C'est le début de l'Eco, de la responsabilité des nations africaines de la zone Uemoa, de leur souveraineté monétaire, mais ne le cachons pas, de redoutables problèmes, car cette décision, attendue depuis plus de vingt cinq ans, promise pour cette année 2020, mais ce en quoi personne ne croyait vraiment, a visiblement été précipitée...
Ceci, pour épargner à l'ancienne puissance tutélaire de devoir faire face à la charge de garantir cette monnaie, alors même qu'elle se trouve en récession du fait de la crise du coronavirus...
Car il se trouve qu'avec la chute vertigineuse du prix du baril de pétrole, qui était tombé en dessous de 0, c'est-à-dire que les pétroliers devait payer pour qu'on leur prenne leur production qu'il ne savaient plus où stocker, du fait de la faiblesse de la demande, et qui n'est timidement remonté qu'à 35 dollars le baril, on est bien loin des tarifs escomptés par les nations pétrolières de la zone qui sont pourtant censées constituer les poids lourds dynamisant l'économie de celle-ci...
Ces nations pétrolières, le Nigeria et le Ghana, qui n'étaient déjà pas en mesure de respecter les critères de convergence de la monnaie unique Eco, pour une adhésion à celle-ci dès cette années, voient cette perspective s'éloigner encore davantage...
Ainsi, les gestionnaires de l'Eco vont devoir, non seulement gérer cette affaire en étant privés dès le départ des nations normalement les plus puissantes économiquement de celle-ci, mais ils vont devoir le faire dans un climat des échanges mondiaux très diminués, autrement dit, dans les pires conditions qui soient...
Ils devront imposer dès le départ des sacrifices budgétaires, ce qui ne sera pas du meilleur effet auprès des populations, pour pouvoir maintenir à tout prix la parité de l'Eco face à l'Euro et au dollar, pour ne pas voir leur dette déjà considérable et qui se trouve libellée en ces monnaies, devenir insupportable si l'Eco devait subir une dévaluation face à celles-ci...
Souhaitons leurs de réussir, car face à tant d'attente, une désillusion aurait des conséquences dévastatrices...
Richard Pulvar
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