samedi 7 janvier 2017

ET SI JAMAIS MARINE LE PEN...?


Il est connu que les électeurs frontistes ne sont pas tous sincères faces aux sondeurs, de sorte que les résultats du Front sont presque toujours sous-estimés par les instituts de sondage. Certains de ceux-là appliquent désormais un coefficient de pondération au résultat brut pour tenir compte de ce phénomène, mais la marge d’incertitude demeure malgré cela bien trop importante, pour une élection qui risquera peut-être de se jouer à 0,5% seulement des suffrages exprimés…

Le Front étant désormais le premier parti de France du point de vue de sa puissance électorale, la seule base du candidat de la droite ne lui sera pas suffisante pour battre la candidate frontiste. Il faudra que celui-ci ratisse au-delà de ses lignes pour le second tour, au centre, mais même auprès de l’électorat de gauche et là, la partie lui sera extrêmement difficile…

Car, étant d’ores et déjà assurée d’être présente au second tour, la candidate frontiste qui n’a rien à faire d’autre, a choisi de mener jusqu’ici une campagne discrète et rassurante, en attendant que les candidats des partis de gauche et de droite se portent les uns contre les autres les coups les plus sévères, pour s’assurer chacun d’être celui qui sera présent avec elle au second tour...
Or, auraient-ils peaufiné leurs instruments, ce que les instituts qui prétendent encore une légère avance du candidat de la droite sur la frontiste ne peuvent absolument pas prévoir, c’est la portée dévastatrice sur celui-ci, d’une campagne qui n’est encore qu’amorcée et dans laquelle il constituera logiquement la cible à abattre, puisque la seule à pouvoir être abattue à ce niveau, et qui compte tenu de sa gestion passée des affaires qui fut catastrophique, risque de se retrouver en lambeaux à la fin d’une campagne furieuse de tous les coups permis. Ceci, face à une candidate qui n’aura aucune difficulté à montrer qu’un véritable changement, pour le meilleur ou pour le pire, ne peut passer que par elle, puisque c’est tout simplement vrai.

Ainsi, la dynamique même de cette élection où elle se trouve déjà placée au dessus de la mêlée du premier tour, là où se porteront les coups les plus furieux et les plus vils, la favorisant grandement, tout porte à croire qu’aucun “front républicain” ne se constituera contre elle. Et ceci, d’autant qu’en toute logique démocratique, il n’y a pas lieu qu’un tel front se constitue face au parti qui rassemble déjà démocratiquement le plus de voix sur son nom...

Ceci pour dire que la défaite probable des opposants au Front, a déjà été scellée dès lors que celui-ci avait confirmé à l’occasion des élections régionales, d’être à tort ou à raison le parti le plus attractif pour les citoyens de ce pays, c’est déjà là que les démocrates ou ceux qui se prétendent tels, ont perdu. La présidentielle ne risque finalement que de donner toute sa résonance à ce nouveau visage politique de la France.

Que se passera-t-il donc si, tel que c’est très probablement le cas, c’est elle qui sera élue…?

Une première et énorme difficulté résidera dans le fait que son parti n’étant pas suffisamment implanté de longue date dans les différentes circonscriptions où on vote presque autant pour l’individu, que pour le parti qu’il représente, et compte tenu du système que constitue le scrutin d’arrondissement à deux tours, où des désistement vont faire s’accumuler des voix sur des candidats s’opposant à lui, Le Front n’aura pratiquement aucune chance de confirmer aux élections législatives, son éventuel succès aux présidentielles.

Ainsi, la candidate devenue présidente n’aura pas de majorité pour gouverner. Elle aura donc le choix, soit de mener avec un premier ministre issu de ses rangs, une politique relativement “modérée”, sous peine de voir le gouvernement tomber tous les quinze jours, soit de nommer à l’hôtel Matignon, le leader de la formation la mieux représentée à l’assemblée, avec ceci qu’il n’est pas certain et il est même très peu probable, qu’il s’en trouvera alors une strictement majoritaire, pour assurer la stabilité d’un gouvernement, et se résigner à entrer en cohabitation.

Dans tous les cas, elle ne pourra que décevoir ceux qui l’auront porté au pouvoir avec l’espoir fou d’une politique radicale, tel que le renvoi massif d’immigrés ou de gens issus de l’immigration, qu’elle ne pourra en aucune façon mener car elle n’en possédera, ni les moyens juridiques, ni même policiers, et cristalliser contre elle une opposition féroce, disposant de moyens extrêmement contraignants, tels que les lobbys financiers, les syndicats, et même les groupes d’activistes prétendument “incontrôlés”, contre elle.

S’ajoute à cela qu’elle verra les nations du monde telles que celles-ci seront alors plongées dans la stupeur, en voyant un parti extrémiste prendre les commandes d’une nation membre permanent du conseil de sécurité des Nations Unies, et disposant de l’arme nucléaire, prendre toutes les mesures de coercitions possibles pour conduire cette expérience à un échec, afin de la chasser du pouvoir.

Ne nous laissons pas endormir par le ronronnement médiatique qui veut nous laisser croire que l’élection est déjà jouée, car elle ne l’est justement pas, et parce que rien de ce que nous avons connu de part et d’autre dans le monde bouleversé toutes ces dernières années, ne présente cependant autant de dangers que la situation explosive qui risque d’être crée en France dans seulement quelques semaines. Nous sommes en fait à la veille d’être entraînés à faire un terrifiant plongeon dans l’inconnu.


Richard Pulvar

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