dimanche 24 avril 2022

Vote Le Pen en Outre-mer : risque d'une déflagration généralisée



Pour Patrick Karam, les résultats de l'élection présidentielle en Outre-mer sont une déflagration, et ce même s'ils viennent s'inscrire dans une tendance déjà ancrée depuis plusieurs années. Ils expriment une révolte face à l'impuissance de l'État, et aux conditions sociales dégradées et envisagent fort de conduire à une mise en marge des Outre-mer, qui seront rendus ingouvernables faute de légitimité du pouvoir central dans ces territoires.

Patrick Karam demande au gouvernement de tout mettre en œuvre pour éviter que certains territoires ne se mettent en marge de la Nation et ne rompent avec l'hexagone. Il appelle le gouvernement à donner une priorité aux politiques publiques en Outre-mer et à la mise en place d'un vrai plan de rattrapage. Une absence de réponse à ce signal d'alarme ouvrirait en grand la porte vers un saut dans l'inconnu.

Alors que bon nombre de français poussent aujourd'hui un ouf de réduction suite au dénouement de l'élection présidentielle, les résultats du RN en Outre-mer, qui placent Marine Le Pen en tête sur de nombreux territoires et en très forte hausse ailleurs, pourrait laisser perplexe compte tenu de l'histoire de son parti et des échanges musclés que son père avait subi à son époque lorsqu'il avait tenté de poser le pied en Guadeloupe et Martinique.

Cependant ces résultats étaient largement prévisibles et s'expliquent par plusieurs facteurs. Tout d'abord, ils traduisent un violent rejet de la gestion de la crise sanitaire en Outre-mer qui a été vécue dans de nombreux territoires comme inutilement violente et déconnectée des enjeux locaux.

En Guadeloupe et Martinique notamment, cette gestion de la crise sanitaire a entraîné de vives réactions de la population et une véritable crispation sur le terrain. Celles-ci se sont traduites par le déclenchement d'une crise sociale qui reste à ce jour non efficace.

Sur ces territoires, c'est aussi une sanction pour un État, quel que soit le gouvernement au pouvoir, ayant failli à se tenir aux côtés des populations sur la question du chlordécone et de l'accès à l'eau. Ces errements n'ont pas fait que renforcé la défiance des Antillais face au pouvoir central.

Ces résultats sont aussi l'expression d'une frustration compréhensible face aux difficultés sociales, économiques et environnementales concentrées dans les Outre-mer, qui malgré de nombreuses déclarations volontaristes de l'Etat et des dirigeants successifs sont toujours en retard sur tous les indicateurs sociaux et économiques par rapport à l'hexagone (chômage, pauvreté,...).

La Réunion, comme les Antilles ou Mayotte, connaît des taux de pauvreté et de chômage bien supérieurs à la moyenne nationale.

A Mayotte ou en Guyane, elles sont aussi l'expression d'une profonde exaspération face à l'absence de réponse quant aux questions migratoires. Les Mahorais sont confrontés à la pression migratoire des Comores et à la faiblesse de la réponse de l'Etat favorable au vote RN.

En Nouvelle-Calédonie, la progression de Marine Le Pen au second tour semble également être autorisée par la question statutaire.

Patrick Karam tirait déjà la sonnette d'alarme sur ces questions au lendemain des résultats des élections européennes de 2019. L'absence de réponses du gouvernement et la crise COVID n'ont fait que renforcer le vote RN.

Patrick Karam appelle le Président de la République à prendre toute la mesure du message envoyé par les Outre-mer et mettre en place un vrai plan de rattrapage. Il est indispensable que les Outre-mer se retrouvent en une place centrale dans les préoccupations de l'Etat, faute de quoi, la rupture avec l'hexagone sera consommée.

Patrick Karam

Ancien délégué interministériel pour l'égalité des chances des Français d'Outre-mer

Ancien président-fondateur du Conseil Représentatif des Français d'Outre-mer (CREFOM)

samedi 23 avril 2022

Reçu dans ma boîte aux lettres cette lettre du maire pour le deuxième tour des présidentielles



monsieur le maire,

Comme tous les citoyens de Massy, ​​je suppose, j'ai reçu votre courrier "simple et franc".

Vous appelez à voter comme vous en donnant deux exemples, le racisme et la Russie qui n'auront pas votre vote.

Sur le racisme, permettez-moi de vous dire que la citation que vous utilisez évoque la xénophobie et non le. Ce n'est pas mieux, mais ce n'est pas la même chose.

Si je me souviens bien de ce que j'ai appris à l'école de la République, à l'époque où elle classifiait les races au nom de sa mission civilisatrice, il y a quatre races, la blanche, la jaune, la rouge et la Noire.

Mais est-ce bien terminé, lorsque l'on trouve, pour les ukrainiens des hébergements, des forfaits téléphoniques, des écoles… pendant que nous tergiversons et laissons périr en mer d'autres fuyant les guerres que nous faisons chez eux.

Je suis heureux pour ces ukrainiens, ils ne remportent pas de bombes sur la tête. Mais quand, sur des plateaux télé, on justifie cela par le fait qu'il conduisait les mêmes voitures que nous (à l'image de celui qui parle), ça c'est du racisme.

Et que dire de E. Macron, pour lequel vous appelez à voter ? Ce ne sont pas des forces de police qu'il a envoyé en Guadeloupe contre les réfractaires à l'ARNm, mais bien le GIGN et la BAC !

N’oublions pas que, parlant à l’endroit du président du Burkina Faso quittant l’estrade où ils étaient, de par trop d’insultes, il lance qu’il est parti réparer la clim. Aurait-il osé dire de Mme Merkel qu'elle est partie réchauffer les saucisses ?

Mais, je peux reconnaître que votre candidat ne fait pas de différence de race, gilets jaunes éborgnés mutilés, ceux qui ne sont rien, ne font simplement pas partie de sa classe, si ce n'est de sa caste !

Quant à la lutte contre le racisme à Massy, ​​j'ai eu l'occasion d'écrire deux fois à votre prédécesseur sur ce point. La deuxième (1) fois, vous avez déjà inventé un peu plus que son dauphin. Si lutte il y a, il vous a transmis ce courriel.

Sur la Russie, rappelez-vous que le Général voulait une Europe de l'Atlantique à l'Oural, ce qui implique un fort partenariat, si ce n'est une collaboration, avec la Russie, à l'époque URSS, et cela en pleine Guerre Froide.

Mais, comme certainement beaucoup, vous préférez le parapluie états-unien venu, raconte-t-on nous sauvons en 45, alors que les États-Unis délivrent nous occupons 2). Ce qui pourquoi explique le Général a Doté de la France de l'arme nucléaire après avoir expulsé les bases états-uniennes de son pays.

Collaboration ou partenariat qui, aujourd'hui, nous permettrait de rembourser un prix du gaz, par exemple. L'Allemagne a refusé l'embargo sur le gaz russe !

Mais surtout, en cas de conflit avec l'OTAN, ne fonctionnait pas automatiquement de nous des belligérants. La puissance militaire des deux belligérants ne laissent pas de doute sur la destruction de l'Europe.

Et enfin, n'oublions que dans la lutte contre le nazisme, l'URSS a payé de plus de vingt millions de morts !

Vous êtes un homme politique, vos paroles, vos écrits ne sont pas une simple expression personnelle.


Jean L...