dimanche 31 mars 2013

COMMENT NOTRE SOCIETE POURRAIT-ELLE “ BIEN ALLER ” ?


Tous ces messieurs qui feignent encore de nous “gouverner”, en s’étant fait donner les titres et les apparences du pouvoir par leurs électeurs, n’ont plus aucune connaissance des principes les plus élémentaires et les plus fondamentaux d’une logique universelle qui comme telle, fatalement nous “oblige”, comme toutes les autres choses de notre univers. Or, c’est cette logique implacable qui fait que selon le principe de la gravitation par exemple, un objet qui nous échappe se retrouvera forcément par terre, et jamais ne s’envolera, et que dès lors, il ne servirait à rien de lancer sans arrêt des objets, en espérant qu’enfin ils s’envolent...

C’est leur méconnaissance totale de ces principes, et dont il faut bien dire qu’elle est absolument ahurissante, pour des hommes parvenus pourtant à ce niveau de responsabilité, qui fait qu’ils ne comprennent désespérément pas jusqu’à ce jour, malgré des années d’échecs, que la vanité spectaculaire de tout ce qu’ils ont tenté et tentent encore de mettre en œuvre, pour sortir ce pays de l’embarras, tient tout simplement au fait que ce faisant, ils font injure à ces principes.

Dans ces conditions, quels qu’ils soient, et quelques seraient par ailleurs leur talent et leur volonté, ils n’ont aucune chance...!

Soyons clairs. Une société qui n’est plus en mesure de faire clairement la différence, concernant sa gouvernance, entre ce qu’est la gauche et ce qu’est la droite, et dans laquelle les options politiques qui sont proposées aux citoyens, en sont réduites à faire le choix entre les personnalités des candidats, ou encore entre les étiquettes dont, à défaut d’une réelle éthique, ils se réclament, est tout simplement une société qui a perdu le “sens”. Il s’agit autrement dit d’une société du “non sens”, et dans laquelle par conséquent, rien ne peut plus “aller”. Car, pour aller et a fortiori pour “bien aller”, ceci nécessite tout d’abord que soit définie une “direction”, selon deux pôles opposés et donc parfaitement distincts, d’options, même si par la force des choses, notre réalité sociale s’établira entre ces deux pôles sans jamais les atteindre, et que soient menées selon la circonstance, les actions dans un sens ou dans l’autre, vers l’un ou l’autre de ces pôles. Ce n’est donc que par la définition préalable, de deux pôles opposés et parfaitement distincts d’options politiques, qu’une société peut avoir une “di-rection”, qu’elle peut donc être dirigée, autrement dit qu’elle est rendue “gouvernable”, et c’est en fixant le cap, vers l’un ou l’autre de ces pôles, que sa démarche peut avoir du “sens”, et qu’elle peut ainsi “aller”, et même “bien aller”, si nous exerçons dans le sens retenu, avec une franche détermination...

Or, il est clair que les politiques menées aujourd’hui par l’un ou l’autre des deux partis gouvernementaux, se font à partir d’une base commune d’options qui devient de plus en plus large. Et ceci, parce que les procédures économiques auxquelles correspondent ces options sont réputées par ces gens qui sont en fait d’un même “sérail”, comme étant “indépassables”. Bien sûr, ce jugement constitue comme nous le verrons par rapport à la logique universelle, une sottise grotesque, dont, par la méconnaissance qui est la leur de celle-ci, ces gens n’ont évidemment aucune conscience.

Ainsi, ces partis qui ne se différencient plus que par le choix de quelques dispositions institutionnelles totalement marginales, n’établissent-ils plus, par des options diamétralement opposées, une quelconque direction de l’action politique, tel que cela se faisait jusqu’alors selon l’axe historique “conservatisme-progrès”, et ne permettent donc pas que quoi que ce soit puisse se faire, donc “aller”, dans l’un ou l’autre sens, selon cet axe fondamental.

Partant de cela, il est facile de constater que si notre pays se trouve encore à peu près correctement administré, il y a bien longtemps malheureusement pour nous, qu’il n’est plus du tout strictement “gouverné”, et cette situation est directement en relation avec le fait que les voies d’accès au pouvoir passent désormais, pour ceux qui sont candidats à ces fonctions, par des formations qu’ils acquièrent précisément dans des écoles d’administration.

L’incohérence de cette situation provient alors du fait que si dans des circonstances tout à fait exceptionnelles telles que réserve parfois l’Histoire, la gouvernance d’une nation peut s’opérer “à vue”, sous la conduite d’un chef charismatique, d’une façon générale, cette gouvernance s’opère plutôt selon la mise en œuvre d’une politique. Or, contrairement à ce que pourrait laisser penser l’appellation d’une des plus célèbres de nos grandes écoles, il n’existe pas et ne peut pas exister, d’école de la politique, autrement dit de la gouvernance de la “cité”.

Car, cette politique nécessite en plus des moyens techniques de sa mise en œuvre, de s’établir tout d’abord sur un “choix” philosophique d’actions à mener formulé par le dirigeant, lequel est alors censé correspondre aux aspirations du peuple, mais qui doit également ne pas faire injure aux nécessités objectives de l’instant, lesquelles sont comme telles, changeantes. Il s’agit donc là d’un ensemble d’éléments qui, soit parce qu’ils sont totalement subjectifs, soit parce qu’ils découlent de la complexité d’une circonstance qui n’est pas forcément prévisible, n’ont tout simplement pas lieu ni l’occasion de faire l’objet d’un quelconque enseignement.

En fait, ce que ces gens du sérail appellent de la politique, ce sont les procédures administratives de la mise en œuvre d’une véritable politique mais qui comme telles, ne constituent évidemment pas cette politique et ne saurait logiquement sainement s’y substituer. Cependant, face au néant conceptuel total des carriéristes qui par la voie administrative, sont parvenus à se hisser aux plus hautes fonctions de l’état, à seule fin d’y assouvir leur ambition personnelle et d’y procéder à leur autocélébration, c’est malheureusement bel et bien ce qui nous est arrivé, et qui constitue la raison de notre marasme actuel.

Historiquement, si la crise dans laquelle nous pataugeons depuis tant et tant d’années, trouve son origine à la fin brutale des “trente glorieuses” suite au premier choc pétrolier, c’est bien au triste “ni ni” instauré en 1983 sous François Mitterrand, par une gauche vaincue et par cela humiliée, dans sa tentative échouée d’accomplir les promesses par lesquelles elle s’était faite élire, et qui décida par préoccupation électorale de ne plus rien bouger, pour ne plus courir le risque d’échouer à nouveau, que nous devons notre immobilisme total d’aujourd’hui. Cependant, nous devons dire à sa décharge, que les options qui furent alors les siennes, sont celles que partagent tous les carriéristes administratifs, tous issus du même creuset, qu’ils aient alors cherché fortune dans la voie de gauche ou dans la voie de droite, et dont on voit bien qu’ils ne se sentent en rien gênés de passer de l’une au l’autre, au hasard de leurs intérêts.

En effet, aux termes de la réflexion totalement égarée de ces diplômés contents d’eux, qui par leur formation élitiste se sont convaincus que rien n’échappait à leur compétence, et qui n’imaginent donc pas leur insuffisance quant à la connaissance de la façon générale dont va le monde, il existerait une façon “objectivement optimale” des choses, c’est-à-dire dont le bien fondé serait dégagé de la subjectivité tendancieuse de nos jugements, telle que celle-ci nous induit souvent dans l’erreur, et qui ne se trouverait établie quant à elle, que selon la stricte objectivité mécanique de ces choses.

Il existerait donc pour les citoyens que nous sommes, une “positivité objective” et optimale des dispositions économiques et sociales pouvant être prises, qui serait comme telle “indépassable”, comme étant tout simplement la meilleure façon possible de ces dispositions, compte tenu des données objectives. Il conviendrait donc d’établir par de savantes analyses, les grandes lignes de ces dispositions optimales objectives, pour définir pour les dirigeants, la façon “convenable” de mener la politique du pays, et youpie...!

Ainsi, selon ces diplômés “cravatés”, qui demeurent convaincus jusqu’à ce jour qu’il existe une façon strictement objective de faire de la bonne politique, le “convenable” ne résulterait pas tel qu’il est directement dit, d’une “convention” établie entre les citoyens, par laquelle il définiraient les dispositions qui leur conviennent en fonction de leurs aspirations, mais relèverait de la simple objectivité des choses.

En comprenant ici que “valoir” signifie fondamentalement “aller avec” et que dès lors, ce qui “vaut” pour nous, et qui peut donc faire l’objet pour nous du convenable, est ce qui va bien avec nous, autrement dit “ce qui nous va”, selon notre appréciation, et certainement pas selon un a priori quant à ce que devrait être objectivement l’ordre des choses, notons que ce débat quant à la notion de “valeur”, au terme duquel nous constatons qu’il n’existe pas, et ne peut pas exister, de valeur strictement objective selon laquelle fonder un projet politique, ne date pas d’aujourd’hui.

En effet, en constatant que le miel est doux pour l’homme sain, mais qu’il est amer pour l’homme malade, Timon l’ancien, un sceptique grec du deuxième siècle avant JC, se posait la question de savoir quel était le véritable goût du miel, et il concluait que le miel n’avait pas de goût par lui-même. Il constatait par là que les choses n’ont pas de valeur par elles-mêmes, tel qu’un verre d’eau qui n’a pas la même valeur à Paris, et dans le milieu du Sahara, alors qu’il s’agit bel et bien du même verre d’eau. D’où vient-il alors que des imbéciles ne cessent de nous dire, voici ce qui est bien pour vous, indépendamment de nos choix, de notre appréciation, et de notre ressenti ?

Il est facile de comprendre que nous et notre société n’avons aucune chance “d’aller”, et de bien aller, de retrouver la confiance, le dynamisme, le bien-être et l’esprit d’entreprise, dans un cadre d’institutions qui ne vaut rien pour nous, tout simplement parce que selon notre seule appréciation, laquelle est bien sûr totalement subjective, mais parfaitement légitime, nous ne l’aimons pas, et que nous n’en voulons pas.

Un dirigeant digne de ce nom, et conscient par la connaissance éclairée qu’il a des choses, qu’une disposition qui au départ ne recueille pas notre faveur, pourrait cependant constituer notre avantage, devrait mettre tout son génie à nous la faire découvrir, comprendre, et finalement désirer. Mais il lui faudrait pour cela bénéficier de la pleine confiance des citoyens, et c’est justement là que les choses ne vont plus dans ce pays. Loin de cela, et alors même que les citoyens consultés avaient pourtant signifié clairement qu’ils ne voulaient absolument pas du projet qui leur était proposé, des politiciens inqualifiables ont usé de tout un montage de combines constitutionnelles, pour pouvoir le leur imposer contre leur volonté, et comme d’habitude, au nom de la démocratie.

Or, ces pauvres d’esprit pensent que les choses vont pouvoir aller positivement ainsi, et que le peuple pourra tenter son excellence dans un cadre institutionnel qu’il refuse.

Au fou...!

En fait, dans une bonne gouvernance, il aurait fallu que le peuple soit consulté quant à un “projet de société”, une façon de s’envisager dans les différents aspects de sa vie sociale, qui soit à sa convenance, selon des considérations culturelles et affectives, et encore aurait-il fallu qu’on lui en propose au moins un, en discussion. Partant de là, les dirigeants auraient consulté les techniciens de l’administration pour que ceux-ci définissent les différentes modalités pour tenter de parvenir aux objectifs fixés, et pour qu’ils précisent à partir des données objectives incontournables, quelles sont les limites qui peuvent être atteintes dans la voie de ces objectifs. Le projet final ainsi pondéré, aurait alors été soumis à l’approbation du peuple.

Ceci signifie clairement que le rôle d’un dirigeant digne de ce nom, c’est de mobiliser toute la compétence de son administration pour tenter de parvenir à un objectif choisi et convenu entre les citoyens, même si finalement celui-ci ne peut pas être atteint, car la voie poursuivie en attendant sera une authentique voie du progrès, et le sentiment positif sera là. Mais il ne lui appartient certainement pas, comme malheureusement font les brêles qui actuellement tentent de nous diriger, de nous infantiliser en nous engageant contre notre gré, vers les seuls objectifs qu’ils se sentent capables, lui est ses diplômés cravatés, d’atteindre, et que d’ailleurs ils n’atteignent même pas, et dont nous n’avons surtout rien à faire...

Malheureusement, c’est dans ces circonstances qu’intervient la pire bévue que ces gens se sont habitués à commettre sans complexe, celle qui consiste à dire : “ Il n’y a pas moyen de faire autrement...”

Qui dira tout ce que nous aura coûté comme malheurs, comme déconvenues et comme désagrément, cette proclamation d’une stupidité intégrale, faite par des gens qui ne savent rien de la logique universelle des choses, et qui ne comprennent pas que la seule proclamation d’une option comme étant “unique”, et qui par le fait ne constitue justement plus une option, à pour conséquence de la rendre “impossible”, et que cette façon de dire et de faire, confine à anéantir toute la dynamique d’une société.

La encore, il s’agit d’un débat sur le “possible” qui ne date pas d’aujourd’hui, et il est certain que si nous nous posons tous les jours des questions auxquelles de géniaux précurseurs ont déjà répondu depuis des siècles, nous allons avoir un mal de chien à progresser...

De quoi s’agit-il ?

Nous sommes dans un univers qui se trouve objectivement “orienté”, et qui dans certains cas possède selon notre subjectivité, une orientation de sens inverse. Cette orientation objective se traduit entre autres par le fait que dans cet univers, c’est le “plus” qui peut le “moins” et jamais l’inverse. Ceci, selon ce que les physiciens nomment pour cette raison, la “flèche négative du temps”, celle au sujet de laquelle l’un d’eux, le physicien Ilya Prigogine, s’est interrogé pour savoir si dans des conditions exceptionnelles, elle pouvait être inversée.

Ceci signifie que pour qu’une chose soit “possible”, autrement dit pour qu’elle puisse “se passer” selon le temps, elle doit pouvoir satisfaire à cette nécessité du temps qui est une “flèche négative”. Ceci revient à dire que quelque chose doit pouvoir chuter à l’occasion de sa réalisation, autrement dit il doit pouvoir se produire à cet instant une “chute de potentiel”, pour qu’une entreprise quelconque, soit déjà simplement “possible”.

Disons encore autrement que le “possible”, est ce qui peut “se passer”, et ce passage qui n’est pas gratuit, ne peut se faire qu’au prix d’une “chute de potentiel”.

En remarquant la proximité qui existe entre “choisir” et “choir”, nous comprenons que c’est précisément selon une “chute possible”, qu’il peut y avoir un “choix possible”, et donc une option possible.

Ainsi, un “choix”, qu’il s’agisse comme ici de celui des options politiques, sociales, et économiques, qu’il est nécessaire de faire pour l’organisation d’une société, ou de tout autre, ne peut être possible que s’il s’opère à l’occasion de sa réalisation, une chute de potentiel. Celle-ci consiste alors en le passage de la “pluralité” des options proposées, à l’antériorité de ce choix, à la “singularité” de l’option effectivement retenue, à la postérité de ce choix.

C’est ce “passage” de la pluralité des options proposées, à la singularité de l’option effectivement retenue, ce passage d’un “plus“ vers un “moins”, cette “chute de potentiel”, qui fait que cette option est possible, et donc “se passe”.

Ceci signifie clairement qu’il n’y a de proposition possible pour la conduite politique d’une société, que si celle-ci fait partie d’un choix au milieu d’une pluralité d’autres. Ces différentes propositions doivent alors être mises en concurrence, aux “choix” des citoyens, afin de la singularité retenue de ce choix par eux, et que s’opère ainsi la chute de potentiel. Mais, proclamer de façon péremptoire comme le font tous ces gens, qu’il n’y a pas d’autre voie possible que la voie unique qu’ils proposent pour sortir d’une situation difficile, et manquer de soumettre ainsi cette proposition à un choix, c’est la rendre impossible, elle et les autres.

C’est bel et bien cette mauvaise façon de faire, qui plus est, au mépris le plus total de sa vocation démocratique, qui se trouve à l’origine de l’immobilisme total qui frappe notre société. Ceci, parce que des mabouls en cravate ont décidé qu’il n’y avait qu’une façon, la leur, de faire de la bonne politique.

Il est temps pour nous de prendre conscience une bonne fois que si des gouvernements de tous bords ont si totalement échoué et depuis tant d’années, dans toutes leurs tentatives de règlement des problèmes qui se posent à notre société, c’est tout simplement parce qu’ils font face sans le savoir, à une difficulté dont ils ne soupçonnent même pas le fait, en s’obstinant à proposer malgré les échecs répétitifs, des dispositions qui se trouvent contrariées par une logique universelle des choses, dont ils ignorent l’existence même.

Tout cela nous montre qu’il y a urgence pour nous, de chasser des allées du pouvoir tous ceux qui n’y sont venus que pour y faire carrière, et qui lui barrant la route par leurs pratiques politiciennes, ne permettent pas la révélation d’un véritable leader, c’est-à-dire d’un de ces hommes qui ne prétendra pas avoir appris ce qu’est “la vie” dans une école, en être pour cela sorti diplômé, pour s’employer à nous la ruiner…!

Paris, le 20 mars 2013 
Richard Pulvar

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