lundi 30 septembre 2019

Day 3 : la fête des mères au Kahlifa Stadium

 

Ce soir le stade n'était pas rempli par le public qui décidément ne viendra pas en masse soutenir les athlètes, ce qui fait enfler une polémique qui se posait depuis longtemps mais n'a pas trouvé de suites lors de l'acceptation du lieu. 



Il serait intéressant d'interroger ceux qui, subitement découvre Doha et surtout sa chaleur. Se sont ils endormis ? et /ou attendaient-ils leur heure pour faire le buzz? Cela fait un peu désordre dans le milieu de l'athlétisme international traversé par de grandes crises (les affaires de corruption, le dopage, les financements...).

Revenons au terrain de ce soir.

Les athlètes se sont donnés comme ce sport sait transcender les corps. Malgré la fatigue, élément récurent d'une compétition placée à cette date du calendrier.


Le spectacle nous a offert un record du monde au 4x400 m mixte. Cette nouvelle épreuve, qui nécessite de bons réservoir d'athlètes performants ; Dans le cadre de renouvellement d'une discipline qui se veut plus spectaculaire pour les néophytes a sacré les Etats-Unis emmenées par une icône de la discipline, Allisson Félix qui obtient une 5 éme couronne mondiale et dépasse l'illustre Bolt, elle conjure le mauvaise sort.

Suite à son accouchement, la rupture de contrat avec son équipementier avait perturbé son retour au 400 m, au vu de l'opposition américaine et la dureté des trials n'autorise aucun passe-droit - certaines nations en perte de vitesse aurait pu prendre exemple, ses performances ne lui offraient que ce relais mixte.




La réponse de terrain est ce record du monde en 3.09.34 et surtout l'écriture d'une belle page de l'histoire de l'Athlétisme.

Une autre page d'histoire a été écrite par une jeune maman qui elle aussi a repris la compétition en janvier, Shelly-Ann Fraser-Pryce.

La Jamaïcaine s'est présentée avec différentes couleurs de cheveux du jaune pendant les séries, et  avec un arc en ciel lors de la finale. Les puristes ont plutôt vu une athlète qui a dominé de tout sa classe le sprint féminin en courant de manière régulière en 10.80 pour triompher en 10.71 en finale laissant sur place ses rivales.

Thompson sa compatriote était handicapée par ses tendons, elle n'arrivait pas à faire des départs en starts avant ses courses, Dafne Schippers n'a pas pris le départ de la finale.


Ces deux cas incarnent une certaine fatigue d’athlètes présentes dans de nombreux meetings, sans oublier le sprint américain décimé de blessures (Bowie, Gardner).

En dépit de cette hécatombe, la jeune anglaise Dina Asher-Smith prend la médaille d'argent en 10.83 signant un nouveau record de grande bretagne avec de sacrées options sur le record d'Europe de Christine Arron (10.73).


L'Ivoirienne Marie Josée Ta Lou prend le bronze en 10.90. Cette dernière était en manque d'énergie après une trop longue saison de meeting.

Hier soir c'était la fête des mères et le tour d'honneur de Shelly-Ann Fraser-Pryce était empreint d'une tendresse touchante qu'elle a voulu transmettre à ceux qui sont restés. 


Les sprinters ont remis le couvert sur 200 m. 

Le jeune sprinter US Coleman n'a pas pris le départ. Les séries ont été particulièrement vite l'américain Noah Lyles, le favori affiche 20.26 sans trop se découvrir. Le sprint français a disparu des radars et poursuit sa descente.

Au 800 m les demi finales très rapides quant à elles n'ont pas permis à Bosse, le champion du monde sortant de rééditer son exploit d'il y a deux ans, la compétition s’arrête là pour lui.

En saut, la Russe Sidorova, sous la bannière de la fédération internationale remporte le titre à la perche femme.

Au triple-saut, les duellistes américains Taylor et Claye se sont rendus coup pour coup dans un concours de grande intensité remporté par Taylor en 17, 92 m.





Harry Méphon 
Doha - 30/09/19

samedi 28 septembre 2019

Le deuxième jour des mondiaux d'athlétisme au Kalifa Stadium a tenu ses promesses de renouvellement



Les têtes d'affiches ont montrés leur talent, bien que connus mais jamais couronnés mondialement et ce dans un stade paradoxalement froid, car vide de public. De mes participations c'est la première fois que j'observe un tel spectacle alors que la billetterie officielle affichait plus de place disponibles dans certains secteurs. 

Jamais l'épreuve reine des mondiaux (le 100 m) a été autant boudé par le public peu connaisseur, où on entendait des chants de football par les fans du Kenya et de l’Éthiopie venu soutenir en voisins ses coureurs de longue distance. 

Ce public ne nous a gratifié d'aucune ola et les partisans du "clapping" sont restés sur leurs fins. Je ne crois pas à la généralisation de ce procédé motivationnel de masse qui s'est répandu massivement depuis les années 1990.



Je le déconseille à mes athlètes suite à certains échanges avec Carl Lewis et d'autres grands sauteurs qui me faisaient remarquer le manque d’efficacité de ce process, certes bon pour son créateur, Willie Banks, pas forcement bon pour le débutant, l’apprenti star loin de se concentrer sur sa technique se perd dans la foule pour réclamer une aide à partir des rythmes qui lui sont souvent inconnus, d'autant plus que vous êtes dans une foule hostile voire indifférente à vos attentes. 

Ce soir ce fut la cas. Beaucoup de sauteurs (perchistes et longueur) sont arrivés au bout du rouleau sans énergie après une saison trop longue. Ce fut le cas du jeune Cubain Etchevaria (le plus grand battu) qui est passé à côté de l'or promis, il est en bronze mais sans ressort, tout comme l'américain Mc Carter crédité de trois essais nuls, incarnation d'une usure patente de fin de saison.


A ce jeu de dupes, le jeune Jamaïcain Tajay Gayle assomme ses concurrents dès le premier essai avec 8,46 m et reste en tête pour finir à 8,69 m, ce fut la surprise du jour. La Jamaïque a bien besoin d'un nouveau leader charismatique suite à la retraite d'Usain Bolt. Au sprint, Blake, pourtant l’héritier de Bolt, cale à la 5 ème place d'un 100 m enlevé par Coleman en 9.76 qui défait Gatlin en 9.89 et le Canadien De Grasse en 9.90 qui améliore sa performance. 


Si Bolt est parti le sprint reste à un niveau de performance très remarquable. Je crois que les 9.58 seront bientôt dépassé tant la densité de sprinter sous les 10" augmente. La fédération internationale, si elle change de nom en devenant World Athlétic doit faire attention à la profusion de compétitions juteuses en gain mais terrible en blessure et propice aux tentations de dopage. 

Le spectacle prend la main sur l'éthique et la santé des athlètes. Ce soir, on a vu de quelle manière la finale du 100 m a été mise en scène, la dramaturgie était totale ,sans oublier le faste des cérémonies protocolaires. Le Qatar a manifestement un savoir faire en cette matière. Du côté innovation l'apparition, d'un relais 4X400 m mixte donne de nouvelles images, celle de la mixité dans un sport où les différences des capacité athlétiques sont déterminantes. 


On verra si cela va prendre. Le spectacle était à son comble lors du 10 000 m femme qui est resté une affaire africaine. Le Kenya, bien représenté aux avant postes (3) était venu s'imposer en brouillant les cartes en partant sous un faux rythme pour emmener Obiri, tel un cycliste dans l'emballage final. 

Ce stratagème fut vite démonté par deux jeunes. Dès le milieu de la course elles ont mené des cadences folles créant de gros dégâts dans les corps usés des filles qui tout comme les sauteurs sont arrivées saturées. 



A ce jeu d'allures, Hassan - néerlandaise de nationalité - après 1 km de sprint a fait explosé Obiri et s'impose dans un temps de 30'17,62 permettant à la jeune éthiopienne Gidey d'améliorer son record personnel (30'21' 23) et les 3 autres après dont Obiri. 

Il est bon de souligner cette performance sans lièvre en plein championnat du monde. 

La profusion de meeting empêche a beaucoup d'être hyper compétitif. Le sportif hyper protégé (lièvre, bon couloir, course directe et...) ne sait plus se transcender. Beaucoup d'athlètes français en ont fait les frais hier...

Demain on verra si le signe de la relève continue, le 100 m féminin s'annonce passionnant avec deux filles en 10.80. Malgré la chaleur on vit une époque merveilleuses.

Harry Mephon

Témoignage de Betty à propos de l'explosion de Lubrizol


"J'ai fui Rouen avec mes enfants, beaucoup trop insoutenable. Les autorités sont en train de jouer avec nos vies.

Si vous pouvez faire remonter mon message de désespoir, faites le. La situation est surréaliste.

Je suis à Paris actuellement, je peux témoigner des dépôts de suie dans les pluies, des odeurs d'hydrocarbures et de plastique brûlés, des maux de tête, des nausées, de la gorge qui brûle... Nous vivons en plein cauchemar...

J'ai été réveillée à 6h hier par les bruits d'explosion alors que je suis à plusieurs kilomètres. Nous avons vu le nuage noir passer toute la matinée, confinés dans la maison conformément aux consignes. Écoles et lieux publics fermés.

Mes migraines ont débuté vers 12h hier. Le soir vers 21h, les odeurs ont fini par rentrer dans la maison, j'avais l'impression d'avoir la tête dans un bidon d'essence, littéralement.

Nous avons hésité à partir hier soir vers 22h mais l'odeur était encore plus insoutenable dehors que dedans et je n'ai pas osé traverser cela avec mes enfants de 4 et 6 ans. Ce sentiment atroce d'être autant en danger dans sa maison que dehors.

Ce matin, toujours des odeurs atroces, par vagues en fonction des vents, les gens se cachent le visage dans la rue pour ne pas respirer ça. Je suis partie avec mes enfants à la gare, traverser la ville nous a donné la nausée, gorge qui brûle et yeux qui piquent.

Les écoles sont toujours fermées, par mesure de sécurité nous dit-on, alors que tout est sensé être sans danger.
Les gens, ma famille, mes amis, mes collègues, tout ceux à qui je parle ONT PEUR, on sait qu'on nous ment. J'ai appelé la préfecture, langue de bois, le samu hier soir, débordés d'appels.

Des dépôts de suie noire, grasse, collante partout suite aux pluies. La mairie nous dit qu'ils sont en train de nettoyer les cours de récréation pour lundi. Des oiseaux morts retrouvés dans Rouen sur les quais.

La population se sent en danger, et abandonnée à cause de l’œil médiatique focalisé sur Chirac. c'est un sentiment irréaliste, que jamais je n'aurais cru vivre un jour... Mon fil facebook est plein de gens qui disent qu'ils vont porter plainte, qu'ils sont effarés de constater une telle inaction de la part des autorités.

Je m'arrête là, mais égoïstement, je suis partie, je suis à Paris, j'ai la chance d'avoir une sœur qui m'accueille. J'ai encore la gorge qui pique mais la migraine est partie.

J'ai 32 ans, un bon boulot, je suis éduquée, pragmatique et sensée, mais aujourd'hui j'ai peur. Je voudrais le dire et que le message soit transmis. Toute la ville est inquiète."

jeudi 26 septembre 2019

Jacques Chirac est mort.


Nous comprenons bien évidemment la douleur, sincère, de ses proches et de sa famille en deuil.


Mais la profusion des déclarations, communiqués et reportages apologétiques, qui peignent l’ancien Président de la république en champion de la lutte contre la pauvreté, de l’amitié entre les peuples et de la défense des « valeurs de la république », a quant à elle de quoi donner la nausée.

« Ce n’est pas le moment de faire de la politique, il faut respecter le temps du deuil », disent-ils toutefois, comme si cette déferlante pro-Chirac n’était pas elle-même très politique. Nous avons cependant compris le message et, en vertu de cette étrange trêve, nous mettrons de côté notre appréciation de la vie et de l’œuvre de Jacques Chirac.

Nous n’évoquerons donc pas les affaires (emplois fictifs, marchés publics, HLM, faux électeurs, frais de bouche, voyages, etc.), symptomatiques d’une « certaine idée de la politique ».

Nous ne reviendrons pas non plus sur la reprise des essais nucléaires en 1995, aberration écologique, fuite en avant militariste et symbole d’une attitude néocoloniale à l’égard de la Polynésie.

À ce dernier propos, nous ne parlerons pas du massacre de la grotte d’Ouvéa, en mai 1988, au cours duquel 19 indépendantistes kanaks furent tués lors d’un sanglant assaut ordonné par Jacques Chirac, alors Premier ministre.

Ce n’est pas non plus le moment de se souvenir des déclarations de Chirac, le 19 juin 1991, sur « le bruit et l’odeur » des étrangers, illustration précoce de la reprise par la droite dite « républicaine » des thématiques les plus nauséabondes du Front national.

Nous ne mentionnerons pas davantage la participation active de Jacques Chirac à l’entretien des réseaux de la Françafrique, illustrée notamment par ses belles amitiés avec les dictateurs Omar Bongo, Blaise Compaoré ou Denis Sassou Nguesso.

Nous ne reviendrons pas plus sur ses politiques favorables aux ultra-riches (privatisations de 65 groupes industriels et financiers et suppression de l’ISF en 1986…) et destructrices pour les salariéEs (suppression de l’autorisation administrative de licenciement en 1986, plan Juppé de 1995, réforme des retraites en 2003…).

Nous ne parlerons pas, enfin, de ses ministres de l’Intérieur, Charles Pasqua, Jean-Louis Debré, Nicolas Sarkozy, de leurs politiques répressives et racistes, du sort réservé aux sans-papiers de Saint-Bernard en 1996 ou de l’assassinat de Malik Oussekine en 1986.

Bref, Jacques Chirac est mort et nous ferons preuve, comme tous ceux qui s’expriment en boucle sur les chaînes d’information et les réseaux sociaux depuis ce midi, de retenue.

Philippe Poutou

Montreuil, le 26 septembre 2019.

mardi 17 septembre 2019

Quand Macron vire RN


Tiens je crois reconnaître le discours de l'extrême droite, mais on ne saurait taxé Macron d'être de cette mouvance, Macron est de gauche n'est-ce pas ?... 


Les bourgeois ne croisent pas l’immigration, ce sont les territoires les plus pauvres qui en sont le réceptacle, assure Macron. Les classes populaires subissent le chômage, la pauvreté, et ce sujet. »"

Suite

lundi 16 septembre 2019

LA PLAQUE MÉMORIELLE D'EMMET TILL VANDALISÉE 35 JOURS A PEINE APRÈS AVOIR ÉTÉ REMPLACÉE




4 septembre 2019

35 jours après avoir été remplacé pour vandalisme, la nouvelle plaque mémorielle d'Emmett Till a de nouveau été criblée de balles.

Le mémorial Emmett Till a été placé par l'Emmett Till Interpretive Center, et se situe à l'extérieur de Glendale, dans le Mississippi.

Selon TIME Magazine, il s'agit de la troisième acte de vandalisme sur la plaque.

Me rendre là-bas en voiture et voir cela m'a rendu triste” a déclaré Patrick Weems, un des fondateurs du Emmett Till Interpretive Center à Sumner, dans le Missossipi.

“Lorsque nous l'avons finalement remplacé, il était incroyable de ressentir que cette plaque qui avait été oblitérée était enfin restaurée.”

Le mémorial a été placé afin d'honorer Emmet Till, un garçon noir de 14 ans qui a été lynché, battu et torturé par deux hommes blancs, puis jeté dans la Tallahatchie river.
Till avait été accusé par une femme blanche, Carolyn Bryant, de l'avoir sifflé.

Les deux hommes ont été acquittés du son meurtre. Carolyn Bryabt été revenue sur son témoignage des décennies après l'assassinat de Till.

Ce n'est qu'en 2007, 52 ans après les faits que Til a reçu sa première plaque commémorative.

Il n'a fallu qu'ne année avant que la plaque ne soit volée sans jamais être retrouvée, rapporte le New York Times.

Plusieurs plaques ont été remplacées depuis.

Un autre plaque a déjà été criblée de balles et a dû être remplacée en juin dernier.

Personne n'a été pris en flagrant délit de vandalisme mais Patrick Weems confie: “selon moi, c'est le travail d'une seule personne.”

Il ajoute qu'il y a des discussion pour la création d'une nouvelle plaque en acier plus solide que les précédentes.

La fondation Emmett Till poursuit son action afin de préserver son héritage.

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