vendredi 8 mars 2013

HOMMAGE BOLIVARIEN RENDU A HUGO CHAVEZ A PARIS LE JOUR DE SA MORT


Suite à la nouvelle de la mort d’Hugo Chavez, ce mercredi 06 mars, sans grand relais médiatiques, aux alentours de midi, le Front de gauche propose qu’un hommage soit rendu à Hugo Chavez, au pied de la statue de Simon Bolivar, dans le quartier des Invalides, un lieu lourd de sens pour celui qui a incarné les principes du Libertador dans sa révolution bolivaro-chaviste.

L’initiative est relayée via les réseaux sociaux, rendez-vous pris pour 18h30 à l’embouchure du pont Alexandre III, mais bien avant l’heure de nombreux présents déjà amassés sont au rendez-vous.


Dans la foule, des militants érigent une grande banderole du Font de Gauche Latino, hissent des drapeaux de la CGT, au pied de la statue, des gerbes et des couronnes de fleurs sont posées, ainsi que des lumignons. 

Sur l’estrade dressée sur un petit camion, pour l’occasion tapissé de rouge, la couleur révolutionnaire par excellence, des personnalités s’expriment, ils sont à peine audibles, l’enceinte est bien trop faible…


Alain Krivine et Jean-Luc Mélanchon prennent la parole, mais pour rien à vrai dire, car leurs propos ne sont répercutés à cause d’une enceinte déficiente, tout de même, de-ci de-là s’entend un discours et des chants révolutionnaires bolivariens.

Parmi la foule, des ouvriers de PSA-Citroën, de Goodyear avec leur pin’s plastronné à leurs revers la mine grave, des jeunes, des vieux, des enfants, des gens venant et repartant, à vue de nez, il devait il y avoir entre 200 à 300 personnes.
Des généraux vénézuéliens discrètement ont fait une apparition pour rendre à leur façon un dernier hommage à leur Commandante, outre ces officiels des latinos présents en nombre, certains tristes, les larmes dignement refoulées, d’autres heureux d’être là et surtout ensembles en pareil instant entonnant avec force comme un seul homme par moment des « el pueblo unido no sera jamas vencido ».

Dans les airs c’est une nuée de drapeaux du Venezuela, du Pérou, de la Bolivie, de l’Equateur, de l’Argentine, du Honduras, du Costa-Rica, de Cuba et du Guatemala.
Certains les portent en étendard, d’autres encore s’enveloppent fièrement avec leur drapeau national, choses peu banales quand on sait que les populations sud-américaines en diaspora manifestent rarement sur leur lieu d’exil et hissent encore moins haut leurs couleurs dans des rassemblements politiques par peur de représailles, un héritage qui a la dent dure, parfois à raison, hérité des bonnes veilles dictatures mises en place et soutenues par le gendarme impérialiste du nord.
Ainsi pour que ces latinos s’assemblent ainsi, affichant leur foi, honneur, conviction, il faut que la circonstance soit vraiment d’importance et la perte d’Hugo Chavez en est une !

Dans ce foisonnement de drapeaux, on pouvait voir la bandera de La Wiphala, qui est l’emblème des amérindiens Aymara-Quechua, des Incas, le seul que reconnaissent les natives sud amérindiens, dans lequel ils s’unissent et se fédèrent, eux que les anciens empires coloniaux ont morcelés et fractionnés sur plusieurs Etats. Si cette présence affichée et en nombre de surcroît est d’un symbolisme formidable c’est parce que les populations amérindiennes sont pour certaines en désaccord avec les pays issues de la colonisation à qui ils reprochent principalement de reproduire à leur encontre l’attitude des colonisateurs d’hier.


Aussi sont-ils en opposition directe avec les principaux leaders sud-américains qui ne les incluent jamais dans leurs révolutions, régulièrement laissé pour compte des schémas économiques et sociaux, si Hugo Chavez en fait partie, les natives ont toujours nourris moins de rancœurs à son égard et donc, leur présence au pied de la Statue de Simon Bolivar en hommage au Commandante est un signe de fraternité, une main tendue à l’unité, au partage, à l’échange dans ces instants solennels.

Outres les drapeaux du continent américain, ceux du Liban, de la Turquie, de la Lybie, de l’Iran, de la Syrie, de Bahreïn, sans doute en raison de l’implication de Chavez au sein de l’OPEP, mais aussi à son œuvre émancipatrice de l’impérialisme occidental et son leadership incontesté au sein des non-alignés.



Sa dernière salve au mois d’aout 2012 à Téhéran, qui a infligé « une défaite diplomatique » cinglante au camp atlantiste est sans doute encore dans les mémoires …

Par ailleurs, un autre drapeau se distingue, bien haut, virevoltant au vent, porté fièrement par un bras vigoureux, son porteur ayant l’autre main sur le cœur, celui du peuple des Berbères du nord, dont le « Z » dans l'alphabet tifinagh désigne la liberté de l’homme vivant sur sa terre, une représentation dans la foule simple, humble, forte qui résume à elle seule une partie de l’action politique d’Hugo Chavez qui s’est toujours adressé aux peuples d’Afrique, il a légué à ce titre récemment une dernière lettre appelant au rapprochement des peuples d’Afrique, d’Amérique latine et de la Caraïbe.

Dans cette cour la Reyne, ce mercredi 6 mars 2013, chacun aspirant à ce que fleurissent les ferments de la révolution qu’il a semée aux quatre vents, par-delà la mort Hugo Chavez rassembleur des petites gens, unificateur des peuples du sud dans une énième exhortation à la prise en main de soi.

Los pueblos unidos jamas no seran vencidos !
Muchas gracias HUGO , hasta siempre !

Emmanuelle Bramban




















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