armes et aille abattre des enfants juifs dans une école. Franchement, nous méritons mieux que de reprendre les mêmes problématiques identitaires venues d'Europe et qui a permis le massacre des indiens d'Amérique, l'esclavage et la colonisation, le nazisme et aujourd'hui qui engendre le sionisme suivi du dieudonisme d'un côté, et de l'islamophobie de l'autre. Dieudonné et Philippe Tesson même combat. L'Occident a déchargé sa mauvaise conscience exterminatrice sur les Arabes et nous, Noirs, reprenons ce triste flambeau et cela donne les assassinats de Juifs par des Noirs.

On nous reproche de tenir les mêmes propos qu'Edouard Boulogne. On ne se demande pas si sa contradictrice, militante du MIR, n'a pas aligné une tonne de stupidités rendant facile la tâche d'Edouard Boulogne ! Pourquoi le MIR n'a t-il pas organisé une manifestation de soutien aux Nigerians victimes de l'esclavagisme de Boko Haram ?

On nous reproche de nous appuyer sur Césaire, Fanon et Glissant, mais on ne se demande pas pourquoi ces grands intellectuels qui se sont battus contre l'injustice nous mettent en garde contre l'antisémitisme. Il est vrai qu'on ne lit plus aujourd'hui ces grands écrivains et qu'on se contente des stupidités avancées lâchement sur Facebook.

Enfin le plus cocasse: on me reproche d'avoir critiqué avec pertinence l'impensé du républicanisme français, tout comme le sionisme lors des événement de Gaza et, dans le même temps, de soutenir les propos de Tony Abina. Il y a là un véritable problème. De deux choses l'une: ou je suis dans une contradiction schizophrénique, ou ce sont mes contradicteurs qui souffrent de je ne sais quelle défaillance. Par générosité, je les laisse trancher. »


Jacky Dahomay

Génocide vs esclavage : « Joëlle Ursull est une rupture »


Je suis homme. Cette douleur me suffit.


C’est parce que l’homme est généralement doté de morale qu’il s’efforce de justifier ses crimes contre l’humanité. Dans ce but, il cherche à se convaincre que sa victime n’est pas un être humain. Pour déporter et asservir mes ancêtres, vendus par les roitelets et empereurs d’Afrique Noire, les puissances occidentales (et arabo-musulmanes, mais c’est une autre histoire) recoururent à un ignoble stratagème : Les faire sortir de l’Humanité. En cela, mon histoire Antillaise, construite sur la quasi élimination des peuples amérindiens et la traite des Noirs Africains, est sœur intime de celle des Juifs, des Rwandais, des Arméniens et de bien d’autres encore.

Ejecter les Noirs de l’humanité pour les asservir

Plus son crime est grand, plus l’homme doit déployer de trésors d’imagination ubuesques pour faire gober ce gigantesque, ce surhumain mensonge qui consiste à dire « cet homme n’est pas un homme : il ne mérite pas le respect ; il n’a pas besoin de liberté » : Pour l’esclavage des Noirs comme pour l’extermination des Juifs, l’on eut recours à des lois stupides, à des théories scientifiques grotesques, à des contorsions intellectuelles, à des triturations de l’histoire, à des convocations fumeuses de textes religieux. Ainsi fut légitimée l’arnaque raciste tant aux yeux de la populace qu’à ceux des premiers bénéficiaires du système. Alors affirma-t-on sans rire que des hommes étaient des meubles ; des outils ; une marchandise, simplement parce qu’ils étaient Noirs. Et quoiqu’on puisse les baptiser, ils demeuraient Nègres. Une fois soi-disant éjectés de l’humanité, les droits de l’homme n’étant plus réservés qu’aux Blancs, voilà mes ancêtres corvéables, exploitables, fouettables et déchiquetables à merci. Cet alibi grossier justifia la traite et l’esclavage des Noirs qui firent les beaux jours de la colonisation européenne aux Antilles.

Expulser les Juifs de l’humanité pour les exterminer

S’appuyant sur le nationalisme allemand, (qui comme tout nationalisme a besoin d’un ennemi intérieur et/ou extérieur) Adolf Hitler, maître du mouvement impérialiste et totalitaire nazi, arrive démocratiquement au pouvoir. Le peuple, las des vexations imposées par le traité de Versailles, approuve son programme de revanche. Sur fond de krach boursier, en pleine crise des Etats-Nations, l’antisémitisme qui gangrénait l’Europe des années 1930 (repérable au moins depuis l’affaire Dreyfus) fut le terreau propice à ses desseins. Son livre Mein Kampf annonçait ouvertement un plan d’anéantissement total des Juifs. Pour Hitler, « le Juif » était le Mal absolu à éradiquer d’Europe. Inutile de rappeler son obsession imbécile pour la pureté de la race et ses certitudes boursouflées d’une prétendue supériorité aryenne. Retenons l’essentiel : là encore, l’homme s’échine à éjecter son semblable du genre humain. Ainsi « des » juifs devinrent « le juif ». Ainsi furent-ils marqués d’une étoile jaune pour les distinguer des autres Blancs. Ainsi vinrent la déportation, la confiscation des biens, les expérimentations scientifiques, le travail forcé, la famine, les viols, les poux, les maladies, les sévices, les exécutions, l’extermination industrielle de masse dans les chambres à gaz. La recherche de rentabilisation de leurs cheveux, de leurs dents, de leur graisse, de leurs cadavres. La funeste « solution finale » au « problème juif », à une «question juive» de funèbre mémoire.

La douleur de Joëlle Ursull

A l’occasion du 70ème anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz ; au moment où les attentats terroristes et antisémites atteignent un paroxysme inédit en France hexagonale, François Hollande, Président de la République, prononce ces mots de consolation : « Je sais ce qui vous tourmente : qui parlera quand vous ne serez plus là ? Je vous fais cette promesse : la République française n’oubliera jamais » avant de rendre hommage aux victimes du « plus grand crime jamais connu et jamais commis dans l’humanité ». Le crime dont parle Hollande, c’est la négation de l’humanité. Et pinailler sur cette phrase, c’est refuser sciemment de compatir à la douleur d’Hommes parce qu’on ne voit en eux que « le juif ».

Offusquée, blessée, l’ex gloire du zouk dénonce une hiérarchisation des souffrances tout en affirmant que la sienne est plus grosse que celle des autres.
Parmi les proverbes créoles qui m’ont toujours agacé, figure le fameux « Nèg jalou on bobo mal pansé » (les nègres, par nature, sont envieux de tout, même de ceux qui ne possèdent qu’un bobo mal pansé). Lire l’irruption de la chanteuse, pile au moment où les Juifs, en pleine vague d’attentats terroristes, commémorent leurs ancêtres victimes, m’a sidéré. Si, comme l’a fait Joëlle Ursull, un Juif vantant sa « juivité », faisait irruption a kokangn à la cérémonie d’inauguration du Mémorial ACTe ; montait sur la table de la personne au milieu des convives ; entre deux formules de politesse, déféquait bruyamment dans la soupière en pleurnichant « Encore les Nègres ! Y’en a que pour les Nègres ! On ne m’aime pas ! Les Juifs ont plus souffert ! Ils sont persécutés depuis 2000 ans et on nous tue encore aujourd’hui ! Et vous osez dire que l’esclavage est le crime le plus odieux ? », suivi d’un manifeste incohérent… En tant qu’Homme, j’aurais eu honte pour ce juif. J’aurais eu un silence gêné, et je me serais dit « décidément, certains hommes n’arrivent pas à se penser, à exister autrement que comme Juifs ».

Humain d’abord, Noir, Juif ou kako ensuite

Et c’est là le fond du problème (que Tony Albina a fort bien identifié) : Pour comprendre la parole de François Hollande, il faut mesurer en la circonstance ce que signifie le mot humanité.

En tant que descendant d’esclaves Noirs, je peux m’offusquer qu’on puisse affirmer que la Shoah est le plus grand crime contre l’humanité. Mais pas en tant qu’homme. En tant qu’homme, il ne fait pour moi aucun doute que ce crime spécifique, ce génocide sans précédent, annoncé, organisé et méticuleusement exécuté sans la moindre faiblesse ; ce crime raciste que seule une guerre mondiale a pu enrayer, est l’héritage horrible légué par les nazis à tous les hommes. L’enseignement que j’en tire est que l’homme a commis la Shoah parce qu’il n’avait tiré aucune leçon du déni d’humanité qui permit la traite et l’esclavage. Ce qui lui permit de repousser les limites de l’horreur. Et il y a fort à parier qu’il ne tente d’aller encore plus loin dans le futur. J’en déduis que, tout comme son génie ou sa capacité de générosité, l’ignominie de l’homme ne connait pas de limites. Que sans nos vigilances, la peur nourrit la haine qui défigure irrémédiablement l’humain.

A cette période sombre de l’histoire sont liés les mots ghetto, pogrom, diaspora, déportation, devoir de mémoire, qui ont été immédiatement compris et repris avec fierté par les Noirs descendants d’esclaves, notamment quand souffla le vent des décolonisations qui suivit la Seconde Guerre Mondiale. Suite à ce drame sans précédent fut créé le mot « Génocide », défini par l’ONU comme « l’extermination physique, intentionnelle, systématique et programmée d’un groupe ou d’une partie d’un groupe en raison de ses origines ethniques, religieuses ou sociales ».

Honnêtement, malgré toute la mauvaise foi dont il m’arrive d’être capable, je ne peux pas, je refuse de revendiquer ce terme pour les souffrances de mes ancêtres esclaves. Par un pareil mensonge, un mensonge si grossier et dégueulasse, je salirais leur mémoire et trahirais le bien le plus précieux qu’ils m’aient transmis : L’intelligence, le goût du travail, le sens de l’honneur, la dignité, la compassion et la pudeur. Ma douleur, celle de la mémoire de leurs souffrances, est unique, singulière, personnelle, et je n’envie point celle des autres, et même j’y suis compatissant. Je suis Homme. Cette douleur me suffit.

Ma douleur d’Antillais

Je ne suis pas un Noir américain, un Black lynché qui s’est battu pour les droits civiques et contre la ségrégation. Un Black que l’on tue encore aujourd’hui, juste par précaution, lors d’un banal contrôle de police. Je ne suis pas un Noir Sud-Africain de Soweto, d’un bantoustan, luttant contre l’apartheid. Je ne suis pas un Taïno décimé par les colons européens qui ont forgé le continent Américain (un peu sur l’engagisme des Blancs ; beaucoup sur l’esclavage des Noirs; un peu sur l’engagisme indien et l’exploitation de bras asiatiques – on voit rien qu’à cette phrase l’indécence des comptes d’apothicaire en matière mémorielle !). Je ne suis pas non plus un Juif pogromisé, exterminé dans un camp nazi. Ni une victime du communisme sanglant. Ni un assassiné de Gaza. Je suis l’héritier de mes ancêtres et de tous ces hommes à la fois. Parce que je compatis à leur douleur, je ne peux vouloir pour eux que la paix. Parce que je suis homme parmi les hommes, je me détourne systématiquement de tous ceux qui proposent l’engrenage de la haine et du ressentiment comme solution à mes problèmes.

Je ne me soucie pas des obsédés du tri : anxieux de distinguer le bon nègre du mauvais nègre ; ou le bon français du mauvais français. Pour, qui sait, peut-être un jour nous envoyer dans on sait quel camp ? Je suis un homme à la peau noire qui se crispe chaque fois qu’on tente de l’engêoler, de l’enfermer dans sa peau : Soit pour lui dire qu’il n’est pas assez Nègre (nègre à blancs, nègre domestique ; nègre de case ; nègre à talent ; métis ; créole ; traître à ta race ; assimilé ; aliéné, etc.), soit pour lui dire qu’il n’est pas assez Blanc (négro ; bamboula, blanche-neige, singe, macaque, cannibale, sauvage, va-manger-tes-bananes, étalon au sexe démesuré, etc.). Car, à bien y regarder, ces injures sont les mêmes et ont un but commun : la déchéance, le rabaissement, l’avilissement de l’homme.

Je suis un descendant d’esclaves Noirs déportés d’Afrique ; de colons Blancs européens esclavagistes ; d’amérindiens presque tous exterminés et c’est là la seule douleur mémorielle que je m’accorde. C’est suffisamment lourd à digérer.

L’énergie que je choisis de puiser dans mon histoire n’a rien à voir avec la haine, la honte de soi, ou la jalousie du « bobo mal pansé » d’un autre descendant de déshumanisés. Me revendiquer Nègre pour mieux renvoyer mon semblable à son hypothétique essence Juive, qui plus est lorsqu’un chef d’Etat le console et dénonce justement le déni d’humanité, n’est-ce pas rester pathétiquement, désespérément accroché à un système depuis bien longtemps révolu ? N’est-ce pas dire que le réflexe conditionné est tout ce qui me reste dans une mondialisation que je ne comprends pas ?

Malgré tout le respect que j’ai pour sa carrière d’artiste, il me semble que dans cette affaire, Joëlle Ursull fait fausse route et plonge historiquement les Antillais dans l’embarras. Joëlle Ursull est une rupture. Une cassure, j’ose croire involontaire, entre Nègres et Juifs de Guadeloupe. Je dois à la lecture de Frantz Fanon d’avoir, à l’adolescence, ouvert un peu les yeux sur ma propre responsabilité d’homme : Cette vigilance m’interdit, quel que soit mon combat, de devenir esclave de l’esclavage qui dépouilla mes pères, Noirs d’Afrique et Blancs d’Europe, de leur Humanité.

Paix aux hommes de bonne volonté.


Dominique DOMIQUIN (Creoleways)

Soyons, tousenpleman…


Quand Joëlle Ursull s’est installée pour écrire sa lettre ouverte à François Hollande, elle était sûrement loin de se douter du wélélé que provoquerait sa missive, non pas chez l’autre mais au sein de sa propre communauté, de ses gens, de ses vrais ou supposés frères et sœurs.

Et vrai, je suis proprement estèbèkwè de l’agitation engendrée par une lettre somme toute banale… Sauf… qu’elle a pris le parti d’interpeller directement le président de leur république… Qu’en lançant son cri, elle a lancé à nos faces d’aveugles, de sourds, d’amnésiques volontaires un bien cruel miroir… Qu’en ne s’adressant  en apparence qu’à François Hollande, elle touchait par ricochet, sans en être consciente, à cette zone de non-être, à cet espace obscur que nous, « porteurs sains » de l’atavisme de la déportation, de l’esclavage et de la colonisation, cachons au fin-fond de nos âmes et de nos corps malades… Elle a, sans le savoir, effleuré la fourmilière et a dû assister, surprise comme nous, au ballet de fonmi-fol qui a suivi la lecture de son brûlant message.
Elle ne se doutait pas que sa lettre ferait à ce point mal là où ça fait mal en nous… Elle ne pouvait savoir qu’elle mettrait de telle sorte en pleine lumière cette blesse incurable avec laquelle nous avons appris tant bien que mal à composer…

Et vrai, j’ai mal à mes gens… Mais ce sont mes gens… Je les aime, mes gens…L’amour fait mal, surtout quand le terreau sur lequel il germe et croît est d’informe matière, de bric et de broc, de pus qui n’a pas su trouver le chemin de la sortie, la voie du nettoyage ; de sang caillé, de mots qui n’ont jamais trouvé à prendre forme, de haillons puants, de terre blessée, de mémoire sacrifiée…

Vrai, quand je lis les lettres insultantes que nombre de mes gens balancent à la tête d’une des leurs qui n’a fait que dire sa douleur et sa colère… j’ai mal… Je me dis en souriant jaune que je ne savais pas que mon peuple comptait tant de penseurs, d’intellectuels, d’historiens, de femmes et d’hommes de lois…Je me demande en riant jaune où ils se terraient quand l’Histoire exigeait qu’ils fussent là, debout-campés au nom de qui nous fûmes, de qui nous tentons « bien-malement » d’être… Je me demande encore pourquoi leur talent, leur science, leur érudition ne trouve soudain à s’exprimer que pour voler au secours du maître, que pour lyncher l’une des leurs, que pour étouffer le cri qui en eux s’agite et se morfond et s’éteint…
Comme l’histoire se répète !

Mais ils sont mes gens…

Et puis je me dis que Joëlle Ursull ne peut ni ne doit s’atteler à répondre à chacune de ces injures, à expliquer encore et encore la motivation de son cri. Elle n’a pas à le faire, et nous non plus… Energie et temps perdus, que nous pourrions utiliser à tant d’autres tâches, urgences, devoirs…

Ils sont ce que je suis… Ils sont mon miroir… Ils sont ce à quoi je m’efforce de ne pas  ressembler, dussé-je prier encore chaque nuit et chaque matin de la vie qu’il me reste à vivre… Ils sont nous… Ils sont ce que l’esclavage et la plus savante des colonisations du monde (je veux parler du système colonial français !) ont fait de nous…Ils sont les fruits amers de tant de siècles de mépris, de négation, de crachats « mot-phrasés » en madou de la convivialité, de la résilience, de l’illusoire « vivre-ensemble »…

Les rejeter, c’est rejeter ce que nous sommes encore, à des degrés divers. Nous avons besoin d’eux… Besoin que leur science, talent, savoir, érudition trouvent à s’employer à de plus nobles et urgentes tâches…

Ils ont besoin de nous… Besoin que nous – un titak plus conscients qu’eux de qui nous sommes, de ce que l’Histoire et l’avenir nous doivent- nous leur tendions le miroir… Que nous leur sachions gré de mettre à jour la blesse collective qui nous englue encore…

Alors, ne rien dire, ne rien faire ? Non !

D’abord, juste là, l’élan irrépressible de prendre dans mes bras cette sœur qui a osé quand moi, je me suis contentée de ce « tjip » qui nous sauve et qui nous perd aussi… L’élan que nous l’entourions tous de nos bras ardents pour lui dire merci, pour la protéger des salves qui ne manqueront pas de l’atteindre encore… L’élan de laisser la tendresse faire ses affaires en nous et entre nous… L’élan de prendre enfin le temps de nous émanciper de la pudeur qui nous détient prisonniers en ses rets de bien-pensance, de bienséance, pour nous regarder zié-dan-zié… Oui, oser, avoir le courage de prendre la mesure de nos regards qui ont trop pris le pli de se fuir, de s’éviter ; sortir de l’évitement de nous-mêmes ; prendre la mesure de l’énergie, de la force, de la lumière de nos regards d’estime, d’affrontement aussi, et d’amour l’une, l’un pour l’autre, l’une, l’un avec l’autre, l’une, l’un en l’autre…

Et puis, surtout, continuer d’être et de développer davantage encore ce qui nous a permis de survivre, de ne pas devenir plus névrosés et tourmentés que nous  ne le sommes, ce qui nous a empêchés de sombrer… Ce qui nous a donné le toupet d’offrir au Monde une manière, une proposition, des mès, un kanman, une faconde, un voukoum créatif, une exubérance, une sagesse, un savoir-être singuliers, inédits, nôtres…

Nous n’avons rien à prouver : nous sommes vivants et féconds quand nous aurions dû ne plus exister ! Nous sommes joyeux quand nous aurions dû être aigris et revanchards ! Nous, les enfants de l’ellipse –celle qui nous charroya des côtes africaines jusqu’aux terres d’isidan, cependant les meurtres, les viols, cependant les mers rougies, cependant, oui, le génocide - nous les enfants de l’ellipse, nous avons réussi à faire naître du néant un quelque chose qui est loin d’être rien, un quelque chose qui nous fait uniques, rebelles, attachants, curieux, facétieux, un quelque chose à définir encore –mais est-il plus besoin de le définir que de le VIVRE !

Ce quelque chose qui n’est pas rien, continuons de l’explorer, de l’arpenter, de le vivre, de l’exalter, de le valoriser, de l’exposer en pleine lumière…

Continuons d’être insolemment qui nous sommes devenus cependant l’infatigable négation, l’inépuisable reniement !

C’est la meilleure réponse que nous saurons donner à ceux-là qui continuent de nous nier… C’est la meilleure chose que nous puissions faire pour nous-mêmes… Y compris pour nos gens qui ont honte d’être des nôtres…

Soyons, insolemment, joyeusement, généreusement, impudemment, violemment parfois, suavement souvent… Soyons, tout simplement !

Nicole Cage
Schoelcher, Martinique, le 15 février 2015

samedi 14 février 2015

Stéphane Tiki entre reniement et détestation de soi


Comment peut-on être à ce point dans le déni de soi-même ? C'est quelque chose qui m'interroge, et il me vient à l'idée que le cas de cet homme relève de la psychiatrie.

Toutefois, si pour les communautés noires ces oncles Tom sont une honte, pour les autres du pain bénit, ces individus les confortent dans leurs préjugés.

Nicolas Sarkozy a fait savoir que dès que la situation de ce sans papier régularisée, il souhaiterait que Stéphane Tiki reprenne la tête des jeunes populaires de l'UMP.
 




Lettre ouverte à Joëlle Ursull par Claudette Duhamel


Vous avez adressé une lettre ouverte au président de la république française pour tout d’abord lui exprimer votre indignation de constater qu’il avait « osé » insulter par omission des peuples entiers en affirmant, lors de la commémoration du 70ème anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz, que : « LA SHOAH EST LE PLUS GRAND CRIME, LE PLUS GRAND GENOCIDE, JAMAIS COMMIS ».

Après lui avoir posé, à juste titre, la question de savoir s’il n’était pas discriminatoire, de vouloir inscrire l’histoire de la shoah à l’école, en oubliant les autres histoires comme celle de vos compatriotes descendants de millions de déportés africains, vous lui avez rappelé l’ampleur des crimes que furent la traite négrière et l’esclavage des nègres.

Enfin vous lui avez clairement demandé de présenter des excuses. Votre lettre présente de manière objective et sans passion la réalité des discriminations que les afro-descendants subissent en France mais aussi, en Europe, en Amérique et jusque dans leur continent d’origine l’Afrique.

Pourtant vous avez été immédiatement et vivement critiquée par la Ministre de « l’outre- mer » PAU-LANGEVIN qui a cru devoir vous reprocher de verser dans la concurrence victimaire ; de faire un contresens en comparant deux crimes qui ne sont pas comparables puisque, selon elle, la traite négrière et l’esclavage sont un crime contre l’humanité mais pas un génocide. Madame la Ministre pour finir vous traite insidieusement d’idiote. Autrement dit, Madame la Ministre juge que les allégations du président de la France sont justes et vous invite à la fermer estimant que par vos propos, vous entretenez la haine.

Le parti pris de la Ministre de l’outre-mer nous démontre un fois de plus combien on a appris à nos peuples à accuser les siens des exactions commises par ceux qui les dominent. Car, objectivement, qui a commis la fameuse concurrence victimaire dont parle PAU LANGEVIN sinon le président français François HOLLANDE lui-même quand il affirme que la shoah est le plus grand crime jamais commis.

Seulement pour PAU-LANGEVIN, cette hiérarchisation des crimes faite par le président de la France, classant la shoah comme le plus grand d’entre eux, est justifiée et inattaquable et nous devrions l’accepter sans réagir, comme elle nous y invite : « Quand le chef de l’Etat, François Hollande, évoque la shoah, il ne faut pas dire : « et nous ? ».

Cependant, je ne peux guère me permettre de trop bousculer mes compatriotes créolisés, puisque leurs propos ne font que traduire la situation de soumission dans laquelle le système colonial esclavagiste français a réduit nos peuples, qui s’accommodent depuis des siècles du statut de sous-humanité que ce système leur applique. Indéniablement, les chaines qui meurtrissaient quotidiennement les chairs de nos ancêtres dans l’univers concentrationnaire des plantations pendant quatre siècles de déni d’humanité, de tortures et d’humiliations permanentes, sont désormais dans nos cerveaux.

C’est ainsi que certains de ces compatriotes qui ont milité pour la reconnaissance de la traite et de l’esclavage comme crime contre l’humanité, n’ont jamais osé pousser plus loin la réflexion, et s’interroger sur le refus persistant de la France de reconnaitre la pleine et entière dignité de nos peuples, laquelle ne peut se réduire à un mandat électif ou à un poste de ministre au sein du gouvernement français. Faut-il rappeler que la dignité d’un peuple ne se mesure pas aux quelques miettes de pseudo pouvoirs jetées par le dominateur raciste, mais à la pleine et entière humanité reconnue et instituée de ce peuple !
La dignité d’un peuple est bafouée quand il est dirigé, soumis par un pouvoir extérieur qui le considère comme composé de sous-humains qui n’ont pas droit, notamment, à réparation pour les crimes contre l’humanité dont leur peuple a été victime. Il suffit de voir que dans nos pays, tout ce qui est véritablement autorité est représenté par des personnes dites de « race » blanche, tandis que les nègres leur sont institutionnellement soumis réduits dans des rôles subalternes, sans qu’ils ne réagissent pour autant comme ils auraient dû le faire.

Cette situation qui doit nous interpeller, doit nous faire comprendre que le langage du président des français n’est pas surprenant. La « belle histoire de France » n’est-elle pas là pour nous rappeler le déni d’humanité que cette puissance coloniale continue à appliquer aux noirs ? Il faut nous rappeler que les européens, au lendemain de la seconde guerre mondiale, ont institué rapidement un tribunal d’exception pour juger les crimes commis par les nazis contre les blancs, alors qu’au lendemain du décret d’abolition de l’esclavage des noirs, ils ont indemnisé… les esclavagistes et ont mis sous surveillance les noirs !!

D’un côté l’Etat français répare les victimes, de l’autre il indemnise les criminels. Chercher l’erreur, Madame URSULL. Et cela continue !!!

Ce statut de sous-humanité qui nous est appliqué est sans cesse rappelé dans les propos des gouvernants, des intellectuels et des médias français. N’avons-nous pas assez lu, dans les livres d’histoire français, mais aussi entendus de la bouche d’hommes politiques et d’intellectuels français que la France avait apporté la civilisation aux nègres incultes et mis fins à leur barbarie ? Qu’en les déportant et en les réduisant à l’état juridique de meuble, elle les avait sauvés d’eux-mêmes et de leur sauvagerie ? Moult livres ont été écrits par les européens pour minimiser leur rôle dans ces crimes et pour tenter de rejeter la responsabilité sur les africains eux-mêmes.

Alors vous me direz qu’il y a eu la fameuse loi dite TAUBIRA dans laquelle la France reconnait que l’esclavage et la traite négrière sont un crime contre l’humanité. Alors je vous fais constater que cette loi n’a rien changé au comportement raciste et discriminatoire de la France envers les afro-descendants. Au contraire, les députés français débattent régulièrement de l’abrogation de cette loi alors que dans le même temps, ils rêvent de voter une loi sur les bienfaits de la colonisation système qui justement, a permis la commission du crime contre l’humanité que sont l’esclavage et la traite négrière. Je ne m’étendrai pas sur le caractère récurrent des propos racistes lancés par de nombreux journalistes à l’encontre des noirs, mais vous devez savoir qu’à l’heure où j’écris cette lettre, des juges et des politiques français considèrent que dans le droit positif français, l’apologie et la négation du crime contre l’humanité que constitue la traite et l’esclavage des noirs, sont autorisées.

De ce fait, nombreux sont ceux qui ne se privent pas pour nous insulter en permanence. Ainsi, le président français, François HOLLANDE, a pu dire lors d’une commémoration de l’abolition de l’esclavage devant un parterre d’afro-descendants et ce, sans le moindre état d’âme, que l’esclavage et la traite négrière n’avaient été qu’un outrage de la France contre la France. À ce jour, le président des français en est encore à nier l’humanité des noirs. Et la plus haute juridiction de la France, la Cour de cassation, défend le même point que le président de l’Etat français.

En effet, dans un arrêt du 5 février 2013, elle juge que la loi TAUBIRA n’est qu’une loi sans aucune portée normative et que partant, il n’existe pas en droit français de délit d’apologie ni de négation de la traite négrière et de l’esclavage des noirs.
Nous comprenons dans un tel contexte qu’il ne faut pas trop s’émouvoir des propos du président des français mais les prendre pour ce qu’ils sont : ceux du représentant d’un état qui de manière déterminé et avec régularité a toujours nié notre humanité. Les propos de HOLLANDE sont ainsi dans la droite ligne de ceux de son prédécesseur SARKOZY qui a carrément dit que nous n’étions pas entrés dans l’histoire.

Nous n’avons plus de temps à perdre à rappeler à ces gens l’horreur que furent les quatre siècles de traite et d’esclavage qui ont été suivis dans nos pays de politiques d’assimilation et d’aliénation, le tout agrémenté de politiques criminelles destinées à éradiquer notre population (Bumidom, génocide par substitution, empoisonnement etc…). Les agressions des européens contre les nègres continuent.

Elles n’ont jamais jusqu’à présent cessé. Il suffit de voir les crimes qu’ils continuent à commettre en Afrique pour garder leur puissance… puissance et tout le monde le sait, qui ne peut se maintenir sans qu’ils ne sucent le sang des africains. Disons-nous bien que ces agressions ne cesseront que quand nous prendrons clairement conscience de ce que nous seuls avons le pouvoir et le devoir d’y mettre un terme. C’est pourquoi, je salue votre engagement et celui du collectif des NEGRES INSOUMIS.
Recevez, chère Madame, mes salutations de militante du réveil de la conscience noire.

Foyal Matinik Le 13 février de l’an de grâce (chrétien) 2015

Claudette DUHAMEL Avocate

lundi 9 février 2015

L´ONU DANS LE PLAN DE DESTABILISATION DU CAMEROUN


"Un container frappé du sceau des nations unies a été saisi au Nord du Cameroun transportant des armes et matériels militaires en direction de Boko Haram, le Cameroun est un seul pays au monde à avoir ouvert un tel colis diplomatique"

Jean-de-Dieu AYISSI

Marie-Luce Penchard réagit au discours sur la shoah du président F. Hollande


Lors de son discours sur la Shoah, le Président de la République, par une petite phrase a ouvert un débat sur la hiérarchisation des crimes contre l'humanité, au mépris de la souffrance des peuples noirs victimes de l'esclavage.

Madame Pau-Langevin, Ministre des Outre-mer, pour atténuer les propos du chef de l'Etat, a tenté d'expliquer que l'esclavage n'avait pas pour finalité un génocide, mais était simplement un moyen économique de faire travailler gratuitement des hommes et des femmes, quelle honte!

Mise à part Joëlle Ursull, il est extrêmement curieux de n'entendre aucune réaction de nos chroniqueurs, ou de nos parlementaires qui auraient pu interpeller de l'Etat lors d'une question orale au gouvernement.

Bizarre ce silence...

A moins qu'on ait peur de s'exprimer lorsqu'il s'agit d'un gouvernement de gauche.
Que n'aurions-nous pas entendu si de tels propos avaient été tenus par un Président de la République comme Nicolas Sarkozy et un membre du gouvernement Fillon.

De quoi a t-on peur? Ou plutôt de qui a t-on peur?

Peut être de celui qui veut instaurer la pensée unique en Guadeloupe, et à l'approche des échéances électorales menace certains, au risque de perdre leurs postes.

Si la Politique se réduit à de tels calculs bassement politiciens, jusqu'à en perdre son âme et de mettre ses convictions morales et humaines dans sa poche: c'est bien triste pour le pays Guadeloupe.

 Marie-Luce Penchard

Nos Mémoires, parce qu’elles sont Habitées…, doivent être Respectées !


Le discours de François Hollande au Mémorial de la Shoah, le 27 janvier 2015, disait en substance : « La Shoah, le plus grand crime jamais connu et jamais commis dans l’humanité. Il fut perpétré en terre d’Europe, par le régime d’une des nations les plus civilisées de notre continent…» Ceci a choqué , à juste titre . D’abord parce cette phrase hiérarchise l’Horreur, et en plus, laisse croire qu’ « en terre d’Europe », cela ne se faisait pas …. Une Europe au dessus de tout soupçon ?

La réponse serait tellement longue et pédagogique... Comment peut-on croire une seconde que Francois Hollande, Président de la République de TOUS les Français ne connaisse pas le génocide de la colonisation et de l'esclavage ? Comment croire une seconde qu'il a oublié les "mains coupées du Kongo" ? Dans son livre « Les Fantômes du Roi Léopold », paru en 1998, aux éditions Belfond, Adam Hochschild chiffre à près de 10 millions les victimes de la rapacité royale de Léopold II de Belgique: tel est le bilan accablant de la conquête et de l'exploitation coloniale du Congo belge, entre les années 1880 et la première guerre mondiale…. Cet «holocauste oublié»… ?

Comment ne pas noter l’insoutenable réalité de ces jeunes femmes qui ont été décapitées, noyées ou poignardées à mort par milliers dans la région du Proche-Orient, maintenant, aujourd’hui même, à l’heure où nous parlons ? Impossible d’ignorer ce qui se passe dans les pays du Moyen Orient…

Comment François Hollande, en toute sincérité , peut-il citer, en parlant de l’Allemagne, « une des nations les plus civilisées de notre continent »… aurait-il oublié le génocide arménien ?

Le gouvernement allemand qui, allié de la Turquie, a censuré les informations sur le génocide, parce qu’il entretenait en Turquie, pendant le conflit, une mission militaire très importante (jusqu'à 12.000, hommes) ? Après la guerre, c'est en Allemagne que se réfugient les responsables du génocide, y compris Talaat Pacha… Ce génocide qui va faire environ 1,2 million de victimes dans la population arménienne de l'empire turc… Comment peut-on penser que François Hollande et Pau Langevin n’ont pas lu au moins "Discours sur le colonialisme" d’Aimé Césaire, ou encore " La férocité blanche, Des non-blancs aux non-aryens, ces génocides occultés de 1492 à nos jours " de Rosa Amelia Plumelle-Uribe ou "Mémoire de la traite négrière, conséquences sur l'Afrique " de Louise Marie-Diop-Maes ?

Comment peut-il faire fi de tant d'ignorance ? Pour encore être à la botte des Juifs qui, soit dit en passant, ont été de gros propriétaires d'esclaves et ont importé du Brésil la culture de la canne à sucre découverte par les Perses et qui arrivée en Amérique a eu pour conséquence de multiplier par dix la traite négrière tant le sucre devenait pour l'Europe la denrée la plus précieuse de l'époque avec un enrichissement garanti énorme pour les planteurs...Soit ! Mais que dire ? Faire un cours d'histoire à Hollande et à Pau-Langevin? ... La France est profondément raciste et le paiera tôt ou tard ... Je dirai même, beaucoup plus tôt qu'on ne le pense ! ...

Avec le racisme renaissent les autodafés, le fanatisme politique, le mépris de l'individu... L'arrogance européenne à ses limites... C’est bien en terre d’Europe, n’est ce pas, qu’il n’y a pas si longtemps, on pouvait lire sur des panneaux : « Ne pas nourrir les indigènes ils sont nourris » ? En plein Paris, les exhibitions d’êtres humains, les « ZOOS HUMAINS » se déroulent au jardin d’acclimatation de Paris de 1877 jusqu’en 1931 sous le nom feutré d’« expositions ethnographiques ».

Un succès foudroyant qui double la fréquentation du Jardin et atteint, cette année-là, le million d’entrées payantes...évitant ainsi sa faillite ! A l’Exposition Universelle, en plein Paris, un « village nègre » et 400 figurants « indigènes » constituaient l’une des attractions majeures - et celle de 1900, avec ses 50 millions de visiteurs et le célèbre Diorama « vivant » sur Madagascar, ou plus tard les Expositions coloniales, à Marseille en 1906 et 1922, mais aussi à Paris en 1907 et 1931 ? Et en Allemagne en 1874 les exhibitions d’êtres humains ont lieu au zoo d’Hambourg dirigé par Hagenbeck… « une des nations les plus civilisées de notre continent »… !

Doit-on réveiller les vieux fantômes qui nouent aux entrailles les Malgaches ? « On ne peut pas vivre normalement le présent sans aborder entre Malgaches et Français, cette question de 1947 », disait Jean-Luc Raharimanana, écrivain, auteur de «Madagascar 1947»,à l'origine de l'exposition «47, Portraits d’insurgés»… La répression féroce de la France qui envoie un corps expéditionnaire, principalement constitué de soldats africains : de 30 000 à 90 000 morts (surtout de faim et de maladie) pour écraser la révolte, lorsqu’après la seconde guerre mondiale, le MDRM (Mouvement Démocratique de la Rénovation Malgache) mène la lutte pour l’indépendance et obtient les 3 sièges de députés de Madagascar en 1946 à l’assemblée constituante. La France refusant toute négociation, la révolte éclate en 1947, et des militants MDRM, coincés dans un train à Moramanga, sont assassinés. Doit-on rappeler ces enfants et ces « suspects » jetés vivants d’avions pour terroriser la population ... ? Chut ! Silence ! ….Il s’agit d’Europe, de pays civilisé, loin de tout soupçon de barbarie ….

Alors , Nous ? Restons-nous insensibles devant le génocide des Tutsi au Rwanda ? Nous sommes stupéfaits devant la barbarie de Boko Haram ... Sur les cendres du génocide rwandais, la seconde guerre du Congo éclate en 1998 dans la région des grands lacs à l'Est du Congo....Comment 6 millions de morts peuvent ils être placés sous silence médiatique ? 9 pays Africains sont impliqués. l’Angola, le Zimbabwe, la Namibie au sud, le Rwanda l’Ouganda, le Burundi, le Congo, le Tchad, le Soudan au nord...

Les exemples de Barbarie passés sous silence sont nombreux ... Alors, bien sûr, quand on parle d’atrocités et de génocides, on pense à NOUS, aux ravages de l’esclavage, aux 50 millions d’esclaves déportés, dont presque la moitié sont morts en route vers l’Enfer, dans les cales des Négriers, jetés à la mer après que la traite fut interdite …

Mais, ce qui se passe partout dans le Monde , à chaque seconde, dans le passé, mais aussi maintenant, NOUS concerne tous !

…Bien sûr, on ne peut pas établir de hiérarchisation de l’Horreur…

Bien sûr. Malgré tout, même si pour l'instant, de notre côté nous sommes impuissants, même si nous ne pouvons pas faire grand chose, mais la Mémoire, la Transmission de ce que l’on sait, doit se faire, pour que JAMAIS, on n’oublie que l’Homme est capable du meilleur comme du pire … on doit au moins savoir, et le dire ... Peut-être qu’un jour aurons-nous aussi, … Nos Mémoires Libérées et de ce fait … Respectées !

Marie-Michelle Darsières

dimanche 8 février 2015

Sortir de ce besoin de reconnaissance


Franchement, pour les nègres descendants d'esclaves ou pas d'ailleurs, puisque dans la théorie des races tel qu' élaborée par les européens le nègre à cause de sa couleur de peau est au plus bas de l'échelle, chercher à prouver que la capture, la déportation, les violences, la torture légalisée, les massacres coloniales ensuite relèvent de la préméditation et donc peuvent être qualifiée de génocide est une perte de temps. 

Qui a choisi la préméditation comme critère de qualification et de classement des crimes de masse ? Et pourquoi ce critère plutôt qu'un autre ? 

Les descendants d'esclaves et des peuples colonisés ont ils participé aux débats ? non.

Comment peut-on considérer que des crimes perpétrés au quotidien pendant des centaines d'années échappent à la préméditation ? (voir La controverse de Valladolid, Las Casas et consorts étaient bien conscients..)

L'ancien esclave qui cherche à prouver à son ancien maître qu'il mérite son égard est encore un esclave.

L'esclave émancipé est celui qui s’assoit sur le siège du maître et qui nomme ce qui fut, ce qui est et ce qui doit être. 

Si l'ancien maître désire bâtir un monde commun alors tant mieux mais la construction de ce monde ne peut se faire uniquement selon les termes de l'ancien maître. 

Si l'ancien maître avait envie de construire un monde commun avec tous ses victimes d'hier et lui même sur un même pied d'égalité il ne choisirait pas qui parmi ses victimes d'hier mérite le plus sa sollicitude, il ne proposerait pas de lui même une hiérarchisation des souffrances qui reflète la ligne de couleur. 

Chercher à prouver sa souffrance, c'est encore souffrir, c'est toujours demeurer tributaire du regard du maître. Puisqu'une hiérarchisation a été proposée sans aucune discussion, par la voix et le fait du prince alors les descendants d'esclaves, les noirs, les colonisés doivent poser comme axiome, au sens mathématiques du terme, une proposition qui n'a pas à être démontrée, admise comme une évidence : l'esclavage et les crimes coloniaux sont des crimes contre l'humanité au moins égaux à tout autre. Et mener les combats nécessaires pour imposer cette perception du passé, du présent et de ce que doit être le futur. Car il s'agit bien d'un combat pour la perception du passé et du présent et donc pour l'élaboration du futur. 

Le classement opéré par le prince sur la place publique est le reflet d'une politique présente et ou à venir. 

Le prince est toujours dans la lumière, tout fait sens. Son silence, vaut approbation. 

Libre aux citoyens qui interpellent le prince et qui ne reçoivent pas pas de réponse d'interpréter ce silence comme mépris.

Charles Zindor 

POUR CEUX QUI DOUTENT ENCORE

Petit résumé des événements dramatiques de Fotokol: 
" - Le Tchad entre en guerre et fonce vers l'Ouest, fait reculer Boko Haram, entre dans le territoire Nigérian et met à sac le camp de Boko Haram saisissant de lourds matériels de Guerre.

Boko Haram fuit et retourne au Cameroun où il est coincé par l'armée Camerounaise qui abat encore des centaines de cafards. 

- La France entre en jeu et fait des patrouilles aériennes pour sauver BH et lui indique que Fotokol a été délaissée un instant. 

- Quelques Boko Haram y vont égorgent les gens en pleine mosquée, puis s'enfuient par un corridor bien indiqué par la France. 

- Les armées interviennent rapidement et abattent ceux qui traînaient, les autres prennent la fuite queue entre les jambes." 

- Africa Media Tv

QUE VIENNENT FAIRE LES TROUPES FRANÇAISES AU CAMEROUN ?


On se souvient en 2010, l´armée coloniale française débarquait au port d´Abidjan en Cote d´Ivoire avec pour faux prétexte " la protection des ressortissants français en danger hypothétique en Cote d´Ivoire." La suite ont la connait plus 100 000 ivoiriens tués par la France, l´Onuci et la rebellion Soro-Ouattara suivi de la séquestration et la déportation du président élu Laurent Gbagbo. Aujourd´hui la Cote d´Ivoire est un pays en déliquescence avancée. Bravo la France ! 
En 2013 au Cameroun pour débarquer au port de Doaula, la France a pour faux prétexte "la stabilisation de la situation chaotique en RCA" qu´elle a elle même contribué à déstabiliser avec l´appui du Tchad d´Idriss Debi(P. Mballa)

Mais que vient faire l´armée française à Douala ?

Selon des informations, le BPC Dixmude, bâtiment de la marine nationale française est arrivée avec à son bord 350 hommes et une centaine de véhicules de combats. Au port de Douala depuis Jeudi dernier, est-ce uniquement pour servir de base arrière au ravitaillement des troupes du côté de la Centrafrique ? 
Mais l’on ne cessera de se poser la question de savoir pourquoi avoir choisi la base arrière qu’est le Cameroun alors même que le Tchad qui aurait participer à la prise de pouvoir de Bangui et la France sont en bon terme et constituait une base arrière plus sûre. 
De forts soupçons de déstabilisation sur cette présence y compris le convoiement des armes et matériels sophistiqué de la France sur le territoire camerounais augure une préparation de transition. N’oublions surtout pas que des tentatives infructueuses avaient déjà été enregistrées jadis. L’on se souvient d’ailleurs de ces conteneurs estampillés ONU, interceptés à l’Est Cameroun et réquisitionnés par les autorités sécuritaires car contenant des armes alors qu’ils se rendaient à la frontière pour soi-disant donner de l’aide alimentaire aux déplacés. Ce subterfuge n’avait donc pas permis d’achever la mission d’armement dont ne sait qui était destinataire.

En jargon militaire, si cela ne s’appelle pas de l’encerclement, comment pourrait-on attribuer une telle attitude ? Yannick Ebosse

Et certains observateurs de la scène politique camerounaise d’y voir la volonté hégémonique de la “mère patrie”, qui cache mal son malaise depuis 2011. Date à laquelle, Paul Biya, dans son discours de fin d’année à la nation, pointa un doigt accusateur vers les pays du Nord. Pour une première, le Chef de l’Etat reconnaissait qu’au rang des difficultés que rencontrait la relance économique en Afrique, figurait en bonne place, l’inégalité des termes de l’échange. “Les problèmes du monde occidental, et en particulier celui des dettes souveraines, ont pris le pas sur ceux des pays en développement. Nous continuerons à développer nos rapports avec la Chine, qui devient pour nous un partenaire majeur, et tout autre pays ou grand groupe qui voudraient bien s’associer avec nous pour participer à la mise en oeuvre de nos grands projets”. 
Des propos, qui traduisaient à suffisance, la volonté du Chef de l’Etat, de s’affranchir de la tutelle économique de l’occident.
Cette incursion chinoise, dans un domaine qui jusque là, était la chasse gardée des puissances occidentales, on peut en outre citer, la visite des experts en armements et autres hauts gradés chinois au Cameroun. Visite qui aurait abouti, à en croire nos sources, à des accords militaires entre le Cameroun et l’empire du milieu.

Toutefois, il se dit dans les salons huppés de la métropole économique, suite à l’attribution de la construction du second pont sur le Wouri au groupe français Sagem-Satom, à hauteur de 125 milliards de F Cfa et non plus à une entreprise chinoise qui n’en demandait que la moitié, que la “mère patrie” va coûte que vaille, “redresser la barre et reprendre le contrôle du navire”. Elle, qui ne cache plus son irritation devant l’intérêt de plus en plus manifeste des chinois sur le continent en général, et sur le Cameroun en particulier.

Paul Biya aura-t-il le courage suffisant pour appliquer le “patriotisme économique”, qu’il brandissait fièrement en 2011 ? Le Cameroun va-t-il concéder à l’armée française la création d’une base militaire dans les régions de l’Extrême nord et/ou de l’Est, tel qu’il se susurre dans les milieux diplomatiques? Flore Honga

FRANCE GO HOME !!!!

Une compilation de Patrick Philippe Mballa