S.O.S. MARTINIQUE EN PANNE
Lettre ouverte à Monsieur le Président de Région, Serge LETCHIMY.
Monsieur le Président,
Les chiffres rendus publics en juin dernier par l’IEDOM et l’INSEE sontclairs : La Martinique est maintenant durablement installée dans une crise profonde.
L’intervention récente du Directeur de l’IEDOM Martinique à la CCIM esthélas venue conforter cette réalité que nous devons maintenant affronter :Les derniers chiffres relatifs à l’indicateur du climat des affaires enMartinique révèlent que le pire est à venir parce que nous n’avons pas encore touché le fond.
Cette perspective est d’autant plus inquiétante que les leviers publics traditionnels de notre développement apparaissent singulièrement affaiblis :
L’Europe est en panne : Si l’on peut se réjouir du fait que la Martinique quitte son statut de « région en retard de développement », preuve que la politique européenne d’investissements a été efficace, il n’en demeure pas moins que ces financements ne pourront en toute logique plus être mobilisés à la même hauteur dans les années qui viennent et ceci malgré les efforts faitspar les négociateurs de la Région. La puissance du levier européen sera donc durablement et sans doute définitivement diminué et nous aurons de plus en plus de mal à financer nos équipements territoriaux.
L’Etat est en panne : la maîtrise des déficits publics étant désormais unepriorité pour l’ l’ensemble des dirigeants politiques français, nous n’avons plus guère d’espoirs quant à l’implication future de l’Etat dans le développement économique de notre île. Même ce qui reste de la défiscalisation (qui n’est pas une niche fiscale mais un formidable outil de financement de nos investissements !) est très fortement attaquée et ne trouve plus guère de défenseurs, même parmi nos propres élus !
Les collectivités locales sont en panne : Nos collectivités territoriales sont dans un état financier particulièrement préoccupant sur lequel il est inutile d’insister.
Il est donc à craindre que les dépenses publiques par habitant qui sont déjà ici beaucoup plus faibles qu’en France hexagonale ne continuent à baisser. Force est donc de constater que seules les entreprises martiniquaises, malgré les difficultés multiples dans lesquelles elles se débattent, peuvent contribuer de manière significative au redressement de notre économie.
Mais ceci ne peut se faire qu’à certaines conditions et nous voulons insister fortement sur la plus importante d’entre elles : le retour de la confiance.
Celle-ci a en effet été un moteur formidable pour notre économie, sa croissance et la création d’emplois qui en est le corollaire pendant les 4dernières années où nous étions en expansion : 300 millions d’euros étaient injectés dans l’économie martiniquaise chaque année de 2004 à 2008 à travers les investissements des particuliers et des entreprises. En 2009, 2010 et, on peut maintenant en être quasiment certain, en 2011, ce sont près de 900 millions qui ont disparu en même temps que la confiance qui motivait précédemment ces acteurs privés, entreprises ou ménages.
Ceci démontre que nous devons impérativement travailler tous ensemble au retour de la confiance. Celle-ci est en effet indispensable et conditionnelle à la reprise économique.
Pour favoriser son retour, il nous parait évident que des signes positifs forts doivent être donnés démontrant que les acteurs politiques, économiques et sociaux travaillent ensemble, dans la même direction, dans un effort collectif pour partager une projet commun.
C’est l’ensemble des forces vives, publiques et privées, qui doivent se mobiliser et faire davantage, chacun à sa place et chacun avec ses talents.
L’heure est à la mobilisation de tous.
Les liens que vous avez tissés avec les chambres consulaires et les organisations patronales peuvent constituer des pas significatifs dans cette direction. Mais nous avons la conviction qu’il faut aller beaucoup plus loin à l’image de ce qui a été fait pour le tourisme dans l’affichage d’une véritable cohésion, notamment entre le monde politique et le monde économique.
Nous vous demandons instamment de faire de même avec le monde de l’entreprise dans son ensemble qui pour sa part y est prêt, et de provoquer ainsi le sursaut qui mettra un terme à la récession inquiétante aujourd’hui en cours.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en l’assurance de notre parfaite considération.
Le Comité Directeur de Contact-Entreprises
28/10/11
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