Nous espérions une "troisième mi-temps " à l'occasion des législatives, comme dernier espoir de remettre ce pays dans le sens du progrès, mais contre toute attente, selon les derniers sondages, le nouveau président disposera bel et bien d'une majorité à l'assemblée.
Il n'aura donc aucun problème pour faire passer ses ordonnances ou toute autre disposition allant dans le sens de l'ultra libéralisme, avec la précarisation du travail et l'abandon des avantages sociaux qui furent conquis par des décennies de lutte.
Encore plus surprenant que la propagande qui est parvenue à présenter comme étant anti-système, ce pur produit du système, dont il est évident du fait de son engagement et de son projet de gouvernement, qu'il n'est là tout simplement que pour le servir, c'est surtout la régression philosophique totale qui s'est produite dans ce pays quant aux fondamentaux d'une société de d'une civilisation, qui est la plus spectaculaire et la plus inexplicable.
Ainsi, selon la pensée dominante du moment portée par ce mouvement "en marche", c'est aux citoyens de s'adapter aux exigences de l'appareil de production, car il n'existerait tel que lui, qu'une forme par le fait indépassable, de l'efficacité économique qui ne saurait être atteinte autrement.
Partant de là, il serait déraisonnable d'exiger l'aisance et le bien être pour tous, car il s'agit là d'une utopie anti-économique, cette satisfaction ne pouvant bénéficier qu'à une classe de nouveaux "élus", dits les "gagnants", et ne peut contenter ceux qui, du fait de leur manque d'efficacité, les "perdants", sont responsables de leur propre dénuement.
La société n'a donc plus pour objet le progrès pour tous, mais le triomphe des meilleurs, et les conditions difficiles faites aux perdants sont non seulement nécessaires au bon fonctionnement de l'appareil productif, mais relèvent d'une logique des choses qui veut que soient au service des élus, ceux qui ne sont pas touchés par la grâce.
Ainsi cet homme vient-il de rassembler derrière lui, tous ceux qui de gauche ou de droite, estiment qu'il valent mieux que le "commun", qui entendent faire partie de la nouvelle classe dominante qui se met en place, et qui considèrent que c'est à cause des pauvres qui ne font rien pour ne plus l'être, qu'il existe de la pauvreté dans le pays.
Non, vous ne rêvez pas, nous sommes bien en France en cette année 2017 où 22 siècles d'exigence sociale depuis les Gracques, viennent d'être anéantis...
Les syndicats ayant appelé à voter pour ce président, feront leurs ouailles défiler en rond autour de la place de la Nation, et les citoyens non élus, majoritaires en nombre mais minoritaire dans la représentation nationale, s'écraseront tout simplement au nom du respect de la démocratie.
Comme d'habitude...!
Rendez-vous donc en 2022, pour une nouvelle espérance.
Richard Pulvar
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