vendredi 24 octobre 2008


Namasté, Vannakam,

Nous vous invitons à participer à la Diwali 2008, le mardi 28 octobre à partir de 18 h au Temple Chingan à Caillebot (Route de Boisvin) Le Moule où une grande pûjâ sera offerte à la Déesse Lakshmi.

Diwali est la plus célèbre, la plus importante, la plus joyeuse, la plus colorée des fêtes hindoues. Elle débute le quinzième jour du mois hindou de kaartika (mois d’octobre-novembre) soit vingt et un jour après Dhashaharaa ou Dussehra (fête de la victoire du Bien sur le Mal) et dure en Inde 5 jours.

«Diwali» ou «Deepaavali» ou «Diipaavali» tire son nom du terme sanskrit Diipaavali qui signifie «rangée de lampes» (deepa = lampe, lumière et aavali =rangée).

En effet, d’innombrables petites lampes à huile (deeya) vont être allumées en l’honneur de la déesse Lakshmi (déesse de la prospérité, de la richesse et de la fortune), épouse du dieu Vishnu. Le jour de Diwali est consacré à la déesse Lakshmi à qui l’on offre des pûjâ-s. Les hindous croient qu’en ce jour, la déesse Lakshmi viendra visiter leurs maisons et bénirent ceux qui auront allumés des lampes.

Cette fête célèbre aussi le retour du dieu Rama (héros de la plus grande épopée hindoue, le Ramayana) en compagnie de Sita et son frère Lakshmana à retrouver le chemin du retour à Ayodhya. La légende raconte que lors de leur retour, le soleil se coucha et il fit nuit. Les habitants allumèrent alors des lampes à huile pour qu’ils puissent retrouver leur chemin.

Enfin, arrive le grand soir où au coucher du soleil toutes les petites lampes sont allumées par les femmes dans les rues et sur les terrasses. Les pétards et feux d’artifices sont aussi de la fête. La musique envahie également tout ce monde.

Om Jai Shri Maha Mata Lakshmi Ki Jai !

Elie Shitalou

samedi 18 octobre 2008

chocolate model tour, la finale à baltard




Magazine Chocolate
Service Communication
155 rue du faubourg saint-Denis
75010 Paris

le site

Christiane TAUBIRA répond à la tribune publiée dans le Monde par l'historien Pierre NORA

Liberté pour l’Histoire ? Je ne sache pas que l’Histoire pût être emprisonnée ! Tronquée parfois, évacuée sans doute, contorsionnée au besoin. C’est le sort qui fut réservé aux histoires coloniales de la France dans cette somme passionnante de 5000 pages dirigée par Pierre Nora, intitulée Les lieux de mémoire et sous-titrée Entre mémoire et histoire. Cinq mille pages dont une quinzaine consacrées à l’exposition coloniale de 1931, abrégé ou paradigme des trois siècles et demi que durèrent les deux périodes coloniales françaises. Un article sur le café, d’une vingtaine de pages, ne réserve pas une ligne aux économies de plantation. De tels partis pris prennent leur part dans les polémiques que déclenchent les multiples lieux de savoir qui échappent à l’enseignement officiel. Si l’histoire était aussi libre que nous le souhaitons tous, les éminences de la recherche s’intéresseraient à l’intégralité de l’histoire de France et d’Europe, l’enseigneraient, accueilleraient des thèses, débattraient de tout sans rien sacraliser, comme il en fut pour les travaux d’un historien primé, érigé en martyr sans châtiment, malgré des critiques universitaires déplorant l’insuffisante rigueur du travail produit et primé par le sénat, largement divulgué en ouvrage de poche. Nous aimerions le même sort pour de nombreux travaux d’excellente qualité, sur ces sujets ou d’autres. Mais la protestation victimaire de certains historiens n’est pas l’essentiel. En la circonstance, il y a un faux conflit et un vrai débat. Le faux conflit porte sur des rivalités de compétences, qui n’ont pas lieu d’être, entre les Historiens qui sont et doivent être reconnus comme Chercheurs, et le Législateur élu au suffrage universel qui détient la responsabilité de dire la norme, mais pas seulement, d'ériger aussi les remparts.

Quant au vrai débat, il est de savoir si la Mémoire et l’Histoire peuvent être objets de Droit. Oui, lorsque les enjeux sont au-delà de la mémoire et de l’histoire, qu’ils atteignent la cohésion nationale, l’identité commune. Il revient alors au Législateur de poser la parole politique, déclaratoire, et d’en tirer les conséquences par des dispositions normatives. Il n’y a pas de matière plus politique que le Droit qui élabore les règles communes pour rendre possible la vie ensemble, édicte les lisières, sépare la morale de l’Ethique pour énoncer les valeurs de référence. La seule question est celle de la bonne distance entre les faits et cette parole politique.

Passons rapidement sur « l’ingérence du pouvoir politique dans la recherche et l’enseignement », puisque dans cette belle démocratie de désignation, nomination et cooptation dans toutes sortes de structures consultatives et décisionnelles, les Elus seraient les seuls non fondés à jeter l’œil sur ce qui est enseigné aux enfants qui devront devenir des citoyens libres et responsables.

Passons sur le mépris à peine voilé envers les législateurs, ces ‘on’ en train de « fabriquer une camisole qui contraint la recherche et paralyse l’initiative des enseignants ». L’article 2 de la loi Taubira encourage justement la recherche, mais ceux qui la fustigent l’ont-ils seulement lue ? Si l’exercice consistait à échanger de ‘bons’ procédés, nous parlerions du mandarinat universitaire qui, souverainement, décrète les sujets méritant recherche. Passons également sur la méconnaissance condescendante envers ces millions de personnes exclues du roman national, que l’histoire a conduites à naître sur le sol de France, sans pays de rechange. Il arrive qu’à force d’entre soi, l’entour s’évapore.

J’ai le plus grand respect pour ceux qui cherchent, interrogent, s’interrogent. Mais je n’ai aucun état d’âme envers ceux qui brandissent un bouclier universitaire pour défendre des chasses gardées, à l’abri des échos et des grondements de la société.

Mémoire et Histoire traitent d’une matière commune : le passé. Ce passé nous travaille, consciemment ou non. Lorsque la société s’en empare, le Législateur doit proférer une parole particulière, et légitime, dans la polyphonie produite par les historiens et les associations. Le sujet est là. Eduardo Galeano le dit à sa façon : « Le temps passé continue vivant de battre dans les veines du temps présent, même si le temps présent ne le veut pas ou ne le sait pas ».

Pierre Nora m’a offert, et je l’en remercie encore, le dernier ouvrage qu’il a édité sur le journal d’un négrier. Devant la Mission parlementaire, il a présenté cet acte d’édition comme un acte de bravoure. Après lui avoir fait observer qu’il n’avait pas été poursuivi et ne le serait pas parce que tel n’est pas l’objet de la loi, je lui demandai quand il nous offrirait le témoignage de l’esclave. L’historien fait-il œuvre complète lorsqu’il restitue la seule parole des vainqueurs consignée dans les archives écrites ? Ne lui revient-il pas, avec la même rigueur méthodologique exercée sur les sources écrites, d’exhumer les filets de voix des vaincus et de leurs héros, ces filets qui nous parviennent par la tradition orale et les traces archéologiques ?

Nous sommes héritiers de toutes les tragédies humaines, qui nous troublent par la barbarie qu’elles révèlent et les traces qu’elles laissent.

L’acte législatif fait de la mémoire de quelques uns la mémoire de tous. C’est lui qui peut inclure les mémoires fragmentées dans un récit commun, une odyssée partagée.

Pas de matière plus politique que le Droit, disais-je ? Ah ! si, peut-être l’Histoire

source

LETTRE OUVERTE AU PAPE BENOIT XVI

Monsieur le Pape,

Nous avons l’honneur de vous saisir d’une exigence de réparation visant au retrait d’une plaque posée sur la façade d’entrée de l’Eglise des Trois Ilets en Martinique.

Cette demande est justifiée, en fait comme en droit, par les considérations suivantes :

En fait, attendu que nous soussignés militants du MIR (Mouvement International pour la Réparation) avons constaté la présence d’une plaque commémorative du centenaire du sacrement de Napoléon 1er comme empereur des français apposée sur le mur de façade de l’église des Trois Ilets.

Attendu que depuis 2001, la loi Taubira en France reconnaît l’esclavage des amérindiens et africains et la traite transatlantique comme crimes contre l’humanité.

Attendu que cette plaque a été apposée en 1921 à la gloire de Joséphine de Beauharnais, et de son époux Napoléon Bonaparte.

Attendu que ces deux personnages ont été coupables d’actes criminels imprescriptibles, l’une Joséphine de Beauharnais étant propriétaire d’esclaves et d’Habitations, lieux de tortures, univers concentrationnaire d’africains déportés et d’amérindiens spoliés, qui témoignent de faits criminels en Martinique et à Saint Domingue, et l’autre ayant en 1802 rétabli le code Noir et donc l’esclavage dans les colonies française d’Amérique.

Attendu alors que cette plaque commémorative, honorant le sacre de Napoléon et Joséphine BONAPARTE fait apologie de crimes contre l’humanité.

Attendu donc que dans cette commune des Trois Ilets où naquit l’esclavagiste propriétaire d’Habitations en Martinique et à St Domingue, JOSEPHINE épouse du criminel NAPOLEON 1er, le pouvoir colonial, la caste béké et l’évêque catholique apostolique romain, ont commémoré le 5 mai 1921 le centenaire du sacre de « l’empereur des français » rétablisseur d’un « Code Noir » de Colbert, codifiant l’ordre raciste esclavagiste, la spoliation et le pillage de territoires et peuples.

Attendu que l’Eglise n’était censé ignoré que Napoléon Bonaparte a rétabli l’esclavage en 1802 en Guadeloupe, pour le perpétuer dans les « colonies françaises » notamment en Martinique jusqu’au 22 mai 1848, malgré l’échec cuisant en 1804 que lui imposèrent les Noirs à Saint Domingue redevenu Ayiti (Haïti) ; ce qui l’obligea à céder au nouvel Etat Unis d’Amérique, la Louisiane territoire amérindien jusqu’alors spolié par la France où l’esclavage des personnes d’ascendances africaines fût poursuivi jusqu’en 1865.

En conséquence, nous avons l’honneur de vous prier de bien vouloir faire droit à la demande précitée et faire injonction aux responsables et héritiers garants de l’existence de cette plaque de reconnaître qu’elle est support d’une apologie de crimes contre l’humanité, qu’elle constitue une injure aux populations caribéennes et personnes d’ascendances africaines et amérindiennes victimes de l’esclavage, et de ce fait qu’elle doit être retirée de la façade de l’église des Trois Ilets.

Dans le cas où vous estimeriez ne pas pouvoir faire droit à la présente demande, je vous prie de bien vouloir considérer celle-ci comme le premier acte de la procédure qui serait éventuellement intentée devant la juridiction compétente, mais certainement d’actions futures et légitimes du MIR, ayant comme date butoir l’anniversaire de la victoire de Vertière en 1803 face à l’armée de Napoléon en Haïti voulant rétablir l’esclavage et le code noir français.

Veuillez Monsieur l’Archevêque, recevoir nos salutations distinguées.

Martinique Caraïbe

Le 04 octobre 2008

Le Président du MIR

Garcin MALSA

L'Indo-Antillais entre noirs et békés


Approche socio-anthropologique d’une société plurielle

Juliette Sméralda


L'indo-antillais entre noirs et békés, Approche socio-anthropologique d’une société plurielle, Juliette Sméralda • L'Harmattan • ISBN 978-2-296-06314-3 • 2008 • 28 €.

Ce premier volume – d’une étude sociologique qui en comporte deux – est composé de quatre chapitres consacrés aux relations qu’entretiennent descendants d’Africains, d’Indiens et d’Européens. Y sont revisitées les problématiques de l’intégration et de l’assimilation, à la lumière des travaux sociologiques de l’École de Chicago sur les immigrations contemporaines.

L’état de transition sociale qu’expérimentaient les sociétés coloniales, au lendemain de l’Émancipation, donne la mesure de la complexité des configurations sociales que la présence immigrée – voulue par les seuls planteurs – va provoquer, et le caractère inévitable du processus qui allait aboutir à leur diabolisation dans les difficultés de toute nature que connaîtront ces colonies confrontées à des crises économiques cycliques.

La première partie de cette étude tente donc de cerner les répercussions du passé de migrants des ancêtres des Indo-Antillais sur l’adaptation de leur descendance aux sociétés antillaises et analyse l’actualité des champs de leur économie sociale, religieuse et culturelle (acculturation, métissage biologique ou homogamie raciale, syncrétisme religieux, revendication identitaire, etc.)

Le second volume de cette étude a pour titre La société martiniquaise entre ethnicité et citoyenneté.

Juliette Sméralda est sociologue, enseignante et chercheure associée au Laboratoire «Cultures et sociétés en Europe», UMR 7043 au CNRS, département des SSPSD, Université Marc Bloch, Strasbourg II.

Comité « Justice pour Jacqueline PETITOT »


Gilbert PAGO a été reconduit pour cinq ans à la tête de l’IUFM Martinique
lui, agresseur avéré de Jacqueline PETITOT, professeure agrégée
de lettres modernes, syndicaliste de la FSU Martinique,
Notre comité est depuis assailli de réactions indignées ou incrédules.
Agression verbale et physique non condamnée mais avérée.
Le jeudi 20 mars 2003, à l’issue d’une manifestation unitaire contre la guerre en Irak, Gilbert PAGO, dirigeant du GRS, furieux que son camarade Philippe Pierre Charles ait accordé « dans le mégaphone du GRS » la parole à Jacqueline PETITOT , insulte grossièrement celle-ci à la cantonade, lui crache au visage et la gifle violemment. Celle-ci, après s’être fait établir un certificat médical , porte plainte.
Par ordonnance du 26 août 2005, Gilbert PAGO a bénéficié d’un non lieu. Mais :
Les insultes verbales ont été reconnues :
  • témoignage officiel écrit de l’ex secrétaire de la FSU Martinique , présent sur les lieux le 20 mars 2003.
La gifle a été reconnue par :
  • la Présidente de l’Union des Femmes, épouse de Gilbert PAGO, qui a écrit: « Sa réaction fut instinctuelle ».
  • Philippe Pierre Charles : « PAGO a repoussé PETITOT avec sa main sur la figure de cette dernière » (interrogatoire du 5 mai 2003 par un Officier de Police Judiciaire) .
  • PAGO lui même : « Je l’ai poussée, et elle a dû reculer d’un bon mètre. Je ne me suis pas montré d’une violence extrême ». (interrogatoire du 22 avril 2003 par un officier de police judiciaire)

Les faits ont été condamnés par

  • La FSU Martinique, le SNES Martinique, 500 délégués au congrès 2003 du SNES à Toulouse.
  • Quelque 800 signataires de deux pétitions successives : l’une demandant la condamnation de l’agresseur, l’autre la réouverture du dossier après son classement par le non lieu.

Mensonge avéré

Sitôt après l’agression, alors que PAGO tentait de renverser les rôles , Alfred FONTAINE, responsable de Sud PTT, lui a répliqué, indigné : « Non, misié-a, mwen wè lè ou foute-y kout tchok la ».
Suite au meeting du 8 novembre 2005 de notre comité à la Mutualité , ayant rassemblé 60 personnes, avec la participation de Claudette DUHAMEL, Raphaël CONFIANT, Léon SAINTE ROSE, Félix JEAN FRANCOIS , Thierry MONTANUS ( qui a fait adopter par les 500 délégués du congrès 2003 du SNES à Toulouse une motion de condamnation de l’agresseur ), PAGO interrogé par le journal Antilla, travestit ainsi la vérité : « Le médecin que PETITOT a, de son propre chef, choisi et vu le jour même de l’altercation, ne pouvait délivrer un autre certificat médical que ce qu’il a établi qui montre qu’elle n’a pas été frappée, ni bien entendu violemment giflée ».
Notre comité a réagi par la diffusion, à des milliers d’exemplaires, d’un tract opposant aux propos de PAGO la vérité des faits : « Le médecin vu par PETITOT le soir du jeudi 20 mars 2003 n’a pas été « choisi ». C’était le médecin de garde de l’hôpital Clarac. […] Extrait des conclusions de l’expertise médicale effectuée par un expert désigné par le juge d’instruction : « Il y a lieu de retenir, en réponse aux questions posées par la mission d’expertise que Mme PETITOT a été victime le 20/03/03 d’une agression au cours de laquelle elle a été giflée, les constations faites par le médecin de garde dans les suites immédiates faisant état d’un œdème de la lèvre supérieure. […] Les caractères des lésions indiquent qu’elles ont été certainement provoquées par l’impact d’une gifle au niveau de la lèvre supérieure et rendent plausible l’exposé des circonstances accidentelles et du mécanisme traumatique fait par la victime ».
Quel exemple pour notre jeunesse !


Demandez le DVD de notre comité « Histoire d’une agression ». Prix de soutien : 20 €. Adressez-vous au 0696 28 71 38
                      Le 27/01/07

Le ciel est vide

      Texte de Alain Foix
      Mis en scène par Bernard Bloch
      Avec Philippe Dormoy, Hassane Kouyaté, Morgane Lombard, Anne Azoulay, Dominique Aru
      Du 2 au 19 octobre 2008
      A 20h30 sauf le dimanche à 16h (relâche le mercredi)
      Théâtre Berthelot
      6 rue Marcellin Berthelot 93100 Montreuil
    Réservations 01 41 72 10 35
      Production: Le Réseau (théâtre) avec le soutien de la DRAC Ile-de-France (CAP)* avec le soutien de la Région Ile-de-France, du Conseil Général de Seine-Saint-Denis et de la Ville de Montreuil.
      Coproduction : La Filature (Mulhouse), le Théâtre Jeune Public (Strasbourg).
      Contact presse


Le ciel est vide

Présentation
      Texte de Alain Foix
      Mis en scène par Bernard Bloch
      Assistant à la mise en scène Paul Allio
      Scénographie Didier Payen
      Images Dominique Aru
      Costumes Charlotte Villermet
      Musique Rodolphe Burger et Yves Dormoy
      Lumières Luc Jenny
      Son Thomas Carpentier
      Régie générale Michaël Serejnikoff
      Avec
      Shylock Philippe Dormoy Othello Hassane Kouyaté
      Desdémone Morgane Lombard Jessica Anne Azoulay
      La preneuse d’images Dominique Aru
      Production: Le Réseau (théâtre) avec le soutien de la DRAC Ile-de-France et (CAP)* avec le soutien de la Région Ile-de-France, du Conseil Général de Seine-Saint-Denis et de la Ville de Montreuil.
      Coproduction : La Filature (Mulhouse), le Théâtre Jeune Public (Strasbourg).
      Création
      Du 2 au 19 octobre 2008
      A 20h30 sauf le dimanche à 16h (relâche le mercredi)
      Théâtre Berthelot
      6 rue Marcellin Berthelot 93100 Montreuil
      (Métro ligne 9 - Mairie de Montreuil - Arrêt Croix de Chavaux (Jacques Duclos)
      ou Bus 127, 122)
      Réservations 01 41 72 10 35
      Plein tarif : 15 euros
      Tarif réduit : 8 euros
      Entrée libre pour les Rmistes de Montreuil


Le ciel est vide

Présentation




      Serait-ce cela l’enfer ?
      Shylock et Othello errent depuis quatre siècles dans un purgatoire infini de solitude, de ressentiment et de jalousie. Absolument seuls, ils ignorent que Jessica et Desdémone – la fille renégate de l’un et l’épouse assassinée de l’autre – marchent elles aussi dans ce désert, sous un ciel vide et sans étoile.
      Deux mondes parallèles, deux purgatoires l’un féminin, l’autre masculin. Serait-ce cela l’enfer ?

      Othello, le grand guerrier noir qui a tué la très belle Desdémone dans un accès de jalousie et Shylock, trahi par sa fille Jessica pour l’amour d’un chrétien, marchent côte à côte depuis quatre siècles. A dire vrai, ils tournent en rond. Ce qu’ils ignorent, c’est que l’épouse de l’un et la fille de l’autre partagent le même sort, et s’accompagnent elles aussi l’une l’autre dans un purgatoire rigoureusement vide.
      Depuis que la mort les a projetés, quatre siècles plus tôt, dans ce vaste désert, océan monotone et sans étoiles, le drame de la jalousie pour Othello et du ressentiment pour Shylock constituent toujours encore le cœur obsessionnel de la question. Expulsés du répertoire shakespearien, ces personnages sillonnent pour l’éternité une immense page blanche.
      Cette désolation qui ignore le temps est traversée, parfois, par des images qu’ils ne comprennent pas. Elles viennent d’ailleurs, du monde réel, là où l’histoire a continué d’avancer sans eux, de haines en conflits et de dominations en charniers. Depuis leur huis clos, Othello et Shylock perçoivent le surgissement de ces images, où ils discernent, de temps à autre, les visages de celles qu’ils ont jadis tant et si mal aimées.
      Le seigneur de guerre et le banquier cherchent une issue à leur impasse, en disputant sans cesse de leurs relations avec les femmes. Ensemble, l’époux noir et le père juif s’épuisent à ressasser leur rapport à l’autre, comme si en ruminant leur passé ils resserraient un peu plus l’univers qu’ils hantent.
      Le dénouement – le renouement – ne pourra venir que des femmes, de ces êtres à la fois si proches et si étrangers. Car c’est bien dans la reconnaissance tardive de cette altérité-là, dans ce qu’elle a de plus radical, que l’histoire, l’espérance et la relation redeviendront possibles. Que les personnages réintègreront l’Histoire, notre histoire.



Le ciel est vide

Le texte




    Othello : Où est ma Desdémone ?

    Shylock : Où est ma Jessica ?

      Othello : J’ai beau crever mes yeux sur ces images d’enfer, je ne vois pas l’amour. Où est-elle enfermée ? Son port, ses pas, ses mouvements délicats, aucun suaire, aucun linceul, ne peuvent les effacer. Une entre mille, je la distinguerais dans cette foule de damnées.

      Shylock : Rien ne saurait l’enfermer. Petite, déjà, elle se postait à la fenêtre comme un petit oiseau aux barreaux d’une cage. Avec ses yeux rêveurs. Elle sautillait dès les caresses d’aurore sur les rideaux de tulle et venait s’y poser à regarder le jour embrasser l’horizon. Ses yeux rêveurs à peine le jour s’était levé ! Ne te penche pas, ma Jessica, tu me donnes le vertige. C’est dangereux, le monde est dangereux. Elle revenait vers moi, assise sur mes genoux, se blottissant sur mon épaule les yeux fermés tandis que je crevais les miens sur mon livre de comptes. J’étais heureux.

      Othello : Où est-elle maintenant ? Le ciel est vide, aucune étoile. Je suis perdu. Le monde n’est plus qu’un vieux navire allant à la dérive sous un ciel effacé. J’étais un amiral et les étoiles brillaient au ciel. Elle était mon destin, mon étoile polaire. Un froissement d’étoffe, joli froissement, horrible froissement, elle est partie et le ciel l’a suivie me laissant seul, un assassin d’étoiles, et les mains vides. Le grand livre du ciel sur moi s’est refermé. Ô chariots ! Ô Cassiopée, constellations amies, caresses des nuits, où êtes-vous parties ?

      Shylock : Elle est partie. Partie et envolée par la fenêtre ouverte. Une belle nuit, une mascarade, et les païens chantaient. Elle est partie me laissant seul et les mains vides, les yeux qui pleurent sur mon grand livre à regarder danser les chiffres. Les chiffres, mes seuls amis. Les chiffres ne trompent pas. Ils m’ont volé ma fille, ma chair, mon sang. Ils le paieront comptant.

      Othello : Les étoiles portent le voile d’une nuit sans étoile. L’aurore est étouffée dans son lit de lumière. Où es-tu Desdémone ?

      Shylock : J’ai compté les étoiles. Un affreux scintillement sous un rideau de larmes. Des milliers, des millions, des étoiles carnivores accrochées aux poitrines, une infâme voie lactée, un chemin de calvaire et ses brumes sans fin. Absolue perdition. Horreur, malédiction. Est-ce un rêve ?

      Othello : Est-ce un rêve ? Mais Shylock, nous rêvons, pour des siècles maintenant. Ces images, ces mirages, ces cauchemars. Ces peaux noires étouffées d’une nuit sans espoir. Ces voiles noirs, ces étoiles jamais vues sur le corps d’êtres humains, des étoiles à vomir prenant l’âme des damnés. Cette nuit, enflammée d’une infâme jalousie, lasse de voir les humains admirer les étoiles, les aura découpées sur le cœur des vivants.

      Shylock : Enfer ! Enfer ! Damnation ! Chacune réclame son dû, sa part de chair, sa livre de chair à même le cœur. Pitié ! Oui, pitié ! Quelle est la loi ? Quel est le juge ? Quel est le prix ? Quelle rançon ?







      Othello : Quelle rançon ? Il n’y a pas de rançon, il n’y a que rancune. La rancune prélève à la vie ce qu’elle ne peut payer. N’est-ce pas Shylock ? Une livre de chair contre une enfant perdue. Une livre de chair contre un amour trahi. Une livre de chair contre un honneur perdu.

      Shylock : Un cauchemar ! Notre chair a un prix. Ils la vendent. Ils la vendent et en font des bougies, des chandelles, du savon et des peaux d’abat-jour. Infernale machine qui prélève la chair sans effusion de sang. Ecoutez ce silence ! Un silence d’innocents. Pas un bruit. L’univers endormi et l’horreur qui chuchote à bas bruit.

      Othello : Un silence d’assassins. C’est au cœur des belles nuits endormies que les crimes innommables sont commis. Le sommeil est complice de la nuit. L’innocent est complice du silence qui étouffe l’innocent. Les étoiles sont muettes sous le voile du néant. Elles se meurent en silence.

      Shylock : Mais nous voyons la nuit. Mais nous voyons ces crimes, ces abominations. Nous assistons impuissants depuis des siècles et des siècles.

      Othello : Nous les voyons. C’est que nous ne sommes pas innocents. Tout cet enfer est notre enfer. Nous expions nos crimes en les voyant.

      Shylock : Je n’ai commis aucun crime.

      Othello : Tu en avais l’intention.

      Shylock : Je voulais seulement que s’applique la loi en réclamant mon dû.

      Othello : Tous ces grands crimes, tout cet enfer, c’est la loi qui s’applique, fatidiquement, mécaniquement, irrémédiablement sur ces corps de damnés.


      Extrait de Le ciel est vide, Paris, Galaade (à paraître)


Le ciel est vide

Notes d’écriture


      La demande de Bernard Bloch de travailler sur la question « noirs-juifs » me prit au dépourvu. Je savais qu’il était nécessaire et urgent d’apporter une réponse à cette absolue bêtise qui oppose par médias interposés, une position « dieudonnisienne » caricaturale et celle, non moins caricaturale, d’intégristes juifs. Ce combat guignolesque de victimes m’est toujours apparu comme insupportable. Cette question, je ne savais par quel bout la prendre. Alors, je l’ai prise à sa naissance et me suis reposé la question des origines de la représentation car le racisme et l’antisémitisme trouvent leur origine dans un mode de représentation historique. Et le théâtre m’a offert immédiatement deux personnages emblématiques du noir et du juif qui hantent notre mémoire collective et, qui plus est, sont du même auteur.

      Identités d’Othello et de Shylock
      Othello est un drame de la jalousie, Le Marchand de Venise un drame du ressentiment et ils sont portés respectivement par un noir et un juif. Je me suis toujours demandé comment Othello a pu exister comme Othello en étant noir. Si le problème, pour Shakespeare, n’est pas qu’Othello soit noir mais qu’il soit jaloux, celui de Shylock, en revanche, est de porter le masque du juif. L’antisémitisme est un rejet plus ancien que le racisme, dont le mot faut-il le rappeler est une création du XIXe siècle. Pourtant, je ne crois pas que Le Marchand de Venise soit une pièce antisémite, bien au contraire. Shakespeare prend acte de l’antisémitisme et le dénonce en poussant au bout ses conséquences logiques où se trouve le rapport entre la Chair et La loi. Shylock est victime tout à la fois de l’antisémitisme et de son légitime ressentiment contre les Chrétiens.

      D’hier à aujourd’hui
      Que s’est-il donc passé entre 1604, date de naissance d’Othello, et 2004, pour qu’apparaisse ce fléau dont nous subissons aujourd’hui encore les conséquences funestes: le racisme ? La réponse est pour moi d’une clarté éblouissante: la traite des noirs, la colonisation et la fabrication du masque noir comme masque de fer. Pour justifier ces actes inhumains, le noir ne devait pas être un homme comme les autres.
      Aujourd’hui, mettre en scène Othello face à Shylock, c’est reposer ces questions à la lumière de notre actualité : qu’est-ce qui les rassemble et qu’est-ce qui les sépare ? En quoi le juif Shylock porte-t-il quelque chose des noirs d’aujourd’hui et inversement ?

      La femme comme lien
      Mais on ne peut comprendre Othello sans Desdémone. Et on ne peut non plus vraiment comprendre Shylock sans Jessica. La femme est le pivot de la relation entre les hommes. Pivot social, pivot de la religion, pivot de l’amour. Donc, pivot du lien et pivot de la séparation.

      Du théâtre politique qui pose la poésie comme arme première
      Soyons clairs. Il s’agit bien de théâtre. De théâtre politique. Politique car il ne fait pas l’économie d’une problématique culturelle et sociale. Mais une politique qui pose la poésie comme arme première. Ainsi, Le ciel est vide est un miroir poétique, par nature réfléchissant (dans tous les sens du terme) qui amène des personnages d’hier à se poser comme miroirs des personnes que nous sommes.

      Alain Foix, Bondy, 24 septembre 2007



Le ciel est vide

Notes de mise en scène


      Quand je lui ai proposé d’imaginer avec moi ce que pourrait être un spectacle inspiré par cette absurdité qui oppose aujourd’hui les noirs aux juifs, je ne m’attendais certes pas à ce qu’Alain Foix compose ce dialogue philosophico-poétique à quatre voix qu’est devenu Le ciel est vide.
      La tête et le corps encore envahis par cinq années de travail passionné sur Lehaïm-à la vie, je pensais que le théâtre ne pouvait plus être que documentaire. Sans même en avoir vraiment conscience, je faisais ainsi l’économie du poète, je me débarrassais de l’auteur. Et voilà que, quelques semaines après ma proposition, Alain m’apportait la première version de son texte. Et quel texte !
      Très vite, il nous est apparu, à nous comme à nos auditeurs, que la question des noirs et des juifs, la question de la concurrence entre les victimes n’était plus la question centrale de la pièce. Elle n’était plus – et ce n’est pas rien ! - que l’étincelle qui avait servi de déclencheur au projet.


      L’altérité décisive
      Quel est l’autre le plus radicalement autre, si ce n’est l’homme pour la femme et la femme pour l’homme? Dans Le ciel est vide, Alain Foix opère un déplacement détonnant: la différence des peaux ou des cultures n’est rien à côté de celle qui sépare les hommes des femmes et le débat auquel nous assistons tourne en grande partie autour de cette question: comment nous dépatouillons-nous de nos relations avec l’autre sexe ?

      L’impasse de la fusion
      Pour Shylock comme pour Othello, la relation amoureuse, conjugale ou filiale, est déterminée par cette pulsion qui à la fois réunit et sépare : la pulsion de possession. Othello souffre pour l’éternité d’avoir tué celle qu’il aimait le plus. Shylock souffre d’avoir été trahi par celle qu’il aimait au point de l’enfermer pour l’empêcher de vivre sa vie.
      Je la veux toute disait Lacan à propos de ce désir de fusion. Mais qu’est-ce que cet amour qui se fonde sur la volonté de possession sans laisser la place à l’autre d’être ce qu’il est, c’est-à-dire radicalement autre ? Et si les diverses visions du monde qui nous opposent se résumaient aux diverses manières que nous avons d’inventer la relation entre hommes les femmes ?

      Pardonner l’impardonnable
      Comme le dit Derrida, la question du pardon n’a d’intérêt que s’il s’agit de pardonner ce qui est précisément impardonnable. Et pourtant le pardon est bien présent dans Le ciel est vide. Mais de quel pardon s’agit-il ? Ici, il prend une autre forme de ce que l’on entend en religion: il se «réduit» à une «simple» prise en considération de l’autre en tant qu’autre, une reconnaissance du visage de l’autre comme justification de son propre visage comme dirait Lévinas.






      L’image
      L’image occupe dans ce texte une place centrale. Sur le plan du sens d’abord : Shylock doit se libérer de son costume de vieux juif humilié et trahi, Othello de celui d’assassin de l’innocence. Mais c’est sur le plan de la forme même du texte que l’image occupe une place cardinale. Elle est le cinquième personnage de la pièce. C’est elle qui fait avancer les quatre protagonistes sur le chemin de leur retour dans l’Histoire.

      Humanité des personnages
      Un des émerveillements que procure cette pièce est de faire de ces mythes des êtres humains, nos contemporains, et de nous renvoyer ainsi à nos propres démons, à nos propres difficultés à nous débarrasser des fantômes qui nous enferment. Que demander de plus au théâtre que de nous permettre de ressusciter nos passions pour nous aider à les transformer?

      Bernard Bloch, Montreuil, 5 avril 2008



Alain Foix

Auteur



      Ecrivain et dramaturge, Alain Foix est aussi directeur de théâtres et de projets artistiques.

      Il a obtenu le premier prix Beaumarchais/Etc_Caraïbe avec Vénus et Adam (2005).

      Pour le théâtre, il a écrit : Rue Saint Denis (1986), Vénus et Adam (2004), Pas de prison pour le vent (éditions Jasor 2006), Le ciel est vide (2006), Trinité sur un rocher (2007), Duel d’ombres (2008).
      Il est aussi auteur de romans et de plusieurs essais. Sont parus chez Gallimard : Ta mémoire, petit monde (2005), Toussaint Louverture Folio (2007), Je danse donc je suis (2007), Histoires de l’esclavage racontées à Marianne (2007), Aujourd’hui en Guadeloupe (2008) ; aux éditions Galaade : Peintre Peint sur Papier Peint (2005), Vénus et Adam, le roman (2007).

      Il a dirigé la scène nationale de la Guadeloupe (de 1988 à 1991), Le Prisme, Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines (de 1993 à 1996), la Muse en Circuit, studio national de création musicale (de 1997 à 1999) et a fondé le Quai des Arts (2001).

      Egalement producteur de films de fictions documentaires, il a créé et animé Canal K de 1986 à 1988.

      Il a enseigné dix ans la philosophie (de 1977 à 1987).


      Son actualité
      Plusieurs de ses écrits sont à paraître : Le rire et la grâce (Galaade), Une nouvelle Marianne (Gallimard). Un album de BD pour adultes (premier d’une série, Gallimard) est en préparation. Deux scénarios de films sont en cours d’écriture. Enfin, il travaille à la mise en scène de Vénus et Adam.


Bernard Bloch

Metteur en scène



      Bernard Bloch est directeur du Réseau (théâtre), metteur en scène, comédien et auteur.

      Fondateur du Théâtre de la Reprise, de l’Attroupement, du Scarface Ensemble, il crée en 1996 Le Réseau (théâtre), compagnie en convention subventionnée par la Drac Ile-de-France. En 2003, il est l’un des membres fondateurs de (CAP)* (Coopérative Artistique de Production) qui dispose à Montreuil (93) d’un lieu intermédiaire de production et de recherche soutenu par les collectivités territoriales.

      Metteur en scène, il a monté 19 spectacles depuis 1978, notamment : Faust (1978/79), Nous irons tous à Cappella (1980/81), Antoine et Cléopâtre (1981/82), Vaterland (avec J.P.Wenzel, 1983/1984, Prix national de la critique 1983 pour la meilleure création en français), Tragédie dans les classes moyennes d’E. Marie (1985), Le Bouc de W. Fassbinder (1986), Tue la mort (1994/96) et Dehors/Dedans de T. Murphy (1997/98), Gouttes d’eau sur pierres brûlantes de W. Fassbinder (1996), Moi, quelqu’un d’I.Rèbre (1998), Les Paravents de J. Genet (2000/2001), L’Ouest Solitaire de M. McDonagh (2002/2003), Lehaïm-à la vie de H. Koelbl (2004), Hypothèse Mozart de F. Sounac (2006).

      Comédien depuis 1971, il a joué notamment sous la direction de Jean-Pierre Vincent, Jean Jourdheuil, Bernard Sobel, Robert Gironès, Jacques Lassalle, Jean-Paul Wenzel, Jean-Luc Lagarce, Agnès Bourgeois, Elizabeth Marie, Philippe Lanton, Matthias Langhoff, Arnaud Meunier, Denis Guénoun, Philippe Mentha, Vincent Goethals… Au cinéma et à la télévision, il est dirigé par Ken Loach, Yves Boisset, Jeanne Labrune, Richard Dindo, Philippe Garrel, Jacques Audiard, Michel Piccoli, John Frankenheimer, Romain Goupil, Antoine de Caunes, Philippe Leguay, Thomas Vincent, Anne Fontaine, Félix Olivier…
      Auteur, adaptateur et traducteur, il a écrit ou traduit 11 textes de spectacle, notamment Le prince et le marchand d’après Dostoïevski, Vaterland avec J.P.Wenzel (prix de la meilleure création en langue française en 1984), Lehaïm-à la vie ! (avec B.Chartreux) d’après Herlinde Koelbl.


      Son actualité
      Il jouera le rôle titre dans Le tribun / Finale de Mauricio Kagel, mis en scène de Jean Lacornerie, à l’Athénée (du 29 oct. au 1er nov. 2008), puis en tournée en 2009. Dès janvier 2009, il accompagnera la tournée de L’Ecole des femmes, mise en scène par Jean-Pierre Vincent, dans laquelle il a créé le rôle de Chrysalde aux côtés de Daniel Auteuil (à l’Odéon en 2008). Au printemps 2009, il jouera dans l’opéra de Philippe Hersant, Le château des Carpathes, à Quimper, Rennes et Paris (Salle Pleyel).


Philippe Dormoy

Comédien (Shylock)

      Au théâtre, Philippe Dormoy joue sous la direction de B. Bloch (Lehaïm à la vie d’après H. Koelbl), C. Dormoy (Ajour de V. Novarina), Ph. Lanton et le Cartel (Terres Promises de R. Fichet, La Mort d’Empédocle de Hölderlin), P. Haggiag (Le Chant des Chants, Les Cinq Rouleaux, Vers Jona, La Trilogie du revoir de B. Strauss). Il travaille aussi avec A. Arena (La Vie est un songe de Caldéron), J-D. Magnin (Le Roman de la Grosse), M. Morgaine (Dieu Grammairien), A. Zahmani (Leurre H de G. Tazartès), F. Paya (Thyeste et Les Troyennes de Sénèque), N. Guévara (Yout de J-D. Magnin), J. Giovanni (Le Malentendu d’A. Camus).
      Grand amateur de musique et de verbe, il est récitant et chanteur dans plusieurs productions, dont L’année du rat un opéra rock (Théâtre Dejazet). Il met en scène Kelma de F. Rossé (Opéra de Bordeaux), Silences et Eau Forte, deux pièces musicales contemporaines de V. Joly et Amer, chants de pleureuses de la Méditerranée. Il chante et crée un récital Boby Lapointe (La Maroquinerie) qui continue de tourner.
      Au cinéma, il tourne avec A. Zulawski, J. Giovanni, G. Krawczyk, P. Leconte, A. Kaurismaki, R. Goupil, J. Rivette, L. Fereira Barbosa ,Y. Boisset, C. Corsini, J. Balasko, J. Deschamps, P. Carpita, A. Raoust, M. Andrieu, F. Coste, Joël Farges (Esclaves de la mer, 2008).

Hassane Kouyaté

Comédien (Othello)

      Né au Burkina Faso d’une famille de griots, Hassane Kassi Kouyaté est conteur, comédien, musicien, danseur et metteur en scène.
      Après un apprentissage traditionnel, il joue d’abord dans plusieurs compagnies africaines avant d’aborder le théâtre européen. Au théâtre, il a joué, entre autres, dans Soundjata, Naissances, Taba Taba de B-M. Koltès, Le Chant de la vallée du paradis de M. Stalens, L’Ile aux milles saveurs, La Légende du Wagadu, Voyage en Barbarie de V. Poirier, Congrès des griots à Kankan de F. Bebey, Les Troyennes d’Euripide, Le Lien du sang d’A. Fugard, Le Ventriloque de L. Tremblay, Le Costume de C. Themba, L’Epopée Bambara de Ségou, Sozaboy et Monné (mises en sc. de S. Loïk), Mokhor (mise en sc. de P. Morand). Au cinéma, il a travaillé avec M. Hondo, J. Oppenheim, K. Riberholdt, J-M. Isabel, J. Laplaine, D. Amar, H. Salem, etc.
      Directeur artistique de la compagnie Deux Temps Trois Mouvements à Paris, il signe une quinzaine de mises en scène, dont Les Mouches de J-P. Sartre, Le Maître de musique (création avec 200 musiciens et danseurs pour la mission 2000), Le Papalagui, Da Monzon, Caravansérail des conteurs, En attendant Godot de S. Beckett, L’Humanité plage de S. Cotton.
      Il donne des stages de formation d’acteurs dans plusieurs pays, travaille sur le conte et compose la musique de différents films. Il a créé Tama Evènements, association qui produit et organise des événements culturels et artistiques.


Morgane Lombard

Comédienne (Desdémone)

      Parallèlement à une licence d’Etudes théâtrales à Paris X Nanterre, Morgane Lombard est élève de J-P Romond au Conservatoire National de Paris et suit les cours Véra Gregh-Balachova. Elle participe ensuite aux ateliers ou stages de J-C. Penchenat, C. Régy, B. Jacques, A. Serban, D. Pitoiset.
      Au théâtre, elle interprète aussi bien des textes classiques que le répertoire contemporain. Ses choix la conduisent à travailler sous la direction de P. Minyana, R. Cantarella, J.-P. Roussillon, E. Bierry, S. Lipszyck, M. Verschaeve, D. Ruiz, P. Haggiag, C. Chevallier. Au cinéma et à la télévision, elle est dirigée par de C. Corsini, C. Klapisch, F. Ozon, J-M. Moutout, O. Guignard, A. Issermann, J. Santoni, C. Carion, B. Malaterre, E. Sumer, O. Klein, Ch. Sonderreger, H. Pratt.

Anne Azoulay

Comédienne (Jessica)

      Au théâtre, Anne Azoulay a été dirigée par J. Tephany, S. Chevara, A. Laurens, N. Cyrulnik, S. Maurice, P. Vellez, A. Tephany, V. Dossetto, J.-P. Dumas, J.-L.Jacopin, J.-P. André, J.-L. Martin Barbaz, O. Cointepas, etc.
      Au cinéma, elle a tourné avec I. Broué, P. Ramos, H. Manning, V. Léon, B. Rolland, A. Cianci, L. Klotz, Y. Marciano, J. Barthélémy, Y. Caldas. Pour la télévision, elle a travaillé avec B. d’Aubert, S.Clavier, C. Bonnet, J. Santoni, G. Vergez, C. François, H. Basle. Elle a collaboré avec Jacques Taroni pour la radio.
      Elle a assisté Philippe Adrien dans sa mise en scène de Grand peur et misère du IIIème Reich et a écrit (avec B. Rolland) le scénario de Léa.

Paul Allio

Assistant à la mise en scène

      Dans les années 70, Paul Allio fonde et codirige, avec Corinne Atlas et Michel Boujenah, la Compagnie de la Grande Cuillère, collectif de création qui réalise une dizaine de spectacles représentés au Théâtre Essaïon, Théâtre Mouffetard, Théâtre de la Bastille, Le Palace, Théâtre de L’Aquarium et en tournées. À la même période, il joue sous la direction d’A. Gatti, C. Ackerman, R. Féret, avant de mettre en scène et d’interpréter sa première pièce Euphoric Poubelle. Par la suite, il choisit de placer les années 80 sous le signe du compagnonnage avec Les Fédérés, pour plus d’une dizaine de créations. Il écrit et met en scène un autre de ses textes, intitulé Méchoui.
      Comme comédien, il travaille avec J.-L. Hourdin, L. Février, B. Bloch et participe au spectacle La Baraque de Dromesko. Il joue aussi pour la télévision et le cinéma.
      Il est également l’auteur d’un roman et de plusieurs scénarios.


Didier Payen

Scénographe

      Ancien élève de l’École Supérieure d’Art Dramatique du Théâtre National de Strasbourg (TNS), Didier Payen travaille comme scénographe pour le théâtre, l’opéra et la danse.
      Il collabore notamment avec P. Sireuil, L. Hemleb, M. Dezoteux, P. Van Kessel, V. Thirion, M. Delval, J. Godinas, I. von Wantoch Rekowski, N. Rossier, G. Pasquier, R. Georges, P. Bonté, J.-F. Noville, L. Gousseau et A. Bourgois avec laquelle il crée Un sapin chez les Ivanov à la Comédie de Saint-Etienne en octobre 2008.
      Il est également metteur en scène.

Dominique Aru

Cinéaste

      Cinéaste, Dominique Aru réalise des courts métrages de fiction, des documentaires, des essais et participe à différents projets pluridisciplinaires.
      Elle crée avec Axel Guyot en 1993 une société de courts métrages, Viridiana Productions, où elle suit les auteurs et développe pendant dix ans de nombreux projets. Intégrant le grand atelier de scénario de la FEMIS en 2001, elle écrit son premier long métrage. Depuis 2003, elle participe à (CAP)* (Coopérative Artistique de Production), un laboratoire de recherche interdisciplinaire à Montreuil. En 2005, elle se lance, aux côtés de Philippe Lanton, dans le projet Montreuil/Blanc-Mesnil sur Monde. En 2007, elle termine La dépanneuse, un moyen-métrage produit par les Films d’Avalon et diffusé sur Arte (mai 2008). Elle se consacre actuellement à l’écriture d’un long métrage.
      Intervenante en cinéma dans différents collèges et lycées et dans le cadre de différentes manifestations (Un été au Ciné, Le centenaire du cinéma à la Maison du Geste et de l’Image, Banlieues’art), elle enseigne aussi l’histoire du cinéma, l’analyse filmique et le scénario à l’Ecole de cinéma IIIS.

Charlotte Villermet

Créatrice costumes

      Après l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique du TNS, Charlotte Villermet choisit de se consacrer, depuis 1989, aux décors et aux costumes qu’elle imagine pour S. Oswald, J. Dautremay, B. Sobel, J. Deloche, J. Rebotier, S. Serfaty, M. Didym, C. Anne, B. Bloch, C. Buchvald, B. Abraham-Kremer, V. Novarina, A. Mollot, A. Bezu, N. Fillion. Elle réalise également des scénographies pour des lieux d’extérieur (Festival de Gavarnie, décor pour J. Lavelli au Théâtre de Fourvière), des déambulatoires, ou des manifestations scéniques (Grande Halle de la Villette, Parc Floral, etc.).

Luc Jenny

Eclairagiste

      Depuis 1989, Luc Jenny a travaillé pour de nombreuses mises en scène de théâtre, de danse ou d’opéra. Depuis 2003 il collabore aux spectacles mis en scène par Bernard Bloch. Il a notamment mis en lumière L’Ouest solitaire et L’Hypothèse Mozart.
      Son parcours s’enrichit également de conceptions lumières pour des installations pérennes, des expositions de photographies, des performances.


Rodolphe Burger

Musicien

      En 1980, Rodolphe Burger a fondé le groupe Kat Onoma, groupe phare de la scène rock française qui publie sept albums. A partir de 1993, il entame une carrière solo avec l’album Cheval-Mouvement, suivi en 1999 de Meteor Show (grand prix de l’Académie Charles Cros), produit par Doctor L. Il multiplie alors les collaborations, avec F. Hardy, A. Bashung, ou encore récemment J. Higelin. Il se produit sur de très nombreuses scènes, en France comme à l’étranger.
      Il crée son label, Dernière Bande, et publie J. Balibar, J. Blood Ulmer, A. Bashung, Y. Dormoy, ainsi que des projets conçus avec les écrivains Olivier Cadiot ou Pierre Alferi. Il crée ensuite le festival C’est dans la Vallée à Sainte-Marie-aux-Mines (68).
      Artiste invité du Conservatoire National de Musique de Strasbourg (résidence 2006-2007), il a présenté une création avec les élèves dans le cadre du festival Musica.
      Il est aussi auteur de plusieurs musiques de films.

      Son actualité
      Son dernier album, No Sport, sorti en février 2008 (Capitol/EMI), est l’occasion d’une importante tournée.

Yves Dormoy

Musicien

      Compositeur, saxophoniste, clarinettiste et arrangeur électronique, Yves Dormoy participe dès le début des années 70 à diverses expériences d’improvisation collective avec l’Ensemble d’Improvisation, puis au sein du quartet Musique Aufhebung. La démarche musicale, radicale, s’inscrit dans le courant de la «Free-
      Music» européenne. En 1984, avec l’arrivée de Rodolphe Burger notamment, la musique s’organise et s’électrise sous le nom d’Oeuvre Complète. De cette famille musicale est né le groupe Kat Onoma.
      Depuis 1996, il développe une recherche personnelle, à travers de nombreuses créations radiophoniques pour France Culture, qui aboutissent à l’album J’ai longtemps détesté les villes. Début 2002, il revient au concert et se produit dans des festivals en France, au Japon ou en Ouzbékistan. Avec Rodolphe Burger, il développe le projet Planetarium, issu d’une création à la Cité des Sciences de Paris en 2003. Il signe régulièrement des installations sonores avec John Tchicai avec qui il travaille sur des projets articulés autour de l’ordinateur et de la composition électronique.

Traduction communiqué sur Haïti du 08/10/08-Associated Press.

Nations Unies.Le conseil de sécurité de l’ONU va vraisemblablement maintenir le contingent chargé du maintien de la paix en Haïti pour un an de plus, mais il ne prendra pas en compte les demandes haïtiennes de centrer les efforts sur le développement économique dans un pays ravagé par des cyclones, a déclaré mercredi le responsable des émissaires de l’ONU sur place.

Le conseil (de sécurité) a engagé des pourparlers au sujet du renouvellement des troupes sous commandement brésilien.Un vote est prévu le 14 octobre, la veille de l’expiration du mandat actuel d’un an.

Un avant-projet de résolution circulait mercredi qui prévoyait la reconduction de mandat en maintenant à 7060 le nombre de soldats et à 2091 le nombre de policiers.Il préconise aussi une grande conférence des donateurs pour Haïti et « condamne fermement les graves exactions commises sur des enfants, ainsi que les nombreux viols ou agressions sexuelles sur des filles ».

Le représentant spécial de l’ONU-Hedi Annabi, qui dirige la mission des NU depuis quatre ans, a déclaré au conseil que bien que HaÏti ait été sérieusement affecté par les émeutes contre la flambée des prix des denrées alimentaires et par des cyclones dévastateurs cette année, il était convaincu que Haïti peut surmonter ses problèmes si on l’y aide.

Alors que le Président Haïtien René Préval a demandé au contingent de rester plus de deux ans encore pour une assistance à long terme avec « moins de tanks et plus de tracteurs », Annabi a déclaré qu’il ne demanderait pas un glissement vers l’aide économique parce que ce n‘est pas la mission du conseil.

« Je ne vais pas demander quelque chose d’irréalisable » a déclaré Annabi à Ass.Press alors qu’il pénétrait dans la salle de réunion du conseil.

« Nous essayons de faire ce que nous pouvons en marge de notre mandat: des choses simples pour faire face aux besoins les plus urgents de la population...mais nous n’avons pas un mandat concernant le développement économique et nous ne l’aurons jamais », a déclaré Annabi.

Le contingent a été mis en place lors du chaos causé par une rebellion en 2004 et par l’éviction du Président Jean-Bertrand Aristide.Il( le contingent) a représenté la seule force de sécurité en Haïti depuis cette époque, luttant contre les gangs, sévissant contre les preneurs d’otages et aidant au développement de la police locale.

Lors du déclenchement des émeutes contre la flambée des prix des denrées alimentaires et leur exploitation par les opposants à Préval en avril,les casques bleus utilisèrent des gaz lacrimogènes et des balles en caoutchouc pour empêcher les manifestants de prendre d’assaut le palais présidentiel.

Au cours de cette semaine de violences 6 haïtiens et un policier nigérian de l’ONU furent tués.

Alors que le contingent de maintien de la paix coûte 575 millions de dollars, l’ONU a eu beaucoup de mal à trouver des fonds pour le développement économique.

Seulement 16% des 108 millions de dollars demandés ont effectivement été versés après que les 4 cyclones aient fait 793 morts et des milliers de sans-abris, a déclaré le Bureau de Coordination des Actions Humanitaires de l’ONU.

Des ponts se sont écroulés et des routes sont inondées, rendant impossible pour beaucoup de gens l’accès à leurs champs ou aux marchés, mais aucun fonds n’a été reçu pour le rétablissement de l’économie ou pour les infrastructures.

Pendant ce temps, le prix des aliments continue de grimper alors que 60% des récoltes de cette année ont été dévastées.

Photos de la manif estation du 10 octobre en Haïti

Voici les photos de l'héroïque manifestation de nos camarades d'Haïti. Le film que nous avons projeté vendredi, ainsi que la dépêche que je vous ai transmise dans le précédent e mail prouvent à l'évidence que la MINUSTAH n'a tien d'une force de paix et d'aide au peuple Haïtien.
















































Creole Day 2008: Haiti Relief

Creole Day 2008: Culture & Live Performances to support Haiti relief effort Saint Lucia, Martinique, Dominica, Guadeloupe, Reunion Island, Guyana, Haiti, Seychelles, Louisiana, Cape Verde, Mauritius…
More than 12 Creole countries will be united Sunday 5th October 2008 to celebrate Creole Culture, a vibrant mix of African heritage with

European influences.

Most importantly Creole Day 2008 is an opportunity to launch an appeal to support one of the most deprived Creole country Haiti, which was

recently devastated by a series of storms.


Venue: Conway Hall, 25 Red Lion Square, London WC1 - Nearest tube:
Holborn Time: 12 noon to 9pm - Event main features:
- Indoors Creole Market
- Stage of Creole Artists
- Conference on Creole Language: Past, Present and
future of Creole

SPECIAL GUEST: MASTER OF ZOUK-R&B JEAN-MICHEL
ROTIN


http://www.youtube.com/watch?v=vNQKBL_6W6A

http://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendid=72434558

http://www.youtube.com/watch?v=xC17rVuLrT8

http://www.afromix.org/html/musique/artistes/jean-michel-rotin/

Full programme

http://www.mbmb-charity.com/index.php/eng/Hot-News/The-7th-Creole-Day

-2008-Learn-about-the-Creole-Culture-Help-Haiti!
The French Caribbean Association UK – MBMB Charity
no 1106915 - organised a fantastic day of discovery, education and
entertainment for the whole family.
www.mbmb-charity.com - info@mbmb-charity.com
Tel: 0790 460 6867
Advance booking: £5, follow the link
http://www.etickets.to/buy/?e=1685 - At door: £8

UN CONCERT SANS PRECEDENT A WASHINGTON DC.


L'Afrique brillera ce jeudi 28 Aout 2008 dans les locaux du FMI à Washington DC de manière inédite à travers un concert donné par une partie de la crème musicale camerounaise. Sous le concept de "ARK Jammers"(Act of Random Kindness), les artistes Jay Lou Ava, Noel Ekwabi, Gino Sitson et Avline Ava se sont réunis pour donner ce jour un concert exceptionnel, pour le soutien aux orphelins de la ville de Washington DC.


Présenté par le très célèbre animateur Georges Collinet, l'évènement est parrainé par The World Bank Group-IMF African Society qui représente l'ensemble du personnel africain de la Banque Mondiale et du FMI à travers le monde et sponsorisé par le "African-American Society" (personnel afro-americain de la banque mondiale et du FMI). Suite à l'impact crée par un tel acte de générosité sans précédent émanant d'artistes africains, les autorités de la ville de Washington ont décidé de proclamer chaque 28 aout comme étant désormais le "Washington DC Foster care day" (journée de soutien aux enfants deshérités).


De nombreuses personnalités seront présentes à cet évènement; Myriam Makeba, Spike Lee, Adrian Fenty (maire de Washington),l'ensemble du corps diplomatique africain, le jeune basketteur Joachim Noah.

**** Correspondance de Sonia Rany-Mulier (The WFC Weekly).

dimanche 12 octobre 2008

LE LYCEE SCHOELCHER ET LES SCHOELCHERISTES TARDIFS


Le mardi 29 juillet 2008, la Région entamait la destruction du bâtiment G du lycée Schoelcher. Le jeudi 31, le Conseil Municipal PPM de Fort-de-France dénonçait cette démolition ; un collectif pour la "sauvegarde" était créé, une pétition mise en circulation. France-Antilles du vendredi 1er août 2008 titrait : "Serge Letchimy part en guerre", et mettait en exergue le "oui, je m'oppose à la démolition du lycée Schoelcher" du maire. Assez étonnamment, il se trouve que c'est le même Serge Letchimy qui, peu de temps auparavant, avait donné un avis favorable à cette opération de destruction !

S'il est légitime que des points de vue différents s'expriment sur l'avenir de cet ensemble architectural datant des années 1930, l'observateur simplement attentif n'aura néanmoins pas manqué de s'interroger sur les silences, les absences, les incohérences et les insuffisances du PPM dans ce dossier. L'exemplarité douteuse de la "ville-capitale" en matière de politique patrimoniale et les effluves d'un schoelchérisme tardif dans la posture actuelle des letchimistes n'auront pas non plus échappé à sa vigilance.

L'avenir appartient à ceux qui dorment

La stratégie médiatique du PPM, dans une tentative de manipulation grotesque et peu honorable de l'opinion publique, consiste à faire croire que la Région, sans débat, aurait décidé de "raser" le lycée Schoelcher.

La chronologie et la réalité des faits montrent l'étendue de la perversité de ce discours. En fait, les dirigeants du PPM se réveillent en sursaut d'une longue sieste patrimoniale pendant laquelle l'avenir du lycée Schoelcher s'est décidé sans eux…

En effet, à partir de 1986, le Conseil Régional hérite de la gestion du lycée Schoelcher. D'ailleurs, l'Etat, l'ancien propriétaire, ne s'était pas illustré par la qualité de l'entretien de cet établissement. Dès lors, des travaux de réhabilitation seront entrepris par la collectivité. Mais celle-ci, dirigée par le PPM jusqu'en 1992, n'arrêtera pas de mesures de nature à apporter une solution durable au vieillissement et à l'insécurité du lycée, pourtant connus de longue date.

Le diagnostic de structure et de stabilité aux séismes, réalisé en 2002, par une autre majorité, révélait l'étendue des dangers auxquels se trouvent exposés les usagers du site. Pour des raisons de sécurité, de financement, d'adaptation aux exigences pédagogiques actuelles et d'accessibilité pour tous les utilisateurs, la reconstruction s'imposait comme l'alternative la plus viable.

En 2006, un concours d'architecture était alors lancé. Cette étape faisait suite à une décision de reconstruction arrêtée par le Conseil d'Administration du lycée Schoelcher, en date du 23 mars 2004. L'opinion publique sait, en effet, que la communauté scolaire s'était fortement mobilisée sur cette question, depuis plusieurs années : la presse s'en était fait l'écho.

Le Conseil d'Administration du 23 mars 2004 qui, "après une suspension de séance qui a duré vingt minutes", votait à l'unanimité "la démolition/reconstruction du lycée Schoelcher" concluait ainsi un long débat interne à l'établissement.

Le procès verbal de cette instance nous apprend par exemple que "le conseil de vie lycéenne (qui regroupe les élèves) s'est réuni le mardi 23 mars à 11 h 30, pour la préparation de ce Conseil d'Administration" ; le même document mentionne les déclarations des délégués enseignants : "Le lycée est à reconstruire car il ne répond ni aux normes parasismiques, ni aux exigences pédagogiques actuelles…"

Par contre, à aucun moment n'apparaît une proposition, une réflexion, une interrogation du Conseiller Municipal représentant de droit la "ville-capitale" dans cette importante instance de décision… La représentation municipale est absente ce jour-là comme elle fut régulièrement absente des Conseils d'Administration du lycée Schoelcher alors même que la communauté scolaire se battait pour trouver une solution à l'insécurité.

Mais ni les absences ni les silences des inquisiteurs de la dernière minute ne les ont incités à moins d'arrogance et à plus d'humilité. Bien au contraire.

Des enseignants du lycée Schoelcher, venus exposer en toute bonne foi leurs réflexions au forum du PPM organisé le vendredi 5 septembre 2008 ont été remerciés par une salve d'injures du Parti Progressiste Martiniquais dans "le Progressiste" du mercredi 17 septembre 2008 : "Pauvres d'esprit" ; "petits bourgeois satisfaits et suffisants" là pour "gloser" ; "partie de nos élites décérébrée" ; "zèbres" occupés à "se démener, se contorsionner, s'agiter, se secouer" dans des "élucubrations d'obscurantistes…" Il ne manque que la mise à mort.

Ces insultes injustes, violentes, inutiles, lourdes de haine et de mépris, sont inacceptables de la part d'un parti, surtout quand c'est lui qui convie les citoyens à un débat qui se veut démocratique. Une telle attitude exigerait des excuses publiques de la direction du PPM à ces enseignants… Cette dérive, après d'autres, illustre les méthodes et les conceptions profondes de ce parti quant à la démocratie.

Il reste, indépendamment de l'appréciation que chacun peut avoir de la politique de la Région en général et du projet retenu en particulier, que la propagande du PPM sur un prétendu arbitraire de cette collectivité relève de la mauvaise foi et d'une misérable politique politicienne.

Les tremblements de terre tels que compris par le PPM

Les thèses du PPM sur les risques sismiques auxquels sont exposés les usagers du lycée Schoelcher donnent froid dans le dos. Dans l'éditorial du "Progressiste" en date du 4 juin 2008, pompeusement intitulé "De l'appui parasismique", le 1er Secrétaire du PPM écrit : "J'invite les Martiniquais à se souvenir du 29 novembre 2007, de ces vieux bâtiments du lycée Schoelcher que l'on veut démolir pour de sombres raisons, qui curieusement ont résisté, lorsque d'autres plus modernes, récents et parasismiques ont dû fermer de longues semaines durant".

Il est rare, dans une même phrase et dans un même élan, d'atteindre à la fois les sombres sommets de la démagogie et ceux de l'irresponsabilité. Cette prouesse du 1er Secrétaire fera sans aucun doute date dans les annales et pourra être citée comme un cas d'école.

Cette croyance, qui aboutit à magnifier le lycée Schoelcher en citadelle inébranlable résistant fièrement aux assauts furieux du temps et des cataclysmes, est reprise avec un lyrisme pathétique par une conseillère municipale de Fort-de-France : "Et bien ! Il est là, et bien là, solide (aucun cataclysme même récent ne l'a ébranlé) beau"… etcetc

Tout cela est peut-être passionnément beau –si on veut- mais pas très solide et pas sérieux du tout.

Ce que l'on doit savoir c'est que, dès 1950, Jacques CHEVALIER, alors proviseur de l'établissement, en notait les fragilités dans un rapport :

"De nombreuses galeries, ceinturant les étages, sont soutenues par des colonnes. Leur armature de fer a rouillé en maints endroits et fait craqueler les revêtements de ciment". En 1950 !

Au lendemain du tremblement de terre du 19 mars 1953, le proviseur en place,
R. SEGUIN, adressait au ministre de l'Education un courrier révélant l'impact du phénomène sur les
bâtiments :

"J'ai l'honneur de vous rendre compte que le séisme ressenti à Fort-de-France le 19 mars 1953, de 04 h 30 à 04 h 31 environ a causé des dégâts au lycée Schoelcher. Tous les joints de dilatation placés entre les différents corps des bâtiments ont éclaté et sont à reprendre […]. Des murs de remplissage ont été fissurés, leur consolidation est à envisager…"

"Aucun cataclysme ne l'a jamais ébranlé", disait la conseillère municipale précitée…

On imagine aisément que ces structures ne sont pas devenues plus résistantes après plus d'un demi-siècle. En outre, ce qui semble si curieux aux yeux du 1er Secrétaire du PPM s'explique facilement. Chaque tremblement de terre est en effet unique et se définit par sa puissance, sa profondeur et sa fréquence (la vitesse de propagation des ondes souterraines). Ce qui a sauvé le lycée Schoelcher et bien d'autres édifices, en dépit de la puissance du séisme du
29 novembre 2007, c'est la profondeur de la secousse (150 Kms) et la faiblesse de sa fréquence. Un tremblement de terre moins puissant mais aussi moins profond, avec des fréquences plus hautes aurait provoqué des dégâts bien plus considérables sur l'ensemble de la Martinique. Réjouissons-nous qu'il n'en ait pas été ainsi et que nous n'ayons pas eu à déplorer une catastrophe humaine…

Daniel DONAT, architecte Enfin, contrairement aux insinuations mensongères des dirigeants du PPM, et comme le rappelait et diplômé en génie parasismique, qui a participé à l'expertise de plusieurs bâtiments suite au séisme du 29 novembre 2007, aucune des constructions sur appui parasismique n'a été endommagée. Elles sont au nombre de quatre : Le lycée de Ducos, le lycée de Bellefontaine, le Centre Départemental des Sciences de la Terre et l'école primaire de
Pointe-Savane, au Robert. Pas une fissure n'a été décelée. Le lycée professionnel André Aliker, lui aussi sur appui parasismique, n'a été mis en fonction qu'en septembre 2008.

L'aléa sismique constitue un facteur déterminant dans la décision de conserver ou non un édifice accueillant quotidiennement plus de 1 500 élèves, professeurs et personnels divers. Faut-il faire l'expérience douloureuse et irréparable d'une hécatombe pour en être convaincu et commencer à devenir un peu plus sérieux ?

Il est, en tous cas, pour le moins inquiétant que les responsables d'un parti qui dirige la capitale adoptent, pour les besoins de leur polémique, une attitude aussi désinvolte sur un risque majeur dont on connaît les conséquences dévastatrices et qui exige encore des efforts substantiels d'éducation et de préparation de notre population…

Les guerres les plus utiles sont souvent

celles que l'on mène contre soi-même…

Comme on l'observe donc, les enjeux de cette "guerre" déclenchée par le PPM ont peu à voir avec les intérêts de la communauté scolaire, la "sauvegarde" du lycée Schoelcher et encore moins avec une "promesse d'avenir" du patrimoine. L'article d'une porte-parole de la ville ("Agrégée d'histoire, Professeur de chaire supérieure", c'est elle qui le précise), paru dans France-Antilles du vendredi
5 septembre 2008, achève de démontrer que l'objectif se révèle être essentiellement d'ordre idéologique, et la cible celles et ceux qui, contre coups bas et diffamations, portent l'idée nationale martiniquaise… Et pas par coquetterie de langage.

En effet, l'auteur de l'article, après quelques considérations générales sur la question patrimoniale, se déleste très vite des contraintes méthodologiques de la démarche scientifique qui doit pourtant s'imposer, y compris, et surtout peut-être, quand on se veut au service d'une cause politique.

Elle affirme ainsi, doctement, à propos de la décision de reconstruction du lycée Schoelcher :

"Il ne s'agit pas seulement de résoudre un problème de vétusté et d'absence de conformité aux normes actuelles parasismiques et bioclimatiques. Cela s'apparente plutôt à une volonté d'effacer une certaine mémoire, une certaine histoire, celle de l'émancipation par l'éducation des humanités et certaines valeurs et principes dont celui de la fidélité et de la filiation, depuis Toussaint Louverture jusqu'à Aimé Césaire en passant par Victor Schoelcher"… On y arrive !

Et de poursuivre : "On peut entrer dans la modernité en assumant sereinement son passé, tout son passé ou alors on peut faire table rase du passé et réécrire une nouvelle histoire faisant fi des exigences d'honnêteté historique. Une nouvelle forme de résistance patrimoniale, culturelle et politique doit s'affirmer contre les politiques de l'oubli et d'instrumentalisation de l'histoire".

Le procès en sorcellerie parfait, avec en sus la marmite de l'arrogance et les ingrédients méthodologiques habituels des maîtres en inquisition !

Notre messager du ciel dénonce donc quelque chose qui "s'apparente" à "une volonté d'effacer une certaine mémoire, une certaine histoire" (tout cela est bien flou et bien fumeux !), de "faire table rase du passé" (où donc a-t-elle vu ça ?), "de réécrire l'histoire" (serait-il interdit par l'inquisition de revisiter l'histoire officielle en pays dominé ?).

On peut sans doute comprendre que l'esprit de chacun puisse être hanté par les talibans destructeurs des Bouddhas de Bamiyan -patrimoine de l'humanité remarquable et perte désormais irréparable- mais cette angoisse ne saurait justifier l'absence de rigueur intellectuelle.

La validation de la thèse de la représentante du PPM aurait exigé de sa part soit la mise en évidence de déclarations suffisantes prouvant "une volonté d'effacer une certaine mémoire, une certaine histoire" et de "faire table rase du passé", soit l'exposé d'un faisceau de faits, dans le domaine du patrimoine, dûment établis et attestant de la dérive incriminée.

Or, il n'en est rien… où sont les arguments ? Où sont les faits matériels ? Où est la démonstration ? C'est le désert ! Les affirmations péremptoires seules ne sauraient tenir lieu d'argumentation. La méthodologie de l'insinuation sournoise et de l'anathème n'est pas initiatrice de la démarche scientifique.

Pour notre part, nous assumons sereinement notre passé… Mais sereinement n'est pas béatement. Nous l'assumons en lucidité, en vigilance, en exigence et en responsabilité par rapport à nous-mêmes… Et nous considérons comme de notre devoir d'interroger l'histoire, de la revisiter, d'interpeller les faits, de bouleverser les paradigmes, de soumettre au scanner de la raison critique tous les poncifs de l'héritage aliénant de la colonisation et, sur la base de ce travail harassant et exigeant, de "réécrire" les pages de notre histoire là où justement ont régné les volontés "d'effacer" et "les politiques d'oubli et d'instrumentalisation de l'histoire" dont notre détracteur ne connaît que trop bien les auteurs.

Loin des sempiternels chapelets de louanges à Schoelcher, nos plus belles conquêtes sont nées de cette démarche là, n'en déplaise aux gardiens de la fable rassurante et complaisante du "consensus social et culturel de la sortie de la société esclavagiste", consensus démenti par l'histoire de notre pays.

L'illusion d'une histoire définitivement écrite, figée dans ses certitudes et ses prétentions (et qu'il ne faudrait surtout pas réécrire…) est un mythe pour conservateurs que l'historien récuse et que la vie elle-même se charge de réduire à néant.

Lorsque l'on réclame des autres "l'honnêteté historique", il est toujours bienvenu de se hisser soi-même à hauteur de cette exigence éthique et de commencer à balayer devant sa porte… Même si cette précaution peut coûter une petite guerre contre soi-même !

De ce point de vue, et sans verser dans un excès toujours vain, la ville de Fort-de-France, depuis 2001, n'a pas brillé par son exemplarité dans la capacité à assumer "sereinement son passé". C'est bien Serge Letchimy qui, sans débat, sans forum citoyen, sans mobilisation médiatique (il est des œuvres dont l'accomplissement exige un silence de moine d'ordre contemplatif), a "rasé" le Pensionnat Colonial des Jeunes Filles qui a vu passer tant de belles figures de notre histoire telles, en 1914, Marie-Thérèse GERTRUDE, Docteur es sciences, ou encore en 1926, Jane LERO, membre fondatrice et présidente de l'Union des Femmes de la Martinique jusqu'en 1949. Il n'a même pas été jugé utile d'apposer une plaque à l'emplacement de ce pensionnat… Il a paru plus pertinent à des esprits bien plus passionnés de patrimoine que les nôtres, d'"ériger" sur le site une merveille de l'architecture post-moderne : Un parking…

C'est encore l'édilité foyalaise qui, entre le 12 et le 13 décembre 2001, a "rasé" la chapelle de l'ex hôpital civil. Cet hôpital avait été mis en service le 14 mars 1899 et était représentatif de l'architecture de la fin du XIXe siècle. La chapelle avait été inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté en date du 16 mars 1995 et était, à ce titre, protégée. La municipalité foyalaise qui veut aujourd'hui transformer la capitale en ville d'art et d'histoire n'en a eu cure à l'époque : Le bulldozer tenait alors lieu de pinceau d'artiste…

Une information judiciaire sur les conditions de démolition de ce patrimoine inscrit fut d'ailleurs ouverte contre la mairie de Fort-de-France qui plaida "le droit à la sécurité" des foyalais… Le même droit qui se voit aujourd'hui dénié aux usagers du lycée Schoelcher.

Dans France-Antilles du vendredi 1er août 2008, Serge Letchimy déclarait avoir "découvert par hasard la maquette du futur lycée". Il a fait mieux… Dans une lettre au Préfet, datée du 26 mars 2002, il s'étonnait de "découvrir", -7 ans après l'arrêté du 16 mars 1995 !- que la chapelle rasée quelques mois plus tôt par ses soins était inscrite : "Après vérification, il s'avère en effet et de façon surprenante que l'ensemble du site est inscrit…" On peut légitimement s'interroger sur un tel fonctionnement.

D'une manière générale, l'actuelle équipe municipale a détruit ou laissé se détériorer bien des objets patrimoniaux de la ville (soit dit en passant, il faudra bien un jour que l'on se penche par exemple sur les conditions de préservation par la ville de ses propres archives…) et, sous l'excitation de la défiscalisation Girardin et de la théorie du "repeuplement" de la capitale, a défiguré plusieurs sites et quartiers foyalais.

Il faut à l'évidence conserver tout ce qui est rationnellement conservable car toutes les traces de notre parcours historique, de l'héroïque jusqu'à l'humiliant, ont concouru à la formation de notre conscience et nous prépare à prendre en charge notre avenir. Mais nous devons conserver sans conservatisme, sans ruser avec le bon sens et l'histoire, sans puéril procès en sorcellerie, sans instrumentalisation perverse du patrimoine. Au-delà, le défi de notre génération ne se réduit pas à faire piteusement de la "résistance patrimoniale" ; il consiste surtout à générer du patrimoine, à inscrire dans nos paysages notre propre perception du monde et notre propre imaginaire.

Le parfum rance du schoelchérisme tardif

Le mensonge et les injures, nous l'avons vu, font partie de l'attirail argumentatif du PPM. La preuve flagrante nous en est à nouveau fournie par "Le Progressiste" du mercredi
17 septembre 2008 qui accuse "les néo-nationalistes, révisionnistes, négationnistes" –il y en a décidément pour tous les goûts- de vouloir "effacer du fronton du lycée le nom de Schoelcher" et même "le nom de Schoelcher de l'histoire martiniquaise".

Ce n'est pas faire honneur à Schoelcher que de se vautrer aussi indécemment dans les caniveaux fangeux de la manipulation.

Chacun sait en effet que ni la Région pour les lycées, ni le Conseil Général pour les collèges ne peuvent attribuer un nom à un établissement scolaire sans l'accord dûment formalisé de son Conseil d'Administration composé de membres de droit (Elus de la commune d'implantation, Elus du Conseil Général ou du Conseil Régional, Administration) et de représentants élus des élèves, des enseignants, des parents d'élèves et des autres personnels. C'est chercher à tromper délibérément les martiniquais que de laisser croire que la Collectivité Régionale pourrait, unilatéralement, décider d'"effacer le nom de Schoelcher du fronton du lycée".

Dans un registre encore plus mélodramatique, le maire de Fort-de-France tenait des propos pour le moins singuliers dans le France-Antilles du 1er août dernier. Il réclamait "un peu de respect pour ceux qui ont contribué (notamment Victor Schoelcher) à une nouvelle humanité dans le monde".

On veut bien… Mais en quoi la démolition et la reconstruction d'un établissement que l'on sait dangereux pour ses usagers –et qui continuera de s'appeler lycée Schoelcher à la fin des travaux- pourrait constituer un manque de respect pour l'abolitionniste ?

C'est, au contraire, l'utilisation bassement politicienne du nom de Schoelcher qui, non seulement disqualifie les auteurs de cette parodie d'indignation sélective, mais constitue de plus un manque de "respect".

Mais, à entendre les cris d'effroi et les gémissements des letchimistes, on se croirait revenu à plus d'un siècle en arrière, aux pires moments du délire assimilationniste dont la fonction idéologique a été de renforcer l'aliénation culturelle, d'ancrer dans l'esprit de nos compatriotes qu'ils n'ont joué qu'un rôle passif dans leur propre histoire et qu'ils doivent leur liberté au seul Victor Schoelcher. Cette vision de notre place, -ou de notre absence- dans l'histoire, alimentée par le colonialisme français, véhiculée aussi par des esprits occidentaux éclairés qui ne s'étaient pas pour autant affranchis de l'idéologie eurocentriste, entretenue, décennie après décennie, par des politiciens locaux, eux-mêmes aliénés, a considérablement pesé sur les mentalités en Martinique.

Le schoelchérisme tardif des letchimistes, 160 ans après l'abolition de l'esclavage, constitue donc une régression historique, politique et morale. Les letchimistes se complaisent en l'attitude de l'éternel affranchi, psalmodiant à tous vents : "Viv Schoelchè ! Viv Schoelchè !", oubliant que les premiers abolitionnistes ont d'abord été les esclaves africains eux-mêmes, nos ancêtres…

Ecrire cela ne signifie nullement mésestimer le rôle de Schoelcher en 1848, et encore moins vouloir "effacer son nom de l'histoire martiniquaise". D'ailleurs, la mystification schoelchériste n'incombe nullement à Schoelcher lui-même mais principalement à ceux qui avaient compris quels profits politiques personnels ils pouvaient tirer de son nom. La recette vaut toujours…

Victor Schoelcher appartient à l'histoire de la Martinique. Définitivement. Au-delà, il appartient à l'histoire de cette humanité multiple qui, dans les jours sombres de l'esclavage, a vu des femmes et des hommes dénoncer l'immoralité de ce système et trouver la force et l'intelligence de l'affronter. Mais nous ne faisons de Schoelcher ni un "papa" ni un saint dont il faudrait à n'importe quel prix préserver les reliques, et nous ne dansons pas "grâce à Schoelcher" sur les places publiques ni ne nous contorsionnons dans la poussière des édifices en pleureuses ridicules.

L’affaire du lycée Schoelcher révèle les ambiguïtés idéologiques permanentes du PPM et s’inscrit dans une crise d’identité bien plus profonde. A sa création, en1958 (congrès constitutif), le Parti Progressiste a rassemblé sur une base très hétéroclite. La fin des années 60 et les années 70, dans le contexte d’une droite française répressive et de l’affirmation d’un mouvement de libération nationale qui contestait le réformisme du PPM, voient la radicalisation progressive du parti de Césaire : adoption officielle de l’idée de l’existence d’une nation martiniquaise (allocution d'Aimé Césaire le 22 mars 1968 pour le 10e anniversaire du parti), convention du Morne-Rouge en 1971, dénonciation du génocide par substitution dans le "progressiste" du 22 juin 1977…

L’arrivée de François Mitterrand au pouvoir et, subséquemment, le moratoire décrété par Césaire signent la fin du processus de radicalisation du parti et l’abandon de la revendication d’autonomie. Plus fondamentalement, cette période a contribué à la régression politique, théorique et idéologique du PPM.

Ni l’enterrement du "génocide par substitution", ni le refus de voter l'existence d'une nation martiniquaise en février 2002 au Congrès des élus départementaux et régionaux, ni les aveux publics de certains dirigeants en faveur du "libéralisme", ni la haine des indépendantistes (que Césaire lui-même n'a jamais partagée), ni les positions zanzolantes sur la consultation du
7 décembre 2003 ou sur le plan Jégo ne sont dus au hasard ou à des accidents de parcours. C'est l'expression constante de reculs idéologiques et politiques.

La montée en puissance du nationalisme sur le plan électoral durant les dix dernières années, l'effondrement de la droite locale et les nouveaux espaces politiques ainsi créés ont conduit les letchimistes à liquider la part d'héritage radical de Césaire aux cris de "vive Césaire !", à adopter un discours soporifique et de droite, à s'ouvrir enfin en direction des départementalistes oxydés comme Jean Crusol ou d'éléments affairistes mus essentiellement par leurs ambitions et leurs intérêts personnels.

Dans le contexte des années 2000 et dans le cadre des nouveaux rapports de force qui sont apparus, le PPM, dissimulé derrière la personnalité hors du commun et le verbe transcendant d'Aimé Césaire, est devenu le parti du statu quo et le plus sûr relais politique des sarkozistes et de l'Etat français en Martinique. La "guerre" du lycée Schoelcher ne constitue, en définitive, qu'une simple péripétie dans cette triste évolution.

Sans doute, eût-il mieux valu ne pas répondre à la polémique rétrograde déclenchée par le PPM. Le risque eût été alors de laisser se propager et s'installer le mensonge. Mais chacun doit être convaincu que le "Kankannisme" institué par le PPM comme praxis politique détourne l'attention des martiniquais de l'essentiel et tend à ramener la politique à sa dimension la plus vulgaire

Fort-de-France, le 2 octobre 2008

Pour le PALIMA,

Francis CAROLE

Clément CHARPENTIER-TITY