samedi 29 septembre 2012

Fabrice Ballanche : à Alep, l’armée a gagné!


Si la bataille pour Alep connaît un tournant, depuis deux ou trois semaines, alors que l’armée progresse, lentement mais méthodiquement, et que les rebelles eux-mêmes reconnaissent qu’ils n’avancent plus, l’entretien que vient d’accorder l’universitaire Français Fabrice Ballanche au Nouvel Observateur marque, lui, peut-être un tournant dans l’exégèse médiatique que suscite cette bataille.

Hier matin encore, l’AFP, recyclant le dernier coup de bluff de l’ASL annonçait le déclenchement hier d’une «offensive décisive» des rebelles sur Alep. Or, pour Ballanche – comme pour nous – ce que les bandes armées ont déclenché hier soir, c’est un «dernier baroud d’honneur« . Et le chercheur de l’Université de Lyon II qui n’a jamais cédé  au géopolitiquement correct en ce qui concerne la Syrie – ce qui a valu d’être cité plusieurs fois sur ce site  -d’expliquer  à ses interlocuteurs (qui, on l’espère, ne sont pas tombés de trop haut) les raisons d’un échec annoncé des «révolutionnaires» à Alep :

1- Les rebelles «ne sont ni assez bien armés ni assez bien organisés pour conquérir la ville» ;

2-Leurs offensives contre les quartiers centraux se sont avérées un échec : Ballanche donne l’exemple du quartier arménien «où la population a utilisé les armes fournies par le régime pour empêcher l’insurrection de s’implanter» ;

3- Face à eux, l’armée syrienne a utilisé une stratégie très claire, et efficace, une stratégie de «contre-insurrection», qui «prend son temps et procède comme suit : identification des zones tenues par les rebelles, encerclement puis expulsion des rebelles, puis passage au quartier suivant« . c’est simple, mais l’état-major syrien y a pensé , et l’a d’ailleurs expliqué à un journaliste de l‘AFP au moins (voir notre article «Comment l’armée est en train de reconquérir Alep», mis en ligne le è septembre 2012). Certes, cette méthode prend du temps mais, dit Ballanche, elle «aboutit, en ce moment, à Alep » .

A partir de là, soit les insurgés sont éliminés, soit ils partent, se sentant menacés. Pour Fabrice Ballanche, la messe est dite à Alep, et ce à quoi se livrent en ce moment les rebelles n’est rien d’autre qu’un «baroud d’honneur».

Ce qu’explique Ballanche aux bobos pro-opposition et pro-sionistes du Nouvel Obs, nous le disons, nous qui ne sommes pas universitaires, depuis le début des bataille d’Alep et de Damas, et n’avons pas varié dans notre diagnostic en dépit des aléas de la lutte et des intox de la presse : la rébellion ne pouvait pas gagner, ni militairement, ni politiquement, ni à Damas ni à Alep.

Mais Fabrice Ballanche est interrogé aussi sur la situation dans le reste du pays. Cette stratégie gagnante à Alep, dit-il, elle s’impose à l’ensemble de la Syrie. Le gouvernement s’est retiré des «zones rouges» tenues  par l’insurrection pour ne conserver que les grandes villes. Et Ballanche dit que des villes comme Hama et Deraa sont globalement calmes mais que leurs environs sont tenus par les rebelles. On pourra là objecter que les rapports quotidiens d’activités, gouvernementaux ou pro-gouvernementaux mais aussi, «en creux», ceux de l’OSDH, montrent que l’armée est présente aussi dans ces campagnes, et frappe ou résiste aux rebelles dans de nombreuses petites villes, comme – pour la région d’Idleb, par exemple – Talbisseh, Harem, Jisr al-Choughour, Ma’arat al-Numan.

L’idéal évidemment, pour le gouvernement, serait de contrôler toutes ses frontières, mais Damas ne tient vraiment, dit Ballanche, que la frontière syro-libanaise, grâce à l’aide de l’armée libanaise – qui a affectivement déployé de renforts sur cette zone – et des milices pro-syriennes libanaises.

Fabrice Ballanche voit un autre impératif pour Bachar et ses amis, l’élimination de l’état-major de l’ASL, un objectif à portée maintenant qu’il est installé (en principe) en Syrie. Nous ne sommes pas aussi certains que lui du caractère décisif de cette destruction, les généraux de l’AS étant sans autorité réelle sur des combattants qui, le plus souvent, les méprisent.

Le dialogue a déjà commencé avec l’autre opposition

Le Nouvel Obs interroge aussi notre spécialiste sur le sort des opposants «pacifistes» après la victoire des troupes de Bachar. Ballanche répond que le pouvoir a besoin de discuter avec les opposants, et il évoque la récente réunion à Damas de la Coordination démocratique de Haytham Manaa, une opposition « admise » parle gouvernement qui, souligne Ballanche, discute avec elle. Or ces opposants « pacifistes« , en tous cas patriotes et raisonnables, «ont vu la menace de la guerre civile, le danger islamiste« , «notamment, à Alep».

 Tout l’enjeu d’un pouvoir contesté pour sa corruption et son autoritarisme est de convaincre cette opposition pacifique sinon modérée qu’il est le seul rempart à l’islamisme, au chaos et à la partition du pays. Il semble que cette démarche… marche.

Le Nouvel Observateur interroge encore l’universitaire sur l’attitude envisageable de la diplomatie occidentale face à cette évolution militaire et politique en cours. Ballanche, comme son collègue Pichon, croit déceler une évolution récente dans le discours de Fabius. Et d’une manière générale les Occidentaux lui semblent «beaucoup plus sur la réserve quant à une chute rapide de Bachar« . Bien obligés, dirions nous. Restent les pétro-monarques : Ballanche estime qu’ils continueront à financer les rebelles, pour ne pas perdre cette bataille, ou pour tenir le plus longtemps possible en haleine l’axe pro-iranien ; mais ils «ne peuvent les soutenir de manière décisive en leur fournissant du matériel qui puisse venir à bout des avions syriens». Car, conclut-il, ce sont les Américains qui ont les missiles Stinger, si le Qatar a les dollars.

Une fois de plus, Ballanche a presque tout dit, en assez peu de mots. On peut penser que cet entretien va faire son petit chemin dans les rédactions françaises et sur les écrans des «spécialistes» ; il n’entraînera sans doute pas de révisions déchirantes ou de mea culpa spectaculaires chez les plus notoires des désinformateurs, du Monde à Libération en passant par I-Télé ou France 24, mais la désinformation devrait se faire moins triomphaliste, plus «mesurée» qui sait… La roue tourne

Louis Denghien
source

Voir des photos : ici

vendredi 28 septembre 2012

Les Services Secrets Français Derrière Le Lynchage Et La Mort De Kadhafi En Libye



Les médias ont annoncé la mort à Paris du jeune libyen, Omran Djumaâ Chabane, originaire de Misrata, qui avait révélé la cache de Mouammar Kadhafi le 20 octobre 2011. Il est décédé lundi soir dans un hôpital parisien.

Selon de sources libyennes Chabane aurait succombé à ses blessures suite à des tortures que lui ont fait subir ses ravisseurs partisans du colonel Mouammar Kadhafi. Chabane avait été kidnappé à son retour d'une mission que lui avait confiée l'armée nationale libyenne de Mizda puis emmené à Bani Walid.

C'est là, qu'il a été détenu durant 50 jours où il a été interrogé sous la torture afin de savoir comment il avait pu découvrir la cachette de Mouammar Kadhafi puis il a été relâché mais deux de ses collègues sont restés prisonniers.


L'ex-Premier ministre libyen, Mahmoud Jibril, invité à une émission de 22 heures, a révélé qu'un service de renseignement international était derrière le lynchage de Kadhafi et non pas les révolutionnaires libyens. Mahmoud Jibril a indiqué que la mort de Kadhafi était motivée par la volonté d'un service de sécurité de l'empêcher de dévoiler certains secrets. « Un service de renseignement que je ne connais pas, avait intérêt à ce que Kadhafi se taise à jamais, car il a eu plusieurs secrets et a noué d'étroites relations avec de nombreux régimes internationaux. C'est pourquoi ce service de renseignement a voulu à tout prix que Kadhafi ne divulgue plus jamais ces secrets », a dit Mahmoud Jibril.

Qui est ce service de renseignement ? Chabane a été "rapatrié " en France probablement pour éviter qu'il ne fasse des révélations impliquant le service de renseignement avec qui il a coopéré lors de la capture de Kadhafi. La réponse à la question précédente est vite trouvée : les renseignements français sur place lors des attaques au sol contre Kadhafi. Ce sont des hélicoptères français qui ont tiré sur son convoi. Cela renvoie bien sûr également au financement occulte de la campagne présidentielle de Sarkozy en 2007 et aux révélations faites par Kadhafi lui-même et son fils sur le versement de plusieurs millions cash à Sarkozy Kadhafi ayant menacé de tout révélé sur cette affaire.

Le plus simple donc c'était de l'éliminer, ce qui fut fait de la façon la plus barbare possible par lynchage. Mais la "France" coloniale SarkoHollandaise n'est plus à un crime prêt. Il ne faut pas compter sur le gouvernement PS et la magistrature qui lui est soumise pour faire rapidement la lumière là dessus. Les pratiques glauques de l'UMPS en matière de financements occultes des campagnes électorales ne sont un secret pour personne dans LEUR République bananière.

Actuellement Sarkozy se fait tout petit espérant ainsi que ses amis du PS et leurs amis de la magistrature l'oublieront et oublieront de le juger pour malversation.


L'Avenir nous dira s'il existe encore en France une JUSTICE digne de ce nom

jeudi 27 septembre 2012

Les Chrétiens fuient le Proche-Orient



Le Pape Benoît XVI est revenu au Vatican après une visite de trois jours au Liban. La mission était la plus difficile des sept années du pontificat de Joseph Ratzinger. Pour la visite du Pape, l’éruption de la colère musulmane, commencée en Egypte, a gagné la Malaisie pour envahir ensuite les âmes des musulmans européens.

Même le Liban, le pays le plus chrétien du Proche-Orient n’a pas été épargné. 

A Tripoli, le jour ou le souverain pontife s’entretenait avec les autorités libanaises et les chefs confessionaux, des manifestations musulmanes avaient lieu. Ils protestaient contre le film américain outrageux et... contre la visite du Pape. Une personne a péri.

Le voyage du Pape au Liban et sa toile de fond ont fait ressortir l’état malade des relations interconfessionnelles dans la région alors que paradoxalement la source des trois grandes religions révélées, le judaisme, le christianisme et l’islam est là. Malheureusement, elles ont de plus en plus de mal à coexister.

Roman Loukine, expert sur les problèmes de religion de l’Institut de l’Europe sous l’égide de l’Académie des sciences de Russie, pense que l’aggravation des relations interconfessionnelles est le résultat de la politique des Etats-Unis dans la région.

« L’hostilité vis-à-vis des Etats-Unis contribue aux humeurs antichrétiennes. L’Amérique est un Etat chrétien. Pour de nombreux habitants du Proche-Orient, les musulmans, s’opposer aux Etats-Unis, c’est s’opposer au christianisme. Donc, la situation des chrétiens dans ses pays en souffrira ».

Au cours des dernières 15 années, l’émigration des chrétiens de la région a atteint les proportions de l’exode. Elle s’explique par la peur pour l’avenir, la perte des valeurs morales, la politisation de la foi.

Alexei Youdine, l’expert du Centre de l’étude des religions de l’université russe des sciences humaines, dit que ce processus a plusieurs causes. L’une d’elles, c’est que dans l’islam, la politique et la religion sont mêlées. Alors, les chrétiens partiront, hélas.

« Les chrétiens se heurtent donc à ce qu’ils ont oublié : l’expression politique de la religion. Et pour l’islam, la politique et la religion, c’est la même chose. Le rythme de l'émigration des chrétiens du Proche-Orient est presque catastrophique. L’explication de cet événement a plusieurs niveaux ».

Le Proche-Orient c’est le berceau du christianisme. Mais la vie dans ce berceau devient peu agréable. Les chrétiens quittent presque tous les pays de la région. Il faudra alors faire une nouvelle carte chrétienne du Proche-Orient. 

Andrei Fediachine

‎3 millions de chômeurs....


C'est bien plus que ça, on ne comptabilise que celles et ceux qui sont en chômage total, pas celles qui ont un petit mi-temps, celles et ceux non indemnisé(e)s, ces manipulations comptables qui font baisser les chiffres. Ni les précaires, qui sont légion et soumis au bon vouloir des entreprises. J'ai travaillé pendant 33 ans à l'ANPE, j'étais conseillère à l'emploi; j'ai déjà connu un temps avec 3 millions de chômeurs, j'ai connu l'avant RMI. 

J'ai vu le matin à 8h30 quand on ouvrait la grille des gens ramper dessous pour atteindre la banque de prise d'inscription, pour être inscrit le jour même.

Au bout de 5 minutes, il fallait revenir le lendemain. Une honte, une honte pour l'humain. Une humiliation quotidienne. Obligés de ramener de force le directeur pour qu'il voie ça et prenne des mesures (prise de rendez-vous avec la date de présentation pour ouverture de droits). Je pense à la souffrance de ces personnes privées de la possibilité de faire vivre leur famille.

Le droit au travail est inscrit, à défaut l'Etat doit assurer la possibilité de vivre dans la dignité. Mais, dites-moi, comment fait-on pour vivre avec un RSA? Les personnes qui y parviennent devraient donner des leçons d'économie à nos dirigeants....

 L-G-B

mercredi 26 septembre 2012

CEUX-LA, ET CELLES-LA, NE SE SONT PAS RENDUS A LA TRIBUNE DE L'ILLUSTRE ASSEMBLEE, POUR SOLLICITER QUE SOIT MENEE PAR CELLE-CI, UNE GUERRE A LEUR SERVICE...


Et pourtant, leurs causes étaient d'une difficulté à résoudre bien plus grande que cette affaire de transition démocratique de Syrie. Mais il est vrai qu'ils ont eux, des années durant, à ce point donné de leur personne afin du meilleur des leurs, et suffisamment constaté la douleur des peuples, pour savoir que le plus grand bien qui pouvait leur être fait, c'était tout d'abord de surtout les préserver dans la paix...

Il ne se seraient donc certainement pas permis, de s'en venir en cet endroit même où, dans un instant de sagesse, les hommes ont fait pacte d'utiliser avec détermination et la meilleure bonne volonté du monde, tout ce qu'il était possible de tirer de leur génie, pour parvenir à un règlement pacifique de leurs différents, pour s'afficher avec une si totale obscénité, en apôtre de la guerre, comme vient de le faire, celui qui nous fait honte d'être à la tête de notre nation...

Il y a les grands, et bien sûr, il y a les autres, mais rien ne nous condamne à subir ces derniers...

Paris, le 26 septembre 2012
Richard Pulvar

USA : l'interdiction de parler des massacres d'Israël dans les universités!



Bien loin de l’objectif louable de combattre un réel antisémitisme, cette résolution a été rédigée pour servir les objectifs de propagande du gouvernement d’Israël aux dépens des droits, constitutionnellement protégés, des habitants de la Californie.
 
Lettre ouverte des Universitaires californiens pour la Liberté universitaire aux membres de l’Assemblée de Californie : Linda Halderman, Bonnie Lowenthal et aux 66 coauteurs de la House Resolution 35 de Californie :
Coauteurs : membres de l’Assemblée Achadjian, Beall, Block, Blumenfield, Butler, Cook, Fong, Furutani, Galgiani, Gatto, Gordon, Hagman, Mansoor, Miller, Monning, Portantino, and Williams, Alejo, Allen, Atkins, Bill Berryhill, Bonilla, Brownley, Buchanan, Charles Calderon, Campos, Carter, Cedillo, Chesbro, Conway, Davis, Dickinson, Donnelly, Eng, Feuer, Fletcher, Fuentes, Beth Gaines, Garrick, Gorell, Harkey, Hayashi, Roger Hernández, Hueso, Huffman, Jeffries, Jones, Lara, Ma, Mendoza, Mitchell, Morrell, Nestande, Olsen, Pan, Perea, John A. Pérez, V. Manuel Pérez, Silva, Skinner, Smyth, Solorio, Swanson, Torres, Valadao, et Wagner.

"Chers représentants de l’Assemblée de Californie

Les Universitaires de Californie pour la Liberté universitaire s’opposent, dans les termes les plus forts possibles, à la House Resolution 35, résolution qui liste chacune et chacun d’entre vous comme initiateurs ou coauteurs et qui a été approuvée sans débat par l’Assemblée de l’État de Californie le 28 août 2012 (1). La résolution constitue une menace claire contre la liberté universitaire à l’université de Californie et dans le système universitaire de l’État de Californie.

La HR-35 ne crée pas de droit nouveau, mais elle appelle les administrateurs de l’université à nier les droits du Premier amendement pour les étudiants et le corps enseignant. La résolution de l’Assemblée déclare : « une direction (d’université) au sommet reste une priorité majeure afin qu’aucun administrateur, professeur ou groupe d’étudiants ne puisse avoir le moindre doute que l’activité antisémite ne sera pas tolérée dans les salles de cours ou sur le campus, et qu’aucune ressource ne sera autorisée à servir pour une agitation antisémite ou tout autre intolérance. »

La résolution donne, à tort, à titre d’exemples d’ « antisémitisme » :
  • un discours sur un campus qui décrit Israël comme un État raciste ou d’apartheid.

La HR-35 demande implicitement la censure des conférences et présentations critiques d’Israël telles qu’elles pourraient être données par les lauréats du Prix Nobel de la Paix Jimmy Carter, Desmond Tutu et Mairead Maguire qui, tous, ont utilisé le terme « apartheid » dans leur présentation d’Israël ou sa politique (2). L’auteure renommée Alice Walker, avec d’autres membres du prestigieux Tribunal Russel (3) peut aussi, potentiellement, être interdite de campus californiens si les administrateurs de l’université suivent les recommandations de la HR-35.
  • un discours qui accuse Israël de crimes contre l’humanité ou de nettoyage ethnique.

La HR-35 appelle implicitement à l’exclusion des salles de cours de l’université des articles documentant sur les crimes contre l’humanité ou le nettoyage ethnique qui émaneraient d’importantes organisations des droits de l’homme telles qu’Amnesty International et Human Rights Watch. La résolution peut aussi conduire à l’interdiction d’orateurs universitaires des universités israéliennes qui ont publié les preuves du nettoyage ethnique et des crimes contre l’humanité par l’État d’Israël.

  • les campagnes de boycotts, désinvestissements et sanctions soutenues par des étudiants et des professeurs contre l’État d’Israël.

La HR-35 cherche donc à interdire la résistance non violente contre le système législatif d’apartheid en Israël, une résistance analogue au désormais renommé boycott de l’apartheid d’Afrique du Sud des précédentes décennies.
Les universités publiques ont une responsabilité particulière dans la protection de la liberté universitaire et de la liberté d’expression. La liberté universitaire permet aux professeurs de conduire et faire connaître la recherche universitaire, de concevoir des cours et d’enseigner aux étudiants dans les domaines de leurs compétences, et de bénéficier des protections du Premier Amendement pour les interventions ouvertes à tous. Ce sont des activités essentielles pour toute université crédible.

L’amalgame entre la critique d’Israël ou sa politique et l’antisémitisme est devenu une tactique classique pour ceux qui cherchent à censurer toute critique d’Israël. A titre de comparaisons, il serait impensable d’assimiler la critique du gouvernement de la Chine ou du mouvement pour un Tibet libre à un racisme antichinois, en dépit de l’identification que beaucoup d’étudiants chinois feraient avec la Chine et la culture chinoise. De même, il serait absurde d’assimiler une critique de gouvernements en Afrique avec un racisme à l’encontre des Afro-Américains. Il est presque inconcevable d’imaginer une résolution de l’Assemblée qui confondrait une critique du gouvernement de l’Égypte avec un racisme anti-arabe. Or, la HR-35 n’est pas moins ridicule dans son amalgame entre critique d’Israël et antisémitisme. La censure n’est pas la bonne façon de contrer un discours avec lequel on n’est pas d’accord. Au contraire, la réponse appropriée est de mettre en avant ses arguments et convictions ; c’est-à-dire, de s’engager dans la liberté d’expression.

La House Resolution 35 sape le Premier Amendement et demande des restrictions aux discours critiques d’Israël qui vont bien au-delà des restrictions en Israël même. Les critiques d’Israël qui sont proscrites par la HR-35 sont de façon normale exposées dans la presse grand public israélienne. Nous soulignons, cependant, que nous ne voulons pas dire que les limites des critiques acceptables d’Israël doivent être définies par les limites de l’expression en Israël. Les enseignants et étudiants de Californie ont le droit de s’informer sans restriction sur cette question, et à cette fin, les voies palestiniennes sont essentielles, bien qu’elles aient rarement l’occasion de se faire entendre sur les campus universitaires de Californie.

Le souci majeur qui est derrière la House Resolution 35 n’est pas l’antisémitisme. En effet, la HR-35, en elle-même, est fondamentalement antisémite parce qu’elle associe et mélange le judaïsme avec une liste interminable de politiques racistes et de crimes contre l’humanité bien documentés perpétrés par l’État d’Israël. Bien loin de l’objectif louable de combattre un réel antisémitisme, cette résolution a été rédigée pour servir les objectifs de propagande du gouvernement d’Israël aux dépens des droits, constitutionnellement protégés, des habitants de la Californie.
Nous vous exhortons, dans les termes les plus forts, à dénoncer publiquement la House Resolution 35, et à voter son abrogation.

Références :

-  [2] Carter ; Tutu ; Maguire

Veuillez agréer,
Les Universitaires de Californie pour la Liberté d’expression
(pour la liste des signataires et leur adresse, voir à la source)

Les Universitaires de Californie pour la Liberté d’expression sont un groupe de plus de 134 universitaires qui enseignent dans plus de vingt institutions d’enseignement supérieur de Californie. Le groupe s’est créé en réponse à la vague de violations de la liberté universitaire qui s’est soulevée tant dans le climat de violations des droits civils de l’après 11 Septembre 2001 que dans les attaques croissantes contre les éducateurs progressistes par les néo-conservateurs. Beaucoup de ces attaques ont visé des universitaires d’origine arabe, musulmane ou moyen-orientale, ou des universitaires qui faisaient des recherches et donnaient des cours sur les communautés moyen-orientales, arabes et musulmanes.

Notre objectif de protéger les universitaires et étudiants de Californie, au départ principalement dans les institutions d’enseignement supérieur, s’est donné une portée plus vaste. Nous reconnaissons que toute violation de la liberté universitaire, où qu’elle se produise, est une menace pour la liberté universitaire partout dans le monde.

mardi 25 septembre 2012

Après la Syrie, serait-ce le tour de l'Algérie


Les médias français et les médias Qatariens  ont signé un contrat pour mettre au point deux grandes pages facebook qui va inciter à une révolution en Algérie , et ainsi déstabiliser le pays , d'autres moyens médiatiques guerriers contre l’Algérie seront mis en œuvre prochainement.

jeudi 20 septembre 2012

Alep : nouvelles saignées ASL


Dans son bulletin de fin de journée du mercredi 19 mars, l’agence Sana parle d’une « opération spécifique » menée dans le quartier de Maysaloun au nord de la Vieille ville, et donc dans le centre-nord d’Alep, ayant infligé,
selon une des expressions consacrées, « de lourdes pertes » à la rébellion, notamment aux abords d’un institut d’enseignement professionnel. L’agence officielle syrienne évoque « nombre de mercenaires tués » et des « dizaines » de blessés.

Cette rhétorique triomphaliste immuable peut susciter un légitime scepticisme, ce conflit étant aussi celui de deux propagandes. Pour autant la vidéo – datée du 19 septembre – que nous mettons en ligne semble confirmer les affirmations de Sana : elle concerne Maysaloun, et montre effectivement un nombre très important de cadavres de rebelles. Incontestablement, l’ASL a été saignée dans ce secteur, qui n’est qu’un parmi une dizaine d’autres à Alep où l’armée affronte les poches de résistance insurgées.




Et, en effet, l’armée syrienne attaque et frappe sur plusieurs fronts. Ce 19 septembre, le quartier de Masaken al-Fardos, au sud de la ville, a vu lui aussi d’âpres combats, près du Centre culturel et de la mosquée d’Omar Ben al-Khatab et d’al-Fourn. Combats encore près de la Mosquée du quartier de Qastal Haram (centre d’Alep). Là aussi, Sana évoque de lourdes pertes dans les rangs ASL/salafistes, et des destructions de véhicules. Sept « terroristes » ont été tués à al-Jadideh (ou Jdaideh, centre-ouest).
Sana évoque encore ce 20 septembre, des combats aux abords de la mosquée al-Abbas à Hanano (est). L’OSDH de son côté, visiblement en panne de succès rebelles, se bornait à évoquer les bombardements des quartiers de Hanano, al-Chaar et Sakhour – trois quartiers limitrophes, à l’est de la ville -, ainsi que de plusieurs localités de la région nord d’Alep.

Cent afghans tués ?

Nous parlions de rhétorique triomphaliste : ce jeudi matin 20 septembre, Sana annonce la mort de « cent terroristes afghans« , tués par l »armée, le 19 septembre près de l’école Fida al-Arabi du quartier de Boustane al-Kasr (centre d’Alep, à l’ouest de la Vieille ville) : évidemment, le chiffre parait très élevé, et le fait que tous ces rebelles soient issus du même pays renforce l’incrédulité. Cela dit, même si le chiffre avancé par Sana est en la circonstance (peut-être) exagéré, il correspond quand même à quelque chose : certainement plusieurs dizaines de combattants islamistes, au moins en partie étranger, ont été mis hors de combat à Boustane al-Kasr ce 19 septembre. Exagérer l’ampleur d’un combat est une chose, l’inventer purement et simplement en est une autre, dont nous ne pensons pas les médias pro-gouvernementaux capables.

Sana fait état d’un incident plus inhabituel ; selon elle (qui s’appuie évidemment sur des sources militaires), des combats auraient éclaté à Baïdine (quartier d’Alep) entre rebelles syriens et étrangers, après que les syriens ont achevé des blessés étrangers dans d’autres quartiers d’Alep, sans doute pour ne pas les laisser tomber vivants aux mains de l’armée. Légende urbaine ? Propagande ? tout le monde sait qu’il y a des frictions entre salafistes, al-qaïdistes, ASL pur jus, syriens et étrangers : de là en s’entretuer dans un contexte aussi difficile pour eux….

Dans les environs d’Alep, à al-Sfeira, les soldats ont arrêté des activistes et saisi quantité d’armes, dont des fusils russes, des mitrailleuses, des RPG, des bombes, ainsi que des médicaments et différents matériels volés.Sana parle encore d’actions à Hreytane (5 kilomètres au nord d’Alep), à Manbej près de la frontière), à Sadjane. À Mareh (une trentaine de kilomètres au nord d’Alep) un dépôt d’armes et de munitions a été réduit en cendres (une frappe aérienne ?)
À l’est de Mayer (une dizaine de kilomètres au nord de Hreytane, sur la route stratégique de la Turquie), les forces armées revendiquent avoir détruit trois bus avec les terroristes et les armes à bord ainsi que deux pick-up dotés des « traditionnelles » mitrailleuses lourdes de type Douchka. Quinze autres véhicules de ce type ont été par ailleurs réduits en fumée sur les deux axes principaux au nord d’Alep, la route Alep/Al-Bab, et la route Alep/Azaz (ville située près de la frontière turque, à une quarantaine de kilomètres au nord d’Alep) : cela signifie que l’armée ne relâche pas la pression sur l’arrière-pays et les voies de ravitaillement de l’ASL, qui ne doit pas pouvoir acheminer beaucoup de secours aux insurgés assiégés dans Alep.

Et voici d’autres vidéos, instantanés de la lutte à Alep, qui renseignent bien mieux qu’un compte-rendu militaire sur la réalité que vivent les soldats – et les insurgés – depuis deux mois à Alep.

La première concerne les combats dans le quartier central de Midane, repris par l’armé voici 48 heures : on y voit un groupe d’ASL tiraillant depuis une petite ruelle perpendiculaire à un axe plus important. À un moment un char apparait au bout de la ruelle.. Et tire le premier : il semble que le groupe a été anéanti.

La suivante (19 septembre) montre un groupe abrité derrière des maisons dans un secteur non précisé (sauf peut-être dans le commentaire en arabe ; on entend des tirs de canon, et d’armes légères provenant sans doute de l’armée régulière ; un des ASL se promène sur la ligne de front en bavardant ; et puis un obus frappe le groupe :
Autre vidéo, plus générique, sur l’armée en action à Alep ; un blindé lourd manoeuvre avec précaution dans une petite rue, avant de prendre en enfilade avec son canon une ruelle perpendiculaire ::
Enfin, une page Facebook « dédiée » à Diya Matroud, responsable de la brigade ASL Al Furqan, tué par l’armée syrienne dans le quartier de Al Assali, au cours des dernières 48 heures semble-t-il. L’hécatombe rebelle à Alep est aussi une hécatombe de cadres.
 -Damas :
Sana annonce la capture d’une centaine de « terroristes »dans le secteur du jardin des Pionniers dépendant du grand camp de réfugiés palestiniens et près d’un mosquée dépendant du camp de réfugiés voisin de Yarmouk, tous deux situés au nord immédiat de la localité d’al Hajar al Aswad, théâtre de nombreux incidents sanglants ces derniers jours. Sana parle de « purification » de cette localité, notamment du secteur de la station ferroviaire Aoudeh et de l’hôpital de Younes. Selon la source militaire citée par l’agence de presse syrienne, les terroristes ont utilisé lors de l’accrochage différentes sortes d’armes, dont des fusils à lunettes, les mitrailleuses Doshka, et des engins explosifs. Au moins un véhicule équipé d’une mitrailleuse Douchka a été détruit et ses occupants tués dans ces dernières opérations à al-Hajar al-Aswad. Rappelons qu’hier des combattants rebelles ont annoncé à leurs amis de l’OSDH leur « retrait » d’al-Hajar a-Aswad et d’Assali, reconnaissant leur échec.
Où l’on voit que l’action des bandes ASL est décidément limitée à la lisière sud de la capitale syrienne, entre banlieue et rase campagne.
Enfin, la rébellion frappe d’autres secteurs, mais sous la forme plus limitée du terrorisme pur : deux engins ont explosé aujourd’hui près de l’École féminine des Arts dans la ville de Qudsaya (banlieue nord-ouest de Damas), faisant nombre de blessés parmi les citoyens, « mais aucune des étudiantes de l’école », d’après une source officielle. La source a souligné au correspondant de Sana que le premier engin a explosé près de l’école et l’autre à 200 mètres du premier.
Sana annonce encore qu’une unité des forces armées a libéré sept personnes enlevées par les groupes terroristes près de l’usine des réfrigérateurs Barada dans la région entre Sbeineh et al-Issali dans l’extrême banlieue sud-ouest de Damas. Une source militaire évoque d’ailleurs la fuite des rebelles devant l’offensive de l’armée, dans ce secteur d’al-Bouayyda et de Sbeineh. Des sources gouvernementales annoncent qu’une opération militaire a permis de dégager quatre employés de la centrale électrique d’al-Hajar al-Aswad, assiégés par les rebelles depuis cinq jours.
Dans le gouvernorat de Damas, la ville touristique de Zabadani, adossée à la frontière libanaise dans un secteur montagneux à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale, fait (un peu) reparler d’elle : l’armée y a eu un accrochage avec une bande. Zabadani avait été un temps, au tout début de cette année, occupée par l’ASL, avant d’être reprise par l’armée à la mi-février.

-Homs :
À Homs, une unité de nos forces armées a tué, dans une opération spécifique, des dizaines de terroristes et détruit un entrepôt de munitions à Bab Houd. Ce petit quartier – peut-être 5 000 habitants avant les événements – situé dans le centre-ville à l’ouest immédiat du Souk et du centre historique semble concentrer les dernières forces de l’insurrection locale, qui certes ne fait plus beaucoup parler d’elle.
-Deraa :
Sana indique que, se basant sur des renseignements fournis par des habitants, les « services spécialisés » ont ratissé le repaires et les QG de groupes terroristes dans le village de Ghabaghib de Deraa, multipliant les arrestations dans leurs rangs ainsi que les saisies d’armes. Une source officielle précise que nombre de terroristes se sont rendus aux autorités, alors que d’autres ont essayé de résister avant d’être appréhendés.
-Ar Raqqah :
Comme nous le disions hier, un groupe rebelle a pris le contrôle du poste-frontière de Talabyad (ou Tall al- Abyad), après avoir massacré une vingtaine de soldats non loin de là à Beer al-Acheq (voir notre article « Un nouveau crime des protégés de Hollande et Fabius », mis en ligne le 18 septembre 2012). Le poste frontière de Tall al-Abyad est situé à une centaine de kilomètres au nord de Raqqah ; c’était semble-t-il un point de passage entre la Syrie e la Turquie assez peu fréquenté, se situant très à l’est de l’axe principal Damas/Alep/Turquie.
Voici à ce sujet une autre vidéo de la brigade salafiste al-Tawhid qui proclame la « libération du rond-point d’al-Rayssi à Talabyad le mardi 18 septembre » assurant que « l’ASL se promène dans les rues de la ville » ; on peut lire en effet sur certaines voitures la mention « liwaa al-tawhid » ; on voit peut-être une cinquantaine de rebelles autour d’une placette avec une fontaine sur laquelle est hissé le drapeau ASL ; on notera une fois de plus le vocabulaire limité du commentateur, qui lance ses « Allah o akbar ! » toutes les 3 secondes environ :
Quoi qu’il en soit, un média pro-ASL comme le quotidien libanais L’Orient-Le Jour indique dans un article en date du mercredi 19 septembre que « d’intenses combats ont éclaté mardi après-midi entre l’armée syrienne et les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) qui tentaient de prendre le contrôle du poste frontière de Tall al-Abyad ». Le quotidien pro-Hariri et anti-syrien ajoute avoir eu la confirmation que les forces du régime bombardaient le village. Le séjour des salafistes à Tall l-Abyad sera sans doute de courte durée, et certainement pas de tout repos.
Une autre vidéo sur l’ASL à Tall al-Abyad (19 septembre), sans doute signée du même « caméraman » (on reconnait sa voix et ses « Allah o akbar ! » maladifs) : cette fois, on avance vers le poste-frontière ; un des bâtiments de la douane a souffert ; on voit un pick-up -mitrailleuse et quelques dizaines d’insurgés ; en face, à quelques mètres, le poste turc est silencieux, et la frontière fermée ;


Guy Delorme

source

L’ETAT D’ALERTE PERMANENT, OU LA NOUVELLE FORME DE DOMINATION


Que peut faire un gouvernement dont le pays, c'est à dire le nôtre, croule sous la charge d’une dette astronomique de 1700 milliards d’euros, souffre d’un déficit budgétaire de 98 milliards d’euros, dont la quasi totalité des recettes fiscales ne servent plus qu’à assurer le service de la dette, de sorte qu’il se trouve condamné pour pouvoir assurer le simple fonctionnement de l’état, à devoir emprunter encore et toujours plus. Que peut-il faire dans un pays qui de plus, souffre de plus de 3 millions de chômeurs, ce qui dans ces conditions, ne lui permet même pas de réduire les dépenses publiques pour diminuer son endettement, sans provoquer des dizaines de milliers de chômeurs supplémentaires ?

Que peut-il faire ?

Rien, absolument rien, puisqu’il ne lui appartient pas de provoquer une révolution, laquelle, constituant l’occasion de remettre tout en cause dans les mécanismes par lesquels nous nous sommes retrouvés dans cette situation, constitue la seule issue pour pouvoir espérer sortir de cette impasse...

Cependant, il reste toujours une solution inenvisageable bien sûr, mais qui fut pourtant historiquement celle qui fut utilisée à chaque fois dans une telle situation pour tenter d’éviter une révolution, la “guerre”.

Mais il s’est vu des cas comme en Russie ou au Portugal, où c’est précisément cette guerre qui déclencha la révolution.

La technique consiste donc désormais, pour éviter la révolution et maintenir cependant fermement le peuple en place, sans avoir pour autant à aller jusqu’à la guerre trop incertaine, mais dont seule la redoutable perspective peut être de nature à inciter ce peuple à différer ses revendications, d’entretenir savamment le spectre de celle-ci, en maintenant le pays par toutes espèces de gesticulation sur des théâtres extérieurs risqués, dans un “état d’alerte permanent”.

Qu’on ne s’y trompe pas, que le spectre de cette guerre soit simplement agité, ou que par malheur celle-ci soit effectivement engagée, ce ne sont pas seulement les Syriens et les Iraniens qui sont visés par ce gouvernement, même s’il est clair que sous la pression de certains activistes proches du pouvoir, il agit au bénéfice de puissances étrangères, car les citoyens de ce pays sont bel et bien concernés tout autant, par ces entreprises guerrières, ou même par leur simple simulacre, qui sont bel et bien destinés à les maintenir sous domination.

Qui vivra verra...

Paris, le 20 septembre 2012

Richard Pulvar


Mali: Aqmi menace de tuer les quatre otages français enlevés au Niger


IRIB-Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a reproché mercredi à Paris d'avoir appelé à "envahir" le Nord du Mali, assurant que cela risquait d'aboutir à "la mort des otages" français et à "davantage de malheurs" pour la France, dans un message publié sur un site mauritanien. Dans ce message adressé aux familles des quatre otages enlevés en 2010 à Arlit au Niger, Aqmi reproche au gouvernement français d'avoir "l'outrecuidance d'appeler à envahir le pays des musulmans maliens"."Cette initiative folle n'aura pas seulement pour conséquence la mort des otages, mais noiera la France tout entière dans les marécages de l'Azawad (Nord du Mali), ce qui aura pour conséquence pour elle et pour son peuple davantage de malheurs et de drames", menace l'organisation.Les trois régions administratives du nord du Mali - Tombouctou, Gao et Kidal - sont occupées depuis plus de cinq mois par différents groupes alliés d'Aqmi, qui multiplient les exactions en prétendant imposer la charia (loi islamique).Avant de se faire menaçante, la diatribe en arabe commence toutefois par une proposition de négociations.Pour la première fois, Aqmi s'adresse directement aux familles des quatre Français - salariés du groupe nucléaire français Areva et de sous-traitant Satom - qu'elle retient en otages depuis deux ans."Nous annonçons, via ce communiqué, notre disponibilité aux négociations", affirment les islamistes, qui ajoutent : "c'est le gouvernement français qui a fermé la porte aux négociations et continue de mettre en danger la vie de vos fils"."Nous attendons de votre gouvernement qu'il fasse le premier pas, juste en prenant contact avec nous, afin de pouvoir tenir ses dernières promesses et assurances aux familles", dit encore l'organisation.Contactées par l'AFP, les familles des otages n'ont pas souhaité "réagir à chaud", selon leur porte-parole, Mireille Blain. "J'attends", a simplement dit René Robert, grand-père de l'otage Pierre Legrand.

mercredi 19 septembre 2012

Les autorités allemandes mettent en garde les utilisateurs contre Internet Explorer



L'Office fédéral allemand pour la sécurité informatique met en garde les citoyens contre l’utilisation du navigateur Internet Explorer. Selon la chaîne allemande ARD, les utilisateurs du système Windows XP qui travaillent avec la septième et la huitième version du navigateur, ainsi que ceux qui se servent de sa huitième et neuvième version sur Windows 7, risquent de voir leur données piratées.

Le navigateur configuré sous cette version permet de pirater facilement les ordinateurs. Des attaques des pirates se sont intensifiés récemment contre Internet Explorer, les codes nécessaires pour pirater les ordinateurs étant disponibles sur Internet. 

mardi 18 septembre 2012

La tactique du blasphème


La diffusion d’un extrait du film d’insultes anti-islam « L’Innocence des musulmans » a soulevé une vague de colère dans le monde arabe. Pour Thierry Meyssan, les choses sont plus complexes qu’il n’y paraît car cette diffusion a d’abord été faite en arabe sur YouTube et sur la chaîne salafiste égyptienne Al Nas. Le film n’est pas destiné au public états-unien, ni même au public musulman, mais au seul public arabe. Sa diffusion a été effectuée par ceux-là même qui ont appelé à son interdiction. Qui se cache derrière cette provocation ?


La diffusion sur Internet d’extraits du film L’Innocence des musulmans a suscité des manifestations de colère dans le monde, dont une qui a dégénéré à Benghazi. L’ambassadeur US en Libye et des membres de son escorte ont été tués.

Au premier abord, l’affaire se situe dans une longue lignée qui va des Versets sataniques de Salman Rushdié aux autodafés du Coran par le pasteur Terry Jones. Toutefois cette nouvelle attaque se distingue des autres en ce que le film n’est pas destiné au public occidental, mais a uniquement été conçu comme un instrument de provocation à l’adresse des musulmans.

En termes politiques, cette affaire peut être analysée de deux manières selon qu’on l’observe au plan tactique comme une manipulation anti-US ou au plan stratégique comme une attaque psychologique anti-musulmane.

Le film est présenté comme produit par un groupe sioniste composé de juifs ayant la double nationalité israélo-US et d’un copte égyptien. Il était prêt depuis plusieurs mois et a été utilisé le moment voulu pour provoquer des émeutes dirigées contre les États-Unis. Des agents israéliens ont été déployés dans plusieurs grandes villes avec mission d’orienter la colère de la foule contre des cibles US ou coptes (jamais israéliennes). Sans surprise, l’effet maximum a été atteint à Benghazi.

La population de Benghazi est connue pour abriter des groupes particulièrement réactionnaires et racistes. On se souvient que lors de l’affaire des caricatures de Mahomet, des salafistes avaient attaqué le consulat du Danemark. En application de la Convention de Vienne, le gouvernement libyen de Mouammar el-Khadafi avait dû faire usage de la troupe pour protéger la représentation diplomatique. La répression de l’émeute avait fait de nombreuses victimes. Par la suite, les Occidentaux qui voulaient renverser le régime libyen avaient financé des publications salafistes accusant le colonel Khadafi d’avoir protégé le consulat du Danemark parce qu’il aurait été lui-même le commanditaire des caricatures. Le 15 février 2011, les salafistes avaient organisé à Benghazi une manifestation commémorative de la tuerie au cours de laquelle une fusillade éclata, marquant le début de l’insurrection de la Cyrénaïque et ouvrant la voie à l’intervention de l’OTAN. La police libyenne arrêta trois membres des forces spéciales italiennes qui avouèrent avoir tiré depuis les toits à la fois sur les manifestants et sur les policiers pour créer la confusion. Retenus prisonniers durant toute la guerre, ils furent libérés lors de la prise de la capitale par l’OTAN et furent exfiltrés vers Malte sur un petit bateau de pêche sur lequel je me trouvais avec eux.

Cette fois, la manipulation de la foule de Benghazi par les agents israéliens avait pour but d’assassiner l’ambassadeur US ; un acte de guerre sans précédent depuis le bombardement de l’USS Liberty par la marine israélienne, en 1967. Par ailleurs, c’est le premier assassinat, depuis 1979, d’un ambassadeur US dans l’exercice de ses fonctions. Et celui-ci est d’autant plus grave que dans un pays où le gouvernement est une pure fiction juridique, l’ambassadeur US n’est pas un simple diplomate, mais fait office de gouverneur, de chef d’État de facto.

Au cours des dernières semaines, les plus hauts responsables militaires états-uniens sont entrés en conflit ouvert avec le gouvernement israélien. Ils ont multiplié les déclarations attestant leur volonté d’interrompre le cycle de guerres débuté dans le 11-Septembre (Afghanistan, Irak, Libye, Syrie), alors que les accords officieux de 2001 en prévoient encore d’autres (Soudan, Somalie, Iran). Un premier coup de semonce s’était matérialisé avec l’attaque au missile de l’avion du chef d’état-major inter armes US, le général Dempsey. Le deuxième avertissement est plus brutal.

Par ailleurs, si l’on envisage cette affaire en termes de psychologie sociale, elle apparaît comme une attaque frontale contre les croyances des musulmans. En cela, elle n’est pas différente de l’épisode des Pussy Riot violant la liberté de culte jusque dans la cathédrale orthodoxe du Saint-Sauveur et les nombreuses performances de pornographie conceptuelle qui précédèrent. Ces différentes opérations visent à désacraliser des sociétés qui résistent au projet de domination globale.

Dans les sociétés démocratiques et multiculturelles, le sacré ne s’exprime plus que dans la sphère privée. Cependant, un nouvel espace sacré collectif est en cours de formation. Les États ouest-européens se sont dotés de lois mémorielles qui ont transformé un événement historique, la destruction des juifs d’Europe par les nazis, en un fait religieux (la « Shoah » selon la terminologie juive, ou « l’Holocauste » selon le vocabulaire évangélique). Ce crime est alors élevé au rang d’événement unique au mépris des victimes d’autres massacres, y compris au mépris des autres victimes du nazisme. La mise en cause du dogme, c’est-à-dire de l’interprétation théologique du fait historique, est passible de sanctions pénales comme l’était jadis le blasphème. Identiquement, en 2001, les USA, les États membres de l’Union européenne, et nombre de leurs alliés ont imposé par décret à toute leur population une minute de silence en mémoire des victimes des attentats du 11-Septembre. Cette initiative s’accompagnait d’une interprétation idéologique des causes du massacre. Dans les deux cas, avoir été tué parce que juif ou parce que États-unien donne un statut particulier aux victimes devant lequel le reste de l’humanité est invité à s’incliner.

Lors des derniers Jeux Olympiques à Londres, les délégations israélienne et états-unienne ont tenté d’étendre cet espace sacré en imposant une minute de silence durant la cérémonie d’ouverture, l’événement télévisuel le plus regardé dans le monde. Il se serait agi de célébrer la mémoire des victimes de la prise d’otage des Jeux de Munich. En définitive la proposition a été écartée, le Comité olympique se contentant d’une discrète cérémonie distincte. Quoi qu’il en soit, l’enjeu est de créer une liturgie collective qui légitime l’empire global.

Ainsi, L’Innocence des musulmans est à la fois un moyen de pression pour rappeler à l’ordre Washington, tenté de s’éloigner du projet de domination sioniste, et un moyen de poursuivre ce projet en blessant dans leurs croyances ceux qui lui résistent.

Thierry Meyssan

Intellectuel français, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Professeur de Relations internationales au Centre d’études stratégiques de Damas. Dernier ouvrage en français : L’Effroyable imposture : Tome 2, Manipulations et désinformations (éd. JP Bertand, 2007).