mercredi 24 août 2011

La reconduction de Bellerive, une idée de Martelly



Haïti: Au cours de sa rencontre, vendredi dernier, avec les présidents des deux chambres du Parlement, le chef de l'Etat aurait proposé la reconduction du chef de gouvernement démissionnaire Jean-Max Bellerive, en guise de Premier ministre désigné, a révélé au Nouvelliste, mardi soir, le vice-président du Sénat, le sénateur Jean-Hector Anacacis.

Cette reconduction aura permis à Michel Martelly de nommer rapidement et sans contrainte aucune certains ministres dont celui de l'Education nationale et celui de la Justice; de nommer également des directeurs généraux et des délégués. Selon le sénateur Anacacis (joint au téléphone), les présidents des deux chambres du Parlement ont rejeté cette idée qualifiée d'inconstitutionnelle.

Parallèlement, le président de la Chambre des députés a, de son côté, démenti que le chef de l'Etat aurait évoqué l'idée de reconduire Jean-Max Bellerive à son poste de chef de gouvernement au cours de cette rencontre avec Michel Martelly. « Moi-même, le président Chambre des députés et le président du Sénat, il ne nous a pas dit cela », a rétorqué le parlementaire joint au téléphone.

Cependant, il convient de souligner que le Premier ministre démissionnaire avait effectivement pris part à cette rencontre du chef de l'Etat vendredi dernier avec Rodolphe Joazil et Saurel Jacinthe.

Selon le sénateur Joazil, d'autres points ont été abordés au cours de cette rencontre, comme le report de la rentrée des classes, des dispositions pour la saison cyclonique, le fonctionnement de certains ministères...Rodolphe Joazil a révélé qu'il n'est pas en accord avec les mesures qui sont annoncées. « Je me réserve le droit de ne pas les divulguer... », a-t-il dit.

Au début de la rencontre de vendredi dernier, le chef de l'Etat a tenté de proposer des noms de premiers ministrables aux présidents des deux branches du Parlement. Mais, le sénateur Rodolphe Joazil s'y est opposé en rappelant à Michel Martelly que la Constitution stipule clairement que le président choisit ''son Premier ministre'. Il a dit au chef de l'Etat : «... lorsqu'il aura un nom, il m'appellera et il appellera, aussi le président de la Chambre des députés pour analyser la configuration du Parlement...pour la ratification du Premier ministre désigné. »

Une fois de plus, le sénateur Jean-Hector Anacacis a exhorté le président de dégager une majorité au Parlement dans la perspective d'un partage de responsabilités. Ce qui garantira la ratification de son Premier ministre désigné.

Si le chef de l'Etat a déjà rencontré le groupe minoritaire au Sénat, il n'a pas encore discuté avec le groupe des 16, tombeurs de Bernard Gousse. Selon l'un des membres de ce bloc parlementaire, le sénateur François Lucas Sainvil, le président Martelly ne cherche pas réellement à dégager une majorité à la Chambre haute.

Selon lui, le président Martelly refuse de rencontrer le Groupe des parlementaires du renouveau (GPR).

Les jours passent et le pays est toujours sans gouvernement donc sans directives. Le président Martelly peine à trouver la bonne formule pour faire accepter son Premier ministre désigné. Après deux échecs consécutifs, tous les indicateurs montrent qu'il n'est pas trop pressé à désigner un troisième chef de gouvernement. Son équipe et lui se concentrent pour le moment sur la rentrée des classes reportée au 3 octobre.


Robenson Geffrard

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