samedi 14 mai 2011

L’arbre de la dignité martiniquaise est bien enraciné

COMPRENDRE LA SITUATION POLITIQUE ACTUELLE
AFIN DE PREPARER LA CONTRE OFFENSIVE POLITIQUE
ET IDÉOLOGIQUE AUTOUR D’UN VRAI PROJET DE SOCIÉTÉ


 L’arbre de la dignité martiniquaise est bien enraciné

Certes, en 2010, très exactement le 10 janvier 2010, les Martiniquais n’ont malheureusement pas souhaité l’autonomie de leur pays et des responsabilités qui les auraient pourtant aidés à mieux défendre leurs intérêts propres.

Il est vrai que des peurs enfouies ont été réveillées, la confusion a été distillée au peuple martiniquais par ceux-là mêmes qui se targuaient d’être les « autonomistes historiques ».

Afin d’accroître la confusion qui a paralysé le peuple dans ses choix, ils ont créé un « MAP », « Mouvement des Autonomistes et Progressistes», non pour faire l’apologie de l’autonomie, mais pour se porter à l’avant-garde de la propagande du « non »…. à l’autonomie. Le machiavélisme a consisté à faire mine de promouvoir l’idée d’autonomie tout en la sabotant dans les faits.

De plus, le « parti béké » s’est vu autorisé par les autorités françaises à couvrir nos axes routiers, du nord au sud, d’immenses affiches dissuadant les Martiniquais de choisir la voie d’un changement salutaire.

Si on ajoute à cela une pré-campagne où les médias officiels se faisaient de simples relais de la réaction, une campagne officielle tronquée (une semaine), un résultat positif à la consultation du 10 janvier aurait été une divine surprise.

Cependant, deux communes (Rivière-Pilote et les Anses d’Arlets) ont vu le « oui » à l’autonomie arriver en tête. Sur l’ensemble du pays, ce sont tout de même plus de 30 000 Martiniquais qui ont, contre vents et marées, maintenu leur choix d’aller de l’avant, de tourner enfin la page du statut néo-colonial de la départementalisation.

Ce dont on ne parle pas, c’est que les forces réactionnaires se sont senties contraintes, afin d’exister dans le débat et mener campagne contre l’autonomie, de faire elles-mêmes un pas, de renier leurs positions passées rendues célèbres en 2003 : « Nou pa ka achté chat an sak ». Chacun se souvient que ce slogan avait d’ailleurs été mis en vogue par le principal responsable PPM de l’époque qui offrait ainsi à la coalition des réactionnaires un véritable cadeau en matière de communication.

Lors de la campagne de 2010, ces forces sont devenues favorables à une collectivité unique. Redoutant d’être définitivement larguées par le peuple , elles ont fait campagne pour ce qu’elles rejetaient en 2003 (rappelez-vous les positions de Jean CRUSOL, de Rodolphe DESIRE, l’immobilisme de la municipalité de Fort-de-France…). Quelques années après cette première consultation de 2003, d’autres responsables du néo-ppm –et pas des moindres- ont reconnu avoir voté non à la création d’une collectivité unique.

Aujourd’hui les pseudo- autonomistes se prétendent favorables  à cette collectivité unique mais ils s’ingénient par tous les moyens à renvoyer sa création aux calendes grecques. Ils y vont à reculons…

C’est ainsi qu’ils ont refusé de mettre en application les recommandations de la commission ad hoc du Conseil Général et du Conseil Régional qui demandait, dès septembre 2010, le lancement d’études sur la création de la collectivité unique.

Le raz-de-marée des forces réactionnaires, pourtant annoncé, n’a pas eu lieu

Arrivent les élections régionales où les réactionnaires rêvent de faire mordre la poussière aux patriotes martiniquais.

De l’échec de la consultation du 10 janvier 2010 (environ 79 % de non et environ 20 % de oui), ces forces rétrogrades espéraient un raz-de-marée en leur faveur.

Certes, elles ont gagné, et leur principal représentant a obtenu 48 % des voix mais, à leur grande surprise, les forces patriotiques ont fait mieux que résister avec 42 % des suffrages exprimés.

Les résultats des cantonales en mars 2011, sur la moitié des cantons de la Martinique, montrent bien l’échec de la coalition inféodée au néo-ppm qui enregistre des défaites fracassantes, par exemple à Sainte-Marie où son candidat, pourtant Conseiller Général sortant, ne parvient même pas au second tour. Quant à la prise de la présidence du Conseil Général, elle relève non d’une victoire électorale dans les cantons, mais d’une combinaison de petits intérêts personnels dans laquelle la vénalité a eu une large part. Le « calmi-ciné » que l’on nous promettait est en train de se transformer plus rapidement que prévu. Il s’agit donc pour toutes les forces qui aspirent au progrès dans notre pays, de bien prendre conscience de la phase historique que nous venons de vivre, d’en tirer tous les motifs d’espoir pour construire l’avenir, sans renoncer à la part d’analyse auto- critique qui est  la condition même de nos victoires prochaines.

En résumé :

  • Les Martiniquais ont rejeté le statu quo, même si le pas engrangé est infime.
  • Les Martiniquais n’ont pas tourné le dos aux indépendantistes et aux vrais autonomistes. Bien au contraire ! 
  • Il y a aujourd’hui une partie non négligeable de l’opinion publique martiniquaise qui aspire à un autre destin qu’une départementalisation mortifère.

Il est désormais clair qu’il faut amplifier la politisation du peuple à travers des forums, des rencontres, le développement des organisations nationales martiniquaises (politiques, syndicales…).

Il est également important de gagner, par nos propres moyens, la bataille de l’information et de nous doter d’un vrai projet de société pour la nation martiniquaise prenant pour base de départ ce qui a d’ores et déjà été proposé comme le SMDE et l’Agenda 21. C’est à cette tâche exaltante, et vitale pour notre avenir commun, que s’atèle le Palima.

Clément Charpentier-Tity
Francis Carol



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